Gonzague, self-made-man de lui-même !
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Gonzague, self-made-man de lui-même !

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Description

Gonzague, self-made-man de lui-même ! Gonzague a de qui tenir. Fils du diplomate Hubert Saint Bris. Il est cousin de la famille Schneider par sa mère, Agnès Mame, poète, elle-même descendante d'une dynastie d'imprimeurs devenus éditeurs : « les Mame ». Il a été élevé dans la demeure familiale du Clos Lucé à côté d'Amboise où Léonard de Vinci archétype à ses yeux du génie créateur, vécut les trois dernières années de sa vie. À ses heures perdues, il adore faire rituellement le guide pour les jolies étudiantes ou les touristes étrangers qui ont inscrit ce lieu légendaire dans leur programme. Il vit à Paris, mais son fief intime, viscéral, à Loches, est la province de France où les rois et leurs courtisans avaient leur résidence secondaire. Traduisez : les châteaux de la Loire. C'est aussi la région où le Français reste pur, fidèle à ses règles, à sa syntaxe. Imperméable, du bas en haut de l'échelle sociale, aux accents du terroir comme aux fautes de grammaire. La Touraine est pour le jeune sexagénaire Gonzague Saint Bris le premier tremplin de ses actions culturelles, la rampe de lancement privilégiée des missiles incandescents jaillis de son imagination. Quelques uns touchent la cible au coeur - sans jamais tuer personne - et d'autres, c'est vrai, font « pschitt ».

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Publié le 30 novembre 2012
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Langue Français

