Les conventions de financement des entreprises. Premières approches théorique et empirique - article ; n°4 ; vol.7, pg 81-120
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Description

Revue française d'économie - Année 1992 - Volume 7 - Numéro 4 - Pages 81-120
Les conventions de financement ont pour objet privilégié de traiter l'incertitude qui préside à la relation de financement d'une manière qui soit considérée comme efficace par les deux parties. La pluralité des conventions se déduit de travaux antérieurs sur la diversité des mondes de production des entreprises non financières et des comportements bancaires. Cette perspective met l'accent sur la flexibilité et donc sur la liquidité des entreprises. L'approche théorique recherche dans la littérature, d'une part, les principes qui fondent les motifs et les modalités d'accès à la liquidité, d'autre paît, les principes non-standards de coordination des comportements des offreurs et des demandeurs de capitaux. I.es travaux empiriques entendent montrer que ce cadre permet d'aborder autrement les domaines de la solvabilité et de la liquidité des entreprises. Deux expériences sont tentées, l'une sur vin échantillon d'entreprises en France, l'autre sur la comparaison entre plusieurs pays à travers la banque de comptes sectoriels harmonisés BACH de la C.E.E.
This article has for its object of analysis the treatment of the uncertainty at the centre of financial relationships by finance conventions which are considered as both suitable and efficient by the parties to the transaction. The plurality of such conventions can be deduced from earlier works on the diversity of worlds of production in non-financial enterprises and on economic behaviour in the banking sector. This perpective emphasizes the flexibility and the liquidity of enterprises. This theoretical approach exploits an economic literature which deals with the principles underlying the motivation for and access to liquidity, on one hand, and non-standard principles of co-ordination in the credit and financial markets, on the other. As a consequence, empirical studies illustrate that this framework is convenient to treat from an unusual point of view the questions of firm solvability and liquidity. Two experiences are made, the first one deals with a sample of French firms, the second one with a comparison of agregated balance sheets of several countries from data of the E.E.C.
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Dorothée Rivaud-Danset
Robert Salais
Les conventions de financement des entreprises. Premières
approches théorique et empirique
In: Revue française d'économie. Volume 7 N°4, 1992. pp. 81-120.
Citer ce document / Cite this document :
Rivaud-Danset Dorothée, Salais Robert. Les conventions de financement des entreprises. Premières approches théorique et
empirique. In: Revue française d'économie. Volume 7 N°4, 1992. pp. 81-120.
doi : 10.3406/rfeco.1992.1321
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1992_num_7_4_1321Résumé
Les conventions de financement ont pour objet privilégié de traiter l'incertitude qui préside à la relation
de financement d'une manière qui soit considérée comme efficace par les deux parties. La pluralité des
conventions se déduit de travaux antérieurs sur la diversité des mondes de production des entreprises
non financières et des comportements bancaires. Cette perspective met l'accent sur la flexibilité et donc
sur la liquidité des entreprises. L'approche théorique recherche dans la littérature, d'une part, les
principes qui fondent les motifs et les modalités d'accès à la liquidité, d'autre paît, les principes non-
standards de coordination des comportements des offreurs et des demandeurs de capitaux. I.es
travaux empiriques entendent montrer que ce cadre permet d'aborder autrement les domaines de la
solvabilité et de la liquidité des entreprises. Deux expériences sont tentées, l'une sur vin échantillon
d'entreprises en France, l'autre sur la comparaison entre plusieurs pays à travers la banque de comptes
sectoriels harmonisés BACH de la C.E.E.
Abstract
This article has for its object of analysis the treatment of the uncertainty at the centre of financial
relationships by finance conventions which are considered as both suitable and efficient by the parties
to the transaction. The plurality of such conventions can be deduced from earlier works on the diversity
of worlds of production in non-financial enterprises and on economic behaviour in the banking sector.
This perpective emphasizes the flexibility and the liquidity of enterprises. This theoretical approach
exploits an economic literature which deals with the principles underlying the motivation for and access
to liquidity, on one hand, and non-standard principles of co-ordination in the credit and financial
markets, on the other. As a consequence, empirical studies illustrate that this framework is convenient
to treat from an unusual point of view the questions of firm solvability and liquidity. Two experiences are
made, the first one deals with a sample of French firms, the second one with a comparison of agregated
balance sheets of several countries from data of the E.E.C.Dorothée
RIVAUD-DANSET
Robert SALAIS
Les conventions de
financement des
entreprises. Premières
approches théorique et
empirique
ans l'engagement d'une relation de
financement, le problème du prêteur est de prêter de Гаг- 82 Dorothée Rivaud-Danset / Robert Salais
gent et celui de l'entreprise de disposer d'avances de fonds.
