Ne brûlez pas les sorciers...
208 pages
Français

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Ne brûlez pas les sorciers... , livre ebook

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Description

Après avoir mené une vie sentimentalement désordonnée et sexuellement bien remplie, Lopo tombe gravement malade. Son destin se trouve alors balloté entre d'une part les décisions de sa pieuse épouse qui pense que la prière peut guérir son ami, d'autre part les croyances ancestrales de sa "famille" pour qui le salut ne peut venir que des "esprits". Ce roman a pour cadre un pays imaginaire sous les tropiques où le sida continue d'être considéré comme une maladie de la honte et où l'on pense encore que cette pandémie peut être transmise par les mauvais esprits.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2007
Nombre de lectures 238
EAN13 9782336252568
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
L’HARMATTAN, ITALIA s.r.l. Via Degli Artisti 15 ; 10124 Torino L’HARMATTAN HONGRIE Könyvesbolt ; Kossuth L. u. 14-16 ; 1053 Budapest L’ HARMATTAN BURKINA FASO 1200 logements villa 96 ; 12B2260 ; Ouagadougou 12 ESPACE L’HARMATTAN KINSHASA Faculté des Sciences Sociales, Politiques et Administratives BP243, KIN XI ; Université de Kinshasa – RDC L’HARMATTAN GUINEE Almamya rue KA028 En face du restaurant Le cèdre OKB Agency Conakry - Rép. de Guinée BP 3470
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1 @wanadoo.fr
9782296025387
EAN : 9782296025387
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Encres Noires - Collection dirigée par Maguy Albet Dedicace 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
Ne brûlez pas les sorciers...

