sos homophobie rapport 2012
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sos homophobie

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Publié le 17 mai 2012
Nombre de lectures 394
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Rapport sur l’homophobie 2012
Rapport sur l'homophobie 2012
SOS homophobie c/o Centre LBGT Paris - Ile-de-France 63, rue Beaubourg 75003 PARIS Directeur de la publication Elisabeth Ronzier, présidente de SOS homophobie Directeurs de la rédaction Elisabeth Ronzier Jean-Philippe Rathle Édition Annick Rivoire Rédaction Perre Barberan Christian Boyer Arnaud Brou Thomas Couppey Julien Delhorbe Francis Gibaud André Helman Marion Le Moine Vincent Le Petit Tania Lejbowicz Pascal Lelièvre Julien Lemonnier Arnaud Letendart Léa Lootgieter Pauline Obsidienne Emilie Pochon Gary Roustan SBC Maquette Marty de Montereau Impression Imprimerie CPI France-Quercy ZA des Grands-Champs 46090 Mercuès
Distribution-diffusion KTM éditions 15, rue Claude-Tillier 75012 Paris
Vous êtes victime ou témoin de discriminations homophobes par votre entourage, sur votre lieu de travail, dans un lieu public…
vous êtes victime ou témoin d’insultes, de violences ou de menaces homophobes,
vous avez besoin d’être écouté-e, vous recherchez des informations, vous vous posez des questions…
Appelez ou témoignez
Ligne d’écoute anonyme
ou au 01 48 06 42 41
du Lundi au Vendredi 18 h - 22 h er et 18 h - 00 h le 1 lundi du mois Samedi 14 h - 16 h Dimanche 18 h - 20 h
Ou par courriel ou Chat’ sur notre site www.sos-homophobie.org
Témoigner, c’est agir Adhérer, c’est agir
Adhésion possible en ligne sur notre site (paiement sécurisé par CB)
Vous souhaitez devenir bénévole Contactez-nous : nousrejoindre@sos-homophobie.org
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Rapport sur l'homophobie 2012
Sommaire
Éditorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7 L’association SOS homophobie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11
Analyses et témoignages. . . . . . . . . . . . . . . . . .13
Synthèse générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14
Contextes transversaux : Agressions physiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20 Lesbophobie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28 Transphobie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .34
Commerces et services . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .40 Famille, entourage proche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .46 Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .52 Justice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .58 Lieux publics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .64 Mal de vivre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .70 Médias-Communication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .76 Milieu scolaire-Enseignement supérieur . . . . . . . . . . . .80 Police-Gendarmerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .90 Politique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .94 Presse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .100 Religions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .104 Santé-Médecine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .110 Sport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .116 Travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .120 Voisinage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .126
International . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .132
Annexes Le droit français face à l’homophobie . . . . . . . . . . . . Faits marquants de l’année 2011 . . . . . . . . . . . . . . . . Communiqués de presse de SOS homophobie . . . . Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Rapport sur l'homophobie 2012
Éditorial
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i ce rapport était publié aux États-Unis, cet édito pourrait commencer par «Happy sweet S 1 sixteen !puisqu’il s’agit de la seizième édition du» , Rapport annuelsur l’homophobie publié par SOS homophobie. Parce que nous sommes en France, nous ne le ferons pas. Et parce que cette année encore, le nombre de témoignages reçus est en hausse, nous ne scanderons pas non plus la version française de l’expression. En effet, un nouveau record est à enregistrer en 2011 : le cap des 1 500 témoignages est atteint et dépassé. Si Internet reste en tête des contextes dans lesquels les actes de lesbophobie, gayphobie, biphobie ou transphobie (LGBTphobie) portés à notre connaissance sont commis, cette année marque aussi le retour du contexte « travail » à la deuxième place de ce triste classement, au côté du contexte « famille-entourage proche », immédiatement suivi par le contexte « voisinage ». Ainsi, plus d’un témoignage sur trois fait état d’une parole, d’une violence ou encore d’une discrimination LGBTphobe subie dans le cadre de la vie quotidienne de la victime.
