Fraternité Matin du 18/05/2024
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Date de parution 18 mai 2024
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

Hommage à Ouattara /District des Savanes La grand-messe à Korhogo, PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALESaujourd’hui Du samedi 18 au lundi 20 mai 2024 / N° 17 815 www.fratmat.info /Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € P. 4 Financements IFC en Côte d’Ivoire Voici les secteurs bénéIciaires Beugré Mambé a échangé avec Makhtar DiopP. 11 Dossier/Football :Fuite des talentsPp. 2-3 La grosse plaie du championnat ivoirien Obsèques de Bédié I n f r a s t r u c t u r e P. 5 n u m é r i q u e Comment Daoukro se prépare Le Data center livré dans 24 mois P. 12
2 Regard Clin d’œil à l’État
e diagnostic pour expliquer ce phéno-mène est l’absence L de moyens. Si les clubs offrent plus à leurs joueurs, il est clair que nombreux ne pren-dront pas systématique-ment le chemin de l’exil. Mais où trouver ces res-sources ? La subvention de 100 millions de F Cfa versée aux clubs de Ligue 1 est salutaire mais reste pour l’instant insuffisante. Les regards sont tournés désormais vers l’État de Côte d’Ivoire. « Le football est aujourd’hui un métier et offre de l’emploi à plu-sieurs jeunes. L’État doit donc être plus regardant. Je suggère qu’il injecte de l’argent dans le football en mettant en place un méca-nisme de contrôle », pro-pose Didier Otokoré, an-cien international ivoirien. Dans certains pays, cela se fait. En Tunisie par exemple, l’État octroie des subventions intéres-santes aux clubs qui leur
CÉLESTE KOLIA
permettent de recruter les meilleurs joueurs sur le continent. Pourtant, il existe des dispositions dans la loi sur le sport pour permettre aux entre-prises d’investir dans le sport ivoirien en échange d’exonération fiscale. Malheureusement, rien n’est encore acquis. Il faut donc profiter des retom-bées de la Can pour forcer à ce niveau. En attendant, la Fif s’est engagée dans la bataille pour la profes-sionnalisation des clubs qui pourrait constituer un premier pas vers des conditions meilleures de vie aux acteurs. Cette saison, toutes les équipes qui participeront aux com-pétitions de la Fif, notam-ment la Ligue 1 devront obtenir au préalable une licence club qui obéit à certains critères. L’idée, c’est d’amener les clubs à être gérés comme des entreprises. A terme, cela établira la confiance entre les clubs et les entreprises qui pourront y investir des capitaux. Au-delà de l’as-pect financier, certains suggèrent que les joueurs ivoiriens jouent au moins 3 ans en Ligue 1 avant un éventuel départ. Une pro-position qui avait été émise en son temps sous le pré-sident Jacques Anouma mais qui, malheureuse-ment, n’a jamais prospéré.
D ossier
Du Samedi 18 au Lundi 20 mai 2024
Fuite des talents vers les championnats étrangers Le mal du football ivoirien Les clubs ont de plus en plus du mal à conserver leurs meilleurs éléments. ngagée en phase del’afuence dans les stades, poules de la Ligue afri-le Robert Champroux de caine des champions,Marcory a réalisé une entrée quEi lui ouvre les portes dessa part, a réalisé une entrée l’Asec effectue un par-de 31 257 pour 213 matchs. cours exceptionnelLe stade Biaka Boda, pour quarts de finale de la com-de 3 307 pour 33 rencontres pétition. Mais avant cettetandis que le stade municipal étape cruciale, l’équipe perdde Yamoussoukro a fait un son atout offensif majeur.chiffre de 527. Sollicité pour Sankara Karamoko, alorsquelques rencontres, le stade meilleur buteur de la phasede la Paix de Bouaké a enre-de poules de la compétitiongistré 103 tickets vendus. avec 4 réalisations, est venduDes chiffres inquiétants en Autriche par son club. Il n’acomparativement aux ren-pas pu disputer les deux der-contres des Éléphants. A titre niers matchs de poules et