Chapitre 20. A propos d un modèle d organisation coopérative de l agriculture - article ; n°1 ; vol.79, pg 303-310
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Chapitre 20. A propos d'un modèle d'organisation coopérative de l'agriculture - article ; n°1 ; vol.79, pg 303-310

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Description

Économie rurale - Année 1969 - Volume 79 - Numéro 1 - Pages 303-310
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Philippe Nicolas
Chapitre 20. A propos d'un modèle d'organisation coopérative
de l'agriculture
In: Économie rurale. N°79-80, 1969. pp. 303-310.
Citer ce document / Cite this document :
Nicolas Philippe. Chapitre 20. A propos d'un modèle d'organisation coopérative de l'agriculture. In: Économie rurale. N°79-80,
1969. pp. 303-310.
doi : 10.3406/ecoru.1969.2054
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_1969_num_79_1_2054Chapitre 20
A propos d'un modèle d'organisation
coopérative de l'agriculture
par Philippe NICOLAS (*)
Car le mouvement coopératif n'est plus seulement Lorsque l'attention est accaparée par l'engorge
comme on l'a dit un « amortisseur » des difficultés ment des marchés, l'excédent de la population
des agriculteurs (ce titre à lui seul, cependant, mériagricole active, la faiblesse des exportations qui est
en rapport avec l'insuffisance de l'appareil indust tant d'être pris en considération), mais aussi un
instrument dans l'organisation de l'agriculture. C'est riel et commercial complémentaire des exploita
ainsi que l'entendent d'ailleurs les économistes et tions, et les tares structurelles de ces dernières, on
les praticiens qui, depuis plusieurs années essaient a scrupule à s'occuper d'un phénomène qui, au pre
de dégager les contours d'un modèle d'organisation mier examen, ne semble caractérisé que par l'orga
coopérative de l'agriculture. En la matière, il a un nisation sociale des entreprises.
rôle absolument spécifique à jouer, en raison de la Mais, il ne s'agit pas seulement d'un engoue
logique particulière de la création et du fonctionnement pour telle ou telle forme de relations profes
ment des associations économiques et sociales qu'il sionnelles entre les travailleurs de l'agriculture, bien
englobe. que ce sujet, après tout, ne soit pas de ceux que
l'on puisse considérer comme secondaire aussi bien Ne serait-ce que pour cette raison, pour ne pas
pour les agriculteurs que pour ce qu'il implique à négliger l'une des voies offertes par l'évolution, se
l'échelle de la société tout entière. ménager la possibilité de comparer l'efficacité rela
tive de systèmes différents, on peut souhaiter, dans Il s'agit surtout de constater une situation, d'ob
une optique pluraliste qui finalement correspondrait server une évolution, d'en analyser les causes et
assez bien à l'hétérogénéité du secteur agricole lui- d'en évaluer les possibilités dans la mutation radi
même, que la coopération aille jusqu'au terme de cale que l'agriculture subit actuellement.
ses possibilités. Sans sombrer dans le mythe de la « coopération
Naturellement nous aurions aimé dans ce bref partout » et tout en restant dans les bornes d'un
article faire état des nombreuses informations chifenthousiasme mesuré, on ne peut cependant se
frées qui ont été relevées dans le cadre du Recencacher que le. mouvement associationniste existe,
sement Général de la Coopération Agricole (1). qu'il correspond aux conditions techniques, écono
Mais la publication définitive de ces résultats ne miques et humaines de l'agriculture d'aujourd'hui,
doit commencer que dans quelques semaines. En qu'il s'étend et qu'il s'adapte aux transformations
raison de cette situation exceptionnelle, nous prerapides de notre société.
nons le parti de ne fournir aucun chiffre. Nous nous Saura-t-il s'adapter aux bouleversements qui s'an contenterons de formuler quelques remarques : noncent ? Bien sûr, il ne saurait résoudre toutes les d'une part sur le développement actuel du mouvedifficultés et tout d'abord celles qui sont du ressort
ment associationniste, d'autre part sur ses possibild'une politique économique à l'échelle de la nation. ités et ses limites dans les transformations qui Mais puisqu'il continue à jouir de la faveur des s'annoncent. agriculteurs, puisque les conditions structurelles —
