Aux membres du service de radiologie de la Clinique des Trois Frontières, Saint-Louis (Haut-Rhin) Quoi qu’il en soit, j’aimerais d’ores et déjà vous témoigner ma gratitude et ma sincère admiration pour le remarquable travail que vous avez accompli durant ces semaines qui furent
Aux membres du service de radiologie de la Clinique des Trois Frontières, Saint-Louis (Haut-Rhin)
Quoi qu’il en soit, j’aimerais d’ores et déjà vous témoigner ma gratitude et ma sincère admiration pour le remarquable travail que vous avez accompli durant ces semaines qui furent tragiques pour notre région d’Alsace, et en particulier notre Sundgau et notre ville de Saint-Louis.
A Saint-Louis, le 12 Mai 2020
La politique n’a pas sa place dans cette lettre… nous les entendons assez comme ça ! Mais j’aimerais toutefois invoquer la mémoire d’un certain Jean Jaurès, qui nous a laissé une belle définition du courage :
Avec tout mon respect et mon admiration.
Tout cela, c’est le courage dont vous avez tous fait preuve. Tout cela, c’est le sens de notre vocation de soignants. Un sens que nous avons pu parfois perdre de vue, pris entre le marathon des consultations et les dédales administratifs. Si cette crise a eu un résultat positif, c’est de nous avoir rappelé à tous le sens de notre métier, la responsabilité que c’est de se voir confier la santé de nos concitoyens. Et pour moi, elle m’a rappelé le privilège, la fierté et l’honneur que j’ai de travailler à vos cotés.
On parle depuis quelques jours d’amélioration, de déconfinement, de sortie de crise… Le pire serait derrière nous… Si on peut entrevoir une lueur, j’ignore où se trouve le bout du tunnel, à quoi la sortie ressemblera et quelle distance reste encore à parcourir pour l’atteindre. Les semaines difficiles que nous venons de vivre nous forcent à la prudence et l’humilité.
Dr Charif Sfeir
“Le courage c'est de comprendre sa propre vie... Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille... Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel. […] Le courage, c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense.”
Aucune famille, aucun village n’a été épargné. Nous avons tous perdu un parent, un ami, un proche… Au deuil et à la tristesse s’ajoutent pour vous, personnels soignants, la fatigue, le stress, la peur de la contamination, pour vous et vos familles, et un sentiment d’impuissance devant l’ampleur de cette épidémie et la virulence de ce virus. Malgré tout cela, vous continuez à faire face, avec une détermination et un professionnalisme exemplaire.
Comprendre sa vie, remplir son rôle… aimer la vie tout en acceptant la mort… garder nos idéaux, nos principes, nos valeurs, tout en acceptant que la réalité est parfois plus simple et plus cruelle… agir et se donner pour quelque chose qui nous dépasse, pour assurer aux malades un minimum de soutien et de dignité, dans la discrétion et la simplicité, sans attendre de récompense si ce n’est un simple merci du patient ou de sa famille.