"A Toulouse, on ne risque pas de prendre la grosse tête"
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"A Toulouse, on ne risque pas de prendre la grosse tête" Comment prenez-vous les critiques ? Je les accepte quand elles sont justifiées. Mais bon, ça fait longtemps que je suis dans le circuit puisque j'ai décroché mon premier Brennus à 19 ans. Dès que tu arrives en haut de l'affiche, on te juge, il faut faire avec. Je suis arrivé, j'étais jeune, je relançais tous les ballons donc parfois j'avais du déchet, ça m'a valu des critiques, mais je n'ai pas de doute sur moi-même. Je me suis par exemple remis de ma boulette en 2004, en finale de la Coupe d'Europe face aux Wasps (dans son en-but, il est trompé par le rebond du ballon et Rob Howley inscrit l'essai victorieux, Ndlr). J'ai pris un coup sur la tête, c'est sûr. Puis j'ai analysé. Arrière, c'est un poste très exposé. Tu peux faire dix bons matches, on ne retiendra que ta bêtise, un peu comme le goal en foot. Moi, je n'ai fait qu'une seule et belle cagade, mais elle a marqué tout le monde. L'étiquette m'a collé à la peau, mais je m'en suis débarrassé. Comment ? J'ai appris à rester positif quand ça ne fonctionne pas comme je le voudrais, je positive plus qu'avant. C'est ça aussi l'expérience. Et puis je me dis que si je n'étais pas fiable, un manager comme Guy Novès ne n'aurait pas fait autant confiance, si longtemps. Comment expliquez-vous vos lacunes au pied ? A Toulouse, dès les équipes de jeunes on vous pousse à jouer à la main.

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Publié le 19 décembre 2012
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Langue Français

Extrait

"A Toulouse, on ne risque pas de prendre la grosse tête"

Comment prenez-vous les critiques ? Je les accepte quand elles sont justifiées. Mais bon, ça fait longtemps que je suis dans le circuit puisque j'ai décroché mon premier Brennus à 19 ans. Dès que tu arrives en haut de l'affiche, on te juge, il faut faire avec. Je suis arrivé, j'étais jeune, je relançais tous les ballons donc parfois j'avais du déchet, ça m'a valu des critiques, mais je n'ai pas de doute sur moi-même. Je me suis par exemple remis de ma boulette en 2004, en finale de la Coupe d'Europe face aux Wasps (dans son en-but, il est trompé par le rebond du ballon et Rob Howley inscrit l'essai victorieux, Ndlr). J'ai pris un coup sur la tête, c'est sûr. Puis j'ai analysé. Arrière, c'est un poste très exposé. Tu peux faire dix bons matches, on ne retiendra que ta bêtise, un peu comme le goal en foot. Moi, je n'ai fait qu'une seule et belle cagade, mais elle a marqué tout le monde. L'étiquette m'a collé à la peau, mais je m'en suis débarrassé.

Comment ? J'ai appris à rester positif quand ça ne fonctionne pas comme je le voudrais, je positive plus qu'avant. C'est ça aussi l'expérience. Et puis je me dis que si je n'étais pas fiable, un manager comme Guy Novès ne n'aurait pas fait autant confiance, si longtemps.

Comment expliquez-vous vos lacunes au pied ? A Toulouse, dès les équipes de jeunes on vous pousse à jouer à la main. Du coup, on prend des habitudes et c'est clair qu'il est plus naturel pour moi de jouer à la main qu'au pied. Mais aujourd'hui, mon jeu au pied n'est plus une lacune, je l'utilise sans problème, ce qui n'était pas le cas à mes débuts, c'est vrai. Ce n'est plus une souffrance de me débarrasser du ballon au pied.

Toulouse aussi joue plus au pied qu'avant. La dernière finale contre Toulon a d'ailleurs été ennuyeuse...

Oui, mais au final, on est champion de France, c'est ça que l'on retiendra dans plusieurs années. La question n'est pas de savoir si j'ai touché cinquante ballons et si j'ai traversé le terrain. L'important, c'est de monter dans la tribune et de toucher le Bouclier. On le fait pour la deuxième fois en deux ans. Au-delà de la victoire, retenons cette capacité à nous remettre en question et à rebosser tous les ans pour aller le chercher encore et encore plutôt que la qualité du match en lui-même.

"LE RUGBY SE JOUE À 23 PAS À 15"

Le Top 14 est aussi, à l'image de cette finale, de plus en plus fermé. Avez-vous une explication ? Le Top 14 est verrouillé parce qu'il y a beaucoup de tension, de pression, de plus en plus d'enjeu. On se bat pour se qualifier pour les play offs ou pour ne pas descendre, ce qui ne donne pas forcément envie de se découvrir.

Toulouse a un effectif monstrueux avec des internationaux sur le banc à chaque match. Cela ne crée-t-il jamais des tensions dans le groupe ? Non. En venant à Toulouse, les joueurs savent à quoi s'attendre, il n'y a pas de passe-droit. C'est vrai que le banc nous fait du bien sur les fins de matches. Tout le monde s'y colle, sans rechigner avec l'envie de bien faire en entrant pour montrer à l'entraîneur qu'il peut nous faire confiance en tant que titulaire pour le match suivant. C'est comme ça qu'on gagne les matches aujourd'hui, le rugby se joue à 23 pas à 15. Ce sont souvent les remplaçants qui font la décision.

Cela permet aussi aux joueurs de ne pas prendre la grosse tête et à Toulouse de durer finalement ? S'il y a un gars qui a la mauvaise idée de prendre la grosse tête, je peux vous dire qu'il sera rapidement recadré par le manager. Il ne laisse rien passer, malgré les succès. Oui, c'est pour ça que le Stade dure à ce haut niveau de performance. L'exigence de l'encadrement et des joueurs est toujours à son maximum.

Vous avez été victime d'une grave fracture du péroné en 2008 au moment d'affronter l'Angleterre dans le Tournoi. Vous êtes revenu à votre meilleur niveau. Est-ce votre plus grande fierté ? Ma fierté est de réussir ma vie d'homme et ma fierté de sportif c'est l'ensemble de ma carrière. Ce fait en fait partie. Je suis revenu grâce à mon travail. J'ai bossé dur pour revenir. Je n'ai jamais lâché.

Vous avez subi une grosse déception avec la non sélection en Coupe du monde, mais Philippe Saint-André vous a appelé pour le Tournoi. Comment voyez-vous votre avenir en Bleu ? L'absence du Mondial, c'était frustrant pour moi, je ne peux pas le cacher. Je pensais avoir fait les efforts nécessaires pour intégrer l'équipe de France. Cela n'a malheureusement pas été le cas. J'ai essayé de garder ma ligne de conduite et d'être sérieux avec mon club, avec toujours l'espoir de retrouver l'équipe de France. C'était déjà une petite victoire d'être dans le groupe des 30. Alors être dans l'équipe après, ça a été un pur bonheur. C'est à moi maintenant de donner envie au sélectionneur de me rappeler. Ça passera par mes performances avec le Stade.

Le Stade peut-il enfin réussir le doublé cette année ? Impossible de faire des pronostics. Ce dont on est sûr c'est que l'effectif n'a pas trop bougé, on a peu de recrues donc on se connaît bien. Quant à savoir jusqu'où on ira dans les différentes compétitions, ça, c'est un mystère.

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