Début de roman
284 pages
Français

Début de roman , livre ebook

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284 pages
Français

Description

Le père du narrateur, Roger, prisonnier de guerre durant la Seconde Guerre mondiale dans un stalag à Hambourg, racontait rarement ses années de captivité et de privations. Sa parole se libérait parfois à l'occasion de repas familiaux. À partir de fragments du récit paternel qui se sont gravés dans sa mémoire d'enfant, le fils aîné essaie de reconstituer ce qu'a été la vie de cet homme né au début du XXe siècle. Roger, revenu parmi les siens en 1945, va-t-il rester afin de perpétuer l'exploitation familiale et développer la culture de la vigne ? Rien n'est moins sûr. Une femme le rattache à Hambourg...

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Informations

Publié par
Date de parution 02 mars 2017
Nombre de lectures 9
EAN13 9782140031144
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ƌaĐoŶtaît ƌaƌeŵeŶt ses aŶŶĠes de ĐapvîtĠ et de pƌîvaoŶs. Sa paƌole se lîďĠƌaît paƌfoîs à l’oĐĐasîoŶ de ƌepas faŵîlîaux… À paƌƌ de fƌagŵeŶts du ƌĠĐît pateƌŶel Ƌuî se soŶt gƌavĠs daŶs sa ŵĠŵoîƌe d’eŶfaŶt, le ils aïŶĠ essaîe de ƌeĐoŶstueƌ Đe Ƌu’a ĠtĠ la vîe de Đet hoŵŵe ŶĠ au dĠďut  sîğĐle. Du ƌĠĐît à la iĐoŶ, les fƌoŶğƌes soŶt fƌagîles… Rogeƌ, ƌeveŶu paƌŵî les sîeŶs eŶ ϭϵϰϱ, va-t-îl ƌesteƌ aiŶ de peƌpĠtueƌ l’exploîtaoŶ faŵîlîale et dĠveloppeƌ la Đultuƌe de la vîgŶe ? RîeŶ Ŷ’est ŵoîŶs sûƌ. UŶe feŵŵe aîŵĠe le ƌaTaĐhe à Haŵďouƌg, Bîƌgît. De soŶ Đoteau Đouveƌt de vîgŶes aux ƌîvages de l’Elďe, Rogeƌ va aĐĐĠdeƌ à la vîe doŶt îl a toujouƌs ƌġvĠ, îl va tƌaĐeƌ le ĐheŵîŶ de sa lîďeƌtĠ.
ĐaĐhĠe
La vîe aveĐ soî
ISBN : ϵϳϴ-Ϯ-ϯϰϯ-ϭϭϯϭϭ-ϭ ϮϮ,ϱϬ
L’ÉĐole est iŶîe
JFreançoPiserAreugPéisetta
Début de roman Roman
Début de roman
Écritures Collection fondée par Maguy Albet Mandon (Bernard),Belleville tropical, 2017. Lemna (Camille),Alors, on fait comment pour les clés ?, 2017. Denis (Guy),Le souffle d’Allah, 2017. Mounier (Pascal),L’homme qui ne voulait pas mourir, 2017. D’Aloise (Umberto),Manhattan 1907, 2017. Pialot (Robert),La courtisane rouge, 2017. Lutaud (Laurent),L’araignée au plafond, 2017. Mahé (Henri),Quelques nouvelles du port, 2017. Chatillon (Pierre),La danse de l’aube, 2017. Gontard (Marc),Fractales, 2017. Pisetta (Jean-Pierre),Hostilités, 2016. Toubiana (Line) et Point (Marie-Christine),De porte en porte. Histoires parisiennes, 2016. Pain (Laurence),Selon Gabrielle, 2016. Seigneur (Pauline),Augusta mouille-cailloux, 2016. Berkani (Derri),Les couveuses, 2016. * ** Ces quinze derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.harmattan.fr
François Augé Début de roman Roman
Du même auteur Aux éditions L’Harmattan Poésie Lumière cachée, 2007. Vigne, 2008. Le Noyer Seul, 2009. -Le Divan dans les arbres, 2010. Hors je, 2013. Féminin, 2014. Récits, EssaisL’École est finie, 2011.
L’École de A à Z, Petit Dictionnaire personnel, 2012.
Petites choses sur l’école, 2014.
La vie avec soi, 2015.
© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-11311-1 EAN : 9782343113111
Préambule  Les fleurs blanches du cerisier étaient presque toutes tombées. Elles reposaient dans l’herbe du jardin, éphémères beautés de soie détachées de leur tuteur boisé. C’étaient les derniers jours d’avril. La chaleur précoce avait envahi le ciel de printemps de ce coin de Bretagne.  On déjeunait dehors, sur la table en bois, posée au milieu de la pelouse, sous le cerisier. Nous n’avions rien à faire, juste à vivre comme des insouciants, heureux de profiter du vin blanc de muscadet sec et frais, des huîtres et autres fruits de mer gorgés d’iode et de sel.  