Travail social et sida en Afrique
125 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Travail social et sida en Afrique , livre ebook

-

125 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Mauvais sort, poison lent, sorcellerie, colère de Dieu, maladies des prostituées et des homosexuels sont les connotations souvent rattachées au Sida. Regard d'une actrice de la lutte contre le sida, ce livre témoigne de l'univers de pratiques et de croyances. Il révèle le paradoxe de l'indigence et des richesses, de la pauvreté lancinante et des fortunes devenues vaines face à la maladie. Il explore le vécu de l'accès aux soins et de la recherche biomédicale et se penche enfin sur les vies des femmes séropositives.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2010
Nombre de lectures 308
EAN13 9782296252714
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Travail Social et Sida en Afrique

Au cœur des souffrances
Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa

Dernières parutions

Cyriaque Geoffroy EBISSIENINE, La problématique de la santé et de la maladie dans la pensée biomédicale. Essai sur la normalité chez Georges Canguilhem , 2010.
Toumany MENDY (avec la contribution de Mamadou Alassane Ndiaye), L’illusion démocratique en Afrique , 2010.
Joachim de DREUX-BRÉZÉ, L’accession à l’indépendance de l’Afrique équatoriale française , 2010.
Yao-Edmond KOUASSI, Habermas et la solidarité en Afrique , 2010.
Abdoulaye KANE, Tontines , caisses de solidarité et banquiers ambulants , 2010.
Essè AMOUZOU, Le développement de l’Afrique à l’épreuve des réalités mystiques et de la sorcellerie , 2010.
Régine LEVRAT, Culture commerciale et développement rural L’exemple du coton au Nord-Cameroun depuis 1950, 2010.
E. NGUEMA MINKO, Gabon : l’unité nationale ou la rancune comme mode de gouvernance , 2010.
Sébastien Dossa SOTINDJO, Cotonou , l’explosion d’une capitale économique (1945-1985), 2009.
Divine E. K. AMENUMEY, Le mouvement de la réunification des Éwé , 2009.
Gaston-Jonas KOUVIBIDILA, La fuite des cerveaux africains , 2009.
Essé AMOUZOU, L’Afrique 50 ans après les indépendances , 2009.
Solène LARDOUX, Le mariage au Mali. Témoignages , 2009.
Gisèle FOTSO, L’enseignement de l’arabe au Cameroun , 2009.
Jean-Emet NODEM, Vente de médicaments à la sauvette à l’Ouest-Cameroun , 2009.
Alexei JONES, L’institutionnalisation de la participation de la société civile dans les politiques de développement , 2009.
Elie SADIGH, Afrique , le continent pillé. Atouts, handicaps , perspectives et propositions , 2009.
Dr GUIBLEHON Bony, Neveux et esclaves dans les rites funéraires chez les Wè et les Anyi-bona de Côte d’ivoire , 2009.
Berthe Florence YMELE NOUAZI


