Les théories explicatives du taux de change : de Cassel au début des années quatre-vingt - article ; n°3 ; vol.9, pg 53-111
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Les théories explicatives du taux de change : de Cassel au début des années quatre-vingt - article ; n°3 ; vol.9, pg 53-111

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Description

Revue française d'économie - Année 1994 - Volume 9 - Numéro 3 - Pages 53-111
L'ambition de cet article est de fournir une mise à jour de la littérature sur la détermination des taux de change depuis la contribution de Cassel en 1916. Nous passons en revue l'ensemble des principales analyses théoriques, tout en examinant leur validité sur le plan empirique. Non seulement, nous évoquons les insuffisances des théories de la parité des pouvoirs d'achat et du taux d'intérêt, au même titre que ceux des modèles monétaristes, mais nous discutons également de la popularité des modèles néo-keynésiens, d'équilibre de portefeuille et de bulles spéculatives.
This paper aims at providing a concise and up-to-date overview of the vast literature that has been produced on exchange rates since the contribution of Cassel in 1916. We examine the main theoretical models of exchange rates and assess their empirical validity. In addition to the break down of purchasing power parity, interest rates parity and monetary models, as well as the popularity of the new keynesian models, portfolio balance and speculative bubbles models are also considered.
59 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 183
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jérôme Drunat
Gilles Dufrenot
Laurent Mathieu
Les théories explicatives du taux de change : de Cassel au
début des années quatre-vingt
In: Revue française d'économie. Volume 9 N°3, 1994. pp. 53-111.
Résumé
L'ambition de cet article est de fournir une mise à jour de la littérature sur la détermination des taux de change depuis la
contribution de Cassel en 1916. Nous passons en revue l'ensemble des principales analyses théoriques, tout en examinant leur
validité sur le plan empirique. Non seulement, nous évoquons les insuffisances des théories de la parité des pouvoirs d'achat et
du taux d'intérêt, au même titre que ceux des modèles monétaristes, mais nous discutons également de la popularité des
modèles néo-keynésiens, d'équilibre de portefeuille et de bulles spéculatives.
Abstract
This paper aims at providing a concise and up-to-date overview of the vast literature that has been produced on exchange rates
since the contribution of Cassel in 1916. We examine the main theoretical models of exchange rates and assess their empirical
validity. In addition to the break down of purchasing power parity, interest rates parity and monetary models, as well as the
popularity of the new keynesian models, portfolio balance and speculative bubbles models are also considered.
Citer ce document / Cite this document :
Drunat Jérôme, Dufrenot Gilles, Mathieu Laurent. Les théories explicatives du taux de change : de Cassel au début des années
quatre-vingt. In: Revue française d'économie. Volume 9 N°3, 1994. pp. 53-111.
doi : 10.3406/rfeco.1994.959
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1994_num_9_3_959Jerome DRUNAT
Gilles DUFRENOT
Laurent MATHIEU
Les théories explicatives
du taux de change:
de Cassel au début
des années quatre-vingt
change instauré fondateurs fixes au du lendemain ou F.M.I., quasi-fixes, de était la Seconde basé dans e système sur lequel Guerre un le système de dollar mondiale Bretton- de des Woods, taux par Etats- les de
Unis jouait un rôle central d'étalon de change or, à la fois
unité de compte, instrument de paiement international, moyen 54 Jérôme Drunat/Gilles Dufirenot/Laurent Mathieu
d'intervention sur le marché des changes... Ce système reposait
en conséquence sur la bonne santé de l'économie américaine:
balance commerciale excédentaire, stabilité politique et absence
d'inflation étaient les conditions nécessaires à son bon
fonctionnement.
Dès 1964, on vit percer les prémisses d'une crise
future puisque le montant des avoirs en dollar détenus au
dehors des États-Unis était supérieur au stock d'or disponible
à Fort Knox. Sept années, au cours desquelles les déficits de la
balance des paiements des Etats-Unis se cumulèrent aux taux
d'inflation élevés de l'ensemble des pays industrialisés, suffirent
pour mettre fin au système établi quelque trente ans plus tôt.
En décembre 1971, l'accord du Smithonian Institute adopta
Г inconvertibilité ainsi que la dévaluation du dollar par rapport
à l'ensemble des monnaies. L'accord de Kingston signé au mois
de janvier 1976 et appliqué le premier avril 1978 consacra la
fin de Bretton-Woods en instaurant le flottement généralisé