Extrait

Gonzague, self-made-man de lui-même !
Gonzague a de qui tenir. Fils du diplomate Hubert Saint Bris. Il est cousin de la famille Schneider par sa mère, Agnès Mame, poète, elle-même descendante d'une dynastie d'imprimeurs devenus éditeurs :« les Mame ». Il a été élevé dans la demeure familiale du Clos Lucé à côté d'Amboise où Léonard de Vinci archétype à ses yeux du génie créateur, vécut les trois dernières années de sa vie. À ses heures perdues, il adore faire rituellement le guide pour les jolies étudiantes ou les touristes étrangers qui ont inscrit ce lieu légendaire dans leur programme.
Il vit à Paris, mais son fief intime, viscéral, à Loches, est la province de France où les rois et leurs courtisans avaient leur résidence secondaire. Traduisez : les châteaux de la Loire. C'est aussi la région où le Français reste pur, fidèle à ses règles, à sa syntaxe. Imperméable, du bas en haut de l'échelle sociale, aux accents du terroir comme aux fautes de grammaire.
La Touraine est pour le jeune sexagénaire Gonzague Saint Bris le premier tremplin de ses actions culturelles, la rampe de lancement privilégiée des missiles incandescents jaillis de son imagination. Quelques uns touchent la cible au coeur - sans jamais tuer personne - et d'autres, c'est vrai, font« pschitt ». C'est ici qu'il a lancé au début de notre siècle un mouvement littéraire baptisé par lui-même « Le Nouveau Romantisme », multipliant les clips culturels, les radios libres, des promenades guidées comme« La Marche Balzac » ou« La Marche George Sand ». Mais surtout, chaque année fin août, le dernier dimanche du mois, il organise depuis 14 ans, à Chanceaux-près-Loches, sous une pluie naissante de feuilles mortes, un festival littéraire gratuit et ouvert à tous permettant aux 150 habitants d'un village forestier de rencontrer les 150 auteurs qui ont fait parler d'eux :« La Forêt des Livres ». Les meilleurs écrivains viennent y signer leur dernier ouvrage et se voient octroyer un prix littéraire différent selon la catégorie du livre publié : romans ou essais, biographies, pamphlets, voire même les derniers couplets que viennent chanter leurs auteurs sous les feuilles rougies de l'automne. J'ai rencontré là des gens aussi variés que Francis Lalanne, Grand-corpsmalade, Charles Aznavour, Bernard Huet ou Alexandre Malafaye.
Organisateur de sa propre notoriété ou comment vendre l'HistoireGonzague est historien mais aussi journaliste, naturellement inspiré par le passé mais à l'aise dans les courants, les modes. Son maître Léonard de Vinci lui a appris que le génie ne peut grandir que sur la« pluridisciplinarité ». C'est en se prévalant de cette vertu que le pseudo dilettante est devenu un bourreau de travail. Il
est l'auteur de 45 ouvrages, essais, romans, biographies. Il a signé en octobre dernier celle de Louis XIV.
Après Henri IV et François 1er, Gonzague Saint Bris clôt une trilogie sur les rois de Franceavec Louis XIV et le grandsiècle aux éditions Télémaque, une toute jeunemaison créée par un éditeur respectueux de la qualité, de l'écriture et de la petite musique personnelle qui distingue un écrivain d'un autre. Ce goût du vrai talent n'empêche pas M. Stéphane Watelet d'être conscient de l'importance du phénomène médiatique.
Sous son allure nonchalante de dandy, sous ses airs détachés, Gonzague est un authentique professionnel de la notoriété. Un auteur doué pour écrire, c'est important, mais s'il a le talent de faire parler de lui, de se faire inviter sur les plateaux de télévision, c'est encore mieux : ça se vend.
L'une des qualités de Gonzague Saint Bris est de savoir faire parler de lui. Sa longue crinière bouclée et maintenant grisonnante sur un front bombé et majestueux convient parfaitement à ce biographe des puissants qui adore jouer le rôle de ses propres héros quand il est invité, en tant que conférencier, à venir raconter ses livres devant un public conquis d'avance.
Le Louis XIV de Gonzague, hors des sentiers battus du Roi-Soleil, est riche en anecdotes inédites« Louis XIV est peutêtre celui qui a le mieux fait son métier de roi. C'était un véritable self made man. On le disait petit alors qu'en réalité il mesurait 1,84 mètre, ce qui était très grand pour l'époque. On le présente comme un personnage prétentieux, mégalo, hyperpersonnel alors qu'en vérité il n'a cessé de jouer collectif avec ses ministres dont la plupart étaient issus du peuple. »
Louis XIV, un roi moderne ? Oui s'il en croît Gonzague St Bris qui énumère les créations des manufactures qui sont pour lui dignes d'un redressement productif à faire pâlir de jalousie M. Arnaud Montebourg. Louis XIV serait aussi l'inventeur de l'espionnage industriel en expédiant auprès des maîtres verriers italiens ses propres agents pour leur proposer en douce de venir à Versailles contribuer à construire au Château, la célèbre Galerie des glaces.
Le Louis XIV de Gonzague obsédé par les femmes était pourtant chauve à 20 ans : de là, selon l'auteur, son appel aux plus grands perruquiers du royaume. Comment a t-il appris cela Gonzague ? Par Michael Jackson !« Nous étions tous les deux, raconte Gonzague, dans la jungle africaine glissant sur le fleuve Ogoué. Alors je ne sais trop pourquoi Michael Jackson se mit à parler du grand roi dont il avait, paraît-il, dans son lointain salon une copie de la statue équestre par Bouchardon ».
« Dans le salon de l'Histoire »Gonzague a l'art de captiver son public. Ses récits, il les écrit, il les raconte, mais surtout il les joue de sa voix grave et modulée de séducteur. Il aime être en scène. Il cultive l'élégance désuétude dont il sait faire une mode - il est toujours vêtu de noir et de blanc, col Mao sur gilet de satin -. Et c'est pourquoi ses amis ne ratent pas une occasion qu'en chez lui, à Paris, il leur donne, à lui seul, un spectacle. Chez Gonzague, cela vaut encore le coup de se transformer pour un soir en salonard mondain mais éclairé.
Au soir du 3 décembre, accompagné de la pianiste Caroline Gaudfrin, il nous a donné chez lui toute la mesure de son talent d'acteur passionné en inventant un spectacle justement intitulé« Dans le
Salon de l'Histoire ». Dans ce« One man show », Gonzague s'est amusé à raconter l'Histoire et des histoires de l'Histoire à un public, certes choisi, mais qui n'était pas pour autant un public d'historiens. Personne, à ma connaissance, ne s'y est ennuyé.
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