On nous pose souvent la question suivante : «La société française est-elle encore homophobe ?» Et nous sommes à chaque fois embarrassé-e-s quant à la réponse à apporter. Non, l’homosexua-lité n’est plus pénalement réprimée ; oui, la discrimination à raison de l’orientation sexuelle est interdite par la loi ; non, l’égalité des droits n’existe pas ; oui, la société accepte de mieux en mieux la diversité des orientations sexuelles et des identités de genre. Répondre à cette question tend presque au numéro de funambulisme. LeRapport annuelsur l’homophobie 2012 pousse pourtant à avoir une réponse désespérément plus tranchée : oui, la société française est encore homophobe. Si la sanction pénale ne guette plus une personne homosexuelle, celle-ci risque encore d’être victime d’homophobie dans chaque recoin de sa vie quotidienne : chez elle, dans son quartier, sur son lieu de travail. La répression officielle et « exceptionnelle » n’est plus, mais la réprobation officieuse et quotidienne est encore et toujours là. Il est venu le temps de l’homophobie ordinaire.
Établir ce constat est loin d’être réjouissant pour une association comme la nôtre. Cette forme de rejet, d’ignorance et de haine est bien la plus ardue à combattre. Elle impose la mise en œuvre de moyens extrêmement importants : il s’agit d’agir sur de nombreux terrains, à plusieurs reprises et pendant de nombreuses années. C’est en effet le travail de prévention qui permet d’abord de lutter contre les LGBTphobies « ordinaires » : intervenir en milieu scolaire pour déconstruire les préjugés et ouvrir l’esprit des générations à venir ; informer et former les adultes pour défaire les idées reçues et faire prendre conscience aux générations précédentes de la réalité de cette homophobie « ordinaire » (et parfois inconsciente) ; lancer des campagnes de sensibilisation pour le grand public ; ou encore interpeller les institutions publiques pour leur faire se rendre compte de l’urgence qu’il y a à contrer ce mal qui ronge encore notre société.
Rapport sur l'homophobie 2012
Ainsi, bien que ce Rapport 2012 concerne les faits et événements survenus en 2011, nous ne pouvons ignorer que sa publication intervient dans un contexte particulier : les élections présidentielle et législati-ves de 2012. Le renouvellement des instances dirigeantes de notre pays pourrait donner la mesure de ce que seront les prochaines années en matière de lutte contre les LGBTphobies et pour l’égalité des droits. 2 Parce que l’opinion publique déclare aujourd’hui être prête à voir l’égalité des droits inscrite dans la loi et que plusieurs institutions ont estimé qu’il revenait au législateur de décider des orientations à prendre 3 en la matière , une analyse s’impose : l’égalité des droits et la lutte encore plus active contre les LGBTphobies ne sont plus qu’affaire de volonté politique.
C’est d’ailleurs pour cela que SOS homophobie a choisi de s’investir activement dans la campagne présidentielle en interpellant chacun-e des dix candidat-e-s. C’est aussi pour cela que chaque année SOS homophobie recrute toujours plus de bénévoles afin d’augmenter les heures d’ouverture de sa ligne d’écoute, afin de mener toujours plus d’interventions en milieu scolaire et de formations pour adultes, afin d’agir à toujours plus d’occasions. Nous sommes fiers-fières de pouvoir annoncer que nous rassem-blons désormais près de 900 adhérents, dont plus de 250 bénévoles, et pourtant ces chiffres semblent encore bien chétifs face à l’ampleur de la tâche à accomplir.
Et parce que la lutte pour l’égalité des droits et la lutte contre les LGBTphobies sont deux luttes complé-mentaires mais autonomes, la réalisation des objectifs de la première n’entraînant pas la fin de la seconde, SOS homophobie continuera encore longtemps à exister, à agir et à publier ce rapport. En espérant qu’un jour, cet édito puisse enfin commencer par «L’homophobie, c’est fini.Enfin ! »
Élisabeth Ronzier, présidente
Michael Bouvard, coordinateur
Justine Coté, coordinatrice
Léa Lootgieter, coordinatrice
1. « Joyeux seizième anniversaire ! » 2. Selon un sondage Ifop du 26 juin 2011, 63% des Français-es sont favorables au mariage entre personnes de même sexe. En juillet 2010, une enquête du Credoc indiquait que 61% des Français-es y étaient favorables et que 48 % de la population approuvait l’adoption pour les couples homosexuels. Deux ans auparavant, en novembre 2009, 57 % des Français-es se disaient favorables à l’adoption, selon un autre sondage BVA pour Canal +. 3. Voir notamment les décisions du conseil constitutionnel du 6 octobre 2010 sur l’ouverture de l’adoption aux couples pacsés et du 18 janvier 2011 sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexe ; et les décisions de la cour européenne des droits de l’Homme du 24 juin 2010, Schalk and Kopf c. Autriche sur l’ouverture du mariage et du 15 mars 2012 sur l’ouverture de l’adoption aux couples pacsés.
