Barriers to European growth (R. Lawrence and Ch. Schultze eds)  La machine égalitaire (A. Mine)  L ambition internationale (L. Stoléru)  Le temps de l emploi (D. Taddei, Hachette)   ; n°1 ; vol.3, pg 175-185
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Barriers to European growth (R. Lawrence and Ch. Schultze eds) La machine égalitaire (A. Mine) L'ambition internationale (L. Stoléru) Le temps de l'emploi (D. Taddei, Hachette) ; n°1 ; vol.3, pg 175-185

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Revue française d'économie - Année 1988 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 175-185
11 pages

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Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 65
Langue Français

Extrait

Jacques Mistral
Barriers to European growth (R. Lawrence and Ch. Schultze
eds)__**__ La machine égalitaire (A. Mine)__**__ L'ambition
internationale (L. Stoléru)__**__ Le temps de l'emploi (D.
Taddei, Hachette)
In: Revue française d'économie. Volume 3 N°1, 1988. pp. 175-185.
Citer ce document / Cite this document :
Mistral Jacques. Barriers to European growth (R. Lawrence and Ch. Schultze eds)__**__ La machine égalitaire (A. Mine)__**__
L'ambition internationale (L. Stoléru)__**__ Le temps de l'emploi (D. Taddei, Hachette) . In: Revue française d'économie.
Volume 3 N°1, 1988. pp. 175-185.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1988_num_3_1_1336Jacques
MISTRAL
La revue des livres
(R. the Barriers Lawrence Brookings to and European Institution, Ch. Schultze growth 1987) eds,
La machine égalitaire
(A. Mine, Grasset, 1987)
L'ambition internationale
(L. Stoléru, Seuil, 1987)
Le temps de l'emploi
(D. Taddei, Hachette, 1988) 176 Jacques Mistral
L'international commande
L. Stoleru veut faire passer un message simple : en vingt ans
le monde a basculé ; aujourd'hui l'international commande et
la politique économique des Etats doit trouver un nouveau
sens. A vrai dire, mettre les énergies nationales au service de
l'ambition internationale du pays, c'était la thèse déjà déve
loppée avec succès par l'auteur dans L'impératif industriel.
Mais la perspective s'est élargie. Dans un monde où la crois
sance possible résulte des choix effectués à Washington, où les
taux d'intérêt sont déterminés à Francfort et la fiscalité à
Bruxelles, il devient singulièrement inapproprié de parler de
contraintes extérieures comme il y a vingt ans ; un renverse
ment de perspective s'impose qui mette l'accent sur les nationales et sur les choix de politique conjonctur
elle qu'elles imposent.
La manipulation de tous les leviers est en effet surdé
terminée : la fin de l'autonomie budgétaire pour cause d'équi
libre extérieur (adieu Key nes), le niveau des taux d'intérêt fixé
par l'arbitrage entre monnaies (adieu Friedmann), la politique
des revenus dictée par l'évolution des coûts chez nos partenair
es (adieu Beveridge), les spécialisations traditionnelles remises
en cause par une concurrence agressive (adieu Ricardo), il ne
resterait pas grand-chose de la boîte à outils constituée dans
les années soixante pour mettre les connaissances économi
ques au service des décideurs politiques. Le raisonnement
mêle une analyse des crises passées et une réflexion sur l'évo
lution des idées théoriques qu'elles ont suscitée : le succès
pédagogique est à cet égard complet, la rédaction cursive offre
un panorama extrêmement vaste et même quelques points de
vue recherchés {La théorie de la justice (Rawls), La spéculation
mimétique).
D'accord, donc, pour « mettre fin aux faux-
semblants », pour rappeler la sphère politique à la modestie ce Jacques Mistral 177
qui n'est pas inutile en période électorale. Mais que proposer
pour demain ? La réponse s'impose d'elle-même : dès lors que
la somme des intérêts nationaux ne maximise pas l'intérêt
économique mondial, il faut commencer par résoudre le pro
blème d'organisation internationale dont tout dépend. D'où
le projet d'une structure de décision appropriée : un conseil
de chefs d'Etat représentatifs des grandes zones économiques,
et une mission : définir des règles de gestion et de finance
ment des soldes extérieurs, variables clefs qui résument toutes
les autres.
L. Stoleru — qui a observé de près l'échec de la ten
tative de dialogue nord-sud au lendemain du choc pétrolier —
mesure mieux que tout autre l'utopie d'un tel projet dont il
reste à établir comment il peut s'imposer dans un monde sans
leadership, quels objectifs il peut viser pour un ensemble
d'économies de plus en plus hétérogène, quels moyens de
régulation il peut mettre en œuvre lorsque les différents
niveaux de l'interdépendance (commercial/financier par
exemple) évoluent à des vitesses par trop différentes. C'est peu
dire, à ce propos, que les mentalités sont aujourd'hui mal pré
parées à mettre en œuvre des solutions coopératives aussi
ambitieuses !
Développer une stratégie coopérative internationale
et utiliser activement le levier européen, apparaissent, en tout
cas, comme des orientations largement partagées puisqu'on
les retrouve formulées en des termes finalement voisins aussi
bien par L. Stoleru que par D. Taddei : mais c'est par rapport
au thème de l'emploi que ce dernier organise son analyse et
présente ses recommandations. 178 Jacques Mistral
Priorité à l'emploi
II y a quelque courage à réouvrir ce dossier qui suscite
aujourd'hui une perplexité assez générale ; mais il y a, du
coup, danger que les problèmes d'emploi deviennent final
ement un non-enjeu social et politique. Pourtant, nous avons
beaucoup appris. D. Taddei résume ainsi le fruit de cette
expérience : on ne reviendra pas aux erreurs des années
soixante, on ne peut entretenir les illusions des
soixante-dix, on peut améliorer le niveau de l'emploi avant la
fin des années quatre-vingts. Le temps de justifie cette
dernière affirmation et analyse en détail les bénéfices à atten
dre d'une réorganisation des temps de production — ceux des
hommes comme ceux des machines.
L'ouvrage tire sa force d'une réflexion minutieuse
sur les explications contemporaines du chômage livrées par
l'étude des marchés en déséquilibre (J.P. Benassy, E. Malin-
vaud). La distinction entre sous-emploi classique et keynésien
est maintenant bien connue et des travaux quantitatifs pro
gressivement mieux assurés permettent d'interpréter le désé
quilibre croissant du marché du travail : leur leçon principale
est que coexistent, durant les années quatre-vingts, des désé
quilibres de sens contraires, certains secteurs connaissant une
insuffisance de débouchés, d'autres une insuffisance de capac
ités de production rentables (cette distinction pouvant
recouper celle, mieux connue, entre secteurs abrité et exposé).
Poussant le raisonnement plus avant, on est amené à étudier
les influences réciproques entre marchés résultant de cette
juxtaposition : en bref, on peut dire que le chômage keynés
ien se propage vers l'amont — par insuffisance des command
es — tandis que le chômage classique s'étend au contraire
vers l'aval, par augmentation de prix des inputs.
Deux conséquences majeures découlent de cette
analyse. D'abord, les deux causes de chômage menacent de Jacques Mistral 179
s'amplifier mutuellement : une situation de chômage classique
— sous la pression de la concurrence extérieure — pousse à
des politiques restrictives qui aggravent le chômage keyné-
sien ; en retour, le marasme des affaires décourage l'investiss
ement si bien que le chômage keynésien d'aujourd'hui peut
engendrer le chômage classique de demain.
Cette imbrication des causes du chômage explique
le caractère inadapté des politiques de relance (elles auraient
une époque de retard) tout autant que des politiques néolibér
ales, dites du côté de l'offre (qui auraient, elles, deux périodes
de retard). Quant aux politiques de partage du travail, ver
sion 1982, elles auraient pour leur part au moins une période
d'avance en particulier parce qu'elles se heurtent à l'impossibil
ité de dégager un consensus sur le taux de compensation sala
riale.
Ainsi, nous avons beaucoup appris sur ce qu'il ne
fallait pas faire sans que cela doive nous conduire à la résigna
tion puisqu'une meilleure compréhension des causes du chô
mage mixte peut maintenant, selon D. Taddei, nous mettre
sur la bonne voie.
La voie à suivre dans ce contexte est clairement celle
de politiques différenciées et pas seulement de politiques mixt
es, également soucieuses — au plan global — de soutien de la
demande et de maîtrise des coûts. Afin de définir ces politi
ques, il faut d'abord un changement de registre. De fait, ces
dernières ann&

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