Qu est ce que le numérique ?
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Article Numérique dans la revue Administration (décembre 2012) Le Numérique c’est quoi ? L’impact du numérique sur l’économie de la nation a été décrit dans le rapport de l’IGF en fonction de cercle concentrique. Dans sa segmentation, le Comité de Filière du Numérique a eu une approche différente mais complémentaire. Nous proposons le schéma de synthèse suivant : - Le cœur du numérique : qui regroupe les infrastructures, les services (autre que télécoms) et les services de télécoms. C’est 3,7 % de l’emploi, 5 % du PIB, 13 % de la R&D. - La nouvelle économie : qui regroupe l’économie du Net ainsi que les médias (dont audiovisuel et cinéma) et les commerces et services en ligne. Il s’agit des pans de l’économie désormais totalement intégrés dans le numérique à la fois dans leur processus de production et dans leur modèle économique. Ils représentent 12 % du PIB pour le rapport de l’IGF. - Les secteurs usagers : qui regroupent l’ensemble du reste de l’économie plus (60 % du PIB) ou moins (22% du PIB) impactés soit dans leur modèle économique, soit dans leur processus de production par le numérique. Mais dont le cœur de métier restera en dehors du numérique, même si celui-ci servira d’interface (en partie) ou impactera (en partie) les processus de production. - Les particuliers : qui utiliseront directement le numérique ou indirectement via des services apportés par les secteurs usagers.

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Publié le 26 mai 2014
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Article Numérique dans la revue Administration (décembre 2012) Le Numérique c’est quoi? L’impact du numérique sur l’économie de la nation a été décrit dans le rapport de l’IGFen fonction de cercle concentrique. Dans sa segmentation, le Comité de Filière du Numérique a eu une approche différente mais complémentaire. Nous proposons le schéma de synthèse suivant : -Le cœur du numérique: qui regroupe les infrastructures, les services (autre que télécoms) et les services de télécoms. C’est 3,7 % de l’emploi, 5 % du PIB, 13 % de la R&D.- Lanouvelle économie: qui regroupe l’économie du Net ainsi que les médias (dont audiovisuel et cinéma) et les commerces et services en ligne. Il s’agit des pans de l’économie désormais totalement intégrés dans le numérique à la fois dans leur processus de production et dans leur modèle économique.Ils représentent 12 % du PIB pour le rapport de l’IGF.- Lessecteurs usagers: qui regroupentl’ensemble du reste de l’économie plus(60 % du PIB) ou moins (22% du PIB) impactés soit dans leur modèle économique, soit dans leur processus de production par le numérique. Mais dont le cœur de métier restera en dehors du numérique, même si celui-ci servira d’interface (en partie) ou impactera (en partie) les processus de production.- Lesparticuliers: qui utiliseront directement le numérique ou indirectement via des services apportés par les secteurs usagers. Enfin,j’introduis une logiqued’interfaces: assumée à ce jour par les activités postales, celles de logistiques et les Centres de Relations Clients. A terme de l’évolution, l’économie du Net rejoindra cette économie de l’interface. Aujourd’hui celle-ci est encore balbutiante car les acteurs de ce secteur n’ont pas encore intégré dans leur offre de manière complète la dimension numérique (pour les Activités Postales et Logistiques) ou la dimension physique (pour l’économie du Net).Cette économie de l’Interface permet de faire le lien entre le numérique et le monde réel (prise de commande, SAV, livraison…)
