Ernestine Mbakou

Née dans une famille modeste, mon père est devenu handicapé après un accident. C'est ma mère qui gérait notre quotidien, après avoir arrêté l’école tôt et sans travail. Dès mon plus jeune âge, je me sentais différente, rêveuse, pas à cause de notre pauvreté mais à cause de mes ambitions. Je détestais l'école, au point où ma sœur devait m'y emmener de force. L'échec scolaire en CM1 a été mon déclic. À dix ans, j'ai décidé de reprendre ma vie en main. Dès lors, je me suis distinguée par mon excellence académique. Finalement, grâce à mes résultats, j'ai obtenu une bourse qui a soulagé ma mère. 
 
La lecture est devenue ma passion, mon échappatoire, ouvrant de nouveaux mondes devant moi. Je contribuais même à notre subsistance en vendant des friandises à l'école. Malgré les doutes des autres, je n'ai jamais cessé de lire, convaincue que la lecture me libérera de la pauvreté. J'ai rédigé mon premier roman en quatrième, avant de le détruire, frustrée. Forcée d'abandonner l'école à cause d'un problème personnel à seize ans, ma vie a basculé. Je décide de prendre une nouvelle trajectoire. Grâce à ma détermination, je réussis plus tard à terminer ma scolarité et à obtenir 2 Masters ! Malgré les épreuves, la lecture a été ma bouée de sauvetage. 
 
En 2018, mon premier roman, "Obsession", a marqué le début d'une nouvelle ère pour moi. Mon parcours est un témoignage de ma résilience, d'une vie forgée par les adversités. Aujourd'hui, j'ai une centaine d'œuvres à mon actif. J'explore tous les domaines, de la romance au paranormal en passant par la sorcellerie. Mon bestseller depuis des années est l'œuvre : J'AI VENDU MON ÂME AU DIABLE ! qui dépeint l'histoire réelle de la société actuelle dans laquelle nous vivons. La poursuite effrénée de la richesse peut nous entraîner dans des dérives insoupçonnées. C'est elle qui me découvre au grand public en 2020. 

Ma capacité à imaginer et à créer des histoires m'a emmenée à adopter une devise qui m'est restée : #linspirationcestquoi. (L'inspiration c'est quoi). 

Écrire est une façon pour moi de mettre les mots sur des maux. Au-delà de l'évasion que ça me procure, c'est la voie de communication la plus adaptée qui me correspond le mieux. C'est plus facile pour moi de me servir des vingt-six lettres de l'alphabet français pour passer un message que de tenir un long discours. Je me laisse généralement guider par mon inspiration. Ça peut aller de la vue d'une image, une idée qui me trotte dans la tête depuis longtemps ou tout simplement un simple mot que je transforme en histoires. Pour écrire, la seule chose dont j'ai réellement besoin, c'est moi et rien d'autre. Je dis toujours qu'on ne doit pas se forcer en rédigeant une histoire, ou s'auto-flageller en voulant être parfait. Une fois que chaque phrase résonne comme un écho en moi, je sais qu'elle parlera aussi au lecteur. Je suis également croyante et je l'exprime bien souvent dans mes écrits. Écrire est une grande ouverture sur le monde. C'est vivre mille vies en une seule et j'aime ça. 

Je suis une lionne. Cet animal emblématique qui représente si bien mon pays, le Cameroun. Je n'abandonne presque jamais. Je reste debout quelles que soient les circonstances. Je me découvre si bien en elle. 

Puisque tu pars, de Jean Jacques Goldman. Cette chanson soulève une multitude d'émotions en moi. À chaque fois que je l'écoute, j'ai l'impression de dire au revoir à mon père et ma sœur aînée décédés très tôt.