Les taux de change d équilibre fondamentaux : de l approche théorique à l évaluation empirique - article ; n°3 ; vol.13, pg 177-206
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Les taux de change d'équilibre fondamentaux : de l'approche théorique à l'évaluation empirique - article ; n°3 ; vol.13, pg 177-206

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Description

Revue française d'économie - Année 1998 - Volume 13 - Numéro 3 - Pages 177-206
Parmi les approches alternatives qui se sont développées, afin de palier les insuffisances de la parité des pouvoirs d'achat dans la définition des taux de change d'équilibre, la théorie de Williamson occupe désormais une place privilégiée. Elle définit le taux de change d'équilibre fondamental comme celui assurant à moyen terme la réalisation simultanée de l'équilibre interne et de l'équilibre externe (son compte courant est « soutenable »). Le recours à une approche en termes de statique comparative pour évaluer ces taux de change d'équilibre permet d'isoler les sensibilités des taux de change fondamentaux aux output gaps et aux écarts de cibles de balance courante et ainsi de s'affranchir en partie du caractère normatif de l'analyse de Williamson. L'évaluation menée, à partir du modèle multinational Nigem, a permis de calculer ces sensibilités pour les dix principaux pays de l'OCDE. Les élasticités des écarts au taux de change d'équilibre ainsi calculées sont beaucoup plus grandes vis-à-vis des déséquilibres externes que vis-à- vis des déséquilibres internes. Afin d'illustrer alors le rôle crucial joué par les objectifs de balance courante, nous calculons la valeur du taux de change d'équilibre fondamental à output gaps donnés, dans deux scénarios : un scénario à cibles nulles dans tous les pays et un scénario à cibles « réalistes ».
John Williamson's theory is now one of the leading alternative approaches that have been developed to overcome the failure of purchasing power parities to define equilibrium exchange rates. His theory defines the Fundamental Equilibrium Exchange Rate (FEER) as that which, in the medium run, enables simultaneous internal equilibrium (the economy is on its potential growth path) and external equilibrium (the current account balance is « sustainable »). Using comparative statics to assess these equilibrium exchange rates enables us to discern the sensitivity of fundamental exchange rates to output gaps and to deviation from current account targets, which reduces the normative nature of Williamson's analysis. The assessment made using the NIGEM multinational model enabled us to calculate sensitivities for the ten leading OECD countries. Calculated elasticities of deviation from equilibrium exchange rates are much greater in relation to external disequilibria than in relation to internal disequilibria. We calculated the value of fundamental equilibrium exchange rates for given output gaps in two scenarios in order to show the crucial role of current account targets. The first scenario assumed that there were no targets in any of the countries, and the second assumed that there were « realistic » targets.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 80
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Didier Borowski
Cécile Couharde
Florence Thibault
Les taux de change d'équilibre fondamentaux : de l'approche
théorique à l'évaluation empirique
In: Revue française d'économie. Volume 13 N°3, 1998. pp. 177-206.
Citer ce document / Cite this document :
Borowski Didier, Couharde Cécile, Thibault Florence. Les taux de change d'équilibre fondamentaux : de l'approche théorique à
l'évaluation empirique. In: Revue française d'économie. Volume 13 N°3, 1998. pp. 177-206.
doi : 10.3406/rfeco.1998.1065
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1998_num_13_3_1065Résumé
Parmi les approches alternatives qui se sont développées, afin de palier les insuffisances de la parité
des pouvoirs d'achat dans la définition des taux de change d'équilibre, la théorie de Williamson occupe
désormais une place privilégiée. Elle définit le taux de change d'équilibre fondamental comme celui
assurant à moyen terme la réalisation simultanée de l'équilibre interne et de l'équilibre externe (son
compte courant est « soutenable »). Le recours à une approche en termes de statique comparative
pour évaluer ces taux de change d'équilibre permet d'isoler les sensibilités des taux de change
fondamentaux aux output gaps et aux écarts de cibles de balance courante et ainsi de s'affranchir en
partie du caractère normatif de l'analyse de Williamson. L'évaluation menée, à partir du modèle
multinational Nigem, a permis de calculer ces sensibilités pour les dix principaux pays de l'OCDE. Les
élasticités des écarts au taux de change d'équilibre ainsi calculées sont beaucoup plus grandes vis-à-
vis des déséquilibres externes que vis-à- vis des déséquilibres internes. Afin d'illustrer alors le rôle
crucial joué par les objectifs de balance courante, nous calculons la valeur du taux de change
d'équilibre fondamental à output gaps donnés, dans deux scénarios : un scénario à cibles nulles dans
tous les pays et un scénario à cibles « réalistes ».
Abstract
John Williamson's theory is now one of the leading alternative approaches that have been developed to
overcome the failure of purchasing power parities to define equilibrium exchange rates. His theory
defines the Fundamental Equilibrium Exchange Rate (FEER) as that which, in the medium run, enables
simultaneous internal equilibrium (the economy is on its potential growth path) and external equilibrium
