Désastre à Fodong
180 pages
Français

Désastre à Fodong , livre ebook

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180 pages
Français

Description

Ce livre narre les rivalités interethniques qui consolident les identités des peuples qui forment les Grassfields Cameroun d'avant et d'après le partage de Berlin. Roman semi-historique, il dit la volonté d'exister face à tout pouvoir hégémonique et l'égalité et la sauvegarde de la paix entre les royaumes et les peuples. Réflexion philosophique sur l'inanité de la guerre et chant d'amour entre une princesse et un esclave.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2012
Nombre de lectures 15
EAN13 9782296508934
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

18ISBN : 978-2-336-00080-0
Gilbert Doho
Désastre à Fodong
Regard sur le devoir de résistance
Lettres camerounaises
sastre à Fodong
Lettres camerounaises Collection dirigée par Gérard-Marie Messina
La collectionLettres camerounaisesprésente l’avantage du positionnement international d’une parole autochtone camerounaise miraculeusement entendue de tous, par le moyen d’un dialogue dynamique entre la culture regardante – celle du Nord – et la culture regardée – celle du Sud, qui devient de plus en plus regardante. Pour une meilleure perception et une gestion plus efficace des richesses culturelles du terroir véhiculées dans un rendu littéraire propre, la collectionLettres camerounaisess’intéresse particulièrement à tout ce qui relève des œuvres de l’esprit en matière de littérature. Il s’agit de la fiction littéraire dans ses multiples formes : poésie, roman, théâtre, nouvelles, etc. Parce que la littérature se veut le reflet de l’identité des peuples, elle alimente la conception de la vision stratégique.
Déjà parus
AlainDésiré Taïno KARI,Ame vivante. Mes visions du monde, 2012. JeanClaudeABADAMEDJO,Les machinations du sable, 2012. Charles SOH,La chèvre du sous-préfet, 2012. JeanAndré MANGA,Paradoxes, 2012. Jeanne Marie RosetteABOU’OU,Lettre à Tita. Volume 2, 2012. Jeanne Marie RosetteABOU’OU,Lettre à Tita. Volume 1, 2012. MichelABEGA,Le chevalier noir, 2012. Berthe-Virginie TUEDJO,La nuit des grillons, 2012. Floréal SergeADIÉMÉ,Mon prince charmant, 2012. PaulEmmanuelBASSAMAOUM,La poubelle de la discorde, 2012. AyongEBEMOH,Le salaire du péché, 2012. Janvier YEMELE,Le paon, 2012. Soter Nah OWONA,Foyers éteints ou l’impossible retour à la case natale, 2012.
GilbertDoho
sastre à Fodong
Regard sur le devoir de résistance
Du même auteur
LaCicatrice, New Jersey,Africa Wood Press, 2011. Poésie et luttes de libération auCameroun, Yaoundé, Ifrikya, 2007. People Theater andGrassrootsImpowerment, New Jersey, Africa Wood Press, 2006. Au-delà du lac de nénuphars, Montréal: Malaïka, 2004. Zintgraff and TheBattle of Mankon,Bamenda,Boumakor, 1998. Noces de cendres, Yaoundé,EditionsClé, 1996. LeCrâne, Yaoundé,EditionsClé, 1995.
Ce livre a été financé par leCollege ofArts and Sciences deCase Western ReserveUniversity.
Illustration de couverture d’EstelleClaude Ova’a Menyé.
© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-336-00080-0 EAN : 9782336000800
SOMMAIRE
Préface : Ni autruche, ni complice : Essai sur les positionnements en néo-colonie. ............................................7 Chapitre 1 : Primus inter pares (1)........................................39 Chapitre 2 : Le panier de crabes ...........................................45 Chapitre 3 : Le colonialisme à rebours. ................................51 Chapitre 4 :Fotung ...............................................................55 Chapitre 5 : Tcheng (1).........................................................61 Chapitre 6 :Chasse à l’homme àBali ..................................73 Chapitre 7 :C..............................................81onseil de guerre Chapitre 8 : La fosse aux traîtres ..........................................89 Chapitre 9 : Le nain ..............................................................93 Chapitre 10 : Le paquet honni ............................................103 Chapitre 11 :Qui veut la paix …........................................113 C...........................125hapitre 12 : Pleurez-moi de mon vivant C..................................141hapitre 13 : Le serpent qui mord… Chapitre 14 :Grandeur et misère…....................................159
Préface : Ni autruche, ni complice : Essai sur les positionnements en néo-colonie
1. L’Autruche qui s’ignore