C’étaient les vacances de Pâques et nous avions loué cette petite maison proche de la mer, dans laquelle nous étions déjà venus l’année précédente. Les marches ensoleillées le long de la mer, le vent du large, les nuits de sommeil profond suffisaient à notre bien-être, aux miens et à moi-même.  J’étais de nouveau dans l’aventure de l’écriture. Je cherchais l’idée de génie qui pourrait me transporter dans une histoire inédite et captivante. J’envisageais des pages emplies de palpitantes péripéties. Je dus rapidement déchanter, car au fur et à mesure que je pensais avoir déniché la trouvaille du siècle, je m’apercevais, dépité, qu’elle retombait sur son aire comme un soufflé fatigué, en raison de son vide abyssal. Jamais je n’y arriverais.  Faute de véritable projet, je continuais donc à mettre à jour des travaux bien avancés, notamment un recueil de poèmes sur la vigne de mon père et celle de mon frère, au long des saisons. J’aimais bien ce travail que j’avais entrepris depuis deux ans, car il me permettait de creuser mon sillon sur une longue distance, un peu comme un échauffement pour ce roman que je
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m’étais mis en tête d’écrire. Je découvrais des idées nouvelles, et cette manne inattendue ne laissait pas de m’étonner. C’étaient comme des racines qui poussaient dans ma tête et allaient rejoindre celles des ceps, ces lianes tant aimées de mon enfance.  J’avais terminé la lecture du dernier roman de Paul Auster, et je me demandais comment ce diable d’homme s’y prenait pour créer une œuvre si pleine du monde et de lui. J’admirais son écriture fluviale, cette coulée bienfaisante qui entrait dans mes veines pour désaltérer mes territoires les plus arides. J’admirais cet homme pour le bien qu’il pouvait donner à ses lecteurs, pour la plénitude qu’il pouvait délivrer tout au long des pages de ses romans. C’était l’auteur que j’aurais aimé rencontrer, assis à une table au fond d’un bistrot de Brooklyn. Un jour peut-être…  Plusieurs projets circulaient dans ma tête. Aucun ne me plaisait vraiment. Je voulais écrire une histoire impossible, surgie des profondeurs de mon crâne ; une histoire qui secouerait le lecteur, endormi par des récits encombrés de clichés littéraires sans saveur, formatés jusqu’au trognon, propres à vous donner la migraine au bout d’un chapitre.  Je voulais, mais je ne pouvais pas. Je faisais celui qui pouvait sortir un lapin de son chapeau, mais je n’étais pas celui-là. Il fallait bien que je commence, que je me lance dans cette aventure que j’avais toujours refusée. Par peur. La peur de ne pas y arriver. La peur de caler en chemin, faute de carburant en imagination. Mais d’où venait l’imagination ?  Et si je revenais au début, au début de ma vie… Ma vie ou plus précisément celle d’un homme qui m’avait raconté des bribes de la sienne, et ainsi m’avait fait entrer dans la conscience d’exister en tant que mortel. L’idée n’était pas neuve, mais c’était le matériau premier de toute entreprise de ce genre. Après, il me serait « facile » de mélanger le vécu et l’inventé. De faire passer l’un pour l’autre, de brouiller les
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traces. D’égarer chacun, à commencer par moi-même. Le seul risque était d’être crédible dans la fiction.  Il fallait bien un début à ce roman. Ce serait le début d’une vie. Le début de ma conscience d’être là. Vivant sur la terre de mes ancêtres. De voir et d’entendre. Sans pour autant comprendre. Le tout était de commencer. Il serait toujours temps après de regarder en arrière… Ou pas ! Il est des débuts qui n’en finissent plus. Comme si nous n’étions que des humains recyclés sous le boisseau des histoires de nos aïeux.
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