GPMM - propositions inter associations
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Zone Industrialo-portuaire de Fos sur Mer. Propositions et pistes de réflexion. Les propositions des associations concernent quatre domaines liés aux activités ...

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Langue Français

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Zone Industrialo-portuaire de Fos sur Mer
Propositions et pistes de réflexion
Les propositions des associations concernent quatre domaines liés aux activités du Grand Port
Maritime de Marseille : la conservation de la biodiversité, le développement durable, la santé
publique et le mode de gouvernance.
La conservation de la biodiversité:
La zone méditerranéenne est un point chaud de la biodiversité mondiale. Les zones naturelles du
GPMM abritent des espèces et des habitats rarissimes, endémiques et particulièrement menacés.
Une récente évaluation des niveaux d’enjeux de conservation
1
classe plusieurs espaces dans la
catégorie «
rédhibitoire
», c’est à dire «
ne pouvant plus supporter de nouvelles atteintes
». La
préservation de la biodiversité constitue l’un des objectifs assignés par la loi de juillet 2008 à la
politique d’aménagement du port. Cette loi confère aux grands ports la responsabilité de gérer et de
préserver les espaces naturels dont ils sont propriétaires ou qui leur sont affectés. En octobre 2009,
le président du directoire du GPMM déclarait à l’AFP, à propos de futurs aménagements
industriels : «
il restera une grosse moitié à aménager une fois payé le tribut, un peu lourd à mon
goût, aux petits oiseaux et aux petites fleurs.
»
Nous proposons :
-
L'abandon du projet de prolongement de la darse 2 vers le canal
sur le site du « Salin
de Caban »
étant donnée l’importance de ce site pour les stations de plantes charophytes et pour
Althenia filiformis,
une espèce protégée au niveau national. On trouve sur le salin du caban 90 % de
la population française connue de cette dernière espèce ;
toute demande de dérogation pour
destruction ne saurait satisfaire à la condition préalable qu'
elle «
ne nuise pas au maintien, dans un
état de conservation favorable, des populations des espèces concernées dans leur aire de
répartition naturelle
» (Art 411-2 -4° du code de l'
environnement).
-
Que conformément à la Directive Territoriale d’Aménagement,
les paysages et les milieux
les plus intéressants de la ZIF soient préservés
. Cela implique l’intégration à la couronne agri-
environnementale des anciens salins du Caban et du Relai ainsi que de l’ensemble des coussouls de
Ventillon, ces deux espaces présentant des enjeux qualifiés de « rédhibitoires ».
-
Que la conservation des espaces à enjeux majeurs et rédhibitoires soit garantie par la mise
en place d’un statut de protection réglementaire fort et par leur rétrocession au Conservatoire du
Littoral. Que les anciens salins du Caban et du Relai, qui constituent un habitat de lagune prioritaire
d’intérêt communautaire, soient désignés en Zone Spéciale de Conservation, au titre de la directive
Habitats.
-
Que la plante charophyte endémique
Tolypella salina
, dont la seule population connue en
France (sur 7 répertoriée dans le monde) se trouve au salin du Caban soit ajoutée à la liste rouge des
espèces menacées en France et à la liste des espèces protégées au niveau national.
-
Que la plante charophyte
Lamprothamnium papulosum
, dont la plus importante population
connue sur le pourtour méditerranéen français se trouve au salin du Caban soit ajoutée à la liste
rouge des espèces menacées en France et à la liste des espèces protégées au niveau national.
1
Gomila et Naturalia. 2009. Prise en compte des enjeux de conservation du patrimoine naturel des terrains
aménageables de la zone industrialo portuaire de Fos.
-
Que l’esprit de la loi de 1976 sur la protection de la nature ne soit pas dévoyé par la mise en
place de la «
grille d’équivalence dans le cadre de la définition de mesures compensatoires
», qui
banalise et planifie la destruction d’espèces protégées avant même que l’intérêt public majeur des
projets industriels ait été démontré ou que des solutions d'
évitement ou d'
atténuation alternatives
aient été recherchées.
-
Que toutes les études d’impact fasse l’objet d’un
cadrage préalable
, prévu par les décrets
n° 2000-258 du 20 mars 2000 et
n° 2003-767 du 1er août 2003. Que les associations de protection
de la nature soient associées, au coté des services de l’état, à ce cadrage.
Le développement durable.
La notion de développement durable tend à permettre un développement harmonieux et pérenne en
minimisant l'
impact des projets industriels, en termes de biodiversité, de lutte contre la pollution,
d'
économie d'
énergie, de gaspillage des ressources. Elle implique de raisonner à moyen ou à long
terme, et au-delà même des seules limites du périmètre du port et de sa zone industrielle, en
recherchant les moyens d'
une politique intégrée incluant choix d'
aménagement territorial et
transport. La loi portant réforme portuaire donne la possibilité au GPMM de faire le choix d'
être un
port exemplaire, dense et propre.
Nous proposons:
-
Qu’une charte « verte » soit signée avec les entreprises installées sur le territoire du port,
pour la mise en place de bâtiments économes en énergie (panneaux solaires sur les toits, …), la
récupération des eaux de pluie, l’utilisation de matériaux écologiques, la formation des employés à
des pratiques durables. Que les instances du port soit moteur dans la diffusion de systèmes de
management environnementaux normalisés.