(the current account balance is « sustainable »). Using comparative statics to assess these
exchange rates enables us to discern the sensitivity of fundamental exchange rates to output gaps and
to deviation from current account targets, which reduces the normative nature of Williamson's analysis.
The assessment made using the NIGEM multinational model enabled us to calculate sensitivities for the
ten leading OECD countries. Calculated elasticities of deviation from equilibrium exchange rates are
much greater in relation to external disequilibria than in relation to internal disequilibria. We calculated
the value of fundamental equilibrium exchange rates for given output gaps in two scenarios in order to
show the crucial role of current account targets. The first scenario assumed that there were no targets in
any of the countries, and the second assumed that there were « realistic » targets.Didier BOROWSKI,
Cécile COUHARDE,
Florence THIBAULT
Les taux de change
d'équilibre fondamentaux :
de l'approche théorique
à l'évaluation empirique
qu'instrument variables-clefs son niveau d'équilibre de d'analyse la politique : sans est e taux subordonnée économique. cette de référence, change Son à constitue la la efficacité connaissance notion l'une en même tant des de 178 Didier Borowski, Cécile Couharde, Florence Thibault
de sous ou surévaluation d'une monnaie n'aurait guère de
sens. Les amples mouvements de changes qui ont accompagné
la fin du système monétaire de Bretton Woods et l'apparition
du système de changes flexibles, ont considérablement renforcé
l'intérêt porté à la définition de ce « bon » taux de change. Pourt
ant, aujourd'hui encore, ses déterminants ne font guère l'una
nimité. Si la parité des pouvoirs d'achat reste la théorie de
référence, plusieurs approches alternatives se sont développées
ces dernières années. En particulier, l'approche dite du taux de
change d'équilibre fondamental définit le change effectif réel
de référence en insistant sur les déterminants macro-économ
iques. Elle occupe désormais une place privilégiée dans la li
ttérature consacrée à ce thème.
La parité des pouvoirs d'achat :
une théorie dominante
mais controversée
En 1922, Gustav Cassel propose de définir le niveau du taux de
change nominal d'équilibre comme celui qui assure la parité de
pouvoir d'achat (PPA) entre deux monnaies. Ce principe simple
se décline traditionnellement en deux versions.
La première - dite PPA absolue - prévaut en l'absence
de toute forme d'entrave au commerce international (taxes douan
ières, barrières non tarifaires...) et en négligeant les coûts de trans
ports ainsi que les coûts d'information. Elle postule que, pour
un pays donné, le taux de change d'équilibre vis-à-vis d'une
monnaie tierce (e), est égal au quotient de ses prix intérieurs (/>)
sur les prix étrangers {p*). Cette définition dérive de la loi du prix
unique qui stipule que le prix d'un bien échangeable doit être
le même quelle que soit la monnaie dans laquelle il s'exprime1. Didier Borowski, Cécile Couharde, Florence Thibault 179
Sa réalisation suppose les taux de change réels bilatéraux (ep*/p)
toujours égaux à un.
e=p/p* (1)
La loi du prix unique ne s'applique plus dès lors qu'il existe
des barrières au commerce international. Si celles-ci restent stables
au cours du temps, l'équation (1) devient e = k (p /p*) où k est
une constante. Le principe de la PPA continue alors de préval
oir mais sous une forme dite relative : une variation du taux de
change nominal bilatéral vient compenser l'écart d'inflation entre
les deux pays.
e=p-p* (2)
Dès lors, la période retenue pour effectuer les calculs est
déterminante. En particulier, si le taux de change n'était pas in
itialement à son niveau d'équilibre, la règle proposée par la rela
tion (2) ne lui permet pas d'y revenir.
Les tentatives de vérification de la PPA posent de nomb
reux problèmes méthodologiques. Si l'on s'en tient aux ver
sions élémentaires que nous venons de présenter, le taux de
change réel devrait être constant. C'est pourquoi devant les fluc
tuations importantes observées des parités réelles, les défenseurs
de la PPA en ont fait une théorie valable uniquement sur longue
période du fait de mécanismes d'ajustement très lents (rigidité
des prix...). Sa vérification implique alors la st
ationnante des taux de change réels (ces derniers peuvent varier
au cours du temps mais autour d'une moyenne fixe). Cependant,
même à cet horizon, peu de travaux économétriques2 permettent
de valider la PPA. En particulier, les recherches les plus récentes,
faisant appel à l'économétrie des séries temporelles, mettent
généralement en évidence l'absence d'une relation de co-inté-
gration entre taux de change, prix nationaux et prix étrangers,
confirmant ainsi le peu d'assise empirique de la théorie de la parité
des pouvoirs d'achat. Didier Borowski, Cécile Couharde, Florence Thibault 180
Cette théorie n'en demeure pas moins une référence dans
la plupart des modélisations dans la mesure où elle assure très sim
plement le bouclage d'un modèle macro-économique.
Hormis les problèmes d'entraves aux échanges et de rigi
dité des prix, les chocs de productivité3 ont pu être invoqués pour
expliquer les écarts persistants des taux de change à leur valeur
d'équilibre définie par la PPA. Dans la mesure où ils influent sur
les prix relatifs des biens échangeables et non échangeables au sein
d'un pays, ils modifient le niveau des prix relatifs entre les pays
dans le temps. Sur très longue période, les effets des chocs r

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