lesd’exemple, la seule rencontre quarts de finale contre l’Espé-comptant pour les élimina-rance de Tunis. Conséquencetoires de la Can entre la Côte immédiate, sans son meilleurd’Ivoire et les Comores qui aattaquant, l’Asec n’a plus ins-eu lieu l’année dernière au crit de but dans la compétitionstade de la Paix de Bouaké jusqu’à son élimination para engrangé 65 millions de F l’Espérance de Tunis.conséquences sontCfa. Les L’image est assez édifianteaussi sportives. Les clubs La Ligue 1 n’attire plus grand monde dans les gradins parce que le spectacle a pris un coup. pour démontrer à quel point leperdent en compétitivité tout football ivoirien souffre de lacomme la sélection nationale d’Ivoire, de loin le plus struc-Sur le plan financier, c’est unparce qu’il n’y a plus de bons fuite de ses talents, souventlocale. Avec une telle sai-turé et qui dispose de plusmanque à gagner pour la fé-joueurs », a déploré Beugré même au moment où il en a legnée, on voit mal comment de moyens que les autres,Séverin, un supporter du dération mais aussi pour les plus besoin. Le cas de l’Asecla Côte d’Ivoire arriverait à étant facilement « dépouilléclubs. Depuis plusieurs sai-Stade d’Abidjan, vivant dans est la face la plus visible deremporter le Chan qui est la », quel sort peut être réser-sons, les recettes des entréesla commune de Bingerville. « l’Iceberg. Le club de Me Ro-seule compétition au niveau vé aux autres clubs. En clair,Je suis un peu gêné de vousau stade ne valent plus rien ni ger Ouégnin est coutumierdes nations qui permet aux personne n’y échappe mêmele dire mais j’avoue que, de- pour la fédération ni pour les du fait. Avant Sankara, plu-joueurs locaux de s’exprimer. si ailleurs il y a moins d’échospuis 1998, c’est à la faveur de clubs. A titre d’exemple, danssieurs éléments importants deLors de la dernière édition, qu’à l’Asec.la Can 2023 que j’ai remis les le bilan financier de l’Asec l’équipe ont dû abandonner leles Éléphants s’étaient hissés Les conséquences de cette pieds dans un stade de Côte lors de l’exercice 2022-2023, bateau parfois en pleine sai-en quarts de finale, battus par situation sont connues de d’Ivoire », a-t-il ajouté. les recettes d’entrée au stade son pour aller monnayer leurle pays hôte (1-0). Malheu-tous. Il n’y a plus de spec- En effet, depuis plusieurs sai- ne représentent qu’un pour talent ailleurs. Konaté Karim,reusement, une bonne partie tacles dans les stades ivoi- sons, on assiste à une désaf- cent des ressources d’exploi-Diakité Oumar, Yao Attohoula,de l’ossature de ce groupe riens comme par le passé. fection des spectateurs pour tation du club. Kramo Aubin Pacôme Zou-conduit par Haïdara Souhalio « A l’époque, on connaissait les stades. Plusieurs matchsLa saison dernière, la Ligue zoua, Aziz Ki Stéphane sonta quitté le championnat ivoi-presque les noms de tous lesde la Ligue 1 ivoirienne se1 a rapporté à la fédération des exemples.rien. joueurs dans les clubs, au- jouent chaque week-end de- seulement 30 390 500 F Le club le plus titré de CôteCÉLESTE KOLIÀ jourd’hui ce n’est pas le cas vant des gradins clairsemés. Cfa en 30 journées. Pour
La loi implacable de l’offre et de la demande n n’a pas besoin de qui payent mieux. Aujourd’hui, Mazembé. Certains ont des passer par quatremalgré les nouvelles disposi-primes de 2 à 3 millions par chemins pour expli-tions prises par la Fif et sur in- match. Mieux dans ces pays, O quer les raisons dejonction de la Caf pour rendre les joueurs sont exonérés cette fuite des talentsles ligues africaines plusd’impôt. Les Africains qui «On n’y peut rien. Vous avezprofessionnelles, les salairesévoluent au Raja de Casa-un emploi, si un autre em-proposés par les clubs ivoi-blanca, à l’Espérance de Tu-ployeur vous propose le triple riens sont encore loin des 5 à nis ou encore au Mouloudia de votre salaire qu’allez-vous 10 millions