Les archives de bdtresor T1

Collectif

Description

Revue sur le monde de la bd

Sujets

• Archive
• Franco-Belgian comics
• Bande dessinée
• Vintage
• Archives

Informations

• Publié par: Bdtresor et Livredumonde
• Date de parution: 15 mai 2021
• Nombre de lectures: 9
• EAN13: 9782375040294
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

LES ARCHIVES DE BDTRESOR

70 avenue Aristide Briand 92120 Montrouge France

Directeur de publication : Georges Fernandes Ont collaboré à ce numéro : Aliaspilotezéro Jacques Lelièvre Georges De Varly Gilles Ratier François Membre

Les articles publiés n’engagent que leur(s) auteurs. Les contri- butions àLes archives de bdtre- sorsont bénévoles.

Les droits sur les images conte- nues dans cette revue appar- tiennent exclusivement aux auteurs, leurs éditeurs et leurs ayants-droits, comme men- tionné dans les articles, les lé- gendes et/ou les crédits. Ils n’apparaissent ici qu’en vertu du droit de citation, des reproduc- tions autorisées pour les publi- cations d’information, de recherche, d’histoire, de cri- tique, de défense du patrimoine, conformément à la jusrispru- dence actuelle.

Dépot légal : 1er trimestre 2017

Distribution Hachette.

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SAS Bdtrésor et Livredumonde

EDITO

L’apparition du présent magazine a fait un certain bruit. Je vous le confirme ; ce bruit, persistant, c’est bien celui de mes genoux qui s’entrechoquent. On a beau se savoir parfait, il y a toujours un risque : celui que les autres n’en aient pas été informés. Bien entendu, ce premier numéro n’est pas parfait, je me doute bien que les suivants seront bien meilleurs, mais il faut bien une première fois en toute chose. On commence par un mythe du monde de la BD, une revue qui existe encore, Le Journal de Mickey. Sa création n’est dû qu’à la volonté d’un vissionnaire : Paul Winkler.

Vous trouverez ensuite le rapport de Gilles Ratier. Je me suis posé la question s’il fallait reprendre le dossier au complet ou juste une partie. Et puis j’ai appris que c’était le dernier écrit de la main de Gilles Ratier, en effet il désire faire une pause après plusieurs années d’un travail ahurisant et bénévole. Je lui rend ici un hommage et un énorme remerciement.

Georges Fernandes

SOMMAIRE La création du journal de Mickey Page 2 Le Mickey 297 Page 8 Disney et moi de Jacques Le lièvre Page 14 Fantask la fausse censure Page 18 Le rapport ACBD de Gilles Ratier Page 20 Pour les collectionneurs Page 55 Adamson Page 58

CREDITS

Disney: page 2.3.4.5.6.7.9.1.11.12.13.55 Jacques Lelièvre : page 14.15.16.17 Marvel : page 18.19 Dupuis, Fluide Glacial, Glénat, De Varly : Page 55.56.57 Avec tous nos remerciements.

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Il est de cou- de la vie, Paul La création du journal de tume de dire enfile l’uni- que le Journalforme dans les Mickey de Mickey estderniers mois la genèse de de la guerre. l’âge d’or de Quand il re- la BD. Ce vient à Buda- n’est certai- pest c’est pour nement pas y découvrir un exagérée tant royaume en la création du ruine où le bol- journal pro- chevisme es- duira la venue saye de en France prendre le pou- Paul winkler d ’ h i s t o i r e s voir. Il com- Américaine qui figure au les directives de Walt, que la prend que s’il désire vivre panthéon d’une période bande Mickey sera signée ses vingt ans il doit partir riche en création. C’était en- Walt Disney, nom représen- chercher l’aventure ailleurs. core l’époque du texte pré- tant un studio contenant à Avec un ami, il prend en sent sous l’image et la bulle cette époque plusieurs col- 1919 le train pour l’Alle- dans le dessin avait bien du laborateurs. La première magne. Ils sont sans un mal à être accepté par les étape est franchie, il en sous mais ils ont apporté éditeurs comme par les lec- manque encore deux. La avec eux une collection de teurs. A l’origine du Journal suivante c’est Paul Winkler. timbre qu’ils vont vendre à de Mickey ce trouve un Il est né le 7 juillet 1898 à l’unité ce qui va leurs per- homme, Paul Winkler. Et Budapset. Il est le fils unique mettent d’être loger et de se oui, la création du journal ne d’un directeur de banque nourrir. Mais l’Allemagne vient pas de Walt Disney qui hongrois, dans l’Empire aus- est elle aussi un pays en à l’époque était déjà bien tro-hongrois qui sans le sa- ruine et en convulsion révo- occupé à crée ses court-mé- voir est en train de vivre ses lutionnaire. Ils vont donc re- trage qui passent au cinéma dernières années. Son édu- partir en voyage pour finir en et rencontrent un vrai suc- cation va être celle de son Angleterre. C’est un autre cès auprès du public. La rang social, une scolarité échec, les étrangers ne sont King Features Syndicate dans un lycée luthérien, des pas non plus les bienvenus. propose en 1929 à Walt Dis- leçons d’escrime et d’équita- Un autre départ les emmène ney de crée une bande des- tion, des vacances en en Hollande, pays où une sinée Mickey. Walt donne Suisse et surtout une initia- grande communauté d’Hon- son accord et le 13 janvier tion aux langues français, al- grois est installée depuis la 1930 la première BD Mickey lemand et anglais, ce qui lui fin de la guerre. Ils vont y sort dans le New York Mirror ouvrira par la suite les rencontrer un personnage et elle est signée par Ub portes du monde entiers curieux qui leur confie le tra- Iwerks. Ce n’est que plu- dans le milieu de la presse. vail de vendre le contenu sieurs mois après le départ Mais la 1er guerre mondial d’un wagon qui contient des de Ub qui ne supporte plus va changer la donne du jeu lustres en bois. Curieuse

