U.L.I.S.S, Héros tragique du normativisme social
376 pages
Français

U.L.I.S.S, Héros tragique du normativisme social , livre ebook

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Français

Description

La notion de "normativité sociale", selon G. Canguilhem indique une vie propre au social, tout comme la « normalité vitale » suggère une vie propre au vital. Nous retrouvons l'idée centrale d'une polymorphie créatrice de la vie. Le social produit une nouvelle forme de vie ; « du social au vital », indique qu'une juste compréhension du social ne peut que ramener la vie vers ce dernier.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2013
Nombre de lectures 3
EAN13 9782336320687
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

de contrôle tout autre : une visibilité incessante, une classiIcation permanente des individus, une hiérarchisation, une qualiIcation, l’établissement de
OlGà CollàoNE
U.L.I.S.S., hérOS tragIqUe dU nOrmatIvISme SOCIaL
essài suR l’« oRDiNàTioN » DEs sTRucTuREs ÉDucàTiVEs EN MiliEu scolàiRE :homo ordinator
santé, sociétés et cultures
U.L.I.S.S., héros tragique du normativisme social
Santé, Sociétés et Cultures Collection dirigée par Jean Nadal  Peut-on être à l'écoute de la souffrance, en comprendre les racines et y apporter des remèdes, hors d'un champ culturel et linguistique, d'un imaginaire social, des mythes et des rituels ? Qu'en est-il alors du concept d'inconscient ? Pour répondre à ces questions, la collectionSanté, Sociétés et Culturesdocuments, témoignages et propose analyses qui se veulent être au plus près de la recherche et de la confrontation interdisciplinaire. Déjà parus Dominique PERROUAULT,Le soin grâce à la musique.La triangularité en musicothérapie et la place du musicothérapeute, 2013. Gérald Quitaud,! Le chemin psychologique de laLève-toi et marche création de soi, 2012. Anne DENYS,Destins croisés au pays des chamans. Guéris par la forêt, 2012. Monique LIART,Psychanalyse et psychosomatique. Le corps et l’écrit, 2012.Jean-Loup CLEMENT,Mon père, c’est mon père. L’histoire singulière des enfants conçus par Insémination Artificielle avec Donneur(nouvelle édition), 2012. Emmanuel CASTILLE,L’entreprise rationnelle. L’organisation comme production de l’inconscient, 2011. Roland BRUNNER,La psychologie du déprimé, 2011. Emmanuel CASTILLE,nL’Entreprise en psychanalyse. U q u e s t i o n n e m e n t d e l ’ i n c o n s c i e n t c o m m e d é t e r m i n a n t s t r u c t u r e l d e n o s o r g a n i s a t i o n s0 1 1 ., 2 Daniel BEAUNE, Caterina REA,Et si Œdipe s'appelait Antigone. Repenser la psychanalyse avec les études de genre, 2010. Yves COMPAS,Survivre malgré une maladie invalidante et inguérissable: la maladie de Charcot, 2010. Dominique PERROUAULT,La contenance tierce. La difficulté d'être soi dans la société d'aujourd'hui, 2010. Michèle GUILLIN-HURLIN,L'image en art-thérapie et son au-delà. «Des photographies comme médium relationnel », 2010. Joëlle DEDERIX,Voix et estime de soi chez des enfants ayant un vécu d’abus sexuels, 2010. Renaud GAUCHER,La psychologie positive. Ou l’étude du meilleur de nous-mêmes,2010.
Olga Collaone
U.L.I.S.S., héros tragique du normativisme social
Essaisur l’« ordination » des structures éducatives en milieu scolaire :homo ordinator
© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-00802-8 EAN : 9782343008028
A la Mémoire d’Athanor, forme trans-littérée de l’arabeat-tannur(fourneau). Il est décrit parmi d’autres fourneaux : four à calcination, à sublimation, à distillation, à fusion. Au Moyen Age, l’athanor est donc un four à calcination. Le vase où se tient la matière à chauffer, une fois scellé, est placé au milieu de telle sorte que la couche de cendres l’environne de partout. L’athanor est en permanence chauffé. Aux siècles suivants, l’athanor devient emblématique de l’art alchimique : four principal des alchimistes, celui-là même où s’élabore la Pierre philosophale… J.-M. Sallmann, Athanor, inDictionnaire historique de la Magie et des Sciences occultes, L.G.F., Paris, 2006, pp. 121-122
« É-coeurés par le monde tel qu’en leur temps il allait, ces taoïstes-là, lors même qu’ils ne constituaient pas encore une religion, refusaient toute sagesse positive et politique, toute pensée discursive, se réclamaient implicitement ou non de pratiques magiques et chamaniques beaucoup plus anciennes. Au contraire des confucéens, ces taoïstes-là refusaient de s’intéresser à l’homme en tant qu’animal politique ; au contraire des fanatiques du mohisme (doctrine deMö-tseu), ils refusaient de macérer dans le conformisme moral, la frugalité, la dévotion au chef de la secte. En ceci frères de nos adeptes duyoga, duzen et dutaïchi, ils se proposaient avant tout de faire leur propre salut, non pas au sens chrétien du mot dans un au-delà transcendant partagé entre : un enfer, un