Comment mettre fin à la crise du bois à Madagascar
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Comment mettre fin à la crise du bois à MadagascarExtrait du Madagascar-Tribune.comhttp://www.madagascar-tribune.com/Comment-mettre-fin-a-la-crise-du,13657.htmlComment mettre fin à la crisedu bois à Madagascar- Dossier - Date de mise en ligne : vendredi 5 mars 2010Madagascar-Tribune.comCopyright © Madagascar-Tribune.com Page 1/4Comment mettre fin à la crise du bois à MadagascarArticle paru initialement sur le site fr.mongabay.com, et reproduit avec l'aimable autorisation del'auteur. Au lendemain du coup militaire de mars dernier, la forêt vierge de Madagascar a été pillée pour son bois précieux,notamment le bois de rose et l'ébène. Des dizaines de milliers d'hectares ont été affectés, y compris les parcsnationaux à la plus grande diversité biologique de l'île : Marojejy, Masoala et Makira. L'abattage illégal du bois aégalement provoqué une augmentation du commerce de gibier tropical. Les chasseurs massacrent aujourd'hui leslémuriens, rares et inoffensifs, pour la consommation des restaurants. Les rondins de bois de rose sont attachés avec 5 à 6 rondins de bois plus légers, ce qui exacerbe l'impact del'extraction du bois de rose.En outre, les gangs armés en maraudes à travers les parcs nationaux ont également affecté le tourisme, une sourceimportante de revenus directs et indirects pour beaucoup de Malgaches. Les commerçants de bois de roseintimident, et dans certains cas voire même battent, ceux qui tentent d'empêcher le pillage. Les ONG ...

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Comment mettre fin à la crise du bois à Madagascar
Extrait du Madagascar-Tribune.com
http://www.madagascar-tribune.com/Comment-mettre-fin-a-la-crise-du,13657.html
Comment mettre fin à la crise
du bois à Madagascar
- Dossier -
Date de mise en ligne : vendredi 5 mars 2010
Madagascar-Tribune.com
Copyright © Madagascar-Tribune.com
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Comment mettre fin à la crise du bois à Madagascar
Article paru initialement
sur le site fr.mongabay.com
, et reproduit avec l'aimable autorisation de
l'auteur.
Au lendemain du coup militaire de mars dernier, la forêt vierge de Madagascar a été pillée pour son bois précieux,
notamment le bois de rose et l'ébène. Des dizaines de milliers d'hectares ont été affectés, y compris les parcs
nationaux à la plus grande diversité biologique de l'île : Marojejy, Masoala et Makira. L'abattage illégal du bois a
également provoqué une augmentation du commerce de gibier tropical. Les chasseurs massacrent aujourd'hui les
lémuriens, rares et inoffensifs, pour la consommation des restaurants.
Les rondins de bois de rose sont attachés avec 5 à 6 rondins de bois plus légers, ce qui exacerbe l'impact de
l'extraction du bois de rose.
En outre, les gangs armés en maraudes à travers les parcs nationaux ont également affecté le tourisme, une source
importante de revenus directs et indirects pour beaucoup de Malgaches. Les commerçants de bois de rose
intimident, et dans certains cas voire même battent, ceux qui tentent d'empêcher le pillage. Les ONG de
conservation opérant dans les régions affectées ont été quasiment neutralisées parce que le gouvernement « de
haute autorité de transition » (HAT), formé par les leaders du coup d'état, a désormais pris un rôle actif dans
l'abattage du bois, sans doute pour aider à financer les élections imminentes qui, ils l'espèrent, leur permettront de
légitimer leur prise de pouvoir. À cette fin, Andry Rajoelina, le leader de la HAT, a récemment autorisé l'export de
bois de rose, un commerce jusqu'à présent interdit. Cela a déclenché une frénésie d'abattage qui n'a pas été
rapportée du fait que le régime a la mainmise sur la presse. L'illégalité perçue du régime de Rajoelina a amené les
donateurs étrangers à suspendre la plupart de l'aide pour le pays, mettant fin aux programmes de protection de
l'environnement et de mise en application de la loi. La situation est désespérée.
La protestation internationale résultant de l'attention des médias internationaux et d'une campagne organisée par
Ecological Internet, un groupe activiste, est parvenu à fermer les exportations de bois de rose depuis le 3 décembre
de l'année dernière en faisant pression sur les compagnies de trafic maritime, mais les stocks continuent
d'augmenter, les bûcherons ayant été enhardis par l'autorisation de Rajoelina. Les commerçants sont confiants que
s'ils attendent suffisamment longtemps, ils finiront par pouvoir expédier le bois de contrebande.
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Depuis le coup militaire, on a vu une hausse du braconnage commercial de lémuriens. De plus en plus, les lémuriens
sont abattus pour la cuisine de plats originaux, plutôt que pour la survie.