Usages et valeurs Pour Nicolas Colin «le logiciel dévore le monde».C’estplus exactement l’émergence et le développement de l’économie de l’Usage qui transforme le monde économique.Dans la segmentation traditionnelle, nous vendions soit des biens, soit des services.L’émergence du numérique a permis de construire des usages dont la caractéristique est de mêler intimement des biens, des services, l’expérience de l’utilisateur et des informations apportées par ces utilisateurs.Je décris exhaustivement l’économie de l’usage dans une présentation que l’on peut trouver en libre accès. Pour simplifier le propos, en introduisant le «logiciel »dans un modèle économique, on le transforme car on permet d’y introduire des informations qui proviennent des utilisateurs.Plus il y a d’utilisateurs, plus l’expérience de l’usage est positive puisque la qualité et le volume de l’information est croissante avec le nombre d’utilisateurs. Par exemple, si j’invente un usage de la mobilité plus il y a d’utilisateursde cet usage, plus j’auraisd’informationsen matière d’incidents sur les transports, mais aussi plus j’auraisd’informations positives (place disponible en covoiturage, place de parking qui se libère, voiture en autopartage libre…). Au final, j’ai toujours besoin d’infrastructure, de biens, de service. Mais l’ensemble est indissociable et surtout l’utilisateur co-construit l’usage en donnant des informations.Cette économie de l’usage fait apparaitre un nouvel acteuréconomique :l’intégrateur d’usagequi construit la logique commune à cet ensemble de biens et de services.peut très bien imaginer On dans l’exemple de l’usage de la mobilité qu’un intégrateur d’usage, associe des opérateurs publics de transport, des sociétés de taxi ou d’autopartage et de simples particuliers. On quitte le monde de la concurrence stricte pour entrer dans celui de la coopération puisque dans un même usage on peut rencontrer des sociétés concurrentes (par exemple un opérateur de chemin de fer et un opérateur aérien). On peut imaginer qu’un acteur qui soit dans un usage un fournisseur de biens, soit également présent dans un autre comme fournisseur de services. S’il y a coopération, il n’y a pas d’angélisme. Ce n’est pas parce qu’uncoréen vend pour fabricant 1Md de dollars de matériel à un opérateur américain que le second ne traine pas le premier en justice pour contrefaçon. Par ailleurs la concurrence entre les usages voisins ou semblables peut être féroce et l’acteur dominant de ce modèle est celui qui soit accède au consommateur final, soit celui qui accède au financeur. L’emploiL’impact sur l’emploi de ces évolutions est extrêmement difficile à appréhender. A titre d’exemple, on retrouve des « informaticiens » aussi bien dans les entreprises «cœur du numérique» que dans les « secteurs usagers ». De la même manière,un vendeur d’une boutique de télécoms peut très bien se reconvertir sans coup férir en un vendeur de toute autre chose non liée aux numérique. Il en est de même pour les fonctions d’administration.Sur moyenne période l’évolution de l’emploicœur du numériqueest faiblement positive. Deux effets négatifs sont à l’œuvre: dans les infrastructures et les terminaux, les pays émergents captent désormais une part très importante de la production. Concernant les services et les services de télécoms, les gains de productivité liés à l’amélioration technique des outils numériques ont largement compensé l’augmentation de l’activité. Dans ce même secteur, l’industrialisation des processus de production a permis de délocaliser une partie (certes faible) de la production (pour l’essentiel vers l’Inde). La mutation des modèles économiquespeut menacer l’emploi (fermeture des réseaux de distribution physique des opérateurs de télécoms)
Dans ce qu’on a appelé «la nouvelle économie » le changement (brutal) des processus de production a conduit à la disparition pure et simple de certains emplois (par exemple passage de l’argentique au numérique dans le cinéma et la photo). Ici aussi, les mutations des modèles économiques peuvent menacer l’emploi (par exemple arrivée du Livre Numérique, fermeture de la FnacMusic sur Internet…).
Il y a une nécessité forte d’accompagner ces mutations par le biais des EDEC/ADEC (développement des emplois et des compétences) comme cela a été fait dans la presse ou le cinéma. Cela peut permettre aux salariés d’évoluer vers les métiers devenus numériquesen s’appuyant sur leur connaissance du secteur ou aucontraire de s’appuyer sur leurs compétences techniques pour les faire évoluer hors de leur secteur.
Le secteur que je décris comme celui des interfaces est dans une situation paradoxale face à l’emploi. D’une part on peut penser qu’il va se développer au fur et à mesure que la numérisation se diffusera dans l’économie, mais dans le même temps, celle-ci impacte négativement ses activités traditionnelles. Il en est ainsi de La Poste qui fait face à une chute du trafic du courrier et qui a de la difficulté à se positionner comme interface dans le monde devenu numérique ou des Centres de Relation Client qui,faute d’inventer des services à forte valeur ajoutée sont menacés par la délocalisation de leurs activités.
La difficulté de cet accompagnement provient du fait que les bascules sont rarement anticipées et parfois extrêmement rapides.
Les territoires
L’enjeu dans les territoiresest fort. Tout d’abordà la mutation de la nature de l’emploi, vient s’ajouter une mutation spatiale de celui-ci.L’emploicœur du NumériqueetNouvelle Economieest un emploi qui se situe dans les métropoles. Les restructurations des opérateurs de télécoms vident l’emploi dans les villes de taille moyenne pour aller se concentrer dans les métropoles. Ainsi l’ensemble des opérateurs ferment des boutiques pour se concentrer sur des «dans lesstores » centres villes des métropoles.
Dans le même temps,l’accessibilité des réseaux fait débat. Peut-on amener la fibre dans toute la France à un coût raisonnable? Ou plus exactement en mobilisant toute la capacité d’investissements du secteur sur le raccordement via la fibre de l’ensemble des ménages français n’obère-t-on pas la capacité de ce secteur à investir dans des usages porteursde valeur et d’emploi?
La F3C-CFDT a fait des propositions concrètes sur les technologies alternatives permettant à chacun d’être couvert avec une qualité suffisante dans un temps acceptable. Si la sécurité des réseaux conduit à préconiser des infrastructures multiples en zone dense; en zone non dense, nous préconisons d’une part une mutualisation des infrastructures entre opérateurs ainsi que des infrastructures en partie commune fixe/mobile (technologie L4G). Enfin à court terme la montée en débit sur la paire de cuivre peut donner une réponse rapide pour les besoins à court terme.
Ancrer l’emploi dans les territoires
SI l’émergence des usages a été fortement destructrice d’emplois, faute d’avoir su faire émerger en France et en Europe des opérateurs d’usages significatifs, nous pensons qu’il est possible de
construire dans les territoires des usages socialement utiles autour en particulier des petites et moyennes entreprises ainsi que des collectivités locales. Notre concept de cloud computing communautaire est l’axe central de cette réponse.Pour nous il faut construire les «fermes numériques» en région et travailler simultanément aux usages (comptabilité, gestion des clients, gestion des process de production, offre des services de santé, d’éducation, d’accompagnement des personnes âgées…) socialement utiles. De mon point de vue,construire les infrastructures et les réseaux, sans construire les usages qui vont avec, c’est construire les réseaux qui permettrontà l’emploi de partir.A l’inverse, construire simultanément, dans un même territoire, Infrastructures, Réseaux, Services et Usages, c’est non seulement garantir que l’emploi va stabiliser sur place, mais c’est également ouvrir ce territoire et lui permettre de jouer de ces atouts dans le réseau mondial. Cette démarche permet à la fois d’ancrer dans les territoires l’emploicœur du numérique mais permet également de diffuser, via des usages intelligibles (pour les entrepreneurs, les artisans, les salariés, les consommateurs ou les collectivités locales) le numérique dans l’ensemble de l’économie locale pour mieux la positionner face à la concurrence.Il n’y a pas là opposition entre emploi «noble» du numérique centré les métropoles et le reste de l’emploi centré dans les villes moyennes, mais complémentarité de la démarche.
Quels acteurs possibles ?
Il faut dans ce cadredans ce cadre d’approfondir 3 thèmes: 1. Villenumérique / Rural numérique (zone non dense).
