Le temps des Voraces, le temps des carbonari
174 pages
Français

Le temps des Voraces, le temps des carbonari , livre ebook

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174 pages
Français

Description

1847-1848. À travers les destins entrecroisés de divers personnages, on découvre les événements qui ont agité l'Europe et en particulier l'Italie. Après le soulèvement carbonaro de 1831, durement réprimé, une chape de plomb s'est à nouveau abattue sur les États italiens. La nomination d'un pape plus libéral qui redonne à chacun l'espoir. Sont également évoqués la situation de la Savoie à cette époque, les Cinq journées de Milan, la Corse et ses adeptes à des sociétés secrètes dont les pinnuti ou les carbonari.

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Publié par
Date de parution 05 novembre 2012
Nombre de lectures 17
EAN13 9782296510289
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

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Extrait

J
Claude BourguignonFrasseto
Le temps des Voraces, le temps des carbonari
R o m a n h i s t o r i q u e
Le temps des Voraces, le temps des carbonari
Roman historique Collection dirigée par Maguy Albet Dernières parutions Rabia TAZI, Annick ZENNAKI,Méditerranée, rêve impossible ? Un intellectuel algérien au début du siècle, 2012. Christine MALGORN,Syrie, mon amour, 2012. Babis PLAÏTAKIS,Alcibiade. L’enfant terrible de la Grèce, 2012. David DIOP,1889 l’Attraction universelle, 2012 Vincent SILVEIRA,Sara le médecin troubadour, 2012 Jacqueline SOREL,Boufflers, un gentilhomme sous les tropiques, 2012. Gildas DACRE-WRIGHT,Le Spectateur engagé ou que faire sous la Révolution quand on est beau-frère de Georges Danton ?,2011. Claude VALLEIX,Frédégonde, la reine barbare, 2011. Fred JOUHAUD,Madame d’Artagnan ?,2011. Jean-Paul DAILLOUX,Le Fantôme de Robespierre, 2011.Christophe DOSTA,Le concert du roi,2011. Mustapha KHARMOUDI,Maroc, voyage dans les royaumes perdus, 2011. Patrick CUENOT,Le Phénix d’Oppède. Aventure fabuleuse d’un cannibale du Brésil réfugié en Provence en 1520, 2011. Gérard PARDINI,Le pacha, De la Corse à l’Egypte, histoire d’un destin, 2011. Michel THOUILLOT,Henry de Balzac, enfant de l’amour,2011. Roselyne DUPRAT,Lawrence d’Arabie. Un mystère en pleine lumière, 2011. Emmy CARLIER,Madame la Marquise, 2011. Jean-François SABOURIN,Peuls l’empreinte des rêves, 2011. Rémy TISSIER,Le rescapé du temps,2011. Nelly DUMOUCHEL,Au temps du canal du Panama, 2010. Stéphanie NASSIF,La Lointaine, Le sacrifice de la Nubie, 2010. Anne GUÉNÉGAN,Les psaumes du Léopard, 2010. Tristan CHALON,Le prêtre Jean ou Le royaume oublié, 2010. Jean-Claude VALANTIN,La route de Qâhira ou l'exilé du Caire, 2010. Didier MIREUR,Le chant d'un départ, 2010. Ambroise LIARD,Dans l'ombre du conquérant, 2010. Marielle CHEVALLIER,Dans les pas de Zheng He, 2010. Tristan CHALON,Le Mage,2010. Alain COUTURIER,Le manuscrit de Humboldt, 2010.
Claude BOURGUIGNON-FRASSETO
LE TEMPS DESVORACES,LE TEMPS DES CARBONARIRoman L’Harmattan
Du même auteur : Betsy Bonaparte, la belle de Baltimore .Ed Lattès 1988, réédité par l’Harmattan en 2008. Parution en anglais aux Etats-Unis nov. 2003 Les Enfants du Golo – le temps des carbonari,roman, Julliard 1994 Complots à l’île d’Elbe,roman, l’Harmattan 2006 Les soeurs Clary – deux Marseillaises qui furent reines,Ed. Mortefontaine 2011 Pour la jeunesse : Je découvre l’Espagne,Hachette jeunesse 1978 Là- où- finit- la- terre, contes du Chili, la Farandole 1978 – réédités par l’Harmattan en 2008 Légendes de la pampa,Hachette jeunesse 1979 – rééditées par l’Harmattan en 2004 Le neveu de Goya,roman , Hachette poche jeunesse 1989 – réédité par l’Harmattan en 2009 Le frère de lait de Napoléon,roman. Hachette poche jeunesse 1992 La vengeance du Catenacciu et autres contes de Corse, Hachette poche jeunesse 1993 – réédités en 1999 par Lettres Sud José, le peintre et le bouffon,roman, Hachette poche jeunesse 1996 Traductrice également de nombreux ouvrages de langue anglaise ou espagnole. Auteur d’articles dansHistoriaou la Revue de l’Institut Napoléon.© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-00324-5 EAN : 9782336003245
