Violences juvéniles
126 pages
Français

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Violences juvéniles , livre ebook

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Description

L'adolescence est devenue au fil du temps une catégorie de la population qui attise les peurs et les jugements péremptoires. Que peuvent nous apprendre les chercheurs en sciences sociales sur ce thème qui ne favorise ni le recul ni la pondération ? Ce phénomène n'est-il pas un miroir du fonctionnement social, dans lequel la raréfaction des espaces de régulation des adultes, contraint la jeunesse à se réfugier dans un triste dilemme : un huis-clos morbide ou une violence insensée ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2011
Nombre de lectures 65
EAN13 9782296800342
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

VIOLENCES JUVÉNILES
COLLECTIO N
« Les écrits de BUC Ressources »
L’Harmattan
Coordonnée par Ghislaine Pelletier et Stéphane Rullac
Cette collection propose des réflexions formalisées dans le cadre du travail social. Conformément à l’approche anthropologique de BUC Ressources, qui considère l’être humain dans toutes ses dimensions, ces écrits sont multi référentiels, selon la nature de ce secteur professionnel qui est traversé par des problématiques sociale, économique, politique, éthique, épistémologique et méthodologique. La vocation des questionnements est concrète afin de participer à la professionnalisation des terrains, des étudiants, des formateurs et des chercheurs en travail social. Les Ecrits de BUC Ressources articulent théories et pratiques, en lien étroit avec les besoins et contraintes de l’exercice professionnel. Cette implication dans le réel est une alternative à des publications sur le travail social qui hésitent trop souvent à se mettre au service des pratiques professionnelles et à affronter la complexité de ses réalités. Ce parti pris s’inscrit dans une démarche active de développement du champ professionnel de l’éducation spécialisée, de l’accompagnement social et médico-social, de la formation supérieure en travail social et d’un territoire d’implantation qui est appelé à devenir un pôle d’excellence.
VIOLENCES JUVÉNILES
Légitime défense ?
L’Harmattan
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54111-5
EAN : 9782296541115
Ouvrage réalisé à partir d’une journée d’étude organisée par BUC Ressources et le Centre National d’Études et de Formation de la Police Nationale le 20 mai 2010
Ouverture conjointe
Yves Nicolle, directeur du CNEF
En tant que directeur, j’ai le grand plaisir de vous accueillir aujourd’hui dans ce Centre National d’Etudes et de Formation de la police à Gif-sur-Yvette (CNEF). Je vais vous présenter ce centre très brièvement, puisque vous commencez à le connaître maintenant ; les gens de BUC étant déjà venus à d’autres occasions et certains parmi les gens de Gif étant des habitués.
Vous êtes ici dans un centre qui a la caractéristique d’être le seul centre national de formation de la police uniquement destiné à la formation continue. On y organise des stages pour des publics très différents, venant de toutes les directions de la police et de tout le territoire national et ultramarin. La deuxième caractéristique de ce centre, depuis sa création il y a vingt-sept ans, est qu’il se veut ouvert sur l’extérieur, comme le montre par exemple ce type de journée. On s’enrichit en confrontant régulièrement nos points de vue avec tous ceux qui sont concernés par les mêmes questions, et s’agissant de la police, ces questions ont peu ou prou un rapport avec la sécurité. Comme le centre est assez vaste, nous accueillons aussi d’autres structures qui ont toutes un rapport avec la formation, mais qui ne relèvent pas directement de la Direction de la formation. Se trouvent ici la police aux frontières, la DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur) et d’autres directions qui ont leur bureau dédié à la formation. Le site abrite en réalité cinq ou six services différents.
La journée d’aujourd’hui est un peu particulière, puisque c’est le fruit d’une collaboration entre BUC Ressources et le CNEF. Ce partenariat s’est concrétisé par la signature le 10 novembre 2007 d’une belle convention qui prévoyait notamment l’organisation tous les ans, à partir de 2008, d’une journée comme celle-ci, préparée ensemble et animée de concert. En 2008, nous avons traité le sujet qui était « Les cités difficiles… à comprendre » et en 2009, un sujet intitulé « Parentalité : du discours à la méthode ». Cette fois-ci, nous mettons en relation les violences juvéniles et une interrogation sur la légitime défense.