Il s’agit de travailler sur le rôle d’acteur public qui dispose dela confiance et des réseaux nécessaires pour diffuser des usages. Dans ce cadre tant en zone dense qu’en zone non dense, il nous semble que La Poste peut disposer du capital confiancedes personnels et de l’implantation sur le territoire nécessaire. Sa réussite, tant dans la bascule de la TNT que dans la téléphonie mobile, démontre sa capacité.
Dans ce cadre, une synergie entre les actions de la Caisse des Dépôts et de La Poste pourrait être recherchée aussi bien sur les questions de la ville numérique que du rural numérique. Le réseau de l’enseigne en zone dense et celui des agences postales communales en zone non dense pourrait être sollicité.
2.Travailler sur le rôle d’acteurs privés quidisposent de la confiance et/ou des réseaux nécessaires et/ou du savoir-faire technique pour diffuser et/ou créer des usages professionnels.
Il s’agit dans notre esprit des experts comptables dont nombre de réseaux assurent en direction des petites et moyennes entreprises des fonctions de support informatique (paie, facturation…). Ils pourraient utilement étendre ces services pour mieux intégrer leurs clients dans le monde numérique.
Il peut également s’agir d’entreprises privées comme PagesJaunes quiest un interlocuteur de longue date des artisans et des petites entreprises et dispose du réseau commercial nécessaire pour diffuser dans cette population des usages servis par ces artisans et ces petites entreprises en direction du grand public.
3.Travailler à la diffusion sous forme d’usage de services et/ou de biens existants.
L’une des difficultés de l’économie française du numérique consiste en la difficulté de transformer en usage, des biens et services déjà existants. Il s’agit de construire un mix de produits, de services, et de systèmes d’information qui permette de rendre tangible un usage. Nos compétiteurs étrangers, que ce soit dans le BtoC ou dans le BtoB, excellent en ce domaine, en particulier les Américains et les Sud-Coréens. Une partie du retard de la pénétration du numérique dans les TPE-PME et l’artisanat vient de cette difficulté à construire des usages pertinents pour ces publics professionnels. Un effort d’innovation doit être fait et porté par le secteur. Dans ce cadre, l’usage du Crédit Impôt Recherche pourrait trouver une justification sociale et économiquequ’il n’a pas aujourd’hui.
Les processus de matérialisation/dématérialisation (fiches de paie, courriers recommandés, pièces comptables, documents à conserver sur une longue durée, facturation, bons de commandes, suivi des réclamations…) sont un exemple de secteur où les processus physiques et les services existent mais peinent à percer faute de construction d’usage intelligible pour les clients (entreprises pour l’essentiel, particuliers pour certains), la question de la logistique et du dernier kilomètre peut également être un terrain complémentaire d’approche. Dans ces secteurs, des acteurs implantés en France comme La Poste, Koba, France Routage existent et ont des offres industrielles idoines.
A propos de Ivan Béraud
Secrétaire Général de la F3C CFDT, il a été président puis vice-président de l’Observatoire Paritaire des Métiers de l’Ingénierie, de l’Informatique et du Conseil. Il est actuellementmembre du Comité Stratégique de la Filière Numériqueissu de la Conférence Nationale de l’Industrie.
A propos de la F3C CFDT
La dernière née (en 2005) des fédérations de la CFDT structure 50 000 professionnels des champs de la communication écrite (Presse, Activités Postales, Routage, Industries Graphiques, Editions…), de l’Audiovisuel(Télévision, Radio…), de la Culture tant publique que privée, des Télécoms, de l’Internet et des services et usages associés (Informatique, Publicité, Centres de Relations Clients…).
Aller plus loin
Le soutienà l’économie numérique et à l’innovation, rapport de l’IGF janvier 2012Contribution du Comité Stratégique de Filière Services et Technologies de l’Information et de la Communication (STIC) au rapport Global de la Conférence Nationale de l’Industrie, décembre 2011L’économie de l’usagehttp://ppfr.it/usages Descriptif des EDEC/ADEC : http/ppfr.it/adec Proposition de la F3C CFDT : France Numérique 2020 http://ppfr.it/num2020
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