Médias et élections
252 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Médias et élections , livre ebook

-

252 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Ce livre étudie les processus de circulation de l'information pendant la période de médiatisation maximale liée à l'élection présidentielle (janvier-mai 2007) et s'articule autour de quatre domaines : activité de communication des acteurs politiques, dynamique de "mise à l'agenda" des thèmes de campagne, production de l'information par les médias, réception de l'information par les publics. L'étude couvre tous les types de médias (presse écrite, radio, TV, internet).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 43
EAN13 9782296468801
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Médias et élections
sous la direction
d’Isabelle Veyrat-Masson


Médias et élections
La campagne présidentielle de 2007
et sa réception




L’HARMATTAN
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56197-7
EAN : 9782296561977
UNE CAMPAGNE ELECTORALE A SUIVRE : HISTOIRE D’UNE RECHERCHE COLLECTIVE
Isabelle VEYRAT-MASSON
directrice de recherche CNRS, directrice du Laboratoire Communication et Politique (UPR 3255), CNRS
Les travaux pionniers menés aux États-Unis dans les années 1940 ont représenté une première étape, décisive, dans la prise en compte de l’influence des médias en période électorale. Ces recherches ont tout d’abord montré la complexité des phénomènes de communication et elles ont proposé un paradigme déclaré justement comme « dominant ». Des traditions d’analyse de ces phénomènes sont depuis institutionnalisées aux États-Unis, au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas. En France, malgré la stabilisation des grandes enquêtes de sociologie électorale menées par le CÉVIPOF depuis 1978, et en particulier le livre de Cayrol, Blumler et Thoveron se demandant si la télévision « faisait » l’élection, l’analyse des phénomènes de communication n’a pas été aussi développée. Ce premier travail ne faisait qu’analyser la télévision et depuis si les recherches ont pris en compte d’autres médias, elles se contentaient invariablement d’analyser les discours des principaux candidats et le déséquilibre entre la couverture abondante des « jeux » et celle, réduite, des « enjeux ». Ces éléments sont utiles en ce qu’ils documentent plus ou moins finement l’état des messages circulant dans les principaux médias. Mais, sauf à se risquer à l’inférence, cela ne nous renseigne pas sur les processus de mobilisation des électeurs ni, plus largement, sur les échanges entre les différents types d’acteurs impliqués par une campagne alors même que ces allers et retours sont au cœur de la communication. Pour combler ce déficit et traiter véritablement la communication en temps de campagne électorale comme un phénomène social, il fallait croiser les terrains.
L’objectif extrêmement ambitieux de la recherche que nous avons mise en place au début de l’année 2007 était d’étudier de manière inédite les processus de circulation de l’information pendant la période de médiatisation maximale liée à l’élection présidentielle (janvier-mai 2007). La spécificité de l’étude consistait à articuler quatre domaines habituellement traités séparément : activité de communication des acteurs politiques, dynamiques de « mise à l’agenda » des thèmes de campagne, production de l’information par les médias, réception de l’information par les publics. Autre originalité, autre ambition, l’étude couvrait tous les types de médias en veillant particulièrement à intégrer les innovations liées aux nouvelles technologies (presse écrite, radio, télévision, Internet).
Pour réaliser une enquête aussi lourde, la mobilisation de toute une équipe était nécessaire. Neuf chercheurs et enseignants-chercheurs, douze docteurs et doctorants ont été mobilisés à un moment donné de l’étude. Un financement était indispensable : le Service d’information du Gouvernement a soutenu le projet, Pierre Lefébure, notre correspondant auprès de ce financeur, a assuré l’organisation de l’enquête. Qu’ils en soient remerciés.
Thierry Vedel a constitué un lien très fort avec le CÉVIPOF, qui assurait une grosse enquête quantitative sur les élections elles-mêmes. La plupart des disciplines des sciences humaines ont été incarnées par les chercheurs de cette équipe Médiacampagne : historiens, sociologues, linguistes, politologues, « infocomistes » ont apporté leurs spécificités et leurs regards.
