Désespoir à gauche
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Le désespoir d'un militant de gauche.

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Publié par
Publié le 11 août 2011
Nombre de lectures 208
Langue Français

Extrait

Le billet d’Eric SEYDOUX
Désespoir à gauche
J’étais heureux. Ma conscience bien tranquille, convaincu de me trouver du côté des justes,
des bons, du droit et surtout de la morale, « moi qui suis de gauche », ne manquais- je jamais
de glisser dans les conversations, phrase magique que je ne me lassais pas de m’entendre
prononcer, sans crainte du qu’en dira-t-on. Elles me procurait bien être et fierté et rendait mon
auditoire attentif, attentionné, intéressé, prudent, car j’évoquais pour mes interlocuteurs
l’intelligence, la culture, la générosité, la solidarité, et aussi, le combat du bien contre le mal,
de la modestie contre l’arrogance, du pauvre contre le riche, du travail contre le capital, de
l’amour contre la haine. J’en étais même arrivé à me demander comment les autres pouvaient
faire pour vivre à côté de toutes ces valeurs et de ce bonheur inouï qu’elles me procuraient.
J’étais heureux ! Ma vie n’était que rêve et enchantement, j’allais de congrès ouverts en
comités fermés, de manifestations publiques en réunions privées, de meeting en symposiums,
tous de la plus haute importance, tous à présence indispensable, pour réfléchir, intervenir,
applaudir ; je dormais chez les camarades, je déjeunais aux buffets, je dépassais
systématiquement mon forfait ; je militais pour une grande et belle cause. Ah, si vous saviez
comme j’étais heureux.
Et puis le malheur est arrivé sur moi. Cela s’est fait peut-être même sans que je m’en rende
compte tout de suite. Envahi par une impression bizarre, celle que l’on ressent souvent à
l’adolescence lorsque le
monde d’amour, de solidarité, d’honnêteté dans lequel l’on vit,
s’étiole, se fissure de mille lézardes pour faire une place au cynisme, à l’hypocrisie, à
l’intrigue, vices ordinaires de la vie, que l’on croyait pourtant honnis du parti et de ses
partisans.
Au début, je me suis trouvé mille justifications pour écarter mes doutes et mes interrogations,
puis seulement cent, puis dix, et un jour je n’en ai plus trouvées malgré tous mes efforts, et là,
j’ai commencé à voir des défauts apparaître dans mon édifice si amoureusement bâti, d’abord
des détails, mais des détails qui travaillent l’esprit.
C’est un jour, un ami de toujours, nommé dans un cabinet ministériel qui ne répond plus à
mes appels, ou plus exactement qui ne me rappelle pas alors que sa secrétaire, marque de son
importance nouvelle, m’assurait à chacun de mes appels qu’il le ferait …
Et un autre petit défaut et puis un autre plus gros, et d’autres encore, de plus en plus gros, et
puis, comme cela arrive souvent avec quelqu’un qui vous trompe, on ne voit plus que des
défauts, d’énormes défauts qui maintenant vous broient l’esprit jour et nuit, un en particulier
choquant, nauséeux, l’avidité de ces petits cadres du parti, divisés en petits clans informels et
mouvants, à se répartir le moindre des postes, à tous les niveaux, même les plus modestes, par
principe et pas seulement pour garder la main comme certains le prétendaient cyniquement,
mais pour asseoir toujours et un peu plus leur pouvoir pour le prochain coup.
Au sommet, une politique du chien crevé au fil de l’eau, sacrifiant sans vergogne un Jean-
Pierre CHEVENEMENT, à des nationalistes corses aux idées peu recommandables, dont les
amis venaient d’assassiner un préfet, une politique refusant obstinément la prise en compte
d’une situation d’insécurité, opposant à une population modeste qui en souffrait, le subtil
concept de « sentiment d’insécurité » avec le qualificatif de raciste pour ceux qui ne
l’acceptaient pas, une politique bradant de façon irresponsable une croissance aussi
avantageuse qu’inattendue, avec l’aberrante loi sur les 35 heures, une politique refusant par
lâcheté les réformes essentielles pour l’avenir du pays, une politique enfin qui conduisit à
engager des milliers de jeunes dans l’assistanat, avec de pseudos emplois que l’on savait
déboucher sur rien d’autre que du vent …
Alors, il y eut l’espoir d’un BESSON ou d’un BOCKEL pour insuffler dans le parti
majoritaire de droite, les idées de gauche, dans l’intérêt général. Mais le premier rejoignit le
camp majoritaire, sans avoir eu le temps de faire le travail, quant au second à qui en incombait
désormais la charge, il ne s’en préoccupa point, trop assailli par les devoirs de sa propre
charge qu’il préféra à toute autre, laissant par la même sur le bord du chemin des partisans de
qualité, certainement parmi les meilleurs des socialistes, tant au niveau de l’intelligence
politique que
de la rigueur morale, qui à chaque réunion demandaient sans recevoir de
réponse, la construction d’un vrai parti de gauche au service du libéralisme, déplorant sans
plus de réponse, une inaction endémique, qui rendait totalement inaudible un mouvement qui
de toute façon n’avait rien à dire, ainsi que le montre surabondamment son désolant site
internet, avec des leaders qui ne surent briller ni par leur idées ni par leur talent et qui ne
trouvèrent comme refuge, pour leurs médiocres déclarations, que quelques bienveillants
journaux électroniques…
Justement éconduits du gouvernement ils s’en allèrent raccrocher leur petit wagon à la
caravane BORLOO/RAMA en partance pour on ne sait où, avec pour seul viatique un
discours opportuniste permettant toutes les voltes-faces, toutes les compromissions, toutes les
trahisons et bien sûr si nécessaire, tous les repentirs.
Mais au fait, « insuffler dans le parti majoritaire de droite les idées de gauche dans l’intérêt
général », c’est quoi exactement ? Et bien je le reconnais, je n’en sais rien, car à vrai dire ce
travail n’a jamais été entrepris par quiconque, même en dehors des mouvements politiques.
Le Cercle des Libertés Egales, se propose de s’atteler à cette tâche.
Le Cercle des Libertés Egales peut-il y parvenir ?
Oui, je le pense car il n’y a pas d’autre choix. Une condition toutefois, éviter l’écueil qui
consiste comme ceux qui n’ont rien à dire à sombrer dans l’énumération indigente et absurde
de lieux communs tels ceux que Jean-Louis BORLOO ou RAMA YADE ânonnent à longueur
de plateaux de télévision : humanisme, éducation, progrès, générosité, égalité…
Pas de doctrines non plus ou de théories fumeuses, le groupe de réflexion constitué autour de
Marc d’HERE, n’aura de sens qu’à partir d’une analyse de situations, d’évènements concrets
qui animent le quotidien des français.
Ce qui fera l’identité du Cercle des Libertés Egales ce sera sa position sur la crise, sur l’Euro,
sur l’immigration, sur l’affaire DSK et la morale en politique, sur les primaires du parti
socialiste, sur le défilé du 14 juillet, sur le fonctionnement de la justice, sur la Grèce, sur le
mariage des homosexuels, sur l’opportunité d’une taxe sur les transactions financières... Tous
sujets dont il devra s’emparer pour donner sa vision des choses, sa vision de la société.
Le Cercle des Libertés Egales devra s’ouvrir sur l’extérieur, diffuser au fur et à mesure ses
contributions et réflexions aux différents partis, mouvements, clubs, proches ou susceptibles
d’y trouver intérêt, sans a priori, sans exclusive, sans crainte d’être stigmatisé.
Le Cercle des Libertés Egales doit contribuer ainsi à décomplexer la vie politique de ses
tabous, des axiomes qui la rigidifient, et qui ne servent en réalité qu’à inhiber ceux qui sont en
désaccord avec le parti dominant de gauche, le parti socialiste étant depuis longtemps devenu
maître dans cet art, imposant son impérialisme, lui même d’ailleurs pris au piège de la plus
belle manière qui soit par son extrême gauche qui s’est affublée du faux nez attrayant d’écolos
ou/et de verts, alors qu’ils ne sont que les héritiers en moins talentueux des gauchistes
irresponsables d’une autre époque.
Le Cercle des Libertés Egales est désormais l’ultime espoir pour la gauche libérale. Sa
responsabilité est grande, il n’a d’autre alternative que de réussir.
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