GALTIER-BLACHON : QUI FAIT QUOI ?
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Description

GALTIER-BLACHON : QUI FAIT QUOI ? Longtemps adjoint, à Guingamp, Sochaux et Paris, de Guy Lacombe, avec qui il entretenait une relation de confiance forte, un temps second d'Elie Baup également, Alain Blachon est depuis janvier 2010 l'adjoint de Christophe Galtier avec cette même volonté, affichée à sa prise de fonction de s'adapter à la personnalité, au style et aux exigences de l'entraîneur numéro 1. Il faut se fondre dans lui, se rapprocher le plus possible de ses idées pour traduire ses objectifs et ses convictions au groupe". Et il concluait sur le site officiel des Verts : "Il faut être performant dans les domaines dans lesquels le coach ne veut pas ou ne préfère pas intervenir". Dans cette logique immuable et valable pour tous les duos d'entraîneurs du monde, l'ancien responsable du centre de formation stéphanois a trouvé en Christophe Galtier, plus jeune que lui d'une quinzaine d'années, un entraîneur nouvelle génération qui ne fonctionne pas comme Guy Lacombe. "Guy est plus directif sur les séances d'entraînement, nous dit-il aujourd'hui. C'est un formateur dans l'âme qui arrive à six heures du matin au stade pour les préparer lui-même. C'est un coach à l'ancienne qui a été formé comme moi". Un coach qui n'a pas toujours pu disposer d'un staff aussi fourni que le sont les staffs des équipes professionnelles depuis dix ou quinze ans. Avec Galtier, c'est différent... et pareil à la fois.

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Publié le 14 avril 2011
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Langue Français

Extrait

GALTIER-BLACHON : QUI FAIT QUOI ?

Longtemps adjoint, à Guingamp, Sochaux et Paris, de Guy Lacombe, avec qui il entretenait une relation de confiance forte, un temps second d'Elie Baup également, Alain Blachon est depuis janvier 2010 l'adjoint de Christophe Galtier avec cette même volonté, affichée à sa prise de fonction de s'adapter à la personnalité, au style et aux exigences de l'entraîneur numéro 1. Il faut se fondre dans lui, se rapprocher le plus possible de ses idées pour traduire ses objectifs et ses convictions au groupe". Et il concluait sur le site officiel des Verts : "Il faut être performant dans les domaines dans lesquels le coach ne veut pas ou ne préfère pas intervenir". Dans cette logique immuable et valable pour tous les duos d'entraîneurs du monde, l'ancien responsable du centre de formation stéphanois a trouvé en Christophe Galtier, plus jeune que lui d'une quinzaine d'années, un entraîneur nouvelle génération qui ne fonctionne pas comme Guy Lacombe. "Guy est plus directif sur les séances d'entraînement, nous dit-il aujourd'hui. C'est un formateur dans l'âme qui arrive à six heures du matin au stade pour les préparer lui-même. C'est un coach à l'ancienne qui a été formé comme moi". Un coach qui n'a pas toujours pu disposer d'un staff aussi fourni que le sont les staffs des équipes professionnelles depuis dix ou quinze ans. Avec Galtier, c'est différent... et pareil à la fois. Différent car, du préparateur physique à l'adjoint, le travail de la semaine est réparti selon les compétences et les attributions des uns et des autres, identique car de toute façon "même si nous travaillons de manière très collégiale, c'est lui le patron. Ce qui ne l'empêche pas d'être en permanence à notre écoute. C'est intéressant car ça valorise notre travail mais parfois compliqué car nos réflexions peuvent amener le doute chez lui donc remettre en cause certaines de ses idées". Et ainsi obliger l'ensemble du staff à revoir telle ou telle séance, telles ou telles habitudes dans l'organisation ou la préparation des matchs.

