HEUREUSEMENT QUE JANOT EST LÀ !

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• Publié par: le-foot-st-etienne
• Publié le: 13 janvier 2011
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• Langue: Français

Extrait

HEUREUSEMENT QUE JANOT EST LÀ !

Les héros ne meurent jamais, et Saint-Etienne a son héros : il s'appelle Jérémy Janot. Le portier de l'ASSE multiplie depuis de très nombreuses années les bonnes saisons et les prestations solides. Après avoir résisté à une concurrence presque déloyale au fil des années, il a été, pour la première fois, conforté dans son rôle de numéro 1 par Christophe Galtier. Pour autant, en début de saison, le gardien stéphanois prévenait dans nos colonnes : "Je vais vous dire, cette année est l'année où je me sens le plus en danger, parce que derrière, ce sont deux jeunes et deux très bons gardiens : Jess (Jessy Moulin) et Pape (Pape Abdoulaye Coulibaly) sont très forts et ils en veulent. Si je leur laisse l'occasion de s'exprimer sur trois ou quatre matches sur blessure ou que sais-je, je peux ne plus jamais revoir la place. Ce sont des jeunes loups, des gars qui, face à moi, n'ont peur de rien. Jessy me rappelle un peu moi, dans ma jeunesse, c'est un type qui bosse d'arrache-pied pour me prendre ma place et c'est normal, c'est son rôle et c'est ce qu'il doit faire. Il est en plus très performant. Couli est, lui, un monstre athlétique. Cette année je me sens en danger sur le plan sportif alors que les autres années c'était sur un plan politique". Derrière lui, l'expérimenté Janot voit mûrir les jeunes espoirs du club, qui étaient encore un peu tendres ces dernières saisons, mais dont le niveau est en train de se rapprocher de la Ligue 1, petit à petit. Avec dans le dos le souffle des "jeunes loup" Janot s'est donc interdit de se reposer sur ses lauriers : "J'ai une marge de manoeuvre limitée. Je n'ai pas un chèque en blanc, si je ne suis pas bon, je passerai à la trappe, je le sais. C'est une façon de rester concentré, de rester attentif, mais quelque part je me dis que si l'un de ces deux gars me prenait la place, ce serait la passation de pouvoir idéale : donner les clefs à un enfant du club serait le top." Un discours généreux, mais qui n'empêche pas le gardien de l'ASSE de ne pas vouloir céder sa place pour autant : "Ils m'empêchent de m'endormir sur mes lauriers et c'est bien ; lors des séances de frappe, je les vois faire des arrêts et je veux en faire aussi, c'est très clair. Ils me poussent chaque jour à travailler un peu plus. Et puis c'est le jeu : plus je suis bon, plus ils devront être bons, pour prendre ma place et c'est positif pour le club ; le plus important, c'est que les cages de Saint-Etienne soient bien gardées, et avec Albert Rust on travaille dur pour ça tous ensemble." Une vraie vision à long terme pour Janot, et une vraie vision de cadre.