L’Inathèque a permis l’organisation d’une rencontre d’étape en 2008, et les travaux réalisés par ses équipes sur l’analyse de la télévision et du web pendant la campagne ont constitué des sources indispensables dont cet ouvrage publie des résultats.
Il s’agissait dans cette étude de saisir la communication médiatique de la campagne électorale dans ses dynamiques d’échanges entre tous les acteurs impliqués. Tout d’abord, nous cherchions à déterminer si la sélection des thèmes de campagne, leur cadrage et l’intensité de leur traitement étaient effectués de manière plus ou moins homogène ou différentielle par les différents types de média. Certains médias pouvaient avoir eu un rôle d’initiateur et d’autres au contraire avaient suivi. On s’est demandé, par exemple, si les blogs avaient fonctionné selon un agenda alternatif aux journaux télévisés.
Le contenu des médias et leur réception sont le résultat d’arbitrages et de réappropriations incessantes au gré des échanges de ces contenus. Nous avons cherché à nous trouver au plus près possible des instances où se jouent ces arbitrages et réappropriations, par exemple tant dans les conférences de rédaction des médias que dans les moments de réception et de discussion par les publics. Nous avons même « rêvé » pouvoir suivre la campagne du côté des équipes de campagne des candidats afin de mesurer les interactions entre médias et politiques. Si ce « rêve » n’a pas été réalisé faute de l’accord des équipes de campagne (un chercheur était pourtant allé jusqu’à s’inscrire dans un des partis en lice !), nous avons pu suivre, à plus ou moins grande distance selon les terrains, le traitement de la campagne dans plusieurs grands médias. Cette présence des chercheurs auprès des journalistes a varié, allant d’une observation quasi ethnographique du fonctionnement des rédactions ( Le Parisien, Libération, France Inter) à des entretiens semi-directifs avec des journalistes. Ces observations participantes ont principalement enrichi des études de contenu réalisées sur différents médias (presse, télévision, radio, web) selon les méthodes de l’ agenda setting .
Si toutes les étapes de la recherche telle qu’elle avait été envisagée et qui devait permettre d’étudier, pendant la campagne, la circulation des messages politiques, de leur production par les différents producteurs de messages politiques (médias, personnel politique, sondeurs et experts) à leur réception, n’ont pas pu être réalisées, il a été tout de même possible d’étudier de manière rigoureuse et approfondie la médiatisation de la campagne électorale sous l’angle des trois principaux acteurs du triangle de la communication politique : d’une part, les candidats et le peuple mis en scène dans les médias, d’autre part, les vecteurs eux-mêmes du message politique, les médias, à travers leur fonction de gate-keeping , de sélection des nouvelles et, enfin, les récepteurs de la campagne électorale médiatisée, les électeurs.
Cet ouvrage est le résultat d’un travail collectif. Tous les membres de cette équipe n’y sont hélas pas représentés, même parmi les plus actifs, et c’est un regret profond. Ce livre n’est pas un bout à bout de travaux individuels, nous nous sommes réunis régulièrement pendant toute la campagne et après, et les échanges entre nous ont été très riches. Chacun ensuite a traité de son terrain et ce sont les résultats de ces confrontations et ces études particulières dont témoigne cet ouvrage.
Trois parties donc, inégales du point de vue quantitatif : la deuxième, de loin la plus étoffée, est en effet composée de l’analyse du traitement de la campagne électorale dans différents médias, alors que la première s’est seulement focalisée sur trois principaux acteurs mis en scène pendant cette période : les deux candidats du deuxième tour (Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy) et le peuple tel qu’il apparaît dans les messages officiels de la campagne. La troisième partie est consacrée à la réception de la campagne médiatique à travers deux contributions. La première rend compte de l’étude réalisée auprès de

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents