Théorie du stock froid
252 pages
Français

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Théorie du stock froid , livre ebook

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Description

Les pertes colossales en récoltes, parfois jusqu'à la moitié de ce qu'un paysan peut retirer de la terre, constituent le frein économique majeur pour les pays en développement. Cet ouvrage propose une approche nouvelle du stockage de produits alimentaires frais dans la théorie microéconomique, laquelle perçoit traditionnellement le stock comme un résidu. Tout au contraire, le stock a un impact déterminant dans l'accumulation primitive du capital des pays les plus pauvres.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mars 2015
Nombre de lectures 10
EAN13 9782336372785
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Rue des Écoles
Le secteur « Rue des Écoles » est dédié à l’édition de travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc. Il accueille également des œuvres de fiction (romans) et des textes autobiographiques.

Déjà parus

Jacques-Yahiel (Simone), Ma raison d’être (réédition), 2015.
Albert (Thierry), Quel est votre nom ? , 2015.
Mbuyi Mizeka (Alfred) L’enfant noir d’Afrique centrale , 2015.
Alain Nesme, Léa la Sainte , 2015.
Pham Ngoc (Lân), De père inconnu , 2015.
Duhameaux-Lefresne (May), Le sourire du père , 2015.
Brousse (Odette-Claire), Sortir de chez soi , 2014.
Beuchée (Laurent), Un regard de Haute-Bretagne , 2014.
Lemaître (Vincent), Risques salés , 2014.
Micaleff (André), Heimat , 2014.
Michelson (Léda), Les corps acides , 2014.
Leclerc du Sablon (Françoise), Derrière la seizième porte , 2014.

Ces douze derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent.
La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée
sur le site www.harmattan.fr
Copyright

© L’HARMATTAN, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-72289-4
Titre
François Ducrocq






Théorie du stock froid

Développer rapidement les pays pauvres
Dédicace

A Kim qui m’a accompagné dans ce travail,

A mes six filles,
Hélène, Ariane, Céline, Flora, Camille, Jeanne
INTRODUCTION
Dans les économies en développement, les pertes en produits alimentaires sont massives. Les statistiques sont peu nombreuses sur le sujet, mais la FAO fait état de pertes de 35 à 50% de la production agricole périssable de pays en développement. Ces pertes sont le résultat d’infrastructures de transport défaillantes, de moyens de stockage inadéquats et de manutentions peu précautionneuses. Les pertes se répartissent de cette façon : moisson 5 à 8%, mise en stock 15-20%, stockage 5-10%, transport 10-12% (FAO 2002).Les pertes agricoles ont un coût qui entraîne une hausse significative des prix sur le produit final et se répercutent sur le niveau de vie.
Au total, au sens large, le problème de la logistique des produits périssables peut représenter de 20 à 42% des récoltes. Le problème du stockage de produits alimentaires est donc à la fois un problème concret majeur et également une question qui interpelle la théorie économique. L’interrogation est même double concernant la théorie :
– on peut tout d’abord s’interroger sur les moyens d’intégrer le stockage en tant que levier de croissance, au lieu de le considérer dans une logique de réduction des coûts, de type « livraison juste à temps »
– et d’autre part se demander pourquoi la théorie économique a délaissé la question centrale de préservation des récoltes.