Je vous souhaite la bienvenue et cède la parole à Christian Breuil, qui est notre partenaire et le directeur général de BUC Ressources.
Christian Breuil
C’est avec un grand plaisir que nous poursuivons ce partenariat qui, même s’il a été formalisé en 2007, avait déjà commencé en 1992 sur le thème « Synergies dans la ville, policiers et travailleurs sociaux dans les quartiers ». Notre dernière action commune sur le thème de la parentalité s’est matérialisée par des actes qui sont retracés dans un ouvrage publié chez L’Harmattan en 2010. La question de la parentalité met en relief la nécessité d’établir des synergies entre tous les acteurs adultes pouvant participer à l’éducation qui se voudrait plus globale que celle de la famille.
En ce qui concerne le thème d’aujourd’hui, les phénomènes qui marquent l’évolution de notre société ont plus que jamais besoin que se réunissent les professionnels qui participent à des missions de service public et à l’entretien du tissu social. Enseignants, policiers, soignants, travailleurs sociaux, chauffeurs de bus, gardiens d’immeuble, représentent une part d’autorité et d’ordre établi. A ce titre, ils sont en première ligne des velléités agressives marquant habituellement le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Plusieurs facteurs peuvent susciter l’interrogation et l’inquiétude. Si la bande a toujours été un vecteur de socialisation par le groupe de pairs et si la violence juvénile n’est pas un phénomène nouveau, que dire du rajeunissement dans la constitution de ces groupes ? Cette violence s’est manifestée dans l’histoire sous des formes plus ou moins contenues et ritualisées. Les manifestations modernes de la violence juvénile ont été promues par des couvertures médiatiques dont on a du mal à mesurer les effets d’amplification et de transformation. L’interaction avec les productions audiovisuelles est également difficile à cerner. Le contexte de crise économique et le sentiment d’inégalité dans lequel évoluent de plus en plus de jeunes issus de catégories défavorisées vont-ils jusqu’à les inscrire dans un processus d’expression pré politique sans l’usage des mots ?
L’hypothèse d’une volonté de rupture avec la société industrielle est plus que hasardeuse.
S’il existe des traits communs entre des groupes de banlieue et des jeunes reçus dans les Instituts Thérapeutiques Educatifs et Pédagogiques (ITEP), c’est plus dans une inquiétude sourde d’un avenir incertain et d’un manque de repères qu’ils se rejoignent. En effet, la population des ITEP ne recouvre pas uniquement les catégories socioprofessionnelles des cités de banlieue et ne se réfère pas seulement à des problématiques familiales défaillantes. Les manifestations précoces de la violence s’expriment le plus souvent sur le fond d’une angoisse existentielle profonde que l’actualité ne cesse d’entretenir. Le fond de la violence est d’abord la peur. Il suffit de voir le « gros dur » s’écrouler dans un coin en pleurant après une crise paroxystique pour le comprendre. Les anciens Instituts de Rééducation (IR) qui rassemblaient dans un même espace des enfants ou adolescents issus des trois filières (protection de l’enfance, justice et soins) ont trouvé leurs limites et permis certaines distinctions. Néanmoins, les frontières sont mouvantes et l’insécurité est en toile de fond. L’insécurité est exacerbée par la quête de la réussite, la compétition et la performance qui suscitent la peur de l’échec.
C’est bien une mission de sécurité que nous avons en commun et un réel travail avec les adolescents ne peut être effectué qu’en partenariat. Personne ne peut prendre en charge à lui seul un adolescent en difficulté. La meilleure prévention est celle qui résulte d’une compréhension partagée par les adultes dans leur ensemble des enjeux de l’adolescence et de la mise en jeu de nos différences comme gage de richesse. Comme le souligne le professeur Jeammet, la cohérence de la compréhension et la multiplicité des personnes et des approches sont donc nécessaires pour réussir à contenir des adolescents qui débordent de partout ; problème auquel nous sommes aujourd’hui confrontés.
Je remercie particulièrement Sylvie Roi

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