Souffles de vie
248 pages
Français

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Souffles de vie , livre ebook

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Description

Deux jeunes retraités parisiens partent pour trois semaines dans un petit mas en Cévennes. Marc, le rêveur, pêcheur et écrivain et Paul, le photographe, sûr de son charme, attendent ces vacances impatiemment. Ils sont accueillis par Raphaël, le cousin de la propriétaire du mas. Les trois hommes se lient rapidement d'amitié. La beauté sauvage de cette terre répond parfaitement à leurs souhaits. La personnalité de Marie-Anne, la propriétaire, pousse à la curiosité, tout parle d'elle dans ce lieu. Paul, troublé par le destin de cette femme, verra sa vie bouleversée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2010
Nombre de lectures 58
EAN13 9782336266091
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296118386
EAN : 9782296118386
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Du même auteur Dedicace Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Chapitre 8 Chapitre 9 Chapitre 10 Chapitre 11 Chapitre 12 Chapitre 13 Chapitre 14 Chapitre 15 Chapitre 16 Chapitre 17 Chapitre 18 Chapitre 19 Chapitre 20 Chapitre 21 Chapitre 22 Chapitre 23 Chapitre 24 Chapitre 25 Chapitre 26 Chapitre 27 Chapitre 28 Chapitre 29 Chapitre 30 Chapitre 31 Remerciements à :
Souffles de vie