L’association SOS homophobie
SOUTENIR les victimes d’actes homophobes
Écouter Une ligne téléphonique animée par des bénévoles formé-e-s, recueille les témoignages et apporte aux victimes attention, réconfort et pistes de solution dans le plus strict anonymat. Les coordonnées de structures ou de personnes aux compétences spé-cifiques (associations locales, avocat-e-s…) peu-vent être communiquées.
Répondre Les courriels et témoignages déposés sur notre site Internet bénéficient d’un suivi attentif et leurs auteurs reçoivent une réponse.
Soutenir et accompagner Sous certaines conditions, et à la demande de l’ap-pelant-e, l’anonymat peut être levé pour un soutien personnalisé. Si nécessaire, l’association peut interve-nir concrètement auprès des victimes qui sollicitent son appui: lettres de soutien, accompagnements,
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interpellations d’employeurs, de voisins ou autres personnes commettant des actes homophobes.
Agir en justice L’association SOS homophobie, ayant plus de cinq ans d’existence, est habilitée à se porter partie civile auprès de victimes d’actes homophobes.
PRÉVENIR l’homophobie
Intervenir en milieu scolaire L’association propose des rencontres-débats aux élèves des collèges et lycées, animées par des béné-voles formé-e-s. Objectif : la déconstruction des stéréotypes et des idées reçues qui forment le terreau de l’homophobie, particulièrement à l’école. Pour ces actions, SOS homophobie est agréée au niveau national par le ministère de l’Édu-cation nationale ainsi que par les trois académies de l’Île-de-France.
Former les professionnels La formation pour adultes sensibilise les
Rapport sur l'homophobie 2012
professionnels des domaines de l’éducation, de la santé, du sanitaire et social, de la justice, de la police, de la gendarmerie, les différents acteurs sociaux (syndicats, associations…) ainsi que les entreprises à la prise en compte des phénomènes de discrimination homophobe. D’une façon plus générale, il s’agit d’inciter à réflé-chir sur les clichés, la banalisation de l’injure homo-phobe, les préjugés, les stéréotypes, et ainsi d’inté-grer la lutte contre les discriminations homophobes aux différentes pratiques professionnelles.
Informer les adolescent-e-s Offrir aux adolescent-e-s LGBT un soutien spécifi-que par l’entremise du site en ligne C’est comme ça (http://www.cestcommeca.net) : il met à dispo-sition de nombreuses informations, des témoigna-ges, des ressources culturelles, etc., et permet des réactions personnalisées dans des situations sco-laires ou familiales difficiles (en écrivant à temoi-gnage@sos-homophobie.org).
Intervenir sur les lieux de drague Dans les lieux de drague en plein air des interven-tions de trois à quatre bénévoles de l’association permettent d’informer les hommes qui fréquentent ces espaces des possibles dangers et sur la conduite à tenir en cas d’agression. Des outils de prévention sont distribués.
MILITER pour l’égalité des droits
Recenser et analyser Chaque année leRapport sur l’homophobiecom-pile l’ensemble des témoignages reçus par l’asso-ciation et analyse l’actualité LGBT des douze mois écoulés et son traitement par la presse. À travers de nombreuses thématiques (famille, travail, lesbo-phobie…), la publication qui en résulte offre sans
complaisance une vision détaillée de l’homophobie en France et demeure le seul outil d’analyse quan-titative et qualitative pour en mesurer l’évolution.
Manifester Chaque année, SOS homophobie participe à diver-ses manifestations : Journée internationale de lutte contre l’homophobie, Marches des fiertés, Printemps des associations, Solidays et autres salons associatifs ou institutionnels. Elle coorga-nise également des soirées de promotion et de soutien de l’association.
Lutter contre la lesbophobie La commission lesbophobie conforte la diversité de l’association dans sa composition et ses actions. Elle lutte contre les discriminations et les manifesta-tions de rejet spécifiques faites aux lesbiennes en prenant part à la création de supports d’information et de communication (Enquête sur la lesbophobie en 2008, micro-trottoir en 2009, etc.) et en partici-pant à des tables rondes, débats, manifestations et animations.
Lutter contre la transphobie Le groupe transphobie a pour mission de lutter contre les discriminations et les formes de rejet spécifiques faites aux trans
Traquer l’homophobie sur Internet SOS homophobie compte un groupe de suivi, retrait et prévention des propos homophobes sur Internet (forum, blog, etc.).
Prendre position SOS homophobie intervient auprès des pouvoirs publics français et européens, de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde), des médias pour porter notre combat pour l’égalité des droits quelles que soient l’orien-tation sexuelle et l’identité sexuelle et de genre.
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