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3 marchandise et bien éton- cela il prend contact avec maine après la KFS ouvre nante quantité… Pour au- tous les Syndicat de presse, officiellement un départe- tant ils acceptent le travail et ment étranger et l’agence mais sans réussir à obtenir ils vont louer une boutique Opera Mundi en devient laune réponse positive. Un afin de vendre les lustres. représentante exclusive desjour il apprend que le direc- Pour cela teur commercial de King droits du groupe de presse le Features Syndicate, Gor- plus puissant du monde. tPour Paul Winkler, c’est uneatowsky, est en vacances sur Paris. belle réussite, mais cela n’est Il prend pas suffisant pour rentabi- lisé l’agence car les jour- naux n’achètent que coup par coup les arti- ils mettront une cles. Paul comprend qu’il année pleine, année qu’ils doit faire comme les mettront en profit pour ap- Américains, obliger la prendre le commerce. contact avec lui presse de prendre des On retrouve la trace de Paul dans son hôtel, abonnements à des ser- à Paris en 1922, son ami prend rendez-vous et pro- vices réguliers. La KFS ce quant à lui a disparu. Le pose que l’agence Opera n’est pas seulement des arti- démon du journaliste l’ha- Mundi représente la KFS en cles de presse mais aussi bite. Il crée en 1923 un petit France et même pour toute des séries dessinées comme journal qui est destiné aux l’Europe. Gortatowsky lui : Mandrake le Magicien, Pim émigrés hongrois de Paris. répond qu’il ne croit pas à Pam Poum, Guy l’Eclair, En parallèle il écrit des arti- une potentielle réussite de la Prince Vaillant, Luc Bradfer, cles sur la vie politique et chose, la culturelle qu’il vend à des presse Fran- journaux américains, cana- çaise étant diens, anglais, allemand et trop étroite hongrois. En 1928 il crée de pensée à une agence de presse, Opera l ’ é p o q u e . Mundi. Au départ ce n’est Paul lui pro- juste qu’un bureau prêté par pose de faire un ami, une machine à un essai écrire, un téléphone et une avec un assistante qui va prendre ra- match de pidement de l’importance, boxe de Betty Dablanc, qui va deve- poids lourds. Gortatowsky Jim la Jungle, le Fantôme nir quatre ans plus tard s’en amuse et accepte sans y du Bengale, Félix le chat, la l’épouse de Paul. Peu de croire. Le lendemain Paul Petite Annie… et Mickey en moyens mais beaucoup revient le voir avec trois 1930. Paul va se battre pour d’idées. Paul veut faire venir commande de presse, une convaincre les directeurs de en France le travail de la en France, une en Belgique journaux français que la BD presse Américaine, pour et une en Hollande. Une se- ne s’adresse pas unique- __________________________ Les archives de BDTrésor n°1 - 2017 ___________________________________

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ment à la jeunesse. Sans grande réussite. L’idée que les Américains sont des grands enfants arrié- rées est bien installée dans les mentalités. Sa seule vraie réussite va être de réussir de mettre Mickey dans le Petit Pari- sien en octobre 1930. Paul comprend que s’il désire gagner de l’argent qu’il doit devenir son propre client. Il décide donc de crée des albums de BD. Le mar- ché existe déjà et fonctionne bien, l’éditeur Offenstadt ayant ouvert la route avec les Pieds Nickelés de Louis Forton. C’est la troisième étape. Paul prend contact avec le libraire Hachette qui possède son propre réseau

de vente en France et qui est aussi éditeur. Ils vont s’asso- cié ensemble en 1931 pour crée les premiers albums de Mickey et de Felix le Chat. Va survenir un combat non voulu entre le chat et la sou- ris. Dans l’année 1931, trois albums de Mickey totalise- ront 562000 exemplaires vendus alors que Félix le Chat ne fait que 256000 exemplaires dans le même

temps. Des chiffres qui font bien rêver à notre époque. La différence est notable et trouve son ex- plication par la grande qualité et réussite des dessins animé de Mickey dans les cinémas. Une idée court dans la tête de Paul Winkler, pourquoi ne pas créer un Journal de Mickey ? Le public existe et il n’est pas composé que d’enfants mais bien au contraire touche toutes les générations entre 6 et 66 ans. Ce projet Paul ne désire pas le faire seul, il a le contenu mais pas le finance- ment entier. Il frappe à la porte de plusieurs éditeurs mais ne récolte que des refus ; Mickey n’est pas Français,

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