A cette seconde question, il est encore difficile de répondre. Il est néanmoins clair – et c’est ce que cette théorie va tendre à démontrer – que le stockage de produits frais est, dans des circonstances précises, une variable déterminante dans le processus du développement.
Dans une première partie, pour comprendre l’enjeu du stockage, les raisons de l’absence de stocks efficients en dépit de connaissances millénaires de procédés de stockage, pour comprendre également l’enchaînement qui peut amener à recréer des outils d’entreposage de produits frais, il convient de bien définir les concepts sur lesquels va se dérouler l’argumentation.
En particulier il convient tout d’abord de bien définir les notions de stockage, les produits alimentaires en jeu, et aussi et surtout définir le positionnement de l’individu qui va créer et utiliser les stocks dans son environnement économique.
A cette occasion, la vulnérabilité des producteurs sera abordée par le biais des chocs économiques.
Dans une deuxième partie, on s’interrogera sur les raisons pour lesquelles les pays développés et les organisations mondiales ne se sont pas davantage préoccupés – en apparence - de la mise en œuvre de moyens de préservation des récoltes et pour cela, il conviendra de s’interroger sur la perception du stockage dans les économies développées et plus concrètement dans la gestion des entreprises.
Dans une troisième partie, un modèle de développement de stockage sera abordé avec cette fois les conséquences dynamiques d’un choc positif sur le producteur. En particulier, sera intégrée la place de la collectivité – Etat, coopérative, village… – pour faire émerger de nouveaux outils de stockage.
En recherchant des similitudes, il sera utile de rechercher à travers l’histoire économique des situations comparables de développement technique de moyens de stockage, leur insertion sociale, et leurs répercussions sur la croissance économique.
PREMIÈRE PARTIE L’entreprise élémentaire et ses vulnérabilités
Les stocks ne sont pas au cœur des débats économiques sur le développement. Au contraire même, la gestion des stocks des entreprises est toujours orientée de façon à les minimiser pour améliorer la trésorerie ou éviter l’obsolescence des produits. Les stocks en économie vivrière ne sont pas davantage valorisés : les petits paysans, les modestes pêcheurs ne sont nullement incités à augmenter leurs stocks de produits frais pour améliorer leur sort. Le stockage est perçu comme un point de passage contraint, délicat dans les pays tropicaux et source de pertes.
L’enjeu de la théorie du stock froid va être de montrer comment les stocks peuvent, de façon positive, changer la donne dans le développement et comment la théorie économique peut les intégrer dans le raisonnement. L’hypothèse que nous émettons au départ est de considérer que la production abandonnée , dans des proportions parfois gigantesques, peut – moyennant un investissement minime de la collectivité - être stockée de façon à ce que le producteur de produits frais puisse accroître considérablement son revenu selon un processus vertueux.
Pour comprendre le mécanisme et les enjeux du stockage élémentaire, il est nécessaire d’analyser de près les processus de détérioration des aliments, avec notamment les facteurs essentiels de température et d’humidité, de rappeler comment des stratégies de conservation des produits ont été mises au point au fil des siècles, de souligner également comment un petit producteur peut perdre du jour au lendemain la totalité de sa production, et donc subir un choc économique stochastiquement impossible .
Dans une économie en développement, il est nécessaire de considérer le stockage au niveau élémentaire pour lui donner toute sa place ou, plus simplement peut-être, pour lui faire retrouver la place centrale qu’il avait dans l’habitat sédentaire des origines. Cela implique également de reconsidérer l’entrepreneur au niveau élémentaire, en définissant de nouveaux contours à la fonction d’entrepreneuriat à travers la gestion de la combinaison productive. En particulier, il est nécessaire de donner une place dans la théorie au petit producteur qui n’est ni « capitaliste », ni « travailleur » salarié.
CHAPITRE 1 La place des stocks dans la productivité
Pour aborder l’entreprise élémentaire, il est intéressant de reconsidérer les éléments qui la constituent. De façon classique, on regarde l’entreprise tout d’abord comme le lieu d’une combinaison productive. En clair, cela signifie que l’on regroupe deux éléments essentiels : des individus tout d’abord qui apportent leur travail et d’autre part des outils qui sont mis à leur disposition : ce que l’on appelle communément le capital. Des définitions élargies de l’entreprise ajoutent la terre qui génère une rente, et l’entrepreneur qui génère un profit. Evidemment, il apparaît rapidement que dans les sociétés paysannes les facteurs capital et travail puissent se confondre. C’est ce que nous allons analyser par la suite.
Depuis de nombreux siècles, bien avant sans doute qu’Adam Smith nous explique à travers l’exemple d’une manufacture d’épingles, que l

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