Résilience en santé mentale et groupes d entraide
256 pages
Français

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Résilience en santé mentale et groupes d'entraide , livre ebook

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Description

La résilience des troubles psychiatriques. La double enquête menée à la Maison des usagers de Ste Anne montre l'ampleur du mouvement « recovery », le rétablissement, qui nous vient des pays anglo-saxons : double regard à la fois de l'intérieur et de l'extérieur sur des processus dynamiques. Comment accompagner au mieux le « rétablissement » ? En quoi consiste-t-il ? Et quelles perspectives apportent les neurosciences ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2012
Nombre de lectures 60
EAN13 9782296988033
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Agnès Bousser
Avec la collaboration du Dr Emma Beetlestone






RÉSILIENCE EN SANTÉ MENTALE
Et GROUPES D’ENTRAIDE
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-98803-3
EAN : 9782296988033
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont accompagné l’élaboration de cet ouvrage. C’est aussi un peu leur œuvre dans la mesure où elles ont eu envie que soit connu et reconnu le message d’espoir qu’il porte.
Un grand merci au Dr Emma Beetlestone pour avoir partagé son savoir et m’avoir fait confiance.
Une marque toute particulière d’amitié pour les responsables de la Maison des Usagers de Ste Anne, Aude Caria et Céline Loubières, qui m’ont facilité les contacts avec les autres bénévoles des groupes d’entraide et m’ont soutenue. Je n’oublie pas les animateurs d’Argos 2001 qui m’ont si gentiment encouragée. Tous ont répondu présents pour débattre, encourager, fournir des documents. Grâce à la chaude amitié présidant à nos rencontres, et au soutien efficace de tous, j’ai eu le courage de poursuivre jusqu’au bout l’entreprise.
Merci à ceux qui ont livré un peu de leur vie dans leur témoignage. Sans eux, sans leur parcours de résilience, nous ne pourrions envisager le rétablissement comme le chemin devant s’ouvrir systématiquement, et d’une manière quasi banale, pour toute personne entrant dans le circuit psychiatrique.
Que mes amis : Jacques Lefèvre et Félix Soussan soient également remerciés pour leurs échanges fructueux en ce qui concerne l’interface neurosciences/psychologie.
Une mention particulière va à mes amis lecteurs et correcteurs : Monique Laporte, Annick et Alain Crépy. Leur amitié et leur patience m’ont aidée à dépasser mes doutes, à persévérer.
Sur le plan personnel, je salue l’endurance de ma famille et de mes amis : ils ont accepté ma moindre disponibilité auprès d’eux, afin de me laisser me concentrer autour de ce projet. Je leur exprime ici ma profonde gratitude.
PREFACE
Aborder la résilience en santé mentale, que d’autres appellent le rétablissement, c’est enfin se poser la bonne question. La résilience, c’est le bien-être dans toutes les dimensions de la personne et pas seulement au vu d’un seul critère ou d’un seul point de vue. Pour les médecins, qui apprennent les maladies avec leur cortège de symptômes, « aller mieux » correspond à une diminution ou à un arrêt des symptômes de la maladie. Pour l’entourage, c’est être capable d’avoir de bonnes relations avec ses proches et reprendre son rôle social. Pour la société, c’est avant tout ne pas troubler l’ordre public et coûter le moins d’argent possible.
Le point de vue le plus important est bien sûr celui du malade. Mais est-il en capacité de s’exprimer (capacité en lui-même, et accès à un lieu de parole) ? Et s’il a cette double capacité, est-il écouté ?
Le livre d’Agnès Bousser exprime ce point de vue des personnes qui ont souffert ou qui encore souffrent de maladie mentale. On y entend aussi celles de leurs proches, souvent les parents ou plus rarement les conjoints.
Et qu’entend-on ? De la souffrance liée à la maladie mais encore une autre souffrance en lien avec l’incompréhension de ce qui arrive quand la maladie apparaît. Mais Agnès Bousser porte surtout son intérêt sur les facteurs qui ont contribué à la résilience. Là encore, elle met en lumière la nécessité de comprendre pour pouvoir arriver à l’acceptation.
