Le discours de M. Hollande au Bourget : fourre-tout et... qu’en restera-t-il ?

Arnaud Danjean

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• Publié par: elections2012
• Publié le: 23 janvier 2012
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• Langue: Français

Extrait

Arnaud DANJEAN

Député européen

Président de la sous-commission Défense et Sécurité

Membre de la Commission des Affaires étrangères

Conseiller régional de Bourgogne

COMMUNIQUE

Le discours de M. Hollande au Bourget : fourre-tout et… qu’en restera-t-il ?

A Louhans, le dimanche 22 janvier 2011

Ainsi donc, le grand discours fondateur du candidat socialiste à l’élection présidentielle a été

prononcé au Bourget.

Précision géographique utile, car on aurait pu se croire à la

Samaritaine ! On trouve de tout chez Hollande 2012 !

Au-delà des slogans aussi creux qu’illusoires,

il est frappant de constater que même

lorsqu’il entend solennellement en appeler à la France, à son histoire, à son

universalisme, à son unité, le dirigeant socialiste ne peut s’empêcher, en fait, très

rapidement, de ne parler qu’au nom et pour le « peuple de gauche ».

C'est-à-dire que derrière la volonté affichée de prendre de la hauteur et de s’élever au-delà

des clivages partisans,

M. Hollande n’a fait appel qu’aux symboles et slogans de la

gauche

.

En usant toujours d’envolées lyriques et de caricatures. En critiquant systématiquement le

quinquennat du Président Sarkozy (avec la coquetterie futile de ne jamais citer le Chef de

l’Etat). Lorsqu’il veut inscrire la loi de 1905 dans la constitution, alors même que la laïcité est

déjà inscrite dans notre texte fondamental et que la loi de 1905 a des modalités différentes

dans certaines régions françaises. Ou encore lorsqu’il fait de la finance son principal

adversaire et l’ennemi du long combat qu’il veut engager.

Sur l’Europe, le candidat socialiste a une fois de plus montré les insuffisances

criantes de sa stature internationale, en accumulant les pseudo-propositions

irréalistes et irréalisables

. A la seule force de son hypothétique élection, il prétend qu’il

pourra convaincre tous nos partenaires européens d’instaurer une taxe écologique aux

frontières (sujet régulièrement repoussé par une immense majorité des Etats membres de

l’UE), de réformer le mandat de la Banque Centrale Européenne pour en faire l’instrument

contre la spéculation (sic), de renégocier un traité (d’ailleurs toujours en cours d’élaboration

et ne méritant donc pas les critiques infondées de M. Hollande) et, last but not least,

fixer la

parité de l’Euro face au Dollar et au Yuan !

Le « Levier du vote du peule français » en bandoulière, M. Hollande s’imagine donc aller

faire la leçon à Pékin et à Washington, à Berlin et à Bruxelles. Avec M. Montebourg comme

ambassadeur peut-être ? Faire ce genre de promesses intenables, c’est semer

dangereusement les graines d’une défiance et d’une désillusion accrue de nos concitoyens

vis-à-vis du projet européen.

S’en sont suivies des accumulations de slogans et de formules sur tous les sujets –

économiques, sociaux, économiques, culturels- sans aucun sens des priorités et sans aucun

sens de la réalisation concrète.

Bref, M. Hollande a voulu mobiliser son camp, donner des gages à tous ses alliés –

parfois turbulents- du Parti Socialiste, dans un grand discours fourre-tout, mais cela

ne saurait constituer une vision pour notre pays et pour notre continent.

Arnaud DANJEAN