Travail Social et Sida en Afrique

Au cœur des souffrances


Préface de Laurent Vidal


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11512-5
EAN : 9782296115125

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Préface L’empathie soignante Laurent Vidal {1}
Face au sida, les professionnels de santé ont été successivement confrontés à une maladie, au diagnostic délicat à délivrer au patient, à des moyens de traitement longtemps inaccessibles et à des réactions des personnes atteintes difficilement prévisibles. C’est dans ce contexte, où l’incertitude et la crainte se côtoient, que Berthe Ymele a commencé il y a une décennie à s’occuper des personnes vivant avec le VIH dans un service hospitalier à Yaoundé. Travaillant « au cœur des souffrances » elle décide alors de « rompre le silence », selon ses mots, face à ce qu’elle vit et voit quotidiennement : des hommes comme des femmes, de toutes conditions, dont l’existence se trouve transformée par la découverte de leur séropositivité, souffrant de stigmatisation, de délaissement, d’accusations, voyant leurs projets s’effondrer, multipliant les recours aux prières, aux tradipraticiens ; des hommes et des femmes qui meurent, mais qui, aussi, redoublent d’initiatives pour vivre, pour surmonter ces bouleversements.
Et lorsque Berthe Ymele rompt le silence, c’est pour écrire cela, dans une langue précise, touchante, qui ressort du témoignage. Mais un témoignage complexe et subtil, puisqu’il nous parle aussi bien des personnes touchées par le VIH que du métier de soignant, en l’occurrence celui d’une Assistante Principale des Affaires Sociales.
De telle sorte que, construit autour de la présentation de vies de patients longuement suivis par Berthe Ymele, le propos est aussi une plongée dans la pratique d’une professionnelle de santé. Ses doutes, ses surprises, ses colères aussi, s’expriment sans détour devant ces destins de femmes qui deviennent veuves et apprennent alors qu’elles sont infectées par le VIH, de ces hommes qui voient leur aura, leur « image de soi » se dégrader avec l’évolution de la maladie, ou encore d’hommes et de femmes qui doivent affronter les accusations sorcellaires, le rejet par la famille ou le monde du travail – telle cette enseignante – ou l’appât du gain de certains.
Nous sommes donc en présence de récits forts, avant tout sur les autres mais inévitablement aussi sur soi, qui marquent le lecteur, par leur ton – touchant mais jamais larmoyant, riche d’informations sans être excessivement didactique. Là est la force de l’ouvrage de Berthe Ymele : livre-témoignage, livre de témoignages, mais aussi livre d’analyses il séduira des lecteurs d’horizons variés et porteurs d’attentes diverses. Le médecin découvrira des vies avec le VIH qu’il n’a pas l’occasion de toucher de près dans son métier, le « profane » sera ému par ces vies – tantôt brisées, tantôt d’espoir –, le chercheur enfin sera captivé par la richesse de ces récits et leur mise en forme.
En effet, s’ils nous parlent avant tout de malades côtoyés par Berthe Ymele, s’ils nous disent – parfois entre les lignes parfois directement – ce qu’est le métier de soignant au cœur de ce que l’on appelle la « prise en charge psychosociale du sida », ces récits dessinent aussi ce que fut et ce qu’est la lutte contre le sida au Cameroun. De ses scandales (celui créé par l’essai médical sur le Tenofovir) à ses avancées (la gratuité, courant 2007, des traitements antirétroviraux), des relations entre hommes et femmes dans la société en général, à ce qu’elles deviennent lorsque fait irruption la maladie, puis son nom, « le Sida ».
Cet ouvrage est aussi le récit d’une société confrontée à une affection qui oblige à des remises en question. Ce sera le sens du plaidoyer conclusif de Berthe Ymele qui appelle à une prise en compte des problèmes rencontrés par les femmes souffrant du VIH, par une écoute de leur parole, dans un contexte de violence réelle comme symbolique à leur encontre. Et dans ces dernières pages se donnent à voir l’expérience et la sensibilité de la professionnelle de santé, de la femme et de la militante associative. En somme une « empathie soignante » prend corps au fil des pages : l’empathie du soignant pour les malades, « ses » malades mais aussi, peut-être, l’empathie qui soigne, parce qu’elle est à l’écoute de la parole de ceux qui souffrent.
Certes, le métier d’assistante sociale prédispose d’une certaine façon plus que celui de médecin – essentiellement pris par le diagnostic, par l’administration et le suivi du traitement – à la prise en compte des craintes et des souhaits des malades : cependant que cela soit une démarche attendue de ce soignant est une chose, que cela soit réellement mis en œuvre, quotidiennement, en est une autre. Et, naturellement, que cela soit partagé avec des lecteurs relève encore d’une autre démarche. C’est en cela que ce livre est éminemment intéressant pour les chercheurs. J’ajouterai qu’il fonctionne comme un étrange et fascinant miroir de notre propre expérience, de ma propre expérience. En effet, ayant mené des travaux sur le vécu de la maladie, la prise en charge médicale comme familiale du sida, ces récits me sont familiers : même s’ils sont tous marqués par leur irréductible singularité ils évoquent ceux que j’ai pu – ailleurs – recueillir. De même, les craintes, les hésitations comme les révoltes de Berthe Ymele font écho dans mon esprit à celles que j’ai l’occasion de relever chez les professionnels de santé auprès desquels je travaille lorsque je m’intéresse aux rapports qu’ils nouent avec les malades du Sida, ou qu’ils entretiennent, les uns avec les autres, au sein des structures de santé.
Des correspondances, des échos, donc, mais aussi, des particularités qui font l’étrangeté et l’attrait de ces pages. A savoir que les récits rapportés, comme les analyses effectuées, sont celles et ceux d’une personne actrice de ces vies et des soins qu’elle leur apporte. Et finalement, avec ses mots, ses « concepts &

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents