Coûts de transaction et contrats incomplets - article ; n°3 ; vol.16, pg 193-230
39 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Coûts de transaction et contrats incomplets - article ; n°3 ; vol.16, pg 193-230

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
39 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue française d'économie - Année 2002 - Volume 16 - Numéro 3 - Pages 193-230
In this paper, we compare two theories of contract: the transaction cost theory and the incomplete contract theory. Our starting point is to study what is common to the two theoretical frameworks, that is to say the incompleteness of contracting. We show that the source of incompleteness is not the same in the two theories. If they have different foundations, they nevertheless study common questions : vertical integration and interfirms relationships. However, we point out substantial differences in their explanations of such phenomena.
Dans cet article, nous nous proposons de comparer deux théories des contrats : la théorie des coûts de transaction et la théorie des contrats incomplets. Pour cela, nous commençons par étudier ce qui est à la source de l'analogie entre ces deux théories, à savoir l'incomplétude contractuelle. Nous montrons que pour ces deux théories l'origine de l'incomplétude contractuelle est différente. Partant de ce constat, nous montrons que si ces deux théories ont des fondements différents, elles traitent cependant de questions connexes : l'intégration verticale et les relations inter-entreprises. Nous mettons néanmoins en lumière de pro- fondes divergences dans les explications avancées par ces deux axes théoriques.
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 272
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

M'Hand Farès
Stéphane Saussier
Coûts de transaction et contrats incomplets
In: Revue française d'économie. Volume 16 N°3, 2002. pp. 193-230.
Abstract
In this paper, we compare two theories of contract: the transaction cost theory and the incomplete contract theory. Our starting
point is to study what is common to the two theoretical frameworks, that is to say the incompleteness of contracting. We show
that the source of incompleteness is not the same in the two theories. If they have different foundations, they nevertheless study
common questions : vertical integration and interfirms relationships. However, we point out substantial differences in their
explanations of such phenomena.
Résumé
Dans cet article, nous nous proposons de comparer deux théories des contrats : la théorie des coûts de transaction et la théorie
des contrats incomplets. Pour cela, nous commençons par étudier ce qui est à la source de l'analogie entre ces deux théories, à
savoir l'incomplétude contractuelle. Nous montrons que pour ces deux théories l'origine de l'incomplétude contractuelle est
différente. Partant de ce constat, nous montrons que si ces deux théories ont des fondements différents, elles traitent cependant
de questions connexes : l'intégration verticale et les relations inter-entreprises. Nous mettons néanmoins en lumière de pro-
fondes divergences dans les explications avancées par ces deux axes théoriques.
Citer ce document / Cite this document :
Farès M'Hand, Saussier Stéphane. Coûts de transaction et contrats incomplets. In: Revue française d'économie. Volume 16
N°3, 2002. pp. 193-230.
doi : 10.3406/rfeco.2002.1518
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_2002_num_16_3_1518M'hand
FARES
Stéphane
SAUSSIER
Coûts de transaction
et contrats
incomplets
CL. de laissées grès effet la considérables donné firme en suspens lieu et des à de ont par relations nombreux le été modèle réalisés inter-firmes. développements. néoclassique dans 1 analyse Ces standard, deux La des théorie questions, frontières ont des en
Revue française d'économie, n° 3/vol XVI 194 M'hand Fares, Stéphane Saussier
coûts de transaction et la théorie des contrats incomplets par
ticipent de ce mouvement explicatif. En mettant au cœur de
l'analyse des relations inter-individuelles la notion de contrat,
ces deux théories ont été amenées à s'intéresser à des questions
similaires.
Les propositions de la théorie des coûts de transaction
(Williamson [1996]) sont maintenant bien connues. En se foca
lisant sur les aléas contractuels liés aux caractéristiques des tran
sactions, toute une série de travaux a permis de tester les pro
positions de cet axe théorique concernant les questions de
l'intégration verticale et de la forme des contrats inter-entre-
prises (pour un survey voir Klein et Shelanski [1995] ; Crocker
et Masten [1996] ; Coeurderoy et Quélin [1997] et Masten et
Saussier [2000]). Mais si les propositions avancées sont fondées
analytiquement, elles sont rarement dérivées d'un cadre formel.
La théorie des contrats incomplets (Grossman et Hart
[1986] ; Hart [1995]) semble proposer « la » formalisation man
quante à la théorie des coûts de transaction. Ainsi, dans leur
article fondateur, Grossman et Hart, en faisant explicitement
référence à la théorie des coûts de transaction, affichent leur
ambition de formaliser en partie les intuitions qu'ils ont pu y trou
ver. Les progrès réalisés par la théorie des contrats incomplets font
qu'aujourd'hui beaucoup voient en elle une formalisation adé
quate de la théorie des coûts de transaction. Williamson n'est
d'ailleurs pas loin d'adhérer à cette vision des choses. Parlant de
la théorie des coûts de transaction, il note : « De façon évidente,
il était nécessaire de développer des modèles formels de contrat
incomplet. Cela a commencé à partir de la publication de l'ar
ticle novateur de S. Grossman et O. Hart [1986] »'. Les princi
pales sources à l'origine de l'incomplétude des contrats dans la
théorie des coûts de transaction, à savoir la rationalité limitée des
agents et l'incertitude à laquelle ils font face, sont selon William-
son, prises en compte de manière satisfaisante par la théorie des
contrats incomplets : « Ainsi, Grossman et Hart emploient les
termes de « non-contractualisation » et de « non-vérifïabilité »
plutôt que celui de rationalité limitée. Ils font référence plutôt
à des « investissements spécifiques à une relation » qu'à la spé-
Revue française d'économie, n° 3/vol XVI M'hand Fares, Stéphane Saussier 195
cificité des actifs. Les réalisations non anticipées des états de la
nature, ainsi que la nécessité de s'y adapter, constituent dans
leur modèle les contraintes contractuelles. L'incertitude est ainsi
introduite »2. La théorie des contrats incomplets apparaît donc
bien pour Williamson comme « un traitement formel complet
de ce que l'économie des coûts de transaction décrit comme
"une contractualisation incomplète" »3. La question semble donc
entendue : la théorie des contrats incomplets est une formalisa
tion adéquate de la théorie des coûts de transaction.
Il est cependant important de noter une certaine évolude la position de Williamson ces dernières années. Ainsi si
Williamson, dans ses écrits plus récents, réitère ses affirmations
(Williamson [1996], pp. 372-373), il note aussi certaines diffé
rences entre les deux approches (Williamson [1991b)] ; [1996],
p. 12 ; Williamson et Masten [1995]) pour arriver plus récem
ment, à une position véritablement critique à l'égard de la théor
ie des contrats incomplets (Williamson [1999], [2000]). De
plus, certains auteurs insistent sur le fait que la théorie des coûts
de transaction est une théorie des contrats à part entière (Kreps
[1996] ; Masten [1997], [1999]), distincte de la théorie des
contrats incomplets sur bien des points (Tirole [1999]). De
même, les fondateurs de la théorie des contrats incomplets font
maintenant remarquer que leur approche diffère notablement de
la théorie des coûts de transaction (Hart [1995]). La question de
la similitude et même de la compatibilité de ces deux axes théo
riques n'est donc pas aussi tranchée qu'il y paraît et mérite de
ce fait d'être posée. Il semble alors utile de saisir l'originalité de
ces deux approches, leurs oppositions ainsi que leurs possibles comp
lémentarités.
L'objet de notre article est de faire le point sur cette
question, en tentant notamment d'évaluer la capacité de ces
deux approches théoriques à fournir des propositions différentes
pour la compréhension des choix contractuels. Nous montrons,
dans un premier temps, que si ces deux approches sont bien
deux théories des contrats incomplets, elles ne retiennent pas la
même explication de l'incomplétude contractuelle. Dans un
deuxième temps, nous mettons en perspective les propositions
Revue française d'économie, n° 3/voI XVI 196 M'hand Fares, Stéphane Saussier
que chacune d'elles avance concernant le choix d'intégration
verticale et les choix contractuels inter-firmes.
Théorie des contrats incomplets versus
théorie des coûts de transaction :
deux approches théoriques différentes
La théorie des contrats incomplets et la théorie des coûts de
transaction ont pour point commun de proposer une analyse des
choix contractuels en termes de contrats incomplets. En ce sens
elles constituent deux théories des contrats Nous
allons cependant montrer que l'incomplétude des contrats n'a pas
une source commune dans ces deux approches théoriques ce qui
a des implications importantes quant à la manière dont le contrat
est analysé.
Nous présentons tout d'abord les sources de l'incomplé
tude des contrats dans le cadre de la théorie des contrats incomp
lets et de la théorie des coûts de transaction. Dans un deuxième
temps, nous comparons ces approches théoriques du point de vue
de leur vision de la fonction du contrat.
Quelles sont les sources de l'incomplétude contractuelle
dans la

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents