Le viol, arme de guerre Le viol, une agression contre un groupe humain

Ftrubert

Description

Le viol, arme de guerre Le viol, une agression contre un groupe humain

Informations

• Publié par: iqizuwub
• Nombre de lectures: 182
• Langue: Français

Extrait

                   Le viol, arme de guerre Instrument aussi bien stratgique que tactique, le viol est dlibrment utilis comme une vritable arme de guerre dans toutes sortes de conflits. Le viol sert en temps de guerre ou de troubles intrieurs  conqurir,  chasser ou  dominer les femmes et les groupes humains auxquels elles appartiennent. Acte de torture li au genre, il peut aussi tre employ pour extorquer des informations, punir, terroriser ou humilier. Cest une arme universelle, qui permet  ceux qui lemploient de dpouiller leurs victimes de leur dignit et de dtruire en elles tout sentiment damour-propre ; une arme qui sert aussi  semer la terreur et la destruction au sein de populations entires. Il arrive que toutes les parties en prsence dans un conflit se livrent  des viols. Dans un certain nombre de crises, Amnesty International a cependant pu constater que le viol tait essentiellement commis par un des deux camps contre lautre. Le viol, une agression contre un groupe humain Le viol peut tre utilis de manire systmatique et dlibre pour chasser un groupe humain entier et vider un territoire de sa population. Lagression peut alors tre minemment «sexue», les attaquants tuant les hommes et violant les femmes. Les femmes sont prises pour cibles parce que leurs agresseurs ont la volont de porter atteinte  leur intgrit mentale et physique. Elles sont agresses publiquement pour montrer que «leurs» hommes sont incapables de les dfendre. Elles le sont aussi parce quelles portent en elles lavenir humain de leur propre groupe : leur facult de procrer est alors anantie, par mutilation, ou dtourne, parce quelles sont contraintes de porter les enfants de «lennemi». Le viol utilis au cours dune agression gnralise contre toute une population peut constituer un lment de gnocide. Lorsque des meurtres, des viols et dautres crimes sont perptrs dans lintention de dtruire, partiellement ou dans sa totalit, une nation, une ethnie ou un groupe religieux, que ce soit en temps de paix ou en temps de guerre, ces actes constituent un gnocide.

Soudan : recours au viol lors dune offensive concerte et de grande ampleur La crise humanitaire que connat actuellement le Darfour, dans louest du Soudan, a dbut en 2003, lorsque des insurgs ont cr deux groupes politiques arms, dans une rgion qui tait dj soumise  ltat durgence depuis deux ans. Le gouvernement soudanais a ripost en soutenant et en armant les milices dites desJanjawid(«hommes  cheval»). Ces milices, composes essentiellement de nomades, ont lanc une offensive contre les populations noires dagriculteurs et de pasteurs qui vivaient dans le Darfour et quelles souponnaient de soutenir les groupes rebelles. Depuis, au moins 1 400 000 personnes ont t contraintes de partir de chez elles, pour se rfugier soit ailleurs dans le Darfour, soit au Tchad voisin. Des dizaines de milliers dhommes et de femmes ont t tus, des milliers de femmes ont t violes et plus dun million dhabitants des zones rurales ont d quitter leurs villages, qui ont t incendis. Leurs cultures et leur btail, qui constituaient leurs principales ressources, ont t pills ou anantis. Toutes ces atteintes aux droits humains ont t perptres de manire systmatique par lesJanjawid, agissant souvent en coordination avec larme soudanaise, et notamment avec laviation. Les violences infliges aux civils prennent trs souvent des formes spcifiques en fonction du sexe des victimes. Les hommes sont emmens, avant dtre excuts par lesJanjawid. Les femmes, elles, sont systmatiquement violes. Celles qui tentent de prendre la fuite sont abattues. Les femmes du Darfour courent plus de risques lors des raids, dans la mesure o elles sloignent gnralement peu de leur village, tandis que les hommes vont souvent faire patre leurs troupeaux au loin. Elles doivent soccuper des enfants et des autres personnes dpendantes, ce qui les rend plus vulnrables, aussi bien pendant les attaques que lorsque les populations prennent la fuite. De nombreuses femmes sont violes en public, devant leur mari, leur famille ou mme lensemble du village. Les femmes enceintes ne sont pas pargnes. Selon certaines informations, celles qui tentent de rsister sont roues de coups, y compris de coups de couteau, ou mme tues. LesJanjawidenlvent lors de leurs attaques des femmes et des fillettes (on cite des cas denfants de huit ans), quils gardent en captivit avec eux, dans leurs camps. Amnesty International a recueilli un certain nombre de tmoignages faisant tat de cas manifestes desclavage sexuel. Certains parlent mme de femmes ou de fillettes  qui leurs ravisseurs auraient dlibrment cass une jambe ou un bras, pour les empcher de prendre la fuite. Les femmes qui russissent  rejoindre un camp de rfugis ou de personnes dplaces ne sont pas en scurit pour autant. La population dplace, qui sest pour lessentiel regroupe autour des villes et des gros bourgs de la rgion, est limite dans ses dplacements par lesJanjawid, qui patrouillent aux environs. Les hommes nosent pas sortir des camps, de peur dtre tus. Les femmes sont donc obliges daller chercher  lextrieur le bois, leau et la nourriture indispensables, au risque dtre harceles ou violes. Les femmes violes hsitent souvent  consulter le personnel mdical, ce qui peut entraner une aggravation de leur tat. La rglementation, qui exigeait rcemment encore quun viol soit signal  la

         !!! !"!!!"!!