ASIE/SYRIE Entretien avec George Sabra, porte parole chrétien de l opposition
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ASIE/SYRIE Entretien avec George Sabra, porte parole chrétien de l'opposition

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Nous nous trouvons face « au début de la fin du régime syrien ». Ce qui va s’ouvrir est « une nouvelle page de l’histoire nationale » et la nouvelle Syrie sera démocratique, potentiellement laïque, réconciliée et libre de l’oppression : c’est ce qu’indique dans un entretien accordé à l’Agence Fides le chrétien George Sabra, porte-parole du Conseil national syrien, l’organisme représentatif du front de l’opposition syrienne.

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Publié le 20 juillet 2012
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Langue Français

Extrait

ASIE/SYRIE - Entretien avec George Sabra, porte-parole
chrétien de l’opposition : « ce sera une nouvelle Syrie
démocratique, une garantie pour tous »
Milan (Agence Fides) – Nous nous trouvons face « au début de la fin du régime syrien ». Ce qui va
s’ouvrir est « une nouvelle page de l’histoire nationale » et la nouvelle Syrie sera démocratique,
potentiellement laïque, réconciliée et libre de l’oppression : c’est ce qu’indique dans un entretien
accordé à l’Agence Fides le chrétien George Sabra, porte-parole du Conseil national syrien,
l’organisme représentatif du front de l’opposition syrienne. Le porte-parole rassure les
communautés chrétiennes de Syrie sur le fait que leur avenir sera garanti « selon des principes de
démocratie, de citoyenneté et de liberté ». Fides l’a interrogé à la veille d’une rencontre organisée
aujourd’hui, 18 juillet, à Milan par la revue des Jésuites, Popoli.
George Sabra, comment voyez-vous la crise syrienne qui s’est aggravée au cours de ces dernières
heures ?
Nous sommes dans une phase critique. Je dirais que nous nous trouvons au début de la fin du
régime. D’âpres combats ont lieu à Damas et l’armée syrienne bombarde les quartiers de la capitale.
C’est un régime, une minorité, qui occupe le pouvoir, qui fait la guerre à son propre peuple.
Comment considérez-vous les efforts de réconciliation partis de la société civile syrienne, afin de
recomposer un tissu social effiloché ?
La réconciliation est très importante. Elle représente le chemin de l’unité nationale. Nous la
soutenons fortement, aujourd’hui et dans le proche avenir. Nous ferons de notre mieux pour
prévenir des formes de violence dans tout le pays. Nous voulons ouvrir une nouvelle page de
l’histoire de la nation et chaque composante de la société pourra partager et apporter une
contribution à la construction de l’avenir de la Syrie. Dans les différences et le pluralisme, le peuple
syrien est uni : nous appartenons tous à un seul peuple.
Quelle est la situation des chrétiens en Syrie aujourd’hui ?
Je dois dire qu’au début malheureusement les Eglises n’ont pas cru à la révolution. Puis, il y a eu
des centaines de chrétiens arrêtés, comme d’autres citoyens, pour activités révolutionnaires. Moi
aussi, j’ai été arrêté l’an dernier avec 14 autres chrétiens de mon village. Au fil des mois, une partie
des chrétiens a commencé à partager nos idéaux de révolution en Syrie et à l’étranger. Nous voulons
dire clairement qu’à l’avenir, ils ne courront aucun danger.
Il semble que des groupes salafistes et islamistes soient présents parmi les combattants
révolutionnaires. Que répondez-vous à cela ?
D’un côté, je peux dire que certains rapports contiennent des exagérations. Il n’y a aucun groupe
allié d’Al Qaeda. Les islamistes sont bien présents mais nous les connaissons. Ils font partie de
notre société et nous savons traiter avec eux. Ils sont présents au sein du Conseil national syrien, ils
ont souscrit la Déclaration de Damas (dans laquelle le front de l’opposition réaffirme les principes
de démocratie et de liberté NDR). Les Frères Musulmans ont annoncé eux aussi, le mois dernier,
qu’ils accepteront des membres non musulmans au sein du gouvernement et même à la Présidence
du pays si le peuple devait en décider ainsi. C’est un signe de bonne volonté de leur part.
Comment pouvez-vous rassurer les minorités ? Comment garantir que la nouvelle Syrie sera un Etat
laïc, démocratique et libre qui les protègera ?
Je crois que la démocratie constitue la seule voie qui sauvegarde la majorité et les minorités. C’est
la dictature qui a opprimé tout le pays, majorité et minorités. Nous avons besoin que la Syrie soit
gouvernée par les véritables représentants du peuple syrien. Nous réaffirmons le concept de
citoyenneté : tous les ressortissants syriens, à quelque communauté ou religion qu’ils appartiennent,
seront égaux et auront les mêmes droits. A propos de la laïcité de l’Etat, je peux dire que,
personnellement, il s’agit d’un principe que je soutiens avec conviction et que mon parti soutient lui
aussi. Mais ce sera le peuple syrien qui choisira ce qui devra être écrit dans la Constitution. Nous
nous battrons, dans l’arène politique, en faveur du principe de laïcité de l’Etat mais la décision
appartiendra au peuple et devra être respectée.
Quel sera le rôle des chrétiens dans la nouvelle Syrie ?
Le rôle et la condition des chrétiens sera la même que celle qu’ils ont connu au cours du passé
démocratique de la Syrie : je me réfère à la moitié du siècle dernier, lorsque nous avons eu un
Premier Ministre chrétien et un chrétien pour Président du Parlement. La démocratie donnera aux
minorités, et donc à la communauté chrétienne, la possibilité de montrer leurs capacités, leur
spécificité, leur attachement et leur contribution en faveur du pays.
Quels sont les espoirs pour la Syrie ?
Nous avons trop souffert au cours de ces 40 dernières années. Pour la Syrie, nous espérons que soit
venu le moment d’être libre. (PA) (Agence Fides 18/07/2012)
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