SOL: une monnaie solidaire

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18. O U T I L S. Après une phase d'expérimentation, la monnaie sociale Sol commence à apparaître dans plusieurs régions. Jean-Philippe Poulnot, directeur ...

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• Économie sociale et solidaire
• Activisme
• Coopérative
• Politique

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Extrait

O U T I L S

SOL :une monnaie solidaire

Après une phase d’expérimentation, la monnaie sociale Sol commence à apparaître dans plusieurs régions. Jean-Philippe Poulnot, directeur recherche-développement de Chèque déjeuner, et Célina Whitaker, animatrice du réseau Sol, décryptent son fonctionnement.

ParÉric Larpin,Agence Épices

D’où ça vient ? Sol est née du collectif Reconsidérer la richesse, qui s’est construit à partir des travaux de Patrick Viveret, des recherches technologiques du groupe Chèque déjeuner et de l’apport de nombreux acteurs de l’économie sociale et soli- daire. Elle s’appuie sur un projet Equal du Fonds social euro- péen, avec, outre le groupe Chèque déjeuner, le Crédit coopé- ratif, la Maif et la Macif. Les financements complémentaires ont été apportés par trois conseils régionaux. L’association Sol assure l’orientation du projet, avec des partenaires locaux.

Qui peut s’en servir ? Les particuliers qui veulent montrer leur engagement citoyen, les acteurs de l’économie solidaire, qui veulent rendre visibles leurs activités, les collectivités locales et les entreprises qui veulent permettre à des publics-cibles d’ac- céder autrement à leurs services sont tous des utilisateurs potentiels. Après une première phase de diffusion auprès des sympathisants dans les deux dernières années, une expérimentation grandeur nature commence en septembre avec les régions Bretagne, Ile-de-France et Nord-Pas-de- Calais. Les personnes intéressées pourront utiliser leur carte Sol auprès des différents partenaires, grâce à 450 ter- minaux répartis sur les trois régions. En Bretagne, par exemple, ce sont des boutiques bio ou équitables, la Mutuelle des étudiants, etc.

Comment acquiert-on les Sol ? La carte Sol est une carte à puce, munie en outre d’un code- barres. Elle sera utilisable auprès de tous les partenaires de l’opération, équipés d’un terminal électronique ou via Internet (www.sol-reseau.org). Sur la carte, les points Sol acquis par les utilisateurs s’accumulent dans trois réper- toires. Il y a le Sol coopération, qui est crédité sur la carte à partir d’achats en euros auprès des structures de l’économie

18 TRAVAILLER POUR L’ÉCONOMIE sociale et solidaire

sociale et solidaire; c’est une façon d’initialiser la carte car les points Sol ne sont pas reconvertibles en euros. Il y a ensuite le Sol engagement, qui comptabilise en points Sol les échanges de temps passés dans des structures à vocation sociale. Le troisième type de Sol est le Sol affecté, émis par des collectivités territoriales, des mutuelles ou des comités d’entreprise vers des publics-cibles, en contrepartie de l’uti- lisation de services.

Quel intérêt pour les collectivités ? Les collectivités locales, comme les trois grandes régions pionnières, mais aussi les villes de Lille, Rennes, Carhaix, Fontenay-aux-Roses, etc., peuvent s’approprier la monnaie Sol autour des trois fonctions évoquées. Avec Sol coopéra- tion, elles peuvent décider de donner des subventions com- plémentaires en Sol; avec Sol engagement, elles peuvent valoriser les engagements bénévoles; avec Sol affecté, elles peuvent viser des publics-cibles, en leur offrant un nouveau mode de prestations. Le Sol peut même servir à flécher les politiques d’aide sociale des collectivités et optimiser l’utili- sation des services publics (paiement en Sol, si on utilise des installations municipales en heures creuses, par exemple). Des rencontres auront lieu jusqu’à la fin de l’expérimenta- tion prévue en décembre 2007. De nouvelles collectivités locales, notamment des communautés d’agglomération, ren- trent régulièrement dans le projet. ■

Une monnaie fondante Sol conserve des valeurs d’échange et de compte, mais évite la spéculation. Ainsi, par exemple, quand les Sol ont été acquis sur le mode Sol coopération, ils sont fondants, c’est- à-dire qu’ils perdent de leur valeur, s’ils n’ont pas été utili- sés après trois mois. La valeur abandonnée est récupérée par l’association Sol, pour des projets socialement utiles.