"LA TACTIQUE, C'EST SON DOMAINE !" (ALAIN BLACHON)

En prônant le dialogue permanent, en s'ouvrant aux autres, Galtier entend ainsi aller vers l'excellence et la quête du toujours mieux... même si, en bout de chaîne, c'est lui qui décide, lui qui fait l'équipe et décide des grandes orientations tactiques. "En fait, précise Blachon, plus la semaine avance vers le match, plus le travail devient pointu et précis, plus il intervient de manière forte". Dans un programme hebdomadaire qui débute le mardi (voir encadré ci-joint), même si aucun domaine n'est réservé à l'un ou à l'autre, chacun se réservant le droit ou ayant la possibilité d'intervenir quand bon lui semble, l'adjoint connaît quand même à l'avance ses prérogatives de base. "A partir du mercredi, je commence à travailler sur la vidéo pour préparer les deux séances du vendredi et du samedi (veille et jour de match, Ndlr). J'ai eu le temps d'observer le futur adversaire et d'en rendre compte à Christophe pour qu'il mette en place ensuite la meilleure tactique et les joueurs les plus aptes à l'appliquer". Cette montée en puissance s'accompagne d'un interventionnisme plus poussé du numéro 1 qui prépare luimême les séances clés, celles de la mise en place tactique notamment. Car "le domaine tactique, c'est son domaine !" précise Blachon. Forcément, cette attitude amène le ou les adjoints à prendre un peu plus de recul même "si toutes les journées sont quand même compliquées, reconnaît Blachon. Il faut être vigilant à tout car avant la préparation du match à proprement parlé, le coach a un important travail de relationnel à faire avec les joueurs, avec la presse, avec les dirigeants. Pendant ce temps, notre rôle à nous se tourne davantage vers le secteur médical, vers le groupe pour cerner son état d'esprit, anticiper les éventuels problèmes. Le tout, à titre personnel, avec la vidéo en fil conducteur". En caricaturant, un peu comme si le match de Blachon se jouait en allumant le projecteur et en présentant le prochain adversaire... quand celui de Galtier débute vraiment au coup de sifflet de l'arbitre. "A l'inverse du coach, plus on se rapproche du match, moins on a de travail. A l'exception du vendredi, lors de la première séance vidéo. Là, il ne faut pas se rater. On a toujours peur de faire une erreur dans le plan de jeu choisi. Après, le jour du match, notre rôle est davantage du domaine psychologique". Malgré lui, Alain Blachon est donc sans cesse sous pression, une question de tempérament aussi, de conscience professionnelle pour essayer de maîtriser un maximum de paramètres et de réduire forcément la part du hasard. "Le foot est devenu tellement intense dans ses matchs et ses entraînements que nous avons aujourd'hui des Formule 1 à gérer avec qui il faut être sans cesse en éveil. Ils sont fragiles. On ne peut plus se permettre de faire n'importe quoi, il faut alterner puissance, vitesse, récupération, explosivité, tout en faisant ses gammes de footballeur comme un pianiste fait les siennes". Dans cette logique, le rôle de l'adjoint ne se limite à aucun domaine en particulier tellement il est évident que tous les domaines en général sont potentiellement des sources de problèmes ou de conflits.

"SI ON NE LES INTÉRESSE PAS, ON A VITE FAIT DE PERDRE LES PROS D'AUJOURD'HUI !"

Quand le numéro 1 prend du recul et se concentre sur le jeu, la confrontation à venir, lui doit être réactif dans la vie du groupe. Avec une nouvelle génération de pros aussi exigeante que parfois difficilement gérable, il ne faut rien négliger. Même un simple échauffement. "Il faut faire très attention, reconnaît l'adjoint stéphanois, car eux ne vous manquent pas ! Avec des mecs très pros comme Carlos (Bocanegra) par exemple, si vous proposez un échauffement qui ne tient pas la route, il ne va pas hésiter à venir vous dire que c'est de la merde ! Avec les autres, même si certains sont moins pros, on a vite fait de les perdre si on ne les intéresse pas". Avec les kinés, les préparateurs physiques, l'entraîneur des gardiens, Alain Blachon et Christophe Galtier ne sont pas trop de deux pour essayer de maîtriser tous ces paramètres qui déterminent au final la qualité d'une semaine d'entraînement, d'une préparation de match donc d'une saison. Et si le domaine tactique et le choix des joueurs reste de la compétence et de la responsabilité directe de l'entraîneur numéro 1, on a bien compris en nous entretenant avec son premier adjoint qu'une grande collégialité animait le staff stéphanois. Parce que "les nouveaux entraîneurs travaillent beaucoup avec leur staff !"

