"JE SUIS PLUS CALME"

Informations

• Publié par: le-foot-st-etienne
• Publié le: 13 avril 2012
• Nombre de lectures: 7
• Langue: Français

Extrait

"JE SUIS PLUS CALME"

Vu de l'extérieur, on a du mal à comprendre ce que le coach d'une équipe peut bien apprendre à Clairefontaine? Beaucoup de choses, même si c'est un problème de laisser parfois mon équipe dans la semaine, mais cela est bientôt terminé. C'est un souci car cela nécessite une débauche d'énergie en terme de concentration. Mais le plus difficile n'est pas d'aller à Clairefontaine trois ou quatre jours, c'est la charge de travail à faire chez soi.

Concrètement? On a beaucoup de travail en vidéos, d'analyses de statistiques. Et comme c'est un contrôle continu, on est obligé d'apprendre des cours ! Cela nous ouvre les yeux sur toutes les facettes de notre métier : la communication en interne ou en externe, des cas concrets de gestion de crise, la maîtrise des nouvelles technologies, le terrain avec l'aspect technico-tactique...

En quoi êtes-vous un coach différent depuis votre prise de fonction le 15 décembre 2009? J'ai déjà cent matches derrière moi. Par rapport au premier jour, je suis surtout plus calme, c'était indispensable. Sortir de ses gonds, péter les plombs peut montrer une certaine faiblesse. Ce qui est sûr, c'est que cela te fait avoir une mauvaise analyse. Je suis aussi plus patient dans mes réflexions, je prends plus de temps avant de trancher.

A ce sujet, comment procédez-vous pour composer votre onze de départ? En concertation avec votre staff? Non, c'est toujours l'entraîneur qui fait l'équipe, il n'y a jamais de composition d'équipe collective, cela n'existe pas. Je demande par contre à mon staff de participer, de donner son sentiment après avoir observé les joueurs, ce qui commence parfois dès le petit-déjeuner que nous prenons en commun.

"JE DONNE MA COMPOSITION D'ÉQUIPE AUX JOUEURS À H-2"

Quand décidez-vous de la composition de votre équipe? La connaissez-vous lorsque vous venez devant la presse à J-2? En règle générale, ça se joue à un poste. Les joueurs connaissent l'équipe à H-2.

C'est une façon de tous les maintenir sous pression?

C'est aussi pour me lancer le plus grand délai dans ma prise de décision. Quand il n'y a pas d'hésitation, je donne la composition à H-2, mais les joueurs se sont souvent fait une idée assez précise dans la semaine durant les mises en place.

Quels sont vos principes de jeu inaliénables? J'aime bien jouer avec deux lignes de quatre. Devant, soit deux pointes avec un gars qui décroche et l'autre qui plonge, soit un gars en soutien de l'avant-centre. Dans mes deux lignes de quatre, mes deux excentrés sont aussi des joueurs très offensifs. Tout ceci dépend aussi de ton effectif ou des moyens que tu as eus à ta disposition pour le constituer.

Après avoir endossé le costume d'entraîneur principal, vous aviez déclaré avoir mis votre vie "entre parenthèses"...

(Il nous coupe) Ma vie est toujours entre parenthèses. Les gens oublient qu'avant d'être un entraîneur, nous sommes un homme, un homme marié, père de famille, avec des parents d'un certain âge, des frères, des soeurs, des amis avec tous les problèmes que l'on peut rencontrer dans la vie. Aujourd'hui, dans notre société, la vie de famille n'est pas facile. L'entraîneur gère trente joueurs, un staff technique, un staff médical, ses relations avec ses dirigeants, avec la presse... et tout ceci est remis en question chaque samedi parfois à cause d'un tir qui va faire poteau rentrant ou poteau sortant : par exemple, si 50% des neuf poteaux de Bakary Sako avaient été des buts, nous aurions des points en plus. Quand tu es entraîneur, ta vie est absorbée par ton métier. Je suis quelqu'un de très humble, mais quand je rentre dans un commerce, les gens me disent : "Galtier ! Comment ça va?" Tu appartiens aux gens ! Oui, mais ceci signifie aussi que les supporteurs vous considèrent comme quelqu'un d'accessible...

Mais c'est le cas. Ce qui me chagrine un peu, c'est que les gens ont de moins en moins de retenue lors du peu de temps que je peux passer avec mes proches.

Arrivez-vous à décrocher de temps en temps? La formation du DEPF nous l'a appris et nous l'a même prouvé : il faut au moins 24 heures dans une semaine sur un mode off.

Est-ce possible quand on est entraîneur d'un club de L1? Il faut se forcer, c'est ce que je fais. Cela te permet de te régénérer, de revenir plus frais, plus lucide et donc plus performant.

IL FAUT AU MOINS 24 HEURES DANS UNE SEMAINE SUR UN MODE OFF"