la bataille des Multiplexes
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la bataille des Multiplexes Le 24 octobre, l'Étoile Lilas, complexe de 7 salles et 1.500 places, ouvrait ses portes dans l'Est parisien. Un projet de 14 millions d'euros, mené par David Henochsberg, dirigeant du groupe Étoile Cinémas (2ème groupe indépendant à Paris), et Philippe Dejust, patron de Cap Cinéma (6ème groupe d'exploitation présent dans des villes de taille moyenne), pour doter le Nord-Est de la capitale d'un équipement haut de gamme, attirant de 350.000 à 450.000 spectateurs annuels. En île-de-France, cette inauguration n'est que le début d'une longue série, à en croire une récente étude de la Mission Cinéma de la Ville La dynamique de l'exploitation cinématographique à l'horizon 2015, octobre 2012., qui prévoit que « Paris disposera en 2015 de 88 établissements cinématographiques et 431 écrans contre 89 établissements et 369 écrans en 2000 ». Le MK2 Grand Palais le mois dernier, le Louxor-Palais du Cinéma (29 millions d'euros d'investissement) début 2013, MK2 Villette et Pathé Quatrième Travée... 9 cinémas devraient éclore d'ici 2015 et conforter la Ville-Lumière dans son statut de capitale mondiale du 7ème Art avec, en moyenne, 1 écran pour 6.000 habitants. Cet essor se vérifie en Province. Le nombre d'écrans dans l'Hexagone est passé de 5.253 en 2002 à 5.465 en 2011, représentant le 1er parc de salles de cinéma d'Europe et le 4ème mondial. L'expansion du parc de multiplexes (complexes de 8 écrans et plus) contribue largement au rythme des ouvertures.

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Publié le 30 novembre 2012
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Langue Français

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la bataille des Multiplexes
Le 24 octobre, l'Étoile Lilas, complexe de 7 salles et 1.500 places, ouvrait ses portes dans l'Est parisien. Un projet de 14 millions d'euros, mené par David Henochsberg, dirigeant du groupe Étoile Cinémas (2ème groupe indépendant à Paris), et Philippe Dejust, patron de Cap Cinéma (6ème groupe d'exploitation présent dans des villes de taille moyenne), pour doter le Nord-Est de la capitale d'un équipement haut de gamme, attirant de 350.000 à 450.000 spectateurs annuels. En île-de-France, cette inauguration n'est que le début d'une longue série, à en croire une récente étude de la Mission Cinéma de la Ville La dynamique de l'exploitation cinématographique à l'horizon 2015, octobre 2012., qui prévoit que «Paris disposera en 2015 de 88 établissements cinématographiques et 431 écrans contre 89 établissements et 369 écrans en 2000 ». Le MK2 Grand Palais le mois dernier, le Louxor-Palais du Cinéma (29 millions d'euros d'investissement) début 2013, MK2 Villette et Pathé Quatrième Travée... 9 cinémas devraient éclore d'ici 2015 et conforter la Ville-Lumière dans son statut de capitale mondiale du 7ème Art avec, en moyenne, 1 écran pour 6.000 habitants.
Cet essor se vérifie en Province. Le nombre d'écrans dans l'Hexagone est passé de 5.253 en 2002 à 5.465 en 2011, représentant le 1er parc de salles de cinéma d'Europe et le 4ème mondial. L'expansion du parc de multiplexes (complexes de 8 écrans et plus) contribue largement au rythme des ouvertures. 38 des 76 écrans ouverts en 2011 l'étaient au sein de ce type d'établissements. Gaumont-Pathé à Chambéry (10 salles), UGC Ciné Cité Confluence à Lyon (14 salles), le complexe EuropaCorp Live (12 salles), porté par Luc Besson, dans le centre commercial Aéroville de Tremblay-en-France en 2013 et sa réplique de 14 salles attendue pour 2015 à Marseille pour un coût de 29 millions d'euros... partout, les projets fleurissent avec des technologies, un accueil et un confort optimisés.
Les symboles d'une renaissance
Avec 216,63 millions de billets vendus en 2011, la fréquentation des salles de cinéma a atteint un record (+4,7% par rapport à 2010). Ce résultat n'avait pas été atteint depuis 1966 (234,17 millions d'entrées). Entre 1970 et 1992, la fréquentation des salles obscures, avec 116 millions d'entrées, a atteint un creux historique. «Ces années sont caractérisées par le découpage des grandes salles en plus petites unités, avec des écrans réduits, afin d'accueillir plus de films », explique Olivier Wotling, directeur du cinéma au CNC (Centre National de la Cinématographie). Dans les années
1990, l'apparition du concept de multiplexe, venu des États-Unis, inverse la tendance. Ces vastes structures ont un objectif : offrir une diversité de programmation sans sacrifier l'espace. «Pour attirer le public, on redonne un confort, une qualité, un caractère spectaculaire à la projection de cinéma, avec de très grands écrans, de grandes salles. Toute la réglementation actuelle est née de cette époque, de la nécessité d'imposer à ces complexes une diversité d'offres. La crainte était que les multiplexes programment exclusivement des films américains», décrypte Olivier Wotling.
L'apogée des superstructures
Les années 2000 sont celles de la multiplication de complexes de grande taille dans l'Hexagone. La France compte 176 multiplexes en 2011, contre 129 en 2002. Une trentaine de ces lieux est détenue par des indépendants, le reste appartenant aux grands circuits (Gaumont-Pathé, UGC...). Ces salles géantes représentent 35% des écrans, captent 60% des entrées et gagnent 1 point de fréquentation chaque année. Ces complexes de plusieurs milliers de places (de 1.500 à 3.500) rencontrent le succès grâce à un schéma vertueux. «C'est à la fois parce qu'il y a eu des efforts de modernisation, de développement de l'offre, que la fréquentation est remontée et vice-versa. Grâce à notre dispositif d'aides sélectives, cette modernisation des salles s'est effectuée uniformément», souligne Olivier Wotling.
Avec 5.500 écrans, la France dispose du 4ème parc mondial de salles de cinéma.
Les nombreuses avancées technologiques dont a bénéficié le secteur (basculement vers la projection numérique, imagerie 3D, son Dolby Surround 7.1, 11.1 pour la 3D...) sont devenues des outils de promotion, promettant au public une expérience unique. Ajoutez un cadre grandiose, conçu par les plus grands architectes (Massimiliano Fuksas, Jean-Michel Wilmotte, Christian de Porzamparc...), des fauteuils confortables, des «love seats» pour s'asseoir à deux, des cafés, des jeux et toute la restauration sur place : les complexes surfent désormais sur le haut de gamme. L'innovation porte aussi sur l'offre qui se diversifie afin de toucher de nouveaux publics. Festivals, soirées spéciales, avantpremières, retransmissions de spectacles sont désormais à l'affiche de ces superstructures.
Les exploitants peuvent compter sur le précieux système français de soutien financier au cinéma. Les aides régionales aux salles d'abord : en 2011, 16 des 22 régions françaises ont soutenu financièrement les salles pour un montant de 10,9 millions d'euros. En plus du soutien automatique, les aides sélectives du CNC, tournées vers la programmation indépendante difficile et les zones sous-équipées, ont permis de verser 8,67 millions d'euros au titre de l'aide à la création et à la modernisation des salles en 2011.
Des paris sur l'avenir
Avec la multiplication des implantations, ne risque-t-on pas le suréquipement ? «La concurrence accrue, c'est une question de grandes villes», observe Olivier Wotling. «à Paris, à Lyon, elle est ponctuelle, locale, mais réelle et forte. Lorsque l'on sort des grandes villes, l'implantation d'un
multiplexe se fait généralement en périphérie, auprès d'un centre commercial. Celle-ci s'accompagne toujours du maintien en centre-ville de l'activité du cinéma traditionnel. La réglementation fonctionne en ce sens», poursuit-il. Selon lui, deux évolutions sont à surveiller. La première : la fréquentation.
Investir dans de nouvelles structures, c'est faire le pari que la clientèle va s'accroître. «Le marché est à 216 millions d'entrées. Y a-t-il encore une marge de progression ? C'est difficile à dire. Nous pensons qu'il n'y aura pas de rétractation forte du marché en 2012. Nous allons sans doute conclure cette année à 205, 210 millions d'entrées». La seconde : la concurrence d'autres médias. La salle reste-t-elle attractive, dans la consommation d'un film, par rapport à la VOD, le DVD ? Les exploitants ont beau défendre bec et ongles leur période d'exclusivité, les nouveaux opérateurs militent pour intervenir plus tôt dans l'exploitation du film. Les salles devront donc se battre pour maintenir leurs privilèges et conquérir des spectateurs. Mais la bonne santé du secteur dépendra surtout de ce qui a fait sa réussite ces dernières années : «une production attractive et diversifiée, avec des succès français comme "Intouchables",qui font revenir les gens en sallesconclutil », sagement sans se faire de film !
La France comptait 176 multiplexes en 2011, contre 129 en 2002.
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