Quel est le programme des joueurs stéphanois ? UNE SEMAINE AU COEUR DES VERTS

Lorsque le calendrier offre aux Verts un match le samedi soir, la semaine se termine généralement au coup de sifflet final de l'arbitre car depuis cette saison les joueurs ont repos le dimanche, Christophe Galtier estimant que ses joueurs ont davantage besoin de décompresser mentalement avec leur famille que de se décrasse physiquement lors du traditionnel décrassage du dimanche. C'est donc le lundi que les Verts retrouvent le chemin de l'entraînement... comme tout le monde ! Lundi En été, la première séance est fixée au matin (pour éviter de voir les joueurs partir trop loin en week-end), sinon c'est l'après-midi pour une "vraie séance de régénération, et de récupération", nous dit Blachon. Entre les joueurs qui ont peu ou pas joué et ceux qui ont joué tout le match, le travail est individualisé qui doit permettre de faire le point sur l'état général des troupes et bien préparer la suite. "C'est une séance de compensation, certains font du vélo, de la course, de la muscu, des soins, de la récup... plus intéressante que si elle était programmée le lendemain du match où souvent ça ne ressemble pas à grand-chose..." Mardi Deux jours après le match, c'est le moment de se projeter sur le suivant. Généralement, les joueurs prennent le petit-déjeuner ensemble et, jusqu'à Noël, restent souvent toute la journée pour deux séances. "On peut entrer dans le vif du sujet avec des séances plus intenses et tournées vers le match suivant, ce qui est difficilement réalisable lorsque le lundi est jour de repos car le mardi est généralement consacré à une mise en route. Avec ce planning, on gagne un jour" de plus pour préparer la prochaine échéance. Mercredi Une séance est programmée avec, parfois, une première approche vidéo pour s'imprégner du futur adversaire ou "revenir sur nos points faibles à travailler ou forts car il est tout aussi important de baser le travail sur ce qu'on fait de bien". Dans le cheminement du coach, le mercredi est plus axé sur l'organisation défensive.

Jeudi Le matin, le curseur est mis sur le jeu offensif avec des exercices spécifiques pour les attaquants, toujours adaptés aux caractéristiques du futur adversaire. "Si les joueurs ne reviennent pas l'après-midi, nous on reste pour finaliser la présentation vidéo que nous allons faire le lendemain". Vendredi La séance est l'aboutissement d'une semaine de travail pour les joueurs et d'observation pour Alain Blachon, préposé à la vidéo. Christophe Galtier intervient de manière plus directive et directe sur la séance, sa conception et son animation sur le terrain. Samedi Deuxième séance vidéo (power point) avant le repas pendant la mise au vert. "Notre intervention est moins directe, nous dit Blachon, contrairement à Christophe qui entre dans le vif du sujet. Jusqu'à l'échauffement, on se contente d'être attentif à tout ce qui pourrait nuire à la préparation. Et pendant le match, les échanges sont permanents avec l'entraîneur en chef pour savoir quelle stratégie adopter en fonction des événements".

Repos. "De toute façon, après les matchs, les joueurs ne s'endorment pas avant trois ou quatre heures du matin. Personnellement, alors que je suis un gros dormeur, c'est pareil. On prend un bouquin, on regarde la télé mais les images défilent. La dépense énergétique et nerveuse est tellement importante qu'on a pris le parti de laisser les joueurs se reposer le dimanche". Dans le magazine Vestiaires, Christophe Galtier précise cette option originale en Ligue 1 : "99% des équipes font un décrassage le lendemain du match, pas nous. Quand je vois la qualité de cette séance..." Il préfère la reporter au lundi et être d'autant plus exigeant avec ses joueurs qu'ils auront passé le week-end en famille ! F. D.

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