LE MODEL MAROCAIN DE DÉVELOPPEMENT DURABLE :LA QUESTION DE LA SANTE DANS LE CADRE DU PROCESSUS DU RENFORCEMENT DE LA DÉCENTRALISATION ET DE LA DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE
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Description

La place de la santé dans le processus du renforcement de la décentralisation et de la démocratie participative Écrit par Dr Ridouane Bazbazi Modèle marocain de développement durable Penser la santé est un exercice auquel toutes les sociétés se sont données dans le temps et dans lespace. Le Maroc qui se distingue par son patrimoine immatériel séculaire, autant que par son évolution moderniste notoirement connue a toujours fait de la santé une de ses préoccupations majeures. De ce fait, les apports des femmes et des hommes marocains dans lenrichissement du savoir et de lhéritage universel en la matière est énorme. Luvre intense qui a été accomplie en matière de développement économique et social ces quinze dernières années crée de nouveaux besoins et fait émerger de nouveaux acteurs dans le domaine de la santé. Les avancées de la constitution de 2011 et le renforcement de la démocratie participative mettent fin à toute uniformité de gestion. La planification sanitaire de demain fera profiter le système de santé des bénéfices de la décentralisation et fédérera lensemble des acteurs autour dun objectif commun qui est la contribution pour offrir le meilleur état de santé possible à tous les marocains.

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Publié le 15 février 2015
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Langue Français

Extrait

La place de la santé dans le processus du renforcement de la décentralisation et de la démocratie participative
Écrit par Dr Ridouane Bazbazi
Modèle marocain de développement durable

Penser la santé est un exercice auquel toutes les sociétés se sont données dans le
temps et dans lespace. Le Maroc qui se distingue par son patrimoine immatériel
séculaire, autant que par son évolution moderniste notoirement connue a toujours
fait de la santé une de ses préoccupations majeures. De ce fait, les apports des femmes
et des hommes marocains dans lenrichissement du savoir et de lhéritage universel en
la matière est énorme.
Luvre intense qui a été accomplie en matière de développement économique et social ces
quinze dernières années crée de nouveaux besoins et fait émerger de nouveaux acteurs dans
le domaine de la santé. Les avancées de la constitution de 2011 et le renforcement de la
démocratie participative mettent fin à toute uniformité de gestion.

La planification sanitaire de demain fera profiter le système de santé des bénéfices de la
décentralisation et fédérera lensemble des acteurs autour dun objectif commun qui est la
contribution pour offrir le meilleur état de santé possible à tous les marocains.

Devant limportance de la problématique et la totale conviction de labsence de réponse
transposable et pour dégager les fils sérés de cette trame, ce travail remonte aux origines,
sarrête sur les différentes étapes pour nous aider à renforcer notre représentation. Cest
également un plaisir de redécouvrir le travail des anciens, de se rappeler des moments heureux
et dy chercher quelques éléments jugés utiles pour voir lavenir.

La datation de la médecine préhistorique marocaine remonte aux premiers Hommes.
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Lexploration des restes d'au moins 80 adultes, 6 adolescents et 100 enfants livrés par les
fouilles du site de Taforalt montre deux trépanations crâniennes, l'une complète, l'autre
incomplète et un squelette de femme polytraumatisée avec une fracture de la clavicule et des
deux avant-bras. Cette femme a été soignée et assistée puisqu elle a pu survivre assez
longtemps à ses blessures pour consolider ses fractures et ensuite développer une arthrose
cervicale daprès Dastegue.

Lhistorien Pline lancien rapporte que Le roi amazigh Juba II né 50 ans avant notre ère et mort
23 ans après est un roi lettré qui avait un traité sur la plante médicinale appelée euphorbe. À
cette époque aussi, les marocains donnaient beaucoup dimportance aux mesures dhygiène et
dassainissement. A Volubilis, chaque maison avait son propre réservoir d'eau et ses
canalisations qui se déversaient dans un grand égout collecteur. On y trouvait également trois
bains publics.

Euphorbus et Antonius Musa étaient deux frères médecins marocains. Le premier soccupait de
Juba II, le second soignait lempereur romain Auguste. Ils ont introduit pour la première fois la
pratique des douches d'eau froide après le bain. Une pratique généralisée par les romains dans
leurs thermes et présente jusquau jour daujourdhui dans nos bains maures par la mise en
place de trois types de salles : le calidarium (salle chaude), le tepidarium (salle tempérée) et le
frigidarium (salle froide). (Mlle Bidaouia Belkamel, département d'histoire, faculté des Lettres et
des Sciences Humaines, Université Mohamed V, Rabat, Maroc).

Avant de parler de la médecine arabe dans loccident islamique, il est important de rappeler que
le Maroc est un état autonome depuis plus de 1200 ans sans interruption. Quil est le seul pays
arabe ou musulman à ne jamais avoir été dominé par les moghols et les Turcs et le seul pays
arabe qui est resté maitre de sa destinée après la chute de lAndalousie en 1492.

Luniversité de la Karouiyne est construite très tôt dans lhistoire du Maroc, soit aux environs de
soixante ans après la fondation de la ville de Fez. Cette naissance est issue dun mécénat
volontaire mobilisé par la soif du savoir. Ce mécénat va sétendre sur des siècles et regrouper
des profils différents : princes, fonctionnaires, marchands qui engagent des fonds considérables
pour acquérir des manuscrits, ouvrir des centres denseignement, des bibliothèques, des
observatoires et des hôpitaux.

Le professeur Abdelaziz ben Abdellah, membre de lacadémie du Maroc dit quà la karaouiyne,
lenseignement des sciences et de la médecine se faisait au même rang que celui des sciences
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de la charia. Al Ijaza, une sorte de diplôme obtenu après avoir passé avec succès les examens
de sortie, est fourni au bénéficiaire des cycles de formation par un qadi (juge).

Lorientaliste Lucien Leclerc dit quau onzième siècle à Cordoue, vivait 1 million dhabitants. Elle
comptait aussi 16 écoles de médecine. Pour des raisons historiques en 1031, une vingtaine de
principautés « Tawaifs « sinstallent. Devant leurs faiblesses, les Almoravides entrent en choc
avec les castillons le vendredi 23 octobre 1086 à Zallaqa (Sacrajas). Lunité de lAndalousie est
rétablie pour les soixante années qui suivent.

La dynastie des Almohades prend la destinée de l'ensemble du Maroc en 1148 et son pouvoir
s'impose dans tout le Maghreb et loccident islamique.

Philippe Conrad, Historien, rédacteur en chef de la Nouvelle Revue d'Histoire rapporte qu'à
l'époque almoravide, les influences culturelles s'étaient exercées d'Espagne vers le Maroc et
c'est l'inverse qui se produit sous les Almohades.

Les cours des Almoravides et des Almohades ont fait que les savants et les médecins les
suivent de Séville et Cordoue, à Fès et Marrakech ou Aghmat.

Si Abdelouahed Al Marrakouchi (1185-1218), historien célèbre par son ouvrage «Al M'ujib»
décrit le premier hôpital du Maroc dit «Dar El Faraj «à Marrakech dAhmed Yacoub Almouahidi
en ces termes : «l'hôpital, était doté d'eau courante chaude et froide. Il disposait de bains, de
cuisine et de buanderie. Il comptait quatre bassins dont l'un était en marbre blanc qui laissaient
couler l'eau autour de parterre de fleurs et d'arbres fruitiers que le Calife avait fait planter pour
l'agrément des malades».

Dans ce bâtiment, des cours de médecine ont été donnés. Ibn Rochd y aurait peut être exercé
ses talents. La cohésion sociale est une autre vocation de cet hôpital. En effet, son utilisation
était ouverte aux pauvres et aux riches. A sa guérison, le pauvre reçoit une somme d'argent
pour vivre jusqu'au moment où il pourrait se suffire ; au riche, lon remettait son argent, son bien
et ses effets. La vocation universelle de ce mâristân de Marrakech se traduit par les soins et les
séjours fournis aux étrangers gratuitement. Tous les vendredis, le prince après la prière, s'y
rendait à cheval pour visiter les malades et prendre des nouvelles de chacun dentre eux.
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Écrit par Dr Ridouane Bazbazi

A partir de la deuxième moitié du treizième siècle, un long processus de déclin des sciences
arabes prend naissance à lest du monde arabe. Les vagues successives des invasions
mongoles sur Bagdad ont eu des conséquences désastreuses sur le mouvement scientifique.
Linvention de limprimerie en1438 et linterdit de toute impression de textes en arabe enfoncera
encore plus le clou.

Au Maroc, les Mérinides (1269 à 1465) nont jamais réussi à simplanter durablement en
Andalousie. Pour éviter le déclin scientifique, leurs efforts sont orientés vers la construction de
Médersa avec une sorte de cités universitaires. Une chaine de mâristâns voit le jour dans les
grandes villes de lépoque : Fès, Meknès, Salé, Rabat et Safi et des stations thermales sont
ouvertes à Moulay Yacoub et à Sidi Hrazem.

En 1349, la bibliothèque dAl Karaouyine est fondée par le Sultan mérinide Abû `Anân Al-Marînî

Les premières séances de musicothérapie au profit des malades psychotiques par des
orchestres andalous sont réalisées

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