Quoi qu’on dise, quoi qu’on écrive, l’exil n’est pas toujours l’espace de marginalisation de l’autre, du confinement à la misère, du dépouillement.J’ai rencontré, il y a quelque temps, le prototype de Nègre d’AiméCésaire [Cahier d’un retour au pays natal. Paris, PrésenceAfricaine, 1956] sur la place du marché du 20è arrondissement à Paris. Loque humaine, laFrance l’avait ponctionné comme elle le fait de son pays.Ancien tirailleur sénégalais qui avait décidé de vivre en métropole malgré l’ingratitude de la mère patrie [RachidBouchared,Indigène,long métrage, 2006], notre brave Noir était là, tutoyant tout le monde, réclamant sa part de bonheur en métropole.Ah, le bonheur ! Si l’Europe nous le vole depuis l’ignoble partage deBerlin en 1884 en passant par l’odieux commerce, le spolié demande des comptes aujourd’hui, il veut sa part de bonheur.Il s’est lancé à sa recherche depuis le déclin de l’Empire. «Je vis ici et au pays depuis plus de 60 ans, il m’a dit.Je nourris ma famille et me nourris ». Mon Nègre comique et laid était Sénégalais et était fier de l’être.Grand comme un baobab dans une gandoura et une chéchia rouge sang, il me rappelait cetteAfricaine qui voulait sa burqua jusqu’au sein de l’école républicaine. Les ambitions impériales nous ont donné la métropole et nous l’aurons, nous, vieilles loques et descendances.Allez à Château-Rouge et vous en trouverez par milliers qui aiment et trouvent leur manioc sur place, n’en déplaise à un certain
Gaston Kelman [Je suis noir et je n’aime pas le manioc. Paris, éd Max Milo, 2004]. L’exil est productif.
Il est devenu, depuis l’avènement des nouvelles technologies, le lieu privilégié du discours-action. L’exilé agit pour ici et là-bas. Il est citoyen d’ici et de là-bas. Il est avant tout cosmopolite, à la fois habitant du terroir et d’ailleurs.Donc, l’exil façonne l’exilé et sa terre natale. Je ne connais aucun exilé véritable qui n’ait visité la poste hier et aujourd’hui Western Union. L’exilé qu’il soit éboueur, laveur de cadavres ou écrivain, vit à l’écoute du pays natal.Dame portable fait plus que des miracles et nos braves débrouillards d’aujourd’hui tutoient les multinationales par leurs «Call-box » qui ont envahi jusqu’aux recoins reculés.
Conséquemment, l’illusion selon laquelle l’écrivain en position privilégiée d’observateur est celui résidant dans son champ de combat est obsolète.Elle a, pendant longtemps, séduit et continue à séduire maints intellectuels. On s’y campe pour mieux condamner l’exil. Mais en réalité, on est contraint à condamner car la sédentarisation est le lot de la multitude. Seule une minorité prend le risque de l’exil. L’exil est pour beaucoup suicide volontaire, le saut dans l’inconnu. Tout compte fait, l’exil est le lieu de questionnement permanent, de combat permanent. On y est éprouvé en tout temps, en tout lieu. On n’y a pas droit à quoi que ce soit, on mérite ce qu’on acquiert.
Il me souvient avoir fait, dans les années 1980, le procès de KumANdumbe III lorsque j’étais étudiant à Lyon, la ville des subversifs, comme on aimait à le dire au temps du dictateurAhmadouAhidjo. Mon ami et collègue Hansel NdumbeEyoh m’en avait donné l’occasion. Je l’avais accueilli lors d’un voyage de recherche à Lyon. Il était alors témoin de ma hargne contre les exilés, piètres patriotes qui fuient le pays en situation de grandes demandes. Il partagea
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mon unique chambre d’étudiant non boursier quand il vint à Lyon interviewer KumANdumbe III.Cet intellectuel parlait de son peuple martyr alors même qu’il menait une vie dorée à Lyon. Je ne pouvais qu’éclater de colère, moi qui venais de finir mes études universitaires dans unCameroun en pleine croissance certes, mais véritable enfer. « Nous payons des expatriés, ai-je alors explosé, pour enseigner l’Allemand à nos enfants tandis que toi,Camerounais, tu enseignes les mêmes matières auxFrançais.Qu’as-tu donc à apporter à un peuple développé ? Nous avons tout à faire chez nous ». Kum ANdumbe, comme beaucoup de mes compatriotes hier et aujourd’hui, en avait assez de ses misérables tyranneaux. C’était en 1980.J’étais loin de m’imaginer une vie d’exil. Vingt-six ans plus tard, me voici dans la même situation que KumANdumbeIII, recevant quotidiennement la critique acerbe de mes compatriotes.
Adoptant le point de vue similaire,JacquesFame Ndongo soutint que l’exil coupe tout écrivain de ses racines.Dans L’Esthétique romanesque de MongoBeti(Paris,ABC, 1989), il accusa MongoBeti d’étranger.Il y mesura la distance que 40 ans d’exil auraient établie entre MongoBeti et son terroir. Myopie intellectuelle !Car mon zèle et celui deFame Ndongo participaient d’une époque d’obscurantisme. Les médias telle la TV ; les nouvelles technologies telles que internet, les antennes paraboliques n’existaient nullement dans notre pays.A; il avait verrouillé lahidjo avait fait pire sortie desCamerounais en imposant des conditions comme la caution d’expatriation, le billet d’avion aller et retour et un solide compte pour ceux qui voulaient aller à l’aventure. Depuis lors, ces barrières sont tombées. LesCamerounais voyagent énormément aujourd’hui, hors ou à l’intérieur du pays. Les laissés-pour-compte conquièrent des îlots de bonheur en néo-colonie comme en métropole.Je nomme ce phénomène : colonialisme à rebours. Les anciennes nations colonisatrices sont à leur tour en train d’être colonisées. Les
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