purgatoire, un paradis qu’il faut gagner par la haire (chemise grossière faite de crins ou de poils de chèvre que l’on porte à même la peau par esprit de mortification), la discipline, la chasteté, l’obéissance passive aux commandements d’une église de plus en plus totalitaire, mais au sens humain : le salut par la santé, les régimes alimentaires, les techniques respiratoires et sexuelles, le tout destiné à nourrir le corps ou le principe vital :yang cheng. Ascétisme si l’on y tient, mais librement choisi et joyeux. D’autant plus joyeux que le taoïste se soucie comme d’une guigne des honneurs, de la politique, de la toute-puissance. S’il est vrai que le disciple de maîtreK’ongen ceci est un homme libre qu’il est toujours prêt à mourir pour adresser au prince les remontrances que celui-ci lui paraît mériter (le confucéen exemplaire, celui dont la conduite est définie dans leLi ki :conduite du lettré au mémorial des rites), le taoïste est libre lui en ce sens qu’il refuse toute compromission avec l’ordre du social et même technique. Gloire militaire et service public : vanité pour lui des vanités. Tout lui est vanité sauf l’adhésion ou plutôt l’adhérence à l’ordre cosmique : à ce que du moins en son temps il en connaît. Quiétiste avant les nôtres. A la limite, il refuse tout ce qui entend sur-imposer à la nature (auTao) quelque forme et si rudimentaire qu’on l’imagine, de culture. Nulle part l’opposition grecque dephysiset denomosne fut portée à plus extrêmes conséquences ». Etiemble R., 1980, Préface, inPhilosophes taoïstes, Gallimard, Paris, pp. 18-19 R. Etiemble (1909-2002), fut un écrivain, linguiste et universitaire français, reconnu notamment comme sinisant éminent, spécialiste du confucianisme & duhaïku(petit poème extrêmement bref, très codifié visant à dire l’évanescence des choses), traducteur de poésie, défenseur des littératures extra-européennes et l’un des initiateurs de la littérature comparée.
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Avant-propos Les deux médicaments les plus utilisés au monde sont : la prière et le 1 poulet !Le système « sauvage » se trouve être à l’exact opposé du système savant. La conséquence de l’application d’une « pensée sauvage » pour la prise en charge d’un désordre est toujours : de dissocier le symptôme de la personne. Et afin de parvenir à ce but - rompre tout lien qui pourrait unir le symptôme et la personne, toutes les « pensées sauvages » que connaît T. Nathan recourent à un même grand principe : l’attribution d’une intentionnalité à l’invisible. Prenons le moindre événement créant du désordre : une femme ne parvienne pas à tomber enceinte. Malgré toute une série d’examens biologiques selon la science médicale occidentale, la question n’est pas résolue pour autant. Dès lors, il nous faudra expliquer pourquoi cette jeune fille saine et en pleine santé est allée s’amouracher d’un jeune homme incapable de lui donner des enfants. Elle ne le savait pas alors, croyant seulement faire une remarque de simple bon sens. Mais une force obscure ne le savait-elle pas ? Cette puissance invisible n’est-elle pas aujourd’hui même en train de nous attirer l’attention sur le fait que tout comme les grands Patriarches, nous pourrions avoir été choisis comme origine d’une nouvelle lignée ? Qui sait si cette stérilité, comme celle d’Abrâm (=>AbrahâmPère d’une multitude) et de = Saraï(= ma princesse =>Sara= princesse), n’est pas le signe de notre destin 2 de fondateurs ? I. Stengers ne peut admettre ce type de raisonnement fait d’explications obscures, mêmes mystiques ; il ne convient pas à son esprit rationnel. Il est temps de nous rappeler les principes de notre méthode. Il ne s’agit pas de discuter du degré de « vérité » des interprétations mais d’observer la conséquence de leur mise en acte. Si je commence à dérouler une telle interprétation, je me ferai un devoir d’interroger l’invisible … d’identifier l’intention qu’il avait en créant ce désordre - ici la stérilité avec cette femme. Dirions-nous que toutes ces interprétations incroyables que nous ne cessons d’évoquer : ces esprits, ces diables, ces démons … n’auraient pour seule nécessité que d’engendrer une procédure technique d’interrogation ? Est-ce cela ? Ce serait alors une pensée proprement révolutionnaire que nous tiendrions-là. Doit-on en conclure que si l’on contraint ainsi des peuples entiers à croire à des fadaises, c’est dans le seul but d’être en mesure devant
1 Stengers I. & Nathan T., 2004, Les médicaments dans les cultures non-occidentales. La pensée se trouve dans les objets : les objets conceptuels, inMédecins & sorciers. Manifeste pour une psycho-pathologie scientifique, Seuil, Paris, pp. 63-70. 2 Cf. Nathan T., 1988,Psychanalyse païenne. Essais ethno-psychanalytiques, Dunod, Paris.
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