Le premier doit accepter d'immobiliser son argent, sans
possibilité (comme sur le marché financier) de liquider au
moindre doute sa créance et sans certitude d'être rem
boursé. La seconde doit inspirer confiance en faisant état
de projets d'activité réalistes. Le financement est affaire de
crédit, autrement dit de confiance que l'une des parties
porte à l'autre lorsque la relation se négocie.
L'incertitude est donc au centre de la relation de
financement. Elle porte non seulement sur les états du
monde futur, mais aussi sur le comportement de l'autre
dans le futur. Le crédit est en effet gagé sur une activité de
l'entreprise qui n'a pas encore eu lieu : il n'y a pas de
produit objectif sur lequel évaluer la transaction. Si une
entreprise est a priori dans une situation moins risquée
(elle reçoit l'argent), elle doit cependant, pour renouveler
son crédit, démontrer aux yeux de la communauté des
prêteurs sa capacité à rembourser et mériter la confiance
qu'on lui porte. Ce sont là des choses bien connues des
professionnels. A la différence des approches théoriques
courantes de la question, nous considérons ici qu'il y a
plusieurs façons de mériter la confiance, d'évaluer une
réputation, de formaliser une incertitude initiale et de la
traiter dans le cours des interactions futures. Nous allons
tenter de préciser ces différentes façons et partir de l'h
ypothèse, déjà explorée dans de nombreux autres domaines
également marqués par un contexte d'incertitude (Revue
économique, [1989] ; Orléan, [1993]), que la construction
d'une relation de financement repose sur des conventions
entre les acteurs.
Des travaux précédents nous ont permis d'analys
er, l'un la variété des formes d'entreprises et de leur
coordination selon la nature de leurs produits et des in
certitudes correspondantes de la coordination (Salais et
Storper, [1992] ; Salais, [1993]), l'autre l'opposition entre Dorothée Rivaud-Danset / Robert Salais 83
deux comportements bancaires, à l'engagement et à l'acte,
qui se dégage tant de la littérature que des travaux empir
iques (Rivaud-Danset, [1991]). L'intérêt d'une mise en
relation est évident, pour montrer l'imbrication, dans la
coordination, des dimensions économiques et financière
comme pour se convaincre de la pluralité des attentes, des
besoins et des registres d'action des agents économiques.
Cet article est un premier pas dans cette direction.
Sa démarche consiste à tenter de dégager les zones de
compromis entre entreprise et banque qui existent entre
leurs cadres de connaissance et leurs modes d'action. La
convention de financement est ce qui permet aux deux
acteurs de s'engager dans ce compromis. Notre hypothèse
est que compromis et convention de financement appa
raissent lorsqu'il y a compatibilité entre les formes d'incer
titude que savent traiter, dans leur sphère propre d'action,
l'entreprise et la banque. Nous verrons que cette hypothèse
conduit à déplacer l'accent traditionnellement mis sur l'e
ndettement à moyen terme vers la liquidité des entreprises
et la flexibilité.
La première partie cherche à dégager des prin
cipes constitutifs des conventions de financement au sein
de la littérature économique ; la deuxième partie élabore
la variété des conventions de financement, la troisième
suggère comment notre cadre permettrait d'aborder autr
ement qu'à l'accoutumée l'analyse empirique de la solvabil
ité et de la liquidité des entreprises.
La recherche des principes
constitutifs des conventions de
financement
chapitre Nous voudrions La monnaie, montrer, l'intérêt tout d'abord, et la liquidité que la de lecture J. Hicks du 84 Dorothée Rivaud-Danset / Robert Salais
[1975])1 au(Hicks, La crise de l'économie keynésienne,
torise à y repérer l'intuition de ce que nous appelons une
convention de financement. Cette lecture porte l'attention
sur la liquidité comme motif de financement de l'entreprise
dans un contexte d'incertitude sur ses marchés.
L'incertitude sur le marché des biens et la liquidité chez
J. Hicks
J. Hicks entend réhabiliter la thèse de J.M. Keynes, délais
sée par les fiscalistes, selon laquelle la politique monétaire
est susceptible d'influencer l'investissement. L'impotence
relative de la politique monétaire n'a pas un caractère
universel. Certes cette impotence est relativement fondée
dans le cas du secteur à fonds propres, celui où l'entreprise
détient des actifs financiers de réserve qui lui assurent une
autonomie par rapport aux banques. Elle cesse en revanche
de l'être dans une économie à découvert où la dépendance
des entreprises à l'égard des banques permet à ces der
nières d'influencer les décisions d'investissement. A la s
ituation keynésienne pure qui consiste à faire dépendre du
taux d'intérêt à long terme la séquence des projets d'i
nvestissement classés selon leur rendement actualisé, Hicks
propose d'ajouter un autre déterminant, susceptible d'être
plus efficace, la variation de la liquidité des entreprises. Il
part donc de la problématique macro-

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