de F Cfa voire plus d’Alger, n’ont rien à envier à faire ? Nous sommes dans laun joueur qui évolue en Bel-qu’offrent les clubs d’Afrique situation de l’offre et de la de- de l’Est ou du Nord. gique », a-t-il ajouté. Selon mande. Cela veut dire égale- « Imaginez un parent dont Jean Gahin, manageur de ment que nous avons de bons le fils est courtisé par une joueurs bien connu dans le joueurs. L’Afrique blanche a grosse écurie d’Europe alors milieu du football ivoirien et plus de ressources, l’Afrique qu’il vit dans la précarité. qui est régulier dans les pays subsaharienne au niveau deC’est une occasion unique d’Afrique du Nord, les ligues la Tanzanie également. A de quitter sa précarité. Que africaines qui payent le mieux nous de multiplier nos res- doit-il faire selon vous ? La sont la Tanzanie, l’Afrique du sources pour pouvoir mainte- chance dans le football n’est Sud, l’Éthiopie, le Soudan et nir nos joueurs. Aujourd’hui, pas courante, donc lorsque les pays d’Afrique du Nord. « il y a certains pays qui ne ce genre d’opportunités se Les joueurs peuvent toucher peuvent pas se comparer à présente, il est difficile de re- facilement entre 5000 et nous et où également nousfuser », explique un employé10 000 dollars par mois. Ils pouvons aller recruter. C’est de la Fif sous le couvert de bénéficient d’une grosse un constat amer », constate l’anonymat. prime à la signature. Ils sontimpuissant Salif Bictogo, le « En Tanzanie, les joueurs logés, nourris et blanchis », président de la Ligue de foot- ont plus de dix millions par précise-t-il. De quoi tourner ball professionnelle. mois, avec des bonus et de facilement la tête d’un joueur La recherche du gain à tous grosses primes. A l’époque, qui évolue dans un club où il les niveaux explique donca du mal à percevoir 150 000les Christian Kouamé, Gbo- Le départ de Sankara Karamoko en pleine saison a eu un impact cette course effrénée des ta- houo émargeaient à près de F Cfa. négatif sur les performances de l’Asec. C. KOLIÀ lents ivoiriens vers des pays 5 millions par mois au TP
Du Samedi 18 au Lundi 20 mai 2024
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Une bouffée d’oxygène pour les clubs
our un club de Ligue 1, le budget minimum pour fonctionner nor-CfPa. Des clubs structurés malement est de 300 à 400 millions de F comme l’Asec ont franchi depuis quelques années le palier du milliard. La sub-vention de 100 millions de F Cfa octroyée par la Fif, bien que la bienvenue, est large-ment insuffisante. L’argent des transferts constitue donc une véritable bouffée d’oxygène. Pour s’en rendre compte, referons-nous au compte d’exploitation de l’Asec pour la saison 2022. Les transferts des joueurs représentaient 67% des re-venus des Mimos. L’argent issu des salaires s’élevait à 2 milliards de F Cfa. Dans le détail, le transfert d’un talent ivoirien vers les clubs étran-gers peut rapporter entre 50 et 400 000 euros (32,7 millions et 262 millions de F Cfa). « Cela dépend des négo-ciations entre les différentes parties. Parfois le club per-çoit gros mais les primes perçues sur la revente des
Me Roger Ouégnin et l’Asec ont tiré proît de la vente des joueurs tels que Oumar Diakité et Konaté Karim.
joueurs n’est pas intéres-sante (généralement 5%). Il y a un centre de formation par exemple qui a coutume d’envoyer ses joueurs au Portugal moyennant parfois 8 000 ou 15 000 euros mais à la revente, ses 15 ou 20%sont garantis. C’est une
forme de négociation. En général, les gros montants proposés pour un joueur africain oscillent entre 250 et 300 millions de F Cfa. Partir d’Afrique pour 500 000 euros, c’est rare. Sur le continent les clubs tanzaniens ou soudanais
peuvent payer parfois 100 ou 150 000 euros. Pour les clubs d’Afrique du Nord, ils peuvent payer entre 200 000 et 400 000 euros. Tout dépend de la qualité du joueur et des négociations.