I Un gentleman farmer, voilà ce qu’était devenu Camillo Benso, comte de Cavour, qui dirigeait une grande exploitation à Léri, à cinquante kilomètres de Turin. Ce même Cavour qui venait de fonder, en 1847, la revue Risorgimentoil exposait ses vues sur une Italie où nouvelle, émancipée de la tutelle autrichienne, et qui poussait à la roue pour que le roi de Piémont-Sardaigne, Charles Albert, accorde à son pays une constitution libérale, inspirée de celle que Louis-Philippe avait octroyée en 1830 lorsqu’il avait pris le pouvoir en France. Cavour était un homme plutôt petit, avec une grosse tête ronde et un regard finaud derrière ses lunettes de myope. Un sourire ironique jouait sur ses lèvres tandis qu’il arpentait ses terres, à travers lesquelles il guidait deux Anglais, chaussés de bottes comme lui, deux économistes dont l’un était Richard Cobden. Une odeur nauséabonde flottait dans l’atmosphère. « C’est le guano que j’importe de chez vous, dit Cavour en désignant au loin quelques ouvriers qui répandaient à travers champs le contenu de plusieurs sacs, véhiculés dans une charrette. J’en fournis aussi mes voisins. Voyez-vous, je voudrais introduire la chimie dans l’agriculture. Mais essayez donc de faire comprendre cela aux gens d’ici, soupira-t-il. Il fit quelques pas en silence, puis releva la tête. - Je crois vraiment que l’agriculture piémontaise est encore dans les langes : quel progrès si l’on savait unir la science à l’industrie ! - C’est ce que nous tentons de faire, dit Cobden. - Je sais. Voilà pourquoi je voudrais tant m’inspirer de votre système et de vos institutions. Mais il est difficile de faire bouger les choses, ici. Pour l’avoir trop tenté, je me
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suis fait taper sur les doigts. Pour le moment, je ne m’occupe plus que d’agriculture, et d’affaires. La politique, ce sera pour plus tard. » Les deux Anglais lui lancèrent un regard sceptique. Ils savaient qu’en sous-main Cavour et d’autres patriotes piémontais modérés – tels le comte Balbo et Massimo d’Azeglio – s’efforçaient de travailler l’esprit de leur roi Charles-Albert par une action sage et continue, en lui suggérant peu à peu des réformes économiques, un renouvellement de l’industrie, l’abaissement des taxes douanières. Ils espéraient ainsi rallier à leur cause, outre les nobles et les grands bourgeois libéraux, la classe des petits bourgeois et des cultivateurs. Comme s’il avait lu dans leurs pensées, Cavour se tourna brusquement vers eux et déclara : « Pourtant, il y a matière à espérance, en ce moment : l’élection du nouveau pape. - Du nouveau pape ? dit Thomas Wayne en sursautant. - Oui, Pie IX. Oh, je sais bien que vous n’êtes pas des papistes, vous autres Anglais. Mais pour la première fois depuis longtemps, il semblerait que nous ayons un pape ouvert aux réformes, et désireux d’amnistier ceux qui se sont rebellés contre l’autoritarisme et l’étroitesse d’esprit qui prévalent dans les Etats régis par les cardinaux. Si pareilles réformes s’affirment à Rome, il sera bien difficile de résister au torrent et de s’opposer aux améliorations reconnues nécessaires dans l’intérêt de tous. - Et l’Autriche ? Croyez-vous qu’elle n’aura pas peur d’un tel exemple pour les principautés qu’elle tient sous son contrôle ? - L’Autriche ? Oh, bien sûr qu’elle va en prendre ombrage ! Dès qu’un peu de liberté se montre dans un coin de l’Italie, elle se sent mal assise dans tout le reste… »
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Le jour déclinait, et Cavour reprit avec ses hôtes le chemin de la maison. Ils longèrent les rizières où quelques femmes s’affairaient encore à repiquer des plants. Ce soir-là, devant un feu de bois qui flambait dans une grande cheminée, tout en dégustant un vin du nebbiolo, Cavour évoqua devant les deux Anglais les projets de voies ferrées qui lui tenaient à cœur et qui devaient relier Turin, dans son esprit, non seulement à Gênes ou à Milan, mais à Chambéry, et au-delà, à la France, par Lyon. « Je ne vous cache pas, disait-il avec son petit sourire ironique et son léger accent piémontais, les peurs que suscite chez notre monarque la perspective d’un rapprochement avec ce pays voisin d’où sont venues tant d’idées subversives. Ce n’est pas qu’il n’aime pas la France, oh non, mais il la craint. Excusez-moi, sir Thomas, dit-il en se tournant vers lui, je sais que vous avez épousé une Française… - Une Corse, rectifia Thomas en souriant. - Oui, mais dont le père était un officier de l’armée napoléonienne, et un fervent bonapartiste, n’est-ce pas ? - C’est exact. - Outre les voies ferrées qui amélioreraient considérablement nos relations économiques avec nos voisins, poursuivit Cavour, je pencherais pour la canalisation du Rhône, en tant que voie fluviale. Et aussi, ajouta-t-il en se renversant en arrière dans son fauteuil et en tirant une bouffée de sa pipe, songez à tout le bénéfice qui nous reviendrait d'une ouverture vers des pays tellement plus avancés que le nôtre, comme la France, la Suisse, l’Angleterre, la Belgique. - Si l’Italie réussit un jour à s’unifier, les voies ferrées auront un grand rôle à jouer, observa Cobden. - Bien sûr. Mais ce jour-là n’est pas encore venu, soupira le comte Camillo. Il faut, doucement, y préparer les esprits. Avant de songer aux réformes politiques, nous
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