et, en tout premier lieu les dimensions foncières des
exploitations — qui furent à l'origine de son déve (1) Le Recensement Général de la Coopération Agricole (R.G. loppement persistent encore, ne pourrait-il contri C.A.) a été réalisé en 1966 par le Service Central des Etudes buer à résoudre, ne serait-ce que partiellement, ne et Enquêtes Statistiques (S.C.E.E.S.) avec la collaboration orgaserait-ce que pour une fraction seulement de l'agri nique d'une équipe de chercheurs de l'I.N.R.A. La coordination
culture, certains des problèmes cruciaux qui se po générale de cette opération était assurée conjointement par F. sent aujourd'hui ? En particulier ceux relatifs à la Madinier, administrateur de l'I.N.S.E.E., et par l'auteur de cet modernisation des exploitations, à leur agrandisse article. Deux publications préliminaires ont déjà été réalisées ment, à l'orientation des productions, à l'organisa en 1968 : tion des marchés, à l'aménagement de l'espace ru- 1° Annuaire National de la Coopération Agricole. SCEES -
lal et, comme toujours, à la défense des revenus INRA - INSEE.
agricoles. 2° Résultats préliminaires du recensement général de la coopér
ation agricole. Statistique Agricole. Supplément Série Etudes
n° 35, février 1968. (*) Maître de Recherches à l'I.N.R.A., Paris. LE DEVELOPPEMENT ET L'ORGANISATION
DE L'ASSOCIATIONNISME AGRICOLE
On sait que les nouvelles associations apparues les (SIC A, groupements de producteurs) qui lui
après la révolution industrielle furent des groupe étaient offertes.
ments (et plus précisément des syndicats après 11 884) On a prétendu aussi que ses disparités sectorielles
constitués pour l'achat des engrais. Ensuite vinrent s'expliquaient par son peu d'aptitude aux risques
les coopératives de collecte, de transformation et de ei à l'innovation. Qu'elle se cantonnait dans les
vente des produits laitiers. secteurs calmes et organisés, que ses entreprises
« suivaient » les sociétés commerciales, adoptant Il serait facile de montrer par un simple survol
après coup, en les imitant, les initiatives prises par historique que ce mouvement n'a cessé depuis lors
ces dernières. Certes, la coopération à ses origines de s'étendre, abordant successivement tous les pro est bien un mouvement défensif , une réaction. Selon duits de l'exploitation agricole et tous les biens de l'expression consacrée, elle est « fille de la misère ». production qui lui sont nécessaires. Mieux, la pro Est-ce toujours vrai aujourd'hui ? On peut en disgression s'est faite non seulement selon les produits,
cuter. L'insuffisance de la recherche dans les inmais aussi selon les opérations (on pourrait parler
dustries agricoles et alimentaires françaises est un dans ce dernier cas de « diversification verticale »).
phénomène général: il n'est pas propre aux coopérOn a dit que la coopération était passée du stade atives. Parmi ces dernières, nombre de grandes encommercial au stade industriel. Ce n'est pas enti
treprises ne sont probablement pas en retard en ce èrement juste, en ce sens que dès l'aube du mouve
qui concerne l'emploi des équipements et des techment, la transformation du lait et la vinification
niques. Et certaines d'entre elles, d'autre part, utiétaient pratiquées. Mais il est vrai que la tendance
lisent en matière d'organisation (diversification, rapinitiale était plutôt orientée vers l'achat, le stockage
ports avec les agriculteurs, relations inter-entrepri- et la vente, comme le prouvent le nombre considé
ses...) des formules certainement originales. Il faut rable de syndicats d'approvisionnement et, à partir
s'efforcer par ailleurs de ne comparer les entreprises de 1930, l'énorme développement des organismes
que dans une même catégorie : les petites coopératstockeurs de céréales. Il est vrai aussi que, depuis
ives communales avec les négociants locaux, et 1960, la coopération renforce ses activités transfor
non pas avec les filiales des grandes sociétés intermatrices (produits laitiers, fruits et légumes, produits
territoriales ! avicoles) et ses activités de fabrication (aliments du
bétail). Ceci d'ailleurs sans préjudice de l'accroi Naturellement, pour que cette évolution prenne
ssement de ses activités et de son dynamisme dans tout son sens, il faudrait l'inscrire dans l'&

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