CÉLESTE KOLIA
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L’absence de projet sportif es départs pré- solution, Roger Boli sou-cipités n’ont pas haite que les dirigeants seulement des de la fédération trouvent C conséquences sur un mécanisme pour ame-les ligues. Le re- ner les clubs à garder les vers de la médaille est joueurs au moins 3 ans parfois dramatique pourpour qu’ils s’identifient des joueurs dont le dé- au football ivoirien et être part à l’aventure n’a pasplus aguerris pou affronter été bien préparé. Pour le monde professionnel. « l’ancien joueur de Lens,Des fois, ils partent alors Roger Boli, aujourd’hui qu’ils ne sont pas prêts. consultant sportif et ma- Certains sont obligés de nager sportif de l’Africarevenir pour un recom-Sports, beaucoup demencement parce qu’il n’y joueurs ivoiriens n’ont pas a pas de projet. Quand j’ai de projet sportif et cela est fait partir Franck Kessié déplorable. « IIs mettentà l’Atalanta de Bergame, au-devant l’argent. A c’était un garçon mâture. peine ils commencent àBien qu’il fût jeune, il était éclore, ils essaient de prêt à affronter les joueurs partir quelle que soit laà l’étranger. Dirigeants, destination. Ils veulent si- fédération, tout le monde gner quelque part où ils doit être concerné. Les vont gagner un peu plusjoueurs, eux, doivent être d’argent. En réalité, il ysouvent patients. Il faut a deux problèmes. Nos que nos joueurs s’aguer-salaires sont tellement rissent avant de partir. bas ici. Les joueurs sontMalheureusement, rien moins rémunérés qu’ils n’est fait pour cela. Il faut préfèrent partir n’importetrouver un juste milieu où. Même si c’est pour ga-pour que chacun trouve gner 50 000 F Cfa en plus,son compte », a-t-il expli-l’essentiel c’est de partirqué. C. K. », a-t-il déploré. Comme
Mamadou Dia (président de Lys Sassandra) : « Les clubs n’ont pas les moyens de retenir les joueurs » Êtes-vous d’accord quealors même qu’ils étaientnos joueurs, il faut beau-en profondeur. le départ systématiquesous contrat. Ils ga-coup de ressources. Le des meilleurs joueursgnaient beaucoup mieuxmécénat ne marche plus.L’État a-t-il un rôle à ivoiriens inue néga-pour leur famille, mêmeMême les personnes for-jouer ? tivement sur la qualitési le club ne gagne pastunées s’organisent, afinIl faut faire comprendre du championnat ?assez.que leur club puisse avoirà l’État que nous em-C’est évident, puisque ceun bilan équilibré avecployons beaucoup de sont les meilleurs joueursLes clubs sont-ilsde bonnes ressourcesgens. Les clubs sont des qui partent dans d’autresdonc responsables duautres que ce qu’ils inves-entreprises, car nous clubs, même en Afrique.manque d’attrait dutissent. Tant qu’on n’auradonnons du travail aux Cela appauvrit le cham-championnat, puisquepas plus de ressources,jeunes. Nous employons pionnat. Tous les joueursselon l’opinion, ils necela va être difficile.au minimum 40 per-qui acquièrent un peufont rien pour conserversonnes, d’autres beau-d’expérience, partentles meilleurs joueurs ?D’où pourraient donccoup plus. Sans compter même s’ils ne sont pasOn n’a pas les moyensvenir ces ressources ?les joueurs qu’on forme âgés, et on ne peut pasde les retenir. Les clubset qui partent en EuropeIl faut que nous ayons les retenir.vivent de quoi ? Il y a cerapportent beaucoupdes droits télés plus et que la fédération donneélevés et des sponsorsd’argent et des titres à Vous est-il arrivé sou-qu’on appelle subvention,qui puissent mettre ded’Ivoire. Il fautla Côte vent de voir partir desmais moi, je préfère par-qu’on explique tout cela àl’argent. Ensuite, il faut joueurs contre votreler de droit télé et divers.développer le marketingl’État qui a investi beau-volonté ?Il n’y a presque pas deet la billetterie qui peutcoup d’argent dans les Bien sûr. Il y a des joueurssponsor. Les dirigeantsinfrastructures. À la fa-rapporter, car les gens ne qui sont partis, parcedoivent donc se décar-viennent plus au stade. veur de la victoire à la qu’ils ont eu des offrescasser pour compléterC’est tout cela qu’il fautCan, il faut lui faire com-beaucoup meilleures queleur budget, ce n’est pasaméliorer. Il faut aussiprendre tout l’intérêt qu’il les nôtres. C’est difficileévident. On peut le faireque le championnat soity a à ce que le football de les retenir. Quand unsur un ou deux ans, maisplus sérieux, puisqu’ilse développe. Je suis sûr joueur atteint 25 ou 26sur 10 ans, c’est com-se passe beaucoup dequ’il décidera de quelque ans et qu’il a une bonnepliqué. La gestion d’unchoses. Si le champion-chose pour nous, il y a opportunité en Afrique, jeclub demande beaucoupnat n’est pas sérieuxdes solutions. le laisse partir. J’ai lais-de ressources. Pour quel’argent ne viendra pas. INTERVIEW RÉALISÉE PAR sé certains partir parfois,nous puissions garderCela demande un travailCÉLESTE KOLIA
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