Philosophie et problématique du développement
143 pages
Français

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Philosophie et problématique du développement , livre ebook

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Description

Quel est le rôle de la philosophie dans les efforts théoriques et pratiques pour le développement ? Les six textes de ce volume montrent quelques interrogations et autant de propositions théoriques qui s'élaborent de nos jours à propos du développement à partir d'une posture de philosophe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 550
EAN13 9782296703520
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Philosophie et problématique
du Développement
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12418-9
EAN : 9782296124189

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Sous la direction de
Emile Kenmogne


Philosophie et problématique
du Développement


Conférences-débats du Cercle Camerounais de Philosophie
(CERCAPHI)
au Centre Culturel Français François Villon, de Yaoundé

(Novembre 2008-juin 2009)


L’Harmattan
Comité scientifique
Pr. Ebénézer Njoh Mouellé, Président du CERCAPHI
Pr. Hubert Mono Ndjana, Université de Yaoundé I
Pr. Dominique Folscheid, Université de Paris-Est
Pr. Pius Ondoua Olinga, Université de Yaoundé I
Dr. Emile Kenmogné, Université de Yaoundé I
Le Cercle camerounais de philosophie (CERCAPHI) remercie M. Hubert MAHEUX, directeur du Centre culturel français François Villon de Yaoundé, qui lui a rouvert les portes du CCF et a aimablement abrité les conférences ayant produit les contributions à ce volume.
Introduction
La problématique du développement préoccupera certainement encore pendant longtemps les penseurs d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), ainsi que certaines institutions internationales spécialisées, non parce que les uns et les autres n’ont pas assez débattu à l’oral comme à l’écrit de cette question depuis environ soixantequinze ans, mais parce que l’écart demeure toujours si considérable entre l’idéal auquel l’homme dit sous-développé peut aspirer et la réalité actuellement vécue dans les contrées de la Terre où la « bataille du développement » (Njoh Mouellé, 1970, p. 7) demeure un mot d’ordre des programmes politiques, scientifiques, économiques et sociaux. Au fil du temps, les données et les paramètres de la question se modifient, se complexifient au point que la question du développement se présente comme un sujet dont les termes d’analyse doivent être sans cesse adaptés aux circonstances historiques, internationales, locales toujours aussi changeantes. Il y a certes des constances à côté des variables, des instabilités et des impondérables tels que les richesses du sol et du sous-sol de l’Afrique, la nécessité de la vision globale du développement, les mentalités, le rapport de la masse à l’élite et de celle-ci aux puissances étrangères et aux instances internationales, les rapports avec les anciennes puissances coloniales, le néocolonialisme qui marque la « postcolonie », la gouvernance, la mondialisation et le mondialisme, etc.
Face à la complexité et la complexification croissantes de la problématique du développement, la question de savoir si la philosophie a un rôle à y jouer ne se pose plus que dans l’esprit de celui qui ne comprend ni ce que veut dire « développement », ni ce que veut dire « philosophie ». Et pour un tel esprit, qu’il soit d’Afrique ou d’Occident, à l’idée de développement coïncide étroitement celle d’équipement et de modernité, celle d’occidentalisation ou d’américanisation. Aussi, un pays développé serait celui où la science, la technologie, la croissance économique affichent des rendements élevés qui permettent de résoudre les problèmes matériels et sociaux par la production des « objets-réponses » aux besoins et aux questionnements humains : Internet haut débit, I-phone, ordinateurs dernier cri, OGM pour la production de masse, missions extra spatiales, clonages divers, routes bitumées, immeubles, médecine préventive, sécurité sociale etc. Toutes les prouesses de la science qui émerveillent l’homme de nos jours sont, de l’avis de la majorité, des marques inamovibles du développement. Pourtant, si le développement est incontestablement tout cela, il serait erroné de le réduire à cette dimension matérielle et sociale globale. Il ne faut dès lors pas s’étonner qu’une telle conception du développement de l’homme et de la société s’accompagne de l’hypothèse de l’inutilité de la philosophie qui traîne encore jusqu’en ce XXI e siècle débutant. Quand Jean-François Revel dans son Histoire de la philosophie occidentale , démontre que la simple apparition de la science met la philosophie dans « une situation inconfortable » (1970, p. 9), c’est parce que, là aussi, il ne considère pas clairement le rôle de la philosophie par rapport aux sciences et a fortiori dans la problématique du développement.
Le présent livre s’efforce de poser à nouveau une question qui n’est pas nouvelle dans l’histoire de la pensée, mais dont les termes de références se renouvellent et se précisent d’autant que les idées, les découvertes et les rapports évoluent : quel est le rôle de la philosophie dans les efforts théoriques et pratiques pour le développement ? Les six contributions que nous publions ont l’ambition de répondre ou du moins de baliser les voies d’une recherche de réponse à cette question. Le développement n’est pas un concept étranger à la philosophie qui repose essentiellement sur l’esprit critique. La philosophie qui se développe elle-même dans et par la critique s’offre en paradigme à toute entreprise de développement qui doit s’inspirer d’une théorie critique (texte 1). Une conception valable du développement ne peut plus, dès lors, se passer de la philosophie et plus précisément d’une philosophie critique de l’homme, de sa culture, de la représentation de son identité ; elle inviterait, en ces temps de mondialisation et de mondialisme à une conversion des mentalités aussi bien au Sud qu’au Nord (texte 2). A cet égard, la modernité qui veut se réduire à la mode, à l’actualité et à l’occidental n’est pas synonyme de développement (texte 3). En effet, certains processus d’ethnicisation en cours et certaines formes de solidarité quoique étant actuels, constituent de réels problèmes politiques et des freins objectifs au développement (texte 4). De même, tout ce qui, actuellement se range sous le vocable « démocratie » ne sert pas forcément le développement ; la démocratie institutionnelle est purement formelle ; elle n’est pas effective, du moment qu’elle n’instaure ni la paix, ni la concorde recherchées ; étant donné que ces valeurs ne se réduisent pas à l’absence de la guerre. Le néocolonialisme qui est un facteur de sous-développement ne peut prospérer que dans un contexte d’absence de démocratie effective, celle qui reposerait sur l’information, la formation et la culture civique des citoyens (texte 5). C’est dans cette orientation résolument endogène et souveraine où l’« aide » et le « transfert de technologies » sont relativisés, que peut s’esquisser une théorie du contre-développement d’inspiration africaine comme alternative valable à la « rationalité développementiste dominante ». Cette théorie s’appuierait sur la philosophie négro-africaine revalorisée, qui célèbre les vertus du travail et se montre en mesure de sortir la marche ascendante des civilisations de l’inégalité développementale et de l’impasse historique qui en découle (texte 6).
Il se dégage de l’ensemble de ces contributions que ce volume n’a pas pour objet de recenser et présenter les divers points de vue de philosophes anciens ou actuels sur la question du développement, mais il prétend montrer, se faisant, quelques interrogations et autant de propositions théoriques qui s’élaborent de nos jours à propos du développement à partir d’une posture de philosophe.
Emile KENMOGNE
1 La philosophie et l’esprit critique Louis Paul SOH Professeur de philosophie
C’est un lieu commun dans l’histoire de la philosophie que de se demander ce que la philosophie peut faire pour « transformer le monde ». Le thème de la journée mondiale de philosophie en 2008, « philosophie et action » s’inscrit dans cette logique. Il en est de même du thème général des conférences du CERCAPHI pour la période 2008-2009 : « philosophie et développement ». C’est dans ce contexte que se tient notre propos sur « La philosophie et l’esprit critique ». Un tel thème commande nécessairement l’examen des rapports qu’entretiennent les deux conc

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