De Tunis au Caire : méDias eT révoluTions

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De Tunis au Caire : méDias eT révoluTions

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• Publié par: ibagyvyj
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L an e w s L e t t e rd eL ' O r M

D e Tunis au Caire : méDias eT révoluTions

A mAndine d egAnd a U LENdEMàIN dU dÉpàRt d'HOSNI mOUbàRàk, L'hEURE ESt À Là cÉLÉbRàtION. lES REVENdIcàtIONS dES TUNISIENS Et dES égyptIENS, pOURtàNt LONgtEMpS LàISSÉES àUx pORtES dE L’INfORMàtION, ONt ÉtÉ ENtENdUES. aLORS qUE cES ÉVè- NEMENtS hIStORIqUES SONt tOUjOURS EN tRàIN dE SE dÉROULER, pROpOSONS UNE àNàLySE dE LEUR MISE EN RÉcIt Et EN IMàgE, àINSI qUE dE Là MISE EN ScèNE dU jOURNàLIStE dàNS SON pROpRE RÉcIt. aU-dELÀ dE Là SINgULàRItÉ dES ÉVèNEMENtS, IL y à LÀ pRÉtExtE pOUR àbORdER Là cOUVERtURE MÉdIàtIqUE EN tEMpS dE cRISE.

Le 17 décembre, Mohammad Bouazizi s’immole par le feu, inaugurant ainsi une valse de pro- testations populaires. Pays d’ordinaire peu couverts par les grands rendez-vous de l’information occidentaux, la Tunisie et ensuite l’Égypte se voient projetées sur le devant de la scène média- tique. Au delà de la gravité des évènements, tentons une analyse focalisée sur la couverture médiatique de ces crises telle que proposée, entre le 15 janvier et le 7 février 2011 par les quotidiens généralistes belgesLe SoiretLa Libre Belgiqueet par la chaineEuronews.

Immédiateté et anticipation

Parce qu’ils mesurent le caractère exceptionnel des évènements, de nombreux médias instau- 1 rent des formats permettant de suivre les manifestations en temps réel.Euronewsnotamment diffuse des spots tournés au cœur des manifestations et commentés de manière saccadée et relativement lente, à mi-chemin entre le no comment et le ton classique des reportages. Durant ses émissions variées, la chaîne diffuse également, par intermittence, des images des manifesta- 2 tions égyptiennes qui apparaissent dans un encart sur la droite de l’écran.Euronewsinstaure également divers formats sur son site web comme un pavé déroulant où les reporters postent images, commentaires et vidéos. De la même manière, le site Internet du Soir diffuse des images en direct, en s’associant avecFrance24. Ces divers traitements proposent au consommateur une fenêtre dans les rues du Caire, l’impression que la révolution se déroule sous ses yeux. Ils témoignent en outre de la haute importance accordée par les journalistes aux soulèvements populaires.

En tension par rapport à ce traitement de l’immédiat, la couverture médiatique est également fortement axée sur l’anticipation des évènements. En effet, les médias, qui n’avaient pas prédit la crise, vont entrevoir, dès les premiers soubresauts, la possible expansion du mouvement populaire aux autres pays du Maghreb, voire du Proche-Orient. Nombre d’experts sont in- terviewés. Mais l’éventuelle extension du mouvement est présentée, dans un premier temps, 3 comme une hypothèse fort peu probable : « Pas d’effet domino » titreLa Libre Belgique, alors 4 queLe Soir. Et pourtant, le 2 février, ilsemble écarter le scénario de la révolution égyptienne faut bienadmettre que, « Une fois de plus, l’Histoire subit une accélération que presque aucun 5 observateur n’eût osé prédire » . Au fil des jours, cette « contagion », dont l’ampleur étonne, invite les journalistes à faire preuve d’humilité face à l’imprévisibilité des évènements. Les pré- 6 dictions hasardeuses se muent en questionnements. « L’Égypte paraît suivre. Qui ensuite ? ».