2011 UNE GRANDE ANNÉE POUR L'ASSE ?

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• Publié par: le-foot-st-etienne
• Publié le: 13 janvier 2011
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• Langue: Français

Extrait

2011 UNE GRANDE ANNÉE POUR L'ASSE ?

En football, l'heure des bilans arrive souvent fin mai, avec la fin du championnat, et les voeux se formulent de saison en saison sans suivre la logique des années civiles. Mais après plusieurs années de galères, de dé -penses et de désillusions, la fin d'une phase "aller" réussie incite les acteurs de l'ASSE à livrer leurs voeux, plus ou moins réalisables, mais toujours mesurés : en fonction des prérogatives de chacun, les bilans sont plus axés sur le plan financier ou sportif... Côté administratif, Stéphane Tessier (membre du directoire et directeur financier de l'ASSE) s'attache à faire le point sur ce qui a été fait et aborde du bout des lèvres ses souhaits pour 2011 : "Economiquement nous sommes dans un plan en trois axes, le premier était de stopper l'hémorragie financière, l'AS Saint-Etienne est une PME stéphanoise, nous ne pouvions plus nous comporter comme une multinationale. Il y a eu un plan drastique et des mesures draconiennes car l'AS Saint-Etienne a vécu au-dessus de ses moyens. La deuxième étape est une étape de restructuration, au cours de laquelle nous devons optimiser l'efficacité et le rendement de chaque personne en place. La troisième étape est une étape de développement qui arrive un peu plus vite que nous l'avions prévue et qui pourrait s'enclencher avant la fin de l'année civile 2011."

JANOT : "IL FAUT GARDER EN TÊTE LES SAISONS PASSÉES"

Dans un vestiaire marqué au fer rouge par deux années conclues par des 17èmes places, on préfère ne pas trop se mouiller à l'image du portier Jérémie Janot : "On nous dit que l'on est devant en championnat, mais le championnat reste très resserré et je peux vous dire que je continue à regarder derrière. Notre objectif, c'est le maintien. Je ne dis pas que ça ne m'a pas fait pas plaisir de nous voir leader après avoir gagné le derby. Mais il faut garder en tête les saisons passées. Un traumatisme ? Peutêtre, un peu..." Côté bilan, Dominique Rocheteau, habituellement tout en mesure, est peut-être celui qui, sur le fond, est le plus optimiste ; du moins son analyse en forme de félicitations à son entraîneur laisse présager de jolies choses : "Christophe a réussi les objectifs qui lui étaient fixés, il a repris l'équipe dans une situation difficile, et il a su la maintenir en Ligue 1. C'était son premier objectif : rempli. Cette saison, il nous a conduits à la trêve dans une situation plutôt favorable, il fait ses preuves, même si nous n'avons jamais douté."

Le bilan le plus savoureux de 2010 est peut-être celui dressé par Galtier qui a vécu ses douze premiers mois en tant qu'entraîneur : "Depuis que je fais ce métier, ma femme me dit que je prends des rides mois après mois. C'est un métier très dur physiquement et mentalement, mais c'est aussi et surtout une passion", lance-t-il à la cantonade avant d'ajouter : "Durant les six premiers mois, j'ai eu la tête dans le guidon, je n'étais concentré que sur les matches et sur comment prendre des points. Après, je comprends que le club ait eu besoin de voir comment je me comportais sur une période estivale et comme je gérais l'équipe à ce moment et lors des six premiers mois de la saison, j'ai pris ça comme une période d'essai." La vraie nouveauté de 2010 est, et il faut le reconnaître, un recrutement enfin intelligent. Saint-Etienne qui n'a dépensé que 165 000 euros cet été, a enfin préféré les bons coups aux coups ronflants, comme le précise l'entraîneur Christophe Galtier : "Ça a été un recrutement malin, je n'aime pas dire un recrutement à bas prix... un recrutement malin, qui a apporté de l'expérience au groupe. Bocanegra et Ebondo ont apporté beaucoup d'expérience, Marcal a apporté son intelligence dans le jeu. Quant à Laurent Batlles, je le connaissais, je lui ai demandé d'être lui-même, il apporte dans l'ambiance du vestiaire, dans son professionnalisme, il parle beaucoup aux jeunes et il a montré sur le terrain qu'il pouvait aussi apporter énormément." Une analyse partagée par l'un des recrutements onéreux et pas forcément très rentables de 2009, Gonzalo Bergessio : "Nous avions besoin de joueurs avec de l'expérience et de joueurs qui connaissent bien le championnat français, c'est le cas de ces quatre recrues, qui de plus se sont intégrées très vite dans le groupe stéphanois. Ce sont de bons joueurs mais aussi de bonnes personnes, ils sont tous très gentils. Je crois d'ailleurs que pour bien s'intégrer dans un groupe déjà formé, il faut être ouvert et intelligent. C'est leur cas. Ce sont surtout des joueurs défensifs, à part Laurent Battles, et ils ont apporté de la solidité en défense. Ils apportent de la stabilité et leur expérience est très importante." Cette année écoulée fut prometteuse pour bien des joueurs individuellement, Matuidi et Payet, sélectionnés en équipe de France, ont franchi un cap, un plus pour les Verts selon le coach Galtier : "L'équipe de France a apporté beaucoup à Blaise et à Matuidi, ne serait-ce que parce qu'ils ont côtoyé de très grands joueurs. Cela a montré au groupe qu'avec ce sélectionneur, la porte n'était pas fermée et que jouer à Saint-Etienne n'était pas un obstacle pour être sélectionné (...) J'ai dit à Matuidi que sa sélection était aussi la résultante de sa polyvalence, ça lui a permis de comprendre qu'être polyvalent était une qualité et que ça ne voulait pas dire être un bouche-trou." De cette année 2010, les acteurs de l'ASSE essaient de retenir les leçons de 365 jours de galères, de difficultés mais aussi de joies et de réussites. Galtier : "Il faut que l'on s'appuie sur les bonnes choses qui se sont faites en début de saison, mais aussi que nous sachions tirer les leçons de la période qui a été un peu moins bonne. Par contre, il ne faut pas que nous nous laissions polluer par l'extérieur. Je n'aime pas trop aller sur ce terrain-là... quand je vois à la veille du match contre Monaco, alors que nous avons 22 points, 'c'est le match de la peur !', je me dis que ce n'est pas croyable, qu'en est-il alors pour les équipes qui ont 14 points ?" Pas vraiment des voeux pour 2011 donc, plus des envies de continuité, sur le plan sportif comme en coulisses.

Stéphane Tessier : "Il y a trois axes auxquels nous devons nous tenir : rigueur, ouverture, et stabilité. Et ça, à chaque échelon du club, de nos cuisiniers à nos joueurs, en passant par la direction." Sur le terrain, au risque de jouer le rabatjoie, Janot appelle à de la mesure pour l'année à venir. "Je crois que nous ne devons surtout pas nous emballer. Dans les moments où ça allait bien, nous avons gardé la tête froide et nous ne nous sommes pas emballés. Quand ça allait moins bien, nous avons fait le dos rond et nous avons travaillé pour que ça passe, nous devons rester dans cette dynamique en 2011. N'oublions pas que nous restons sur deux saisons où nous avons fini 17ème et que notre objectif est le maintien." Une recette qui a fonctionné pour le moment. Difficile finalement d'arracher à quelques acteurs de l'ASSE des voeux profondément optimistes, quelque espoir un peu fou qui permettrait au public de rêver, l'heure est à la mesure et à la retenue. Saint-Etienne semble avoir retenu la leçon des dernières années et personne ne veut céder à l'emballement. La première partie de saison a, certes, permis aux Verts de se caler à la 6ème place du classement, mais tout le monde semble être bien conscient qu'il n'y a que 50% du chemin de fait et surtout que les "gros" du championnat ne seront pas aussi amorphes lors des phases "retour". C'est finalement Christophe Galtier qui offre le voeu le plus porteur d'espoir : "Si nous faisons un bon début d'année 2011, nous pourrons espérer beaucoup de choses." Alors prions pour que le début 2011 soit bon, car Saint-Etienne a envie d'espérer "beaucoup de choses".

GALTIER : "ON PEUT ESPÉRER BEAUCOUP DE CHOSES"