En attendant, le gardien tatoué assure l'essentiel. Il a été déterminant sur de nombreux matches depuis le début de l'année et s'est même offert une prestation de qualité lors du derby qu'il a enfin gagné. Car si l'on se souvient du coup franc vainqueur de Payet et de ses deux sauvetages sur la ligne, il faut aussi rappeler qu'en première période, Janot avait réussi un miracle sur une frappe de Bastos. Un Janot heureux comme un gamin après avoir remporté son premier derby en 14 années de carrière professionnelle à Saint-Etienne ; une joie difficile à contenir que l'idole de Geoffroy Guichard avait exprimée avec ces mots dans les coursives de Gerland : "Nous avons gagné le 100ème derby, nous avons gagné plus de derbys que Lyon, nous avons plus de titres, donc nous sommes meilleurs que Lyon". De quoi faire rugir de plaisir les supporters Verts !! Mais force est de constater que Janot ne se contente pas de bons mots, il continue à être cette bouée de secours qui a, certainement, grandement participé au maintien de l'ASSE ces deux dernières saisons. En effet, quand le bateau tangue, Janot tient la barre. Ce fut le cas de nombreuses fois depuis le début de la saison, et pour prendre un exemple assez récent, il fut exceptionnel contre Valenciennes en réalisant une prestation de grande classe qui aura permis aux Verts de rester dans la rencontre. Dès l'entame du match, Janot sortait une parade de classe internationale, face à Pujol, avant de multiplier les arrêts réflexes. Ce fut aussi sans doute le cas à Monaco où Janot s'interposa pour conserver l'avantage au score, à un moment clé, juste avant la mi-temps. Il fut un temps où le portier stéphanois aimait faire le compte des points qu'il avait gagnés pour l'ASSE. A notre tour de faire un rapide calcul "à la louche". Le gardien stéphanois aura été décisif sur le déplacement à Lyon, lors de la réception de Marseille, lors du nul obtenu à Valenciennes comme sur celui obtenu à Nancy, ou encore face à Monaco où le goal des Verts a peut-être réussi à brider la révolte des joueurs du Rocher. Janot, à ce compte-là, serait alors impliqué très directement dans neuf points pris par les Verts. Ces chiffres sont évidemment caricaturaux et ne tiennent pas compte du travail d'une équipe par rapport aux prestations d'un seul homme. En tout état de cause, cette constatation vient tout de même mettre en évidence que dans les bons comme dans les mauvais matches, Janot fait son travail, n'en déplaise à ceux qui ont parfois voulu lui faire porter la responsabilité de certaines mauvaises phases de l'équipe. Cette saison, les résultats étant plus probants, les observateurs préfèrent mettre en avant les joueurs qui brillent tels que Payet en début de saison, Perrin ou Batlles ensuite. Mais les prestations de Janot ne doivent pas pour autant, être éclipsées. Janot fait d'ailleurs parler sa détermination : "Moi, c'est très clair, je veux jouer tous les matches de championnat, tous les matches de coupe et toutes les oppositions, je suis gardien de buts, et je veux jouer. Alors c'est vrai que tous les matins, j'encourage Jessy et Couli à me prendre la place. Mais je ne suis pas une babysitter, c'est bénéfique pour tout le monde : s ils arrivent à me bouger, ils me pousseront vers le haut, mais en attendant, je veux être numéro 1."

Janot ne lâche donc pas son statut, et la prolongation de contrat de Christophe Galtier devrait le conforter dans sa détermination. Après plusieurs années où la question pouvait se poser, Janot semble bel et bien parti pour rester le gardien de la maison "Verts" jusqu'à ce que les années le rattrapent.

IL OFFRE NEUF POINTS AUX VERTS

Qu'en est-il vraiment de la concurrence au poste de gardien ? MOULIN, COULIBALY, DE VRAIS PRÉTENDANTS ?

Saint-Etienne a eu le chic, ces dernières années, pour recruter des gardiens afin de mettre en concurrence (ou d'évincer ?) Jérémie Janot. Mais cette année, personne n'a été recruté à ce poste, la concurrence vient donc de la jeunesse... Alors, qu'en est-il ? Est-elle prête ?

Pape Coulibaly : Le grand gardien d'origine sénégalaise semble encore un peu court pour vraiment venir titiller une place de titulaire. Bon dans les airs et puissant, il manque à Coulibaly une qualité déterminante pour ce poste, la concentration. Le joueur de 22 ans est trop déficient dans ce domaine pour atteindre le niveau professionnel pour le moment. En revanche, depuis deux ans, sa progression a été constante, et ses qualités physiques naturelles jouent pour lui. Sa taille et son physique devraient lui permettre de se faire une place, à condition que son travail et sa progression continuent à suivre une courbe ascendante.

Jessy Moulin : Contrairement à Coulibaly, Moulin semble être, lui, un peu plus près du niveau de la Ligue 1. Sa très bonne saison 2008/2009 avec Arles/Avignon, qui avait permis au club sudiste de monter de National en Ligue deux, a laissé entrevoir de belles qualités. C'est un gardien qui a de bons réflexes et un jeu assez empreint des qualités de Janot. Son point faible par rapport à l'actuel portier des Verts est qu'il est un peu moins instinctif. Néanmoins, à force de travail et de volonté, Moulin s'est hissé à un niveau très intéressant. Il n'est peut-être pas aujourd'hui mûr pour piquer la place de Janot, en revanche il constitue un solide second gardien sur lequel les Verts pourront s'ap puyer en cas de pépin pour Janot. Un Jérémie Janot dithyrambique sur le jeune joueur issu du centre de formation, et qui se verrait bien, dans quelques années, pourquoi pas, passer le flambeau au Valentinois. G.B.