Donatien Baka
Encres Noires
Collection dirigée par Maguy Albet
N°283, Hélène KAZIENDÉ, Aydia , 2006.
N°282, DIBAKANA MANKESSI, On m’appelait Ascension Férié , 2006.
N°281, ABANDA à Djèm, Á contre-courant , 2006.
N°280, Semou MaMa DIOP, Le dépositaire ,2006.
N°279, Jacques SOM, Diké , 2006.
N°278, Marie Ange EVINDISSI, Les exilés de Douma, 2006.
N°277, Assitou NDINGA, Les marchands du développement durable , 2006.
N°276, Dominique M’FOUILOU, Le mythe d’Ange , 2006.
N°275, Guy V. AMOU, L’hyène et l’orfraie , 2006.
N°274, Bona MANGANGU, Kinshasa. Carnets nomades, 2006.
N°273, Eric Joël BEKALE, Le cheminement de Ngniamoto, 2006.
N°272, Justin Kpakpo AKUE, Les canons de Siku Mimondjan , 2006.
N°271, N’DO CISSE, Boomerang pour les exorcistes , 2006.
N°270, François BIKINDOU, Des rires sur une larme , 2005.
N°269, Bali De Yeimbérein, le « Baya », 2005.
N°268, Benoît KONGBO, Sous les tropiques du pays bafoué , 2005.
N°267, Frédéric FENKAM, Safari au paradis noir , 2005.
N°266, Frieda EKOTTO, Chuchote pas trop , 2005.
N°265, Eric Joël BEKALE, Le mystère de Nguema. Nouvelles , 2005.
N°264, Bathie Ngoye THIAM, Nouvelles fantastiques sénégalaises , 2005.
N°263, Marcel KEMADJOU NJANKE, La chambre de Crayonne , 2005.
N°262, Bathie NGOYE THIAM, Le parricide , 2005.
N°261, Guy V. AMOU, Murmures du Mono , 2005.
N° 260, Alexis ALLAH, L ’oeil du Marigot , 2005.
N° 259, Sylvestre Simon SAMB, Dièse à la clef , 2005.
N° 258 Semaan KFOURY, L’Egyptien blanc , 2004.
N° 257 Emmanuel MATATEYOU, Dans les couloirs du labyrinthe , 2004.
N° 256 Yacoub Ould Mohamed KHATARI, Les résignés , 2004.
N°255 Dakoumi SIANGOU, La République des chiens. Roman , 2004 .
N°254 Adama Coumba CISSE, La grande mutation . Roman, 2004.
N° 253 Armand Joseph KABORE, Le pari de la nuit, 2004.
N° 252 Babba NOUHOU, Les trois cousines , 2004.
N° 251 Calixte BANIAFOUNA, Matalena ou La colombe endiablée , 2004.
N° 250 Samba DIOP, À Bandowé, les lueurs de l’aube , 2004.
N° 249 Auguy MAKEY, Brazza, capitale de la Force libre , 2004.
À ma famille
À mes amis
À tous ceux qui m’ont encouragé dans cette initiative
1
Le soleil couchant projetait ses rayons sur la masse océanique donnant des reflets argentés et dorés qui semblaient retarder la tombée de la nuit que l’on attendait avec avidité après une journée torride. Des hauteurs de la ville on apercevait la boule rougeoyante progresser lentement comme si elle voulait s’engloutir dans l’immense onde pour se rafraîchir. Lentement, inexorablement, la ville commençait à sombrer dans son sommeil quotidien.
La capitale de l’aFric était bâtie sur une plaine donnant sur une large baie aux eaux profondes où avaient mouillé les premiers navires des explorateurs européens auxquels le pays doit son nom. Il avait été ainsi baptisé parce que ces derniers, après maintes incursions exploratoires qui les avaient conduits jusque dans les coins les plus reculés, avaient estimé qu’il était dépourvu de fric : aFric, pays sans fric, avec ses habitants les aFriqués et sa monnaie le Fric.
Citoyen de l’aFric, Lopo était un haut cadre d’une grande société de la capitale, succursale d’une multinationale. Après une longue journée de travail, il rejoignait son domicile au volant de sa rutilante Toyota tout terrain qu’il venait de s’offrir, il y avait à peine quelques mois. L’acquisition de ce véhicule venait couronner une brillante carrière qu’il avait débutée quinze ans auparavant. Lopo se souvenait encore, comme si c’était hier, de l’angoisse qu’il avait ressentie les jours qui suivirent la séance des tests de recrutement qu’il avait passés quelques temps après son retour d’Europe ; cela d’autant plus que, contrairement à ce qu’il attendait, ces tests n’avaient aucun rapport avec sa formation ni avec l’activité pour laquelle il postulait. Il était incapable de savoir si les réponses qu’il avait données aux questions parfois contradictoires posées au cours de ces tests avaient été bonnes ou pas. Ce qui ajoutait à son angoisse. Heureusement pour lui, le suspense n’avait pas duré longtemps ; car peu de temps après, il avait été convoqué auprès du service administratif pour un entretien. À l’issue de celui-ci, le chef de service qui l’avait reçu, un expatrié, après lui avoir annoncé qu’il avait satisfait aux tests et qu’il était recruté comme cadre du service comptable, n’avait pas manqué de le mettre en garde contre le culte du diplôme. “ Ici chez nous, ce ne sont pas les diplômes qui comptent ”, avait-il martelé, cachant mal sa contrariété.
Lopo s’était lancé dans ses fonctions avec l’enthousiasme du jeune intellectuel frais émoulu des universités européennes et qui voulait prouver ce dont il était capable. Que de sacrifices n’avait-il pas consenti, à ses débuts, pour espérer bénéficier de l’estime de sa hiérarchie ? Il était allé jusqu’à sacrifier son repos hebdomadaire que tous ses collègues observaient rigoureusement. Mais quelques temps après, Lopo avait constaté avec amertume que tous ses efforts n’avaient suscité, chez ses chefs, aucun sentiment de satisfaction. Au contraire, son contrat de travail n’avait dû être signé que plusieurs mois plus tard, passant de période d’essai à période d’essai contrairement à la réglementation du travail en vigueur dans le pays. Il se rappelait le calvaire qu’avait constitué cette période faite de brimades de toutes sortes : d’une part celles de la direction qui refusait de lui accorder certains droits et avantages en subordonnant tout privilège à la signature du contrat définitif retardée à dessein, d’autre part celles de certains compatriotes, anciens de la boîte, qui le regardaient comme un intrus venu leur faire ombrage. La voiture de Lopo entra dans un de ces gros nids-de-poule dont les routes de la capitale étaient parsemées. La brusque secousse tira Lopo de ses rêveries. Il passa la main sur son visage comme pour chasser de son esprit ce qui n’était plus que de tristes souvenirs ; car de son point de vue, les choses ne s’étaient pas si mal passées. Et puis, pouvait-il ailleurs, trouver mieux que ce que lui avait offert sa société ? pensait-il au fond de lui-même. Il reconnaissait certes avoir connu, dans l’exercice de ses fonctions, quelques cas de frustration telle que la présence dans son service et sous ses ordres, d’un agent expatrié qui bien que moins gradé et moins compétent que lui, était toujours mieux écouté par la direction. Très souvent, pour faire répercuter toute directive dans le service de Lopo, le management passait par l’expatrié, ignorant Lopo qui en était pourtant le responsable. Mais il avait été réconforté quand il avait appris que c’était là une pratique courante dans beaucoup d’autres sociétés de la place qui abusaient de leur influence dans la vie économique du pays pour imposer à leurs employés locaux leur bon vouloir. De toute façon, Lopo estimait malgré tout avoir eu une brillante carrière, synonyme de réussite sociale dont les effets étaient là : il s’était fait construire une luxueuse villa dans un quartier huppé de la capitale et venait d’acheter ce rutilant véhicule 4 x 4. Il était en train de faire ce bilan lorsque le véhicule s’arrêta devant la grande villa gardée 24 heures sur 24 par un personne

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