Dès lors, il semble y avoir peu d'options pour répondre à cette crise du bois. Les entités qui interviennent d'habitude
ne peuvent ou ne veulent pas le faire : les ONG locales et les communautés sont impuissantes face à la violence et
à l'opposition du gouvernement, les ONG internationales (à l'exception du Jardin Botanique de Missouri) ont peur de
mettre en jeu leurs projets en prenant position, les gouvernements et agences donateurs refusent de supporter
Rajoelina puisqu'il n'est pas élu, et la HAT est complice. Existe-t-il une solution ?
Je ne sais pas s'il y en a une, mais voici une idée : un moratorium absolu sur l'abattage du bois, ainsi qu'une
amnistie des poursuites contre les commerçants et un programme de reforestation financé par la vente du bois
illégal. Le moratorium prendrait immédiatement effet, les violations étant punies par de longues sentences de prison.
Tout le bois de rose en attente d'export à Vohemar, Tamatave et d'autres villes spécifiées serait marqué d'un code
qui ne pourrait être imité par contrefaçon (requis pour l'autorisation d'export) et enregistré sur un système de traçage
numérique. Le bois pourraient être mis aux enchères sur un système de marché transparent : le prix et le code du
bois serait enregistré et disponible au public.
Le revenu des ventes serait divisé selon un système prédéfini. Le commerçant, ayant pris part à une activité illégale
mais bénéficiant de l'amnistie pour les crimes liés à l'abattage, recevrait la plus petite part, disons 1 à 3% du prix de
vente d'environ 1300$ pour un rondin de taille moyenne. Une plus grande proportion (disons 7 à 9%) serait mise de
côté pour l'administration du programme, alors que le reste serait placé dans un fond en
fidéicommis
divisé entre le
mise en application des lois écologiques et la reforestation d'espèces indigènes. Ces deux activités offriraient des
opportunités d'emploi pour les communautés locales. Les paiements devraient être structurés de manière à pouvoir
durer un minimum de 20 ans afin d'assurer la viabilité. La plantation d'arbres en-dehors des zones protégées
pourraient être une source de revenu supplémentaire générée par une gestion durable des forêts (après 20 ans) ou
des paiements pour le carbone de forêt, à partir du moment où un tel système émerge dans un cadre mondial sur le
climat. La transparence serait essentielle et il faudrait établir des pénalités sévères contre les infractions. Le bois de
rose livré après la date de l'amnistie devrait être confisqué (les recettes allant aux communautés) et les trafiquants
arrêtés.
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Des analystes en Europe et aux États-Unis se servent d'images satellite pour traquer les trafiquants. Ces images
satellite haute définition GeoEye d'Antalaha datées du 2 décembre identifient quatre dépôts de bois de rose.
La beauté d'un programme comme celui-ci est le fait qu'il pourrait à la fois aider à restaurer les forêts de Madagascar
- la base de l'écotourisme - et compenser les gens des communautés locales qui ont le plus souffert de l'abatage
illégal. En outre, le processus pourrait être conçu de manière à être apolitique, dans la mesure où il serait
autofinancé et indépendant de tout régime au pouvoir. Mais les hommes politiques pourraient tout de même tirer
profit de leur apparente largesse, leur permettant de réclamer une petite zone de progrès dans ce qui a été sous
d'autres aspects une année désastreuse pour le peuple malgache.
Oui, les défis que représente la mise en place d'un programme intégré de
moratorium-conservation-amnistie-reforestation (MCAR) peuvent paraitre intimidants. Ceci nécessiterait une
gouvernance actuellement inexistante dans le nord-est de Madagascar, de passer des accords avec le régime actuel
et une exécution prudente afin de ne pas exacerber la situation en créant des incitations perverses à l'abattage.
MCAR nécessiterait également un système crédible de contrôle et de vérification pour identifier les rondins qui
peuvent être certifiés. Cet effort pourrait peut-être être supporté au début par les images à haute résolution du
satellite GeoEye, dont l'acquisition et l'analyse pourraient être financées par de grandes ONG internationales ayant
récolté de l'argent pour Madagascar sans pouvoir s'en servir de manière efficace pour empêcher la crise du bois. La
corruption resterait un grand souci mais pourrait être tempérée par des contrôles qui assureraient la transparence.
D'une manière générale, les avantages de se servir du bois abattu illégalement afin de financer une restauration de
la forêt qui soit basée dans la communauté du nord-est de Madagascar ont le potentiel de contrebalancer
l'alternative qui est de permettre au bois d'être exporté pour un profit immense au bénéfice des syndicats, des
politiciens et des élites du monde des affaires. Alors que Madagascar avait depuis longtemps la réputation d'être un
cimetière des grandes idées, le progrès de la dernière décennie offrait de l'espoir. Pendant cette période,
Madagascar s'est transformée d'un véritable paria de la conservation en modèle. On a raison de croire que l'Histoire
peut se répéter.
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