Transitions démocratiques en Afrique de l Ouest
286 pages
Français

Transitions démocratiques en Afrique de l'Ouest , livre ebook

286 pages
Français

Description

Cet ouvrage est le fruit d'une recherche comparative portant sur les processus démocratiques en cours au Bénin, au Burkina Faso, au Mali, au Togo, au Niger, au Sénégal et au Ghana. Elle vise à comprendre pourquoi ces sept États d'Afrique de l'Ouest présentent autant de différences en termes de types de régimes alors qu'ils reposent sur des niveaux de développement socio-économique similaires ainsi que sur des processus d'ouverture démocratique et de changement constitutionnel comparables.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2015
Nombre de lectures 82
EAN13 9782336366968
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Etudes africaines
Série Politique
S   Augustin L  JonathanW
Transitions démocratiques en Afrique de l’Ouest
Processus constitutionnels, société civile et institutions démocratiques
Transitions démocratiques en Afrique de l’Ouest
CollectionÉtudes africainesdirigée par Denis Pryen et son équipeForte de plus de mille titres publiés à ce jour, la collection « Études africaines » fait peau neuve. Elle présentera toujours les essais généraux qui ont fait son succès, mais se déclinera désormais également par séries thématiques : droit, économie, politique, sociologie, etc. MAKENGO NKUTU (Alphonse),L’essentiel de droit public. Le cas de la République démocratique du Congo, 2014. VILLASANTE CERVELLO (Mariella),Le passé colonial et les héritages actuels en Mauritanie. État des lieux de recherches nouvelles en histoire et en anthropologie sociale, 2014. HINNOU (Patrick),Négocier la démocratie au quotidien,2014. CIJIKA KAYOMBO (Chrysostome),Quelles stratégies pour une éducation idéale en Afrique ?, 2014. OWONO-KOUMA (Augusto),Les essais de Mongo Beti : développement et indépendance véritable de l’Afrique noire francophone, 2014. DOUI-WAWAYE (Augustin Jérémie),Repenser la sécurité en République centrafricaine, 2014. ELOUGA (Martin) sous la dir. de,Les Tikar du Cameroun central. Ethnogenèse, culture et relations avec les peuples voisins, 2014. DIARRA (Mohamed Abdoulay),Profession : marabout en milieu rural et urbain. L’exemple du Niger, 2014. TOLNO (Charles-Pascal),Afrique du Sud, Le rendez-vous de la violence,2014. YAO (Koffi Matin),Famille et parentalité en Afrique à l’heure des mutations sociétales, 2014. Ces dix derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentationdu contenu des ouvrages, peut être consultéesur le site www.harmattan.fr
Sous la direction de Augustin Loada et Jonathan Wheatley
Transitions démocratiques en Afrique de l’Ouest Processus constitutionnels, société civile et institutions démocratiques
© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-04865-9 EAN : 9782343048659
Remerciements
Le présent ouvrage a été rendu possible grâce à l’appui scienti-fique duCenter for Research on Direct Democracy(www.c2d.ch) basé à Aarau (Suisse), dirigé de 1993 à 2013 par Andreas Auer, Professeur émérite de droit public aux Universités de Zurich et de Genève, avec le soutien financier du Fonds national suisse de la recherche scientifique, dans le cadre d’un projet de recherche mené conjointement par les Universités de Ouagadougou et de Zurich de 2010 à 2014. Ce projet pluridisciplinaire a eu pour but de stimuler et de financer plusieurs doctorants à Ouagadougou, dont certains ont soutenu leur thèse, et de promouvoir la collaboration scientifique interafricaine. Le présent ouvrage est le fruit de cette collabora-tion. Nous remercions vivement les collègues et collaborateurs qui ont pris sur eux de rédiger les différents chapitres de cet ouvrage, qui se veut le reflet des réflexions critiques menées au sein des Universités de l’Afrique de l’Ouest sur les transitions démocra-tiques qui ont lieu dans les pays concernés, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Togo, le Ghana, le Mali, le Niger et le Sénégal.
Augustin Loada
Jonathan Wheatley
Préface
Pendant des générations, les experts en démocratisation ont été aux prises avec deux questions : comment et pourquoi les pays se démocratisent-ils, et quels sont les facteurs permettant à la démo-cratie comme régime-type de durer plus ou moins longtemps ? S’agissant de la première question, le point de vue optimiste, selon lequel la démocratie pouvait être atteinte quasiment partout pour autant qu’il y ait la volonté politique nécessaire, était partagé par de nombreux spécialistes à l’issue de la Guerre froide. Alors que de nouvelles démocraties firent leur apparition de par le monde, en Amérique latine, en Afrique et dans le monde postcommuniste, Francis Fukuyama proclama la « fin de l’histoire », en argumen-tant que les batailles idéologiques du passé étaient révolues et que les valeurs démocratiques étaient en passe de devenir universelles. Toutefois, au cours des années suivantes, cet optimisme exubé-rant a cédé la voie à un réalisme résolu et conduit les spécialistes à se concentrer davantage sur la seconde question. Beaucoup de nouvelles démocraties s’étant révélée éphémères, certains gou-vernements se tournèrent rapidement vers l’autoritarisme ou adoptèrent des régimes politiques hybrides, à cheval entre démo-cratie et autoritarisme pur et dur. Par ailleurs, en analysant de plus près l’imbrication de ces différentes formes de régimes, on a pu constater que certains d’entre eux n’avaient jamais pris la forme de démocraties. En effet, des procédures démocratiques formelles cachaient sous leurs apparences un dynamisme auto-ritaire puissant, dans lequel le pouvoir et les ressources étaient distribués de la même façon qu’autrefois. Dans une grande partie de l’ex-Union soviétique et de l’Afrique subsaharienne, d’anciens dictateurs et chefs de partis politiques se sont tout simplement col-lés une nouvelle étiquette de « démocrates » et ont continué leurs affaires comme si de rien n’était. En outre, d’aucuns œuvrèrent à
8
Préface
nouveau à la consolidation de leur pouvoir, après avoir autorisé une brève période d’ouverture. On a jonglé avec les constitutions afin de donner encore plus de pouvoir au président, ce qui lui a souvent et efficacement permis de régner à perpétuité. De telles tractations constitutionnelles ont été observées à des endroits géographiquement aussi éloignés les uns des autres comme la Russie, la Biélorussie, l’Azerbaïdjan, le Burkina Faso, le Bénin, le Congo-Brazzaville, le Pérou et le Venezuela. Ces développements ont conduit les spécialistes à se mettre une nouvelle fois à la recherche des conditions préalables nécessaires à la stabilité démocratique, une recherche qui avait été négligée dans la période optimiste suivant immédiatement la fin de la Guerre froide. Quels étaient alors les facteurs sociaux, culturels et institu-tionnels déterminants, permettant à une nouvelle démocratie de survivre et de s’enraciner ? Pourquoi certains pays en transition vers la démocratie ont-ils soutenu le nouveau régime, alors que d’autres ont régressé dans l’autoritarisme ou dans la « zone grise », entre autocratie et démocratie. Et, finalement, pourquoi certains dirigeants ont-ils pu violer les normes constitutionnelles et ré-gner en maîtres, alors que d’autres semblaient limités au règne par consentement ? L’Afrique de l’Ouest représente un laboratoire parfait pour étudier ce phénomène. En effet, la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest ont dû faire face à certains changements au lendemain de la Guerre froide. Alors que les deux superpuissances globales cessèrent de mettre à disposition des autocrates leur soutien actif, les pays adoptèrent, dans un court délai, de nouvelles constitu-tions et nombre d’entre eux organisèrent les premières élections (à caractère plus ou moins) démocratique. Dans certains cas, les oppositions s’avérèrent victorieuses, dans d’autres, les régimes en place parvinrent à se maintenir en tentant de s’adapter aux règles du jeu démocratique, ou, du moins, d’en adopter les fonde-ments. Dans de rares cas, l’ensemble du système de gouvernance s’effondra lorsque le pouvoir fut divisé entre milices rivales qui se livrèrent bataille autour des ressources naturelles du pays. Dans
Préface
9
de nombreux cas, les dirigeants de l’époque de la Guerre froide retournèrent au pouvoir après avoir disparu dans la nature. Près de vingt-cinq ans après la fin de la Guerre froide, le progrès démocratique en Afrique de l’Ouest laisse une image mitigée. Si nous nous penchons sur l’index relatif aux droits politiques et aux libertés civiles pour 2014 de l’organisation Freedom House, parmi les quinze membres de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), quatre pays (le Bénin, le Cap-Vert, le Ghana et le Sénégal) sont classés comme « libres » en présentant un système plus ou moins démocratique. Deux (la Gambie et le Guinée-Bissau) sont qualifiés d’États « non libres » ou autoritaires, et les neufs autres comme partiellement libres ou se situant « quelque part dans la zone grise ». Si nous étendons notre conception de l’Afrique de l’Ouest pour inclure la Mauritanie ainsi que São Tomé et Príncipe, la Guinée équatoriale, le Came-roun, le Gabon et Congo-Brazzaville vers le sud, nous gagnons seulement un pays « libre » de plus (São Tomé et Príncipe) et cinq pays « non libres » supplémentaires (les pays restants). Ainsi, que nous acceptions ou non les tentatives de l’organisation Freedom House visant à « mesurer » la démocratie, on ne peut omettre le fait que la voie prise par les États de l’Afrique de l’Ouest en faveur (ou en défaveur) de la démocratie ait largement divergé au cours des vingt-cinq dernières années. Et ce malgré les changements de même ampleur qui se sont fait ressentir dans la plupart de ces États au début des années 1990. Qu’est-ce qui peut expliquer cette divergence des résultats ? Nous retrouvons le même casse-tête si nous contemplons un à un les différents pays. Au Burkina Faso et au Ghana par exemple, la fin de la Guerre froide fut marquée par un régime très similaire. Bien que les deux pays fussent dirigés par un militaire puissant (Blaise Compaoré au Burkina Faso et Jerry Rawlings au Ghana), ils adoptèrent de nouvelles constitutions « démocratiques » dans les années 1991 et 1992 en organisant des élections multipartites, après une période de régime militaire. Toutefois, dans les deux cas, les régimes en place restèrent au pouvoir et raflèrent de façon convaincante tant les élections parlementaires que présidentielles
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents