Poignée de main au CRIF
2 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
2 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Poignée de main au dîner du CRIF… Qu’elle soit chaleureuse, réservée ou distinguée, la poignée de main fait partie de l’arsenalutilisé par le politique dans son combat pour le pouvoir. Geste banal et machin al, il est unsigne d’estime, de satisfaction et de reconnaissance envers ceux, par qui il sait qu’il existe, età qui il donne en remerciement cette attention à la fois furtive et charnelle. Vis-à-vis de ses adversaires, la poignée de main du politique a bien d’autres signi fications.Elle peut-être consensuelle pour marquer par exemple le rétablissement d’une relation, laconsécration d’un compromis ou tout autre accord qui intervient tout au long d’une viepolitique…Mais elle pourra aussi être offensive, servir à provoquer ses concurre nts, lesdéstabiliser, leur signifier sa détermination, comme des boxeurs savent le faire a vant uncombat. En se rendant à la table Présidentielle, lors du dîner du CRIF, pour saluer le titulaire de lafonction qu’il ambitionne d’occuper, François HOLLANDE a voulu, par cette initia tived’apparence courtoise, qui n’a certainement pas été décidée à la légère, adresser un messageà son concurrent direct en même temps qu’à ses partisans, qu’ils soient de premier ou desecond tour.

Informations

Publié par
Publié le 13 février 2012
Nombre de lectures 149
Langue Français

Extrait

Poignée de main au dîner du CRIF…
Qu’elle soit chaleureuse, réservée ou distinguée, la poignée de main fait partie de l’arsenal
utilisé par le politique dans son combat pour le pouvoir. Geste banal et machinal, il est un
signe d’estime, de satisfaction et de reconnaissance envers ceux, par qui il sait qu’il existe, et
à qui il donne en remerciement cette attention à la fois furtive et charnelle.
Vis-à-vis de ses adversaires, la poignée de main du politique a bien d’autres significations.
Elle peut-être consensuelle pour marquer par exemple le rétablissement d’une relation, la
consécration d’un compromis ou tout autre accord qui intervient tout au long d’une vie
politique…Mais elle pourra aussi être offensive, servir à provoquer ses concurrents, les
déstabiliser, leur signifier sa détermination, comme des boxeurs savent le faire avant un
combat.
En se rendant à la table Présidentielle, lors du dîner du CRIF, pour saluer le titulaire de la
fonction qu’il ambitionne d’occuper, François HOLLANDE a voulu, par cette initiative
d’apparence courtoise, qui n’a certainement pas été décidée à la légère, adresser un message
à son concurrent direct en même temps qu’à ses partisans, qu’ils soient de premier ou de
second tour.
Arrivé par derrière et on peut le dire par surprise, alors que le président était déjà assis, il l’a
obligé à se retourner, à se relever, à quitter la table à laquelle il était installé et à improviser
quelques mots anodins dans une situation qu’il n’avait pas prévue.
Cette façon particulièrement habile de venir braver son adversaire dans un lieu et à un
moment que celui-ci n’attendait pas, apparaît comme une sorte de défi public, lancé en plein
exercice de la fonction présidentielle, alors même que va s’engager la mère des batailles.
Mais par le respect qu’il lui a manifesté dans le même temps, en se rendant jusqu’à lui pour le
saluer, François HOLLANDE a certainement voulu aussi mettre en garde ses partisans contre
des excès qui peuvent lui être préjudiciables.
Il a ainsi écarté sans ambiguïté les déclarations outrancières d’un député de Martinique,
apparenté au parti socialiste, lancées du haut des travées de l’Assemblée Nationale, en
réponse à des propos ambigus tenus quelques jours auparavant par le Ministre de l’intérieur.
Ce parlementaire avait indiqué qu’il rejetait toute une partie du peuple français qu’il accusait
d’aller vers une idéologie faite de racisme, à l’origine des camps de concentration, de
l’esclavagisme et du colonialisme, y ajoutant, pour faire bonne mesure le qualificatif de nazi.
Il a donné à travers ses propos une image exécrable d’intolérance, de rejet, de rupture et de
haine et a pris le risque de faire basculer la campagne dans un cloaque nauséabond, dans
lequel le candidat socialiste ne serait pas sûr de sortir vainqueur.
Par la même occasion, François HOLLANDE a voulu prendre ses distances avec d’autres
excès de langage, ceux auxquels Jean-Luc MELENCHON se livre quotidiennement, dans des
discours qui frisent à certains moment l’hystérie et dans lesquels il divise à sa manière la
France en deux camps, celle des accapareurs, des profiteurs et des exploiteurs et celle d’un
peuple affamé, laissant entendre qu’il suffirait d’éliminer les méchants, sans dire précisément
qui ils sont et comment y parvenir, pour que tout aille bien, que les chômeurs retrouvent du
travail, les sans abris et les mal logés des logements et pour que se dissipe comme par magie
la crise économique.
Par sa poignée de main du 8 février, François HOLLANDE a su rétablir les équilibres que la
République exige. Il a donné une image conforme à ce que doit être un tel affrontement, celui
des sportifs, qui se saluent avant de s’affronter sans merci mais avec loyauté, respectueux de
leur adversaire, scrupuleux dans l’application du règlement commun, soucieux de l’éthique de
leur art, ce qui les conduit à demeurer en toute circonstance, selon cette expression anglaise
intraduisible « fair-play ».
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents