L ÉPARGNE ÉTHIQUE
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Description

L'ÉPARGNE ÉTHIQUE Une définition ? Difficile d'établir une définition extrêmement précise de l'épargne éthique. En effet, ce terme générique regroupe à la fois des placements solidaires, qui permettent de soutenir des ONG, des placements écologiques, un investissement dans un fonds commun de placement (FCP) éthique, des placements chrétiens ou encore des placements favorisant l'entrepreneuriat local... Le dénominateur commun de cette famille composite ? Le fait de placer son argent non seulement dans un but d'épargne, mais aussi en respectant des valeurs personnelles, qu'elles soient sociales, environnementales, religieuses... Un vrai gain d'argent ? Concernant ces diverses solutions d'épargne, un a priori tenace colporte l'idée d'une moins forte rentabilité de l'investissement. Au contraire, les sociétés gérant des fonds d'investissement socialement responsables (ISR), notamment pour le compte de particuliers, estiment que, sur le long terme, la prise en compte des critères sociaux et environnementaux dans la composition des portefeuilles d'actions assure un placement plus sûr et plus sain. En effet, les entreprises en question évitent certains risques et renforcent leur image grâce à ces engagements éthiques, ce qui participe à leur bonne santé financière et à la bonne tenue de leur cours en Bourse. Mais il s'agit là de grandes entreprises... quid des investissements dans les ONG ou via des associations à but social par exemple ?

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Publié le 26 mai 2011
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Langue Français

Extrait

L'ÉPARGNE ÉTHIQUE

Une définition ?

Difficile d'établir une définition extrêmement précise de l'épargne éthique. En effet, ce terme générique regroupe à la fois des placements solidaires, qui permettent de soutenir des ONG, des placements écologiques, un investissement dans un fonds commun de placement (FCP) éthique, des placements chrétiens ou encore des placements favorisant l'entrepreneuriat local... Le dénominateur commun de cette famille composite ? Le fait de placer son argent non seulement dans un but d'épargne, mais aussi en respectant des valeurs personnelles, qu'elles soient sociales, environnementales, religieuses...

Un vrai gain d'argent ?

Concernant ces diverses solutions d'épargne, un a priori tenace colporte l'idée d'une moins forte rentabilité de l'investissement. Au contraire, les sociétés gérant des fonds d'investissement socialement responsables (ISR), notamment pour le compte de particuliers, estiment que, sur le long terme, la prise en compte des critères sociaux et environnementaux dans la composition des portefeuilles d'actions assure un placement plus sûr et plus sain. En effet, les entreprises en question évitent certains risques et renforcent leur image grâce à ces engagements éthiques, ce qui participe à leur bonne santé financière et à la bonne tenue de leur cours en Bourse.

Mais il s'agit là de grandes entreprises... quid des investissements dans les ONG ou via des associations à but social par exemple ? Il peut alors tout simplement s'agir d'un don à une association d'utilité publique, ce qui vous ouvre les portes des réductions d'impôts. Sans risque, en connaissant le montant de la réduction en amont. Vous ne gagnez certes pas d'argent, mais vous pouvez obtenir une réduction d'impôt allant jusqu'à 75% des sommes données. Un autre forme d'épargne...

L'investissement socialement responsable (ISR)

L'ISR, quèsaco ? La définition la plus communément acceptée en France est que l'ISR est une forme de placement consistant à prendre systématiquement en compte des critères liés à l'environnement, au social et à la gouvernance (critères ESG), en sus des critères financiers. Concrètement, il s'agit d'un placement dans un fonds commun de placement (FCP) ou un OPCVM (Organisme de placement collectif en valeurs mobilières). Le fonctionnement est fidèle à cette structure de base mais l'organisme de gestion du fonds effectue une sélection des entreprises composant le fonds. Comment souscrire à un ISR ? Par exemple avec votre conseiller bancaire via les sociétés de gestion liées à la banque ou par le biais d'une assurance-vie.

À savoir : les produits de l'épargne éthique sont soumis à l'impôt sur le revenu. L'éventuelle plus-value réalisée lors de la revente de vos parts est également imposable. A noter que votre fonds d'épargne éthique a la possibilité de rentrer dans un PEA (plan d'épargne en actions) sous certaines conditions.

Des choix personnels

Il existe d'autres moyens d'épargner de façon éthique que par les investissements en FCP ou OPCVM. Il est possible d'agir en évitant les établissements financiers par un actionnariat direct des financeurs solidaires. Comment ? Par le microcrédit, par exemple. Il existe notamment des sites Internet de financement participatif, comme Friendsclear, Babyloan ou via l'Adie (Fonds Adie - SW 4, boulevard Poissonière, 75009 Paris).

Il s'agit toujours d'une affaire de valeurs personnelles. Ainsi, il existe des placements confessionnels chrétiens et islamiques, par exemple. Comme le fonds Ethica, créé par des évêques. L'organisation chrétienne CCFD-Terre solidaire propose, elle, des fonds communs de placement ou encore des réductions fiscales en reversant les intérêts bancaires que vous percevez à l'ONG.

D'autres formes alternatives permettent d'investir, de gagner de l'argent, tout en respectant certaines valeurs. Comme en réalisant un investissement immobilier avec le dispositif Scellier BBC (écologique) ou le Scellier social. Cela vous ouvre les portes d'une forte défiscalisation. Vous pouvez encore choisir un établissement financier éthique, comme la Nouvelle économie fraternelle (NEF), où vous ouvrez des comptes d'épargne à long terme mais pas de compte courant, comme le Crédit coopératif, comme la Caisse solidaire du Nord-Pas-de-Calais... ces deux dernières étant membres de la Fédération européenne de finances et banques éthiques alternatives (Febea).

Un placement sûr ?

Reste un bémol lié à la nature de l'épargne éthique. Ce secteur étant très large, voire parfois fourre-tout, mieux vaut exercer une vigilance accrue sur les organisations percevant votre argent. À vous de faire le tri en vous renseignant sur l'utilisation de l'argent ainsi que sur la viabilité du projet éthique que vous soutenez. Comment ? En se basant sur des labels. Reste à savoir lesquels...

L'association française Finansol, fondée en 1995, a lancé un label éponyme, décerné pour la première fois en 1997. Aujourd'hui, plus d'une centaine de produits d'épargne solidaire peuvent se targuer d'avoir décroché ce label. Pour en bénéficier, le produit d'épargne doit remplir au moins l'un des deux critères de solidarité suivants : - l'encours de l'épargne finance des projets solidaires. Sous réserve de contrainte légale, au moins 5 à 10 % de l'épargne collectée finance des activités solidaires ;

UN LIVRE

L'ouvrage «Épargner éthique», de Aude Sarda et Nadia Dhaordi, aux éditions Gualino, vous guide dans la recherche de l'épargneéthique qui vous correspond. 16 € environ.

- les revenus de l'épargne financent des projets solidaires. Au moins 25% du revenu ou de la performance de l'épargne est versé sous forme de don à des organismes solidaires (ONG ...).

Idem pour les critères de transparence et d'information, le produit d'épargne. L'organisme gestionnaire de l'épargne met en oeuvre les 2 points suivants pour recevoir le label Finansol : - information des épargnants. 1. Le bulletin de souscription doit présenter clairement le caractère solidaire de l'épargne ; 2. Une information doit parvenir aux souscripteurs sur l'utilisation solidaire qui a été faite des fonds.

- un correspondant épargne solidaire est désigné par le gestionnaire de l'épargne pour informer ses réseaux de distribution sur les produits d'épargne solidaire et les financements réalisés.

Pour l'ISR, il existe aussi le label ISR Novethic, renouvelé chaque année. Celui-ci se base sur 4 critères : l'analyse environnementale, sociale et de gouvernance, la transparence du processus, le reporting extrafinancier ainsi que la publication de la composition intégrale du portefeuille. Par ailleurs, 2 mentions particulières ont été ajoutées au label pour valoriser des qualités supplémentaires des placements : «Indicateurs ESG» pour des valeurs sociales et environnementales particulières, «Engagement» dans le cas d'une politique active de renouvellement du portefeuille en fonction de l'évolution sociale des entreprises. Il existe aussi un label CIES (Comité intersyndical de l'épargne salariale). À noter : malgré l'existence de ces labels, l'ISR reste polémique. L'organisation environnementale « Les Amis de la Terre» a publié une enquête fin 2010 sur ces fameux ISR, avec un constat cinglant : un écart important entre les promesses des intitulés et la réalité des faits. Soisic Rivoalan, rédactrice du rapport, écrit : «Avec "I'Investissement socialement responsable", banques et assurances entrent dans la valse du "développement durable". Malheureusement, elles n'ont pas changé leurs pratiques réelles et se sont limitées à promouvoir un affichage qui n'a pas de sens. Elles vendent à leurs clients des fonds soi-disant socialement responsables mais il s'avère qu'ils ne le sont pas. Détenir des actions de Total, Shell, Areva ou de BNP Paribas est-il socialement responsable ? Pour «Les Amis de la Terre», la réponse est clairement "non" ». Si vous souhaitez connaître l'avis de «Les Amis de la Terre», qui encouragent à privilégier les investissements solidaires directs, sur les différents fonds, l'association a publié un guide Environnement : comment choisir mon épargne, disponible en ligne sur www.financeresponsable.org et www.amisdelaterre.org, ou par courrier à l'adresse Les Amis de la Terre - 2B, rue Jules Ferry - 93100 Montreuil.

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