Indépendance de la Banque centrale et politique monétaire: application à la Banque centrale euopéenne - article ; n°1 ; vol.13, pg 135-197
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Description

Revue française d'économie - Année 1998 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 135-197
Rogoff. Cette délégation de pouvoir monétaire à un gouverneur indépendant permettrait de baisser le biais inflationniste, issu d'un manque initial de crédibilité, tout en conservant la possibilité de limiter les fluctuations consécutives à des chocs d'offre sur le marché du travail.
This paper sums up the main results developed by the literature about indépendance and credibility of the monetary policy and uses them to analyse the European Central Bank status. According to the Maastricht treaty, the ECB's main objective should be price stability and ECB should be indépendant from political pressures. This can be related to Rogoff 's theory of a conservative governor, which shows that a delegation to an indépendant monetary autority can both reduce the inflationary bias induced by a lack of credibility, and limit fluctuations on the labour market after a supply shock.
63 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 75
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Annabelle Mourougane
Indépendance de la Banque centrale et politique monétaire:
application à la Banque centrale euopéenne
In: Revue française d'économie. Volume 13 N°1, 1998. pp. 135-197.
Résumé
Rogoff. Cette délégation de pouvoir monétaire à un gouverneur indépendant permettrait de baisser le biais inflationniste, issu
d'un manque initial de crédibilité, tout en conservant la possibilité de limiter les fluctuations consécutives à des chocs d'offre sur
le marché du travail.
Abstract
This paper sums up the main results developed by the literature about indépendance and credibility of the monetary policy and
uses them to analyse the European Central Bank status. According to the Maastricht treaty, the ECB's main objective should be
price stability and ECB should be indépendant from political pressures. This can be related to Rogoff 's theory of a conservative
governor, which shows that a delegation to an indépendant monetary autority can both reduce the inflationary bias induced by a
lack of credibility, and limit fluctuations on the labour market after a supply shock.
Citer ce document / Cite this document :
Mourougane Annabelle. Indépendance de la Banque centrale et politique monétaire: application à la Banque centrale
euopéenne. In: Revue française d'économie. Volume 13 N°1, 1998. pp. 135-197.
doi : 10.3406/rfeco.1998.1043
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1998_num_13_1_1043Annabelle
MOUROUGANE
Indépendance
de la Banque centrale
et politique monétaire :
application à la Banque
centrale européenne
epuis quelques années, on constate
une nette adhésion au principe d'indépendance des banques cen
trales dans beaucoup de pays (Canada, Nouvelle-Zélande mais
aussi plus récemment France et Royaume-Uni) ; les statuts de la
Banque centrale européenne (B.C.E.), tels qu'ils ont été définis
dans le traité de Maastricht, sont en ligne avec ce mouvement 1 36 Annabelle Mourougane
de fond. Ainsi, l'article 5 du traité met l'accent tant sur l'ind
épendance de la B.C.E. vis-à-vis des différents gouvernements
nationaux, que sur sa mission statutaire de lutte contre l'inflation.
Même si l'arrangement institutionnel prévu pour la B.C.E.
est pour une part le fruit d'un compromis politique, il peut être
analysé à la lumière de la littérature économique qui s'est déve
loppée depuis le milieu des années quatre-vingt autour des thèmes
de l'incohérence temporelle et d'indépendance de la Banque
centrale, et dont une synthèse est proposée en première partie de
cette étude. Le caractère complexe et difficilement appréhen-
dable des notions en jeu rend la vérification empirique de ces résul
tats délicate. La présentation des différentes études sur le sujet,
effectuée dans une deuxième partie, montre qu'elle est à l'heure
actuelle loin d'être achevée.
Malgré l'absence de vérifications empiriques, les réper
cussions pratiques de cette littérature, en particulier les conclu
sions relatives à la théorie de Rogoff, demeurent indéniables.
Ainsi, à partir de 1999, le pouvoir monétaire sera délégué en
Europe à un organisme indépendant du pouvoir politique, la
B.C.E., qui comme le gouverneur conservateur aura pour object
if principal d'assurer la stabilité des prix. La mise en œuvre de
cette théorie se heurte néanmoins à des difficultés d'ordre pratique,
notamment pour assurer l'indépendance effective de l'autorité
monétaire, difficultés qui sont analysées en troisième partie.