des monnaies et l'abandon de l'or comme étalon monétaire.
Depuis 1973 on a coutume de parler du Système
Monétaire International (S.M.I.) en vigueur comme d'un
régime de change flottant. Mais, comme le souligne
Bourguignat [1985], on est bien loin de la formalisation idéale
du S.M.I, telle que l'avait conçue les théoriciens des années
soixante et soixante-dix, non seulement du fait de la diversité
des formes d'ajustement du marché mais aussi en raison du
fonctionnement même de ce système. Ce ne sont en effet
pas moins de cinq régimes de change qui sont aujourd'hui
observés parmi les 145 pays membres du Fonds Monétaire
International (F.M.I.) . Ainsi, outre la possibilité qu'ont certains
pays de se rattacher à une monnaie nationale particulière (dollar
américain, franc français, livre sterling parmi les principales) ce
qui a pour conséquence de créer des zones monétaires (zone
franc...), ou à un panier de monnaies (DTS), on distingue
encore l'existence d'un système de parités glissantes (le taux
de change dépend alors de certains indicateurs tels les taux
d'inflation...), le flottement qualifié d'administratif ou d'impur
lorsqu'interviennent les banques centrales et enfin les accords Jerome Drunat/Gilles Dufrenot/Laurent Mathieu 55
de coopération monétaire qui voient plusieurs pays se fixer
des règles strictes tant en matière de parité des monnaies
(bandes de fluctuations autour des cours pivots), qu'en la
création d'unités de compte, d'indicateurs de divergence ou
de création de fonds monétaires. Ce système de flottement
généralisé mis en place afin de se substituer à Bretton- Woods
devait, pour reprendre l'expression de Bourguignat « conduire
à une nouvelle harmonie des règles du S.M.I. ». On était en
effet en droit d'attendre de ce nouvel ordre monétaire non
seulement plus de transparence dans la formation des cours de
change (ceux-ci devant être déterminés par la confrontation
des offres et des demandes, sans aucune intervention des
banques centrales), mais aussi, et par voie de conséquence,
une plus grande autonomie pour ce qui concerne les politiques
monétaires de chacun des pays. Enfin, dernière conséquence
de cette réforme, la spéculation était censée aller s'atténuant et
participer à la stabilisation des changes.
Face à ces arguments, les craintes d'une réapparition des
mêmes maux que ceux qui survinrent au cours de l'expérience
de flottement généralisé entre 1931 et 1936 — hyperinflation
généralisée, spéculation déstabilisatrice — apparurent sans
fondements.
Les quelque vingt et une années qui nous séparent
aujourd'hui de l'accord Smithonian permettent de porter
un jugement sur le fonctionnement de ce système. Ainsi
l'argument qui prédominait dans la volonté d'accéder au
flottement - la stabilité des cours des monnaies - est
certainement celui qui fut le plus mis à mal par l'observation
des faits. Que n'a-t-on en effet donné en exemple le
comportement si insaisissable du dollar dès le début des
années quatre-vingt: de 5 francs en 1973, il monta jusqu'à
un sommet de 10,61 francs en 1982, pour se « stabiliser »
aujourd'hui aux environs de 6 francs. De même n'est-il pas
rare d'observer des variations mensuelles de l'ordre de 10%
voire des variations journalières de plus de 1%, sans commune
mesure avec la variabilité des indices de prix. Les études portant
sur la comparaison entre régimes de changes fixes et flexibles 56 Jérôme Drunat/Gilles Dufrenot/Laurent Mathieu
(Mussa [1986] et Stockman [1988]) vinrent confirmer, quant
à elles, la forte variabilité des taux de change réels entre pays
industrialisés dans le second régime (voir tableau ci-dessous).
Variabilité des taux de changes
1958-72 1973-87
0,04 E.U.-Taux de change effectif 0,11
E.U.-Allemagne 0,07 0,21
Illustration non autorisée à la diffusion
E.U. -Japon 0,14 0,15
E.U. -Grande Bretagne 0,14 0,05
E.U.-France 0,10 0,19
Source: Dornbusch [1989]
Sur le plan des travaux théoriques, on assiste dès le
début des années soixante-dix à un changement profond des
objectifs de recherche. Alors que tout au long du système de
l'étalon dollar le poids de la recherche s'était concentré sur
la question du meilleur régime de change et conjointement
des politiques économiques à mettre en oeuvre, l'objectif
devint ensuite tant de comprendre, d'expliquer, que de prévoir
les mouvements brusques qui caractérisent l'évolution des
monnaies. Face à ces nouveaux défis, les économistes n'eurent
dans un premier temps d'autre recours que de faire appel aux
théories anciennes. Qualifiées d'approches monistes des taux
de change par les uns, de théorie statique par d'autres, elles
ne cherchent pas à expliquer l'évolution des taux de change
mais tentent uniquement de comprendre quels sont les facteurs
qui influencent leur valeur d'&#

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