Le dur métier de psychologue
214 pages
Français

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Le dur métier de psychologue , livre ebook

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Description

" On me demande souvent comment travaille un psychologue des hôpitaux psychiatriques. On se demande aussi de quelle façon s'élaborent les concepts permettant de comprendre les débordements, l'envahissement, chez certains patients, de forces pulsionnelles qui, d'un coup, font voler leur psychisme en éclats. " C'est en partie à cette question que l'auteur a tenté de répondre dans ce livre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2014
Nombre de lectures 21
EAN13 9782336360775
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre

Claude Lorin







Le dur métier de psychologue
Vingt études cliniques
Copyright
Du même auteur
Essais
Le jeune Ferenczi , Aubier-Montaigne, 1983.
L’inachevé , Grasset, 1984.
À l’écoute de votre enfant , Hachette, 1985.
Pour saint Augustin , Grasset, 1988. Traduit en italien. Éditions Borla, Rome, 1991.
Traité de psychodrame d’enfants , Privat, 1990. Traduit en italien, Éditions Magi, Rome, 1992.
Ferenczi : De la médecine à la psychanalyse , P.U.F., 1993.
Le plaisir de penser , La Bruyère, 1999.
Journal d’un psychanalyste , L’Harmattan, 2000. Traduit en italien, Éditions Magi, Rome, 2002.
Pourquoi devient-on malade ? , L’Harmattan, 2003.
Un nouveau regard sur l’anorexie. L’Harmattan, 2007. Traduit en italien, Éditions Magi, Rome, 2009.
Journal d’un psy rebelle , L’Harmattan, 2009.
Guérir par le théâtre thérapeutique, essai de psychodrame existentiel , L’Harmattan, 2010. Traduit en russe, Moscou, 2014
Folies et traitements insolites de par le monde , Paris, L’Harmattan, 2012.
Clancier : les mystères d’un poète centenaire , L’Harmattan, 2013.
Théâtre
Le fou d’Araucanie , 1995.
Gal Potha, 2002.
Europe , 2006, L’Harmattan, 2007 (texte + DVD), traduit en grec, 2008.
Récits
Le fou d’Araucanie , Lierre et Coudrier, 1990.
Paroles de père , Lierre et Coudrier, 1991.
La fête des pères , Vinci, 1995.
Contes6
Histoires du feu , Grasset, 1992.
Quatre contes pour Clarisse , Vinci, 1995.
Contes et rêveries d’un psychanalyste , SDE, 2004.


© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-71088-4
Dédicace


Mоей прекрасной ж енe Катюшe, qui, sa couronne de myrte aidant, unit Aphrodite et Éros en une sublime Eunoia.
Sommaire
Sommaire Couverture 4 e de couverture Titre Copyright Dédicace Sommaire Avant-propos Introduction À la rencontre de… Christian X : Psychanalyse du Christ Linda S : La femme fractale… Rodolphe H : Le cas Chaos Anne G : L.H.O.O.Q. Marcel O : Itération sans fin Nadia B : Éruptive passion Ahmed R : Vortex sans cortex Gisèle F : L’ami de pain François P : Dur comme un roc Élodie O : Éclats de rire Arnaud de J : Les silences du Vésuve Noumoudio T : Mon pseudo ?… Cyesis ! Xavier E : Vulcain en personne Agrippa W : Ascenseur sans échafaud Guy D : Puzzle reconstitué Monique L : Une belle randonnée Victoire I : Sortie de fournaise Franz K : I got it ! Mélanie A : Attention, fragile ! Guillaume C : Une jolie fleur, la vie ! Remarques sur les rencontres cliniques Rencontres scientifiques Rencontre avec Jacques Lacan Rencontre avec Pierre-Gilles de Gennes Rencontres avec Alain Le Méhauté Rencontre avec René Thom Rencontres avec Jean Petitot Pour une Troisième Topique 1. L’ensemble des gradients de forces pulsionnelles 2. L’ensemble des gradients de forces refoulantes 3. Représentations de quelques amas de percolation 4. Écrantage et piégeage des pulsions Conclusion Remerciements Acknowledgements Psychologie et psychanalyse aux éditions L'Harmattan Adresse
Avant-propos
On me demande souvent comment travaille un psychologue des hôpitaux psychiatriques et ce que fait un enseignant-chercheur à l’université. C’est, en partie, à cette question que j’ai tenté de répondre dans ce livre. Parmi les centaines de personnes que j’ai suivies pendant plusieurs années, je n’en présente que vingt, dix hommes et dix femmes, dont les « rencontres » m’ont marqué. Dans un souci d’honnêteté intellectuelle et pour déjouer ce que l’on nomme « le biais de la confirmation », j’ai mêlé quelques ratés aux suivis thérapeutiques qui furent des succès relatifs si l’on considère l’extrême précarité de l’équilibre psychique humain. J’ai souvent agi en créant d’heureux hasards, c’est-à-dire en exposant mes patients, le plus possible, à des éventualités de changement. Je me suis comporté avec « l’univers des possibles » comme si j’étais en mesure d’influencer, dans une histoire difficile, le cours des évènements et en déjouant les étiquettes psychiatriques quand c’était possible. Mais il y a ce que l’on sait sur un Moi disloqué (on dit maintenant fractal), à savoir qu’il peut être imprévisible, et aussi ce que l’on ne sait pas, à savoir à quel point il est imprévisible. Et, de ce point de vue, il faut vraiment être très humble. Tout psychologue, confronté, dans ses prises en charge, au Moi fractal, doit pouvoir vivre avec l’aléatoire et s’adapter à l’existence du hasard sauvage.
Claude Lorin University of South Florida, Tampa, August 2014
Introduction
Rien, dans la vie humaine, n’est parfaitement ordonné et nul ne songe réellement à s’en plaindre. En proie à un certain désordre, il arrive parfois que nous nous sentions habités par quelqu’un d’autre qui nous pousse « malgré nous » à agir de telle et telle manière. Qui ne s’est pas un jour exclamé : « C’est plus fort que moi ! » ? Qui ne connaît le fameux « Je est un autre » de Rimbaud ? Qui a pu oublier l’étrange aveu de Beckett : « Quand je dis Je, je sais que ce n’est pas moi. » Pourtant, même si nous n’avons plus trop l’expérience du diable, force est de constater qu’il est des solitudes individuelles bien habitées. Paul Valéry le dit joliment : « Nous sommes, à nous-mêmes, innombrables. »
Toutefois, ce n’est pas vraiment un autre qui nous anime, ce sont des forces puissantes. Pour la plupart d’entre nous, l’éducation, les parents, l’école, la société ont fait en sorte que nous sachions les contenir. Les personnes bien élevées ont appris à filer doux et à connaître les convenances. Nous pouvons parfois nous sentir accablés, tourmentés par certaines envies, nous pouvons nous emporter, faire des esclandres, avoir dans les yeux des éclairs d’impatience, il reste que d’invisibles autres forces provoquent gêne, réprobation, honte ou retenue nous permettant pour un temps de nous assagir. Il est aussi heureusement des forces qui nous propulsent et nous font réaliser de belles et grandes choses dans un but très précis. Il existe, en outre, un « c’est plus fort que moi » assez ordinaire et très prévisible. Il concerne les formes les plus banales d’addiction à l’alcool, au tabac, aux drogues, aux jeux, au virtuel…
Ces processus, qui engagent toute personne « accro » à quelque chose, sont courants et pas nécessairement très inquiétants. Il est normal d’être possédé par une passion contraignante quand on a, comme idole, des champions comme Rafael Nadal ou Laure Manaudou. Mais je m’intéresse dans ce livre aux circonstances difficiles où l’exceptionnel n’est pas négligeable et où les compulsions se démarquent nettement des enjeux habituels.
Cela dit, la survenue d’un évènement hautement probable à l’hôpital est aussi intéressante que le surgissement d’un évènement hautement improbable à l’université. Je reviendrai sur ce point à la fin de ce livre. Mais revenons au quasi normal. Prenons, par exemple, un marathonien : quelque chose d’irrésistible et de puissant le pousse à s’entraîner durement. Il se sent obligé de courir. Les Américains nomment ces sportifs des « obligatory runners ». Leurs souffrances choisies sont dues au fait qu’ils poursuivent un idéal souvent tyrannique qui peut être une médaille, un record ou simplement une victoire sur soi-même. Prenons une danseuse de classique. Elle doit compter les pas autant que les calories. Parfois, c’est plus fort qu’elle, elle continue à s’entraîner, même exténuée pour devenir quelqu’un d’autre , un premier sujet puis une étoile, mais ce qui la pousse à être aussi « entière » dans son choix est une pensée élaborée reposant sur des valeurs culturellement reconnues. Prenons une femme comme l’écrivain américain Joyce Carol Oates, qui s’astreint à écrire environ 80 pages par jour ! Une force intérieure la pousse vers un but précis qui n’est pas réductible à une banale notoriété : cette folie d’écrire sans cesse et partout, les psychiatres

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