Les fondements théoriques
des analyses de crédibilité et
d'indépendance des banques centrales
L'origine des analyses théoriques de la littérature sur l'indépen
dance et la crédibilité est la mise en évidence par Kydland et Pres-
cott [1977] du problème de l'incohérence temporelle et la volonté Annabelle Mourougane 137
de résoudre ce problème en particulier dans le cas de la politique
monétaire (cf. Barro-Gordon [1983a]). Si la solution de Kydland-
Prescott qui consiste à adopter une politique fondée sur une
règle est pertinente sous des hypothèses très restrictives, elle
montre très vite ses limites lorsque l'économie est soumise à des
chocs d'offre. Des solutions alternatives (cf. Rogoff [1985a],
Walsh [1995]) ont donc été proposées.
De la prédominance d'une politique fondée sur une règle...
Présentation du modèle de base
Les principaux résultats de la littérature sur l'indépendance et la
crédibilité de la politique monétaire se fondent sur des modèles
d'offre, d'inspiration monétariste. Ces modèles ne sont pas à
proprement parler des modèles dynamiques et n'intègrent pas,
en particulier, de mécanismes d'accumulation des stocks, de la
dette par exemple, qui sont pourtant fortement liés
aux problèmes d'inflation.
• Les hypothèses communes aux modèles présentés
La majeure partie des articles traitant du problème d'incohé
rence temporelle sont fondés sur une gamme d'hypothèses com
munes.
— Les anticipations sont rationnelles et les agents privés
sont supposés réagir de façon optimale à un environnement
qu'ils connaissent. Les erreurs de prévision ne peuvent être dues
qu'à des surprises et ne sont donc pas persistantes.
— La courbe d'offre est une courbe de Phillips avec anti
cipations rationnelles à la Lucas [1972] ; on suppose, en effet,
que les contrats salariaux sont négociés en termes nominaux,
une période à l'avance. Au moment où les contrats sont signés,
les salariés négocient donc le salaire en fonction de leurs antici
pations d'inflation pour le futur. De telles négociations sont de Annabelle Mourougane 138
même type que celles décrites dans des théories comme celle des
« insiders-outsiders » ou celle du « salaire d'efficience ».
- Il existe un arbitrage entre les bénéfices et les coûts de
l'inflation (cf. Fisher [1981], Barro [1995], Sarel [1995]). On sup
pose, en outre, que seule l'inflation non anticipée a un effet sur
l'activité. L'objectif du gouvernement est de réduire le chômage
sans relancer pour autant l'inflation. Ces deux objectifs sont
incompatibles : ainsi, si le a recours à l'inflation
surprise pour relancer l'activité réelle, il devra subir les incon
vénients d'une inflation trop forte. Les arguments qui entrent dans
sa fonction de coût sont ses propres objectifs. Si le gouvernement
est bienveillant, ses objectifs se confondent néanmoins avec ceux
de la société. Pour plus de simplicité, on désignera par taux d'in
flation et niveau d'emploi socialement optimaux les objectifs du
gouvernement.
- Il existe des distorsions sur le marché du travail, par
exemple l'existence de rigidités nominales, qui rendent le taux
de chômage d'équilibre supérieur au taux de chômage social
ement optimal et l'objectif d'emploi des agents privés différent de
celui du gouvernement.
- Le gouvernement, confondu dans les premiers modèles
avec l'autorité monétaire, choisit le taux d'inflation en agissant
soit sur la masse soit sur le taux d'intérêt. Dans les
textes fondateurs, il est supposé avoir une maîtrise parfaite des
objectifs et peut mener deux formes de politique : une politique
discrétionnaire, chaque mesure étant adaptée à la situation pré
sente, ou une politique fondée sur une règle, l'autorité décidant
d'une règle d'intervention invariante dans le temps et qui est
connue par les autres agents ; ces derniers choisissent leur action
en tenant compte de cette règle.
- Les négociations salariales sont décrites dans le cadre
d'un jeu non coopératif à deux, voire trois joueurs. Dans le
de base, la séquence du jeu est la suivante : le gouvernement
annonce le taux d'inflation qu'il entend réaliser ; à partir de
cette annonce le public anticipe un niveau d'inflation, puis le gou
vernement, connaissant ces anticipations, choisit le niveau d'in
flation effectif. Le déroulement de ce jeu donne un rôle privilé- Annabelle Mourougane 139
gié au gouvernement, qui pourra en particulier &

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