Ce livre s’adresse à toutes les personnes concernées par la maladie mentale, aussi bien les personnes touchées par une affection, leurs proches, mais aussi les professionnels psychiatres, soignants, en service de psychiatrie. Et enfin aussi aux « décideurs », c’est-à-dire ceux qui orientent les politiques de santé en faisant des choix sur la mise en place ou non d’aides spécifiques en matière de santé de mentale.
Aux malades, elle donne des clefs pour réussir à combattre la maladie. La phase d’acceptation est essentielle, elle peut être longue. Plusieurs facteurs peuvent y contribuer. Agnès Bousser rapporte comment les associations d’usagers peuvent avoir un rôle positif à travers leur écoute et leur parole compréhensive et qui ne juge pas.
Aux proches des malades dont l’incompréhension est doublée d’une culpabilité. Ils sont à la recherche de solutions pour aider leur parent malade. Trop souvent, ils se sentent exclus des soins alors qu’ils sont souvent les personnes qui accompagnent le quotidien, qui sont en première ligne dans les situations de crises.
Aux professionnels, en rapportant des parcours de vie et en détaillant les facteurs de résilience, elle remet le soin à la place où il est « dans la vraie vie » c’est-à-dire comme un facteur essentiel, contributif, mais pas suffisant : à eux seuls, les soins, les soignants n’ont pas la capacité de faire accéder à la résilience. En prendre conscience est fondamental et invite à une meilleure collaboration avec les autres acteurs de la résilience (le patient dans sa dimension d’individu, les proches, les associations, etc…).
Agnès Bousser souligne l’apport des associations d’usagers ou de proches de malades. Dans les « chemins » de Vincent, Adrienne et les autres, le contact avec l’association a souvent été un moment déclencheur dans le parcours vers la résilience. Elle représente un lieu d’écoute « neutre », un lieu où l’on se sent compris, où il n’est pas nécessaire de cacher des parties de soi-même. On y trouve une aide que les services de soins ne savent pas donner. Dans ce sens, Agnès Bousser met en question le professionnalisme des soignants, donneurs de soins, en l’opposant aux relations qui se nouent au sein des échanges dans les associations où il s’agit d’une relation « cœur à cœur » et d’une attitude de « prendre soins ».
Gageons que ce livre ouvrira des horizons à ceux qui sont prêts à évoluer dans leur façon de penser.
Docteur Corinne Launay
Psychiatre praticien au centre hospitalier à Sainte Anne à Paris
INTRODUCTION
A un certain moment de ma retraite, les circonstances m’ont placée à un carrefour de mon existence. Suite à des évènements personnels, j’ai eu envie d’exercer une activité d’entraide. C’est ainsi que je suis devenue en 2009, bénévole à Argos 2001, association pour personnes souffrant de troubles bipolaires et leurs proches. C’est là que j’ai pu constater, in vivo , un phénomène de résilience en santé mentale. C’est du moins ce que mes lectures assidues des ouvrages de Boris Cyrulnik me suggéraient. Au bout d’un an, mon démon scientifique du « comment ça marche ? » a refait surface, car j’entrevoyais une possibilité de cohérence entre mes lectures diverses (en particulier en neurosciences et en psychologie), et mon acquisition d’apprentissages par le biais de plusieurs formations.
Le psychiatre Serge Tisseron souligne dans son « Que sais-je ? » : La Résilience (1) , combien ce concept se révèle « fourre-tout » en psychologie et en sociologie. Cependant, ce terme est entré dans le langage courant pour signifier la possibilité de rebond après de graves difficultés. Cet état des lieux me donna envie de proposer une vision intégrative de notre condition humaine, en considérant l’aspect biologique de la question. Toutefois, l’enquête d’investigation que je démarrai dans cette perspective s’est révélée pleine de surprises et de bifurcations.
Ma fréquentation d’une association concernant la santé mentale où j’accueille des personnes et anime des groupes de parole, m’a conduite à me poser diverses questions. La maladie mentale fait peur parce qu’elle touche au plus intime de la personne, à la fois à ses émotions mais aussi à son « système de pilotage », à sa réflexion et à ses décisions, entachant ainsi autonomie et responsabilité. De fait, la maladie mentale est non seulement stigmatisée par le regard des autres, mais la honte induite entraîne un cortège d’états d’âme tels que culpabilité, solitude et non-sens. Le malade entre alors dans un cercle vicieux qui l’enferme encore davan

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