-
De prévoir qu'
une partie des zones aménageables soient dédiées à la production d'
énergie
solaire pour couvrir en partie les besoins énergétiques de la zone industrielle.
-
Une vraie politique de transport en commun et de mutualisation de l'
espace et notamment
que les entreprises et industries du port soient desservies, pour leurs salariés, par un système de
transport en commun, évitant ainsi la multiplication des voitures et des parkings consommateurs
d'
espaces.
-
Qu’une vraie réflexion soit engagée sur le report/transfert modal avec VNF, RFF et SNCF,
selon des hypothèses réalistes de trafic. Chercher le moyen de privilégier le report ferroviaire
d'
autant que les infrastructures sont prêtes sur et autour du GPMM (doublement des voies
existantes) et demandent moins d'
aménagement. Plus pratique, moins cher, pourvoyeur d'
emploi,
c'
est le moyen de transport le moins polluant
-
Revoir le projet stratégique du port à la lumière des engagements du Grenelle de la Mer et
des initiatives dont la France est moteur en Méditerranée (Union pour la Méditerranée, autoroutes
de la mer...). Notamment, mener rapidement une analyse de la cohérence entre la loi portant réforme
portuaire, son application par le GPMM et les engagements des grenelles de la mer et de
l'
environnement.
La santé publique
Les activités de la Zone Industrialo Portuaire et celles des industries du pourtour de l'
étang de Berre
exposent les riverains à de nombreux risques de pollution par les métaux lourds, les PCB, les
polluants organiques persistants (POP) et les microparticules. Le projet stratégique du Grand Port
accroîtra considérablement le trafic routier et donc le niveau de pollution. La plupart des émissions
polluantes ne sont pas mesurées, malgré leurs effets délétères avérés sur la santé. Les quelques
données sanitaires disponibles font état d'
une population fragilisée, de taux de mortalités supérieurs
à la moyenne nationale et de pathologies particulières (cancers, maladies cardio-vasculaires et
broncho-pulmonaires).
Nous proposons :
-
Que soit mise en place une surveillance des installations, afin de mesurer les émissions
polluantes des entreprises de la ZIF.
-
Qu’une étude épidémiologique et d'
imprégnation soit mise en place pour déterminer l'
état
sanitaire de la population et sa sensibilité aux pollutions de la zone du Port.
-
Qu’une étude prospective sur les conséquences du projet stratégique du GPMM soit lancée,
prenant en compte les pollutions liées à l’accroissement prévu du trafic routier et des activités
industrielles.
-
Que les moyens affectés à la surveillance de la qualité de l'
air soient accrus, que la liste des
polluants mesurés soit étendue, pour tenir compte du contexte local.
Gouvernance et aide à la décision
La loi portant réforme portuaire instaure pour chaque port un directoire, un conseil de surveillance
et un conseil de développement. Le conseil de développement comprend 40 membres. Seuls 3
d’entre eux représentent les associations agréées de défense de l'
environnement, au sein du collège
des personnalités qualifiées intéressées au développement du port. Le seul outil de concertation est
le comité technique « biodiversité » de suivi des aménagements de la ZIP, présidé par le sous préfet
d'
Istres, où siègent plusieurs associations de protection de la nature. Mais la vocation de ce comité
est limitée au suivi de la mise en oeuvre des mesures compensatoires à la destruction d’espèces
protégées.
Nous proposons :
-
La création d'
un outil de concertation local, pacte type « contrat de baie » sur le territoire du
golfe de Fos (Comme prévu dans les engagements suite au débat public 2XL), permettant
l'
intégration réelle dans un projet de territoire de l'
ensemble des composantes sociales locales. Ce
pacte pourrais reprendre le principe d’une répartition paritaire comme dans le cadre des grenelles
(collèges composés d'
élus, d'
associatifs ou scientifiques, d'
aménageurs etc.)
-
La création d'
un structure indépendante, autonome et sans aucune pression, chargée d'
établir
et de communiquer des données scientifiques sur les différents problèmes environnementaux, type
« observatoire de l'
environnement » ou « conseil scientifique » (Il pourrait regrouper un cortège
d'
expert et d'
associatifs). C'
est à dire un outil fiable et reconnu d'
aide à la décision.
De plus, dans l'
urgence, et dans un souci de cohérence et de logique dans le déroulement des
dossiers d'
aménagement:
-
Que le « comité technique biodiversité » soit associé à l’ensemble de la procédure
d’évaluation environnementale dès l’émergence d’un projet potentiellement impactant et non au
seul suivi de la mise en oeuvre des mesures compensatoires. Cette demande rejoint l'
idée d'
un
cadrage préalable des études d'
impact et de la garantie que des solutions de réduction et atténuation
ont été recherchées en amont des projets d'
aménagement. Il pourrait être prévu, au sein du « comité
technique » la participation pour expertise d'
un « conseil scientifique » tel que décrit dans la
proposition précédente.
Les associations porteuses de ces propositions et pistes de réflexion ont conscience des atouts que
peut constituer le développement d'
un port moderne, dense et propre, au service de l'
ambition
maritime de la France et de l'
aménagement équilibré du territoire du Sud de la métropole. Ces
propositions visent à participer à doter la façade maritime méditerranéenne, pour les décennies à
venir, d'
un port aux ambitions partagées, dont les avantages ne seraient pas annihiler par le cortège
d'
inconvénients liés à un manque de réflexion stratégique ou à des modes de fonctionnement
dépassés.
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