Concurrence, coopératives de producteurs et Marketing Orders aux États-Unis - article ; n°1 ; vol.277, pg 135-151
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Économie rurale - Année 2003 - Volume 277 - Numéro 1 - Pages 135-151
Competition, us farmer cooperatives and marketing orders - Although industries in the United States are subject to a variety of antitrust laws, agricultural cooperatives and marketing orders have received partial exemptions from these laws. These institutions allow their members to jointly regulate the amount of product that goes to market. Because of this statutory authority, it is important to examine the extent to which these institutions have attained market power. The authors present the history and rationale behind the Congressional acts that facilitated development of cooperatives and established federal marketing orders. The authors further discuss the limitations that cooperatives and marketing orders in the United States face in achieving substantial market power.
Bien que l'économie américaine soit soumise à diverses lois antitrust, les coopératives agricoles et les « marketing orders » bénéficient d'exemptions partielles par rapport à ces lois. Ces institutions autorisent leurs membres à déterminer conjointement le volume de la production qui est commercialisée. Cet article examine dans quelle mesure ces institutions ont obtenu un authentique pouvoir de marché. Les auteurs présentent l'histoire et la logique sous-jacentes aux lois adoptées par le Congrès et qui ont facilité le développement des coopératives et institué les Marketing Orders fédéraux. Les auteurs discutent ensuite les limites que rencontrent ces institutions pour se constituer un authentique pouvoir de marché.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2003
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

John M. Crespi
Richard J. Sexton
Concurrence, coopératives de producteurs et Marketing Orders
aux États-Unis
In: Économie rurale. N°277-278, 2003. pp. 135-151.
Abstract
Competition, us farmer cooperatives and marketing orders - Although industries in the United States are subject to a variety of
antitrust laws, agricultural and marketing orders have received partial exemptions from these laws. These
institutions allow their members to jointly regulate the amount of product that goes to market. Because of this statutory authority,
it is important to examine the extent to which these institutions have attained market power. The authors present the history and
rationale behind the Congressional acts that facilitated development of cooperatives and established federal marketing orders.
The authors further discuss the limitations that cooperatives and marketing orders in the United States face in achieving
substantial market power.
Résumé
Bien que l'économie américaine soit soumise à diverses lois antitrust, les coopératives agricoles et les « marketing orders »
bénéficient d'exemptions partielles par rapport à ces lois. Ces institutions autorisent leurs membres à déterminer conjointement le
volume de la production qui est commercialisée. Cet article examine dans quelle mesure ces institutions ont obtenu un
authentique pouvoir de marché. Les auteurs présentent l'histoire et la logique sous-jacentes aux lois adoptées par le Congrès et
qui ont facilité le développement des coopératives et institué les Marketing Orders fédéraux. Les auteurs discutent ensuite les
limites que rencontrent ces institutions pour se constituer un authentique pouvoir de marché.
Citer ce document / Cite this document :
M. Crespi John, J. Sexton Richard. Concurrence, coopératives de producteurs et Marketing Orders aux États-Unis. In:
Économie rurale. N°277-278, 2003. pp. 135-151.
doi : 10.3406/ecoru.2003.5442
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_2003_num_277_1_5442coopératives oncurrence,
de producteurs et Marketing Orders
aux États-Unis
Richard John University Traduit M. J. de CRESPI SEXTON of l'anglais* California, • Department • par Davis Joël PRIOLON, of Agricultural of Institut Economies, National and Resources Agronomique, Kansas Economies, State University Paris-Crignon, Paris
Aux États-Unis, la coopération ou la collu (AMAA) de 1937. Ces deux décisions du
sion explicites entre vendeurs est interdite Congrès sont souvent présentées comme étant
par diverses dispositions antitrust, en parti le produit des difficultés endurées par les fe
culier le Sherman Act de 1 890 qui fut adopté rmiers américains au cours des années 1920
par le Congrès afin d'infléchir le pouvoir de et 1930. En fait, ces décisions ne prennent pas
marché des grandes entreprises. Cependant, leur origine dans la récession agricole ; le
au fil des ans, certaines formes de coopérat Capper-Volstead Act et Y Agricultural Mark
ion agricole ont été exemptées des dispos eting Agreement Act doivent être considérés
itifs antitrust afin de conférer aux fermiers comme le point culminant des tentatives anté
américains un meilleur contrôle sur la pro rieures des fermiers pour résoudre ce qui a été
considéré comme le « problème agricole ». duction et la commercialisation de leurs
biens. Cela conduit à la question suivante : L'expression « » a
dans quelle mesure le pouvoir de marché elle-même progressivement évolué mais,
s'accroît-il dans les activités exemptées du historiquement, elle renvoie à une combi
dispositif antitrust ? Les deux principales naison de diverses particularités des marchés
catégories d'organisation agricole ayant agricoles. Gardner (1992) résume ainsi les
bénéficié d'une telle exemption sont les caractéristiques de la demande et de l'offre
coopératives et les Marketing Orders (MO). dans ce domaine :
L'objectif de cet article est de discuter à la • la demande est très inélastique,
fois de l'histoire de ces institutions et de •l'offre est très
l'impact qu'elles ont exercé sur la concur •la demande s'accroît lentement au fil du
rence dans les marchés agricoles. temps,
•l'offre augmente plus rapidement.
Il s'ensuit que les prix des produits agriLe développement des coopératives
coles diminuent dans la durée. Plus encore, et des Marketing Orders
il suffit d'un progrès technique engendrant
L'exemption partielle des contraintes anti- un taux d'accroissement de l'offre légère
trust pour les coopératives agricoles résulte du ment supérieur à celui de la demande pour
Capper-Volstead Act (CVA) de 1922. provoquer une chute des cours ou encore de
L'exemption partielle des MOs fait suite au faibles variations ponctuelles de l'offre ou
Agricultural Marketing Agreement Act de la demande pour provoquer d'import
antes fluctuations des prix.
Les principes d'une intervention publique * La version anglaise du texte est disponible sur le site
rationnelle pour soutenir l'agriculture se [www.ageœn.ksu.edu/jcrespi/selected_research_papers.htm]
économie Rurale 277-278/Septembre-décembre 2003 déduisent de ce modèle et, tandis qu'un fondaient sur les principes anglais de Rochd
débat de plus en plus vif se développe ale des organisations mutualistes. De plus,
ainsi que le soulignent Bonnen et Schweikaujourd'hui entre économistes quant à l'exis
tence même d'un « problème agricole » (cf. hardt, « les agriculteurs ont pendant long
temps vendu sur des marchés oligopolis- par exemple Knutson, Penn et Flinchbaugh,
1998 ; Tweeten, 1989). Bonnen et Schwei- tiques ». De ce fait, en regroupant la
khardt (1998) nous rappellent que : « Dans production de ses membres, une coopérative
les années trente, alors que la demande accédait à une meilleure position de négo
intérieure s' effondrait durant la grande ciation avec les intermédiaires.
S'affranchissant des impératifs politiques, dépression, l'économie rurale appliquée,
qui connaissait un rapide essor soulevait et afin d'accroître leurs ressources en capi
tal indispensables à leur expansion et à trois questions cruciales à propos du "pro
blème agricole''' : 1. Pourquoi les marchés l'accroissement de leur pouvoir de contrôle
de produits agricoles sont-ils à ce point sur la commercialisation, certaines coopér
instables ? 2. Pourquoi le secteur agricole atives ont commencé, au tournant du siècle,
souffre-t-il de revenus aussi bas ? 3. Si la à expérimenter la mise en place de struc
théorie microéconomique est juste et tures financières qui autorisaient une plus
4. Pourquoi le secteur agricole ne s 'adapte- grande flexibilité pour rassembler des fonds.
t-ilpas rapidement à la faiblesse des prix en A la différence de leurs homologues mutual
redéployant davantage de ressources vers istes, ces nouvelles coopératives consti
d'autres activités ? » tuées sous forme de sociétés par actions
au début du XXe siècle devaient suivre une Ainsi, et quoi qu'en pensent les écono
mistes contemporains, il y a soixante-dix ou voie étroite entre les coopératives et les
quatre-vingts ans, on ne se doutait pas qu'un sociétés anonymes afin d'échapper aux
actions en justice fondées sur le dispositif problème se posait.
« Depuis la guerre de Sécession, des antitrust. Les premières réussites furent des
capacités excédentaires et de faibles ren coopératives californiennes (noix, amandes,
dements auxquels s'ajoute une forte insta pêches, raisin de table et raisins) qui, ainsi
bilité des prix et des revenus ont handicapé que l'écrit Woeste (1998), « militaient
le secteur fermier d'une agriculture améri toutes en faveur de ce qui devenait la
caine de plus en plus industrialisée et de marque de la coopération à la califor
plus en plus orientée vers le marché » (Bon nienne : le contrôle monopolistique sur la
nen et Schweikhardt, op. cit.). Avant l'i production »x. Le fait que ces quasi-mono
ntroduction de techniques et de méthodes de poles se soient développés en premier lieu
en Californie s'explique en partie par la gestion modernes, les difficultés rencont
rées pour ajuster la production conduisaient nécessité de contrer le pouvoir de négoc
le secteur agricole à souffrir de cycles éco iation que détenaient les acheteurs de pro
nomiques bien plus fréquemment que le duits périssables. Aujourd'hui encore, le

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