Françoise Seuzaret-Barry
Du même auteur
Les hommes du Viaduc , Edition GabriAndre, 2004
L’Étrangère des Hautes-Terres , Edition GabriAndre, 2006, Prix Vallée Livres Cévennes
Justine, une Oubliée de Rieucros, Edition de La Mirandole, 2007
À mes parents, mon frère et ma sœur À ma deuxième famille À mon village
Chapitre 1
Prévoyant de nombreux départs, Paul et Marc étaient partis de Vincennes à cinq heures du matin en direction du Sud. Déjà trois heures qu’ils roulaient dans une circulation encore fluide sur l’autoroute du Midi où le paysage monotone défilait devant leurs yeux indifférents. La journée s’annonçait agréable. Le soleil matinal avait eu raison de cette nuit étoilée. Généreux, il embrasait les collines d’Auxerre qui resplendissaient de teintes chaudes du rouge à l’orangé alors qu’à leurs pieds un tapis roulant de machines pressées descendait rapidement toujours en course contre le temps.
- Auxerre, il est 7 h, nous pourrions nous arrêter pour prendre un petit déjeuner, proposa Marc assis à côté du conducteur.
Paul baissa la radio.
- Je passe Auxerre, nous prendrons le petit déjeuner à l’aire suivante. Nous avons bien avancé. Je me dégourdirai un peu les jambes.
- Au fait, Pauline a roulé toute la nuit ?
- Elle a téléphoné hier soir à dix heures, elle se préparait à partir. Avec Perrine, elle voulait profiter de ce samedi au bord de la mer.
- Elles doivent être arrivées ou ne vont pas tarder. La plage sera envahie en ce 14 juillet.
- Leur appartement se situe à cent mètres de la mer. Pauline, sans soleil, déprime. Dimanche avec le mauvais temps elle a tourné, ouvert dix fois la porte pour vérifier si la pluie avait cessé ; désespérée, elle s’est allongée sur le canapé et s’est endormie. Le beau temps va lui redonner de l’énergie.
- Tu n’as pas de regrets de m’accompagner dans ce coin perdu des Cévennes ? s’inquiéta Marc.
- Pas du tout, tu me connais, lézarder ne m’intéresse pas, je préfère la verdure. Un peu de fraîcheur et surtout le calme sont appréciables.
Paul se gara devant une cafétéria. Il coupa le moteur, ouvrit la portière et déplia ses longues jambes. Il s’étira, passa la main dans ses cheveux et se dirigea vers le siège arrière, prit un blouson léger, l’enfila rapidement.
L’homme allait sur ses soixante ans, mais ni son visage ni son corps ne laissaient deviner son âge. Sportif, il conservait une allure svelte, des gestes rapides, une démarche assurée. Ses yeux sombres aux paupières légèrement tombantes lui donnaient beaucoup de charme. Il se savait séduisant. Ses cheveux bruns grisonnaient au-dessus des oreilles et une mèche rebelle retombait régulièrement sur son front. Paul, divorcé depuis quinze ans avait meublé sa solitude grâce à de nombreuses liaisons sans lendemain. Depuis quelques mois, il paraissait se stabiliser aux côtés de Pauline tout en conservant chacun leur appartement. Photographe de métier, il sillonnait la France dès qu’il disposait de quelques jours de congé. Marc, à la retraite de l’Éducation nationale accusait ses 60 ans. Ses cheveux gris, ses épaules tombantes d’intellectuel trop souvent penché sur les livres, ses petits yeux marron de myope derrière des lunettes fines imposaient le respect. Toute sa personne respirait la quiétude, la confiance, quelqu’un sur qui l’on pouvait s’appuyer. Sa voix douce, feutrée et son beau sourire inspiraient la sympathie. Un léger pli aux commissures des lèvres, accompagné parfois d’une lueur triste et lasse dans le regard laissait deviner que sa vie avait été jalonnée d’épreuves. Marc était veuf depuis cinq ans après avoir soigné sa femme durant une année.
Paul avait rencontré son ami par l’intermédiaire d’Anna, la femme de ce dernier, passionnée de photos, qui écumait toutes les expositions de la région parisienne. Ils avaient très souvent exposé leurs clichés dans les mêmes galeries.
Une amitié sincère était née entre les deux hommes. Depuis que Marc s’était retrouvé seul, pas une semaine ne passait sans que les deux amis ne se retrouvent chez l’un ou chez l’autre. C’est ainsi que l’idée de partir trois semaines en vacances ensemble avait germé dans leurs têtes.
Après un solide petit déjeuner, ils reprirent la route, détendus. Par le biais d’internet ils avaient loué pour trois semaines une maison à Mialet, petit village tout près d’Anduze. Tous deux connaissaient le plateau du Larzac où ils étaient venus manifester contre le projet d’installation d’un camp militaire.
Ils n’avaient jamais visité les Cévennes, mais dès que Marc avait proposé l’idée d’un voyage dans cette région, Paul avait approuvé aussitôt. Les deux amis étaient enchantés de retrouver l’atmosphère des livres de Jean-Pierre Chabrol. C’est Marc qui s’était occupé de la location.
Un mas les attendait près d’Anduze, la propriétaire leur abandonnait sa résidence principale avec tout le confort d’une maison habitée tout au long de l’année. Les photos découvertes à l’écran les avaient conquis : maison en pierres, non loin d’un petit hameau, volets bleus ouverts sur un pré en pente, terrasse ombragée donnant sur des collines couvertes de châtaigniers, de pins et de chênes verts. Marie-Anne Laval avait eu la gentillesse de joindre une photo du Gardon en hiver, gonflé par les eaux de pluie, s’engouffrant sous un vieux pont de pierre formé de quatre demi-cercles et de solides piliers. Marc, amateur de pêche et écrivain à ses heures, avait prévu tout son matériel et une dizaine de livres à dévorer assis sur la terrasse, dans les prés ou au bord de l’eau sur les berges parsemées de sable et de cailloux. Quant à Paul, des dizaines de pellicules gonflaient les poches de son gros sac et deux appareils perfectionnés, l’un argentique, l’autre numérique ne le quittaient pas.
Ils arrivèrent à Anduze aux environs de dix-huit heures où ils décidèrent de dîner après avoir acheté le nécessaire pour éviter la corvée des magasins le lendemain. Ils téléphonèrent chez Madame Laval pour l’avertir de leur venue. Une voix d’homme ensoleillée leur donna rendez-vous au mas à 20 h. Paul et Marc, en terrasse sur la place de l’horloge, se sentirent vraiment en vacances, beaucoup de touristes, une chaleur à faire transpirer le thermomètre sur le mur du restaurant où ils lurent 27°C à 19 h ! Et ce paysage en entrant dans la ville, véritable décor hollywoodien que ces rochers clairs se détachant sur ce ciel bleu marine !
Les collines cévenoles à la végétation dense et serrée entouraient la vallée de Mialet. La voiture longea le Gardon, traversa de petits hameaux. Marc, les photos du mas à la main, reconnut la haute bâtisse solide aux volets bleu pervenche. Paul se gara et sortit pour profiter de ce paysage. Trois mas se succédaient, le premier plus long que haut était formé de plusieurs toits accolés, ensuite un bosquet séparait les propriétés. Alors, leurs regards s’attardèrent sur leur « maison » ; une prairie verdoyante descendait jusqu’au Gardon ; les trois fenêtres les unes au-dessus des autres correspondaient aux chambres. À droite, des faïsses, petits terrains en terrasse, la protégeaient des inondations, deux gros châtaigniers étiraient leurs branches feuillues, fiers de leurs forces et de leur majesté. Plus loin, un troisième mas, tout en longueur présentait trois toitures en escalier, ses ouvertures béantes laissaient entrer la relative fraîcheur de cette soirée d’été. En arrière-plan, les collines et leur verdure.
Impressionnés par la beauté de ce paysage sauvage, ils reprirent la route sans un mot. Ils franchirent la rivière, s’arrêtèrent en douceur devant la bâtisse comme s’ils craignaient que leur venue bouleverse ce paysage. Pour accueillir les deux Parisiens, le soleil jouait les prolongations et dardait ses derniers rayons dorés sur les pierres de la vieille demeure qui s’empourprait sous cette caresse, transformant les vitres grandes ouvertes en vitraux mu

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