LA DÉFAITE DE GERLAND, CELLE DE TROP ?
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LA DÉFAITE DE GERLAND, CELLE DE TROP ? Et si Didier Deschamps, considéré dans le milieu du football comme l'un des plus doués de la génération 1998 pour devenir entraîneur, avait perdu la main ? Le postulat, presque insultant à propos d'un joueur qui avait tout gagné à Marseille, la Juventus de Turin, Chelsea et Valence, et mené une équipe française à la finale de la Ligue des Champions (Monaco en 2004) pouvait néanmoins prendre un peu d'épaisseur au fur et à mesure que les journées de championnat se succédaient les unes aux autres. Car malgré une incroyable victoire dans le Trophée des Champions à Tanger aux dépens de Lille (4-5) après avoir été mené 0-2, puis 1-3 à moins de vingt minutes du terme de la rencontre, Marseille ne parvenait pas, ou plus, à confirmer ensuite en championnat. Accrochée par Sochaux au Vélodrome dès la première journée, grâce à un but décisif de Loïc Rémy qui sauvait le petit point que les deux buts franc-comtois avaient pratiquement annulé, puis à Auxerre alorsqu'elle menait 2-0 à la pause, l'Olympique de Marseille bredouillait et surtout, gaspillait des points en route. Car alors qu'il a voulu mettre en place un schéma de jeu plus offensif qu'en 2010-2011, avec un seul récupérateur (Alou Diarra) à la pointe basse d'un losange également composé de Benoît Cheyrou, Mathieu Valbuena (ou Morgan Amalfitano) et Lucho Gonzalez derrière le duo Rémy-André Ayew, Didier Deschamps ne parvenait pas à faire correctement défendre son équipe.

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Publié le 22 septembre 2011
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Langue Français

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LA DÉFAITE DE GERLAND, CELLE DE TROP ?

Et si Didier Deschamps, considéré dans le milieu du football comme l'un des plus doués de la génération 1998 pour devenir entraîneur, avait perdu la main ? Le postulat, presque insultant à propos d'un joueur qui avait tout gagné à Marseille, la Juventus de Turin, Chelsea et Valence, et mené une équipe française à la finale de la Ligue des Champions (Monaco en 2004) pouvait néanmoins prendre un peu d'épaisseur au fur et à mesure que les journées de championnat se succédaient les unes aux autres. Car malgré une incroyable victoire dans le Trophée des Champions à Tanger aux dépens de Lille (4-5) après avoir été mené 0-2, puis 1-3 à moins de vingt minutes du terme de la rencontre, Marseille ne parvenait pas, ou plus, à confirmer ensuite en championnat. Accrochée par Sochaux au Vélodrome dès la première journée, grâce à un but décisif de Loïc Rémy qui sauvait le petit point que les deux buts franc-comtois avaient pratiquement annulé, puis à Auxerre alorsqu'elle menait 2-0 à la pause, l'Olympique de Marseille bredouillait et surtout, gaspillait des points en route. Car alors qu'il a voulu mettre en place un schéma de jeu plus offensif qu'en 2010-2011, avec un seul récupérateur (Alou Diarra) à la pointe basse d'un losange également composé de Benoît Cheyrou, Mathieu Valbuena (ou Morgan Amalfitano) et Lucho Gonzalez derrière le duo Rémy-André Ayew, Didier Deschamps ne parvenait pas à faire correctement défendre son équipe. Soit la condition sine qua non pour reconquérir le titre, voire briller en Ligue des Champions, l'autre objectif majeur de la saison. Face à Saint-Etienne, lors de la troisième journée, le score nul et vierge qui s'inscrivait sur le tableau d'affichage au terme de la rencontre n'est pas signe d'une solidité défensive retrouvée : simplement que son équipe, prolifique offensivement jusque-là, n'est pas parvenue à prendre à défaut la solide ligne arrière stéphanoise. Et comme à l'inverse, l'ASSE n'était pastrès entreprenante, la défense marseillaise ne passait pas vraiment un test significatif, même si Deschamps avait un peu modifié son schéma en ajoutant un récupérateur (Kaboré) aux dépens d'un relayeur (Cheyrou). Les trois matches suivants, à Lille (défaite 3-2 après avoir mené 2-1), devant Rennes et à Lyon confirmaient cette fébrilité phocéenne. Un domaine qui a pourtant été renforcé pendant l'été par Didier Deschamps, avec l'arrivée de Nicolas Nkoulou pour évoluer en défense centrale ou devant celle-ci, ou de Jérémy Morel en remplaçant de Taye Taiwo. L'ex-Lorientais donnant globalement satisfaction, il était difficile d'incriminer le recrutement de Deschamps pour expliquer ces scories défensifs répétitifs. Le gagneur, compétiteur par excellence à l'époque de l'équipe de France 1998-2000, puis capable avec Monaco de bousculer les montagnes Chelsea ou Real Madrid en Ligue des Champions 2003-2004 se serait-il simplement étiolé, fatigué, amenuisé au moment de booster ses troupes ? La question pouvait se poser alors qu'il avait obtenu les quasi-plein pouvoirs sportifs pendant l'intersaison en négociant directement avec Margarita Louis-Dreyfus, via Vincent Labrune, une prolongation de son contrat, avec des prérogatives amenuisant sensiblement l'influence de José Anigo et de JeanClaude Dassier, l'ancien directeur des sports de TF1 étant d'ailleurs remercié. Mais Deschamps n'avait pas non plus obtenu tout ce qu'il demandait sur le marché des transferts, notamment cet attaquant de classe internationale si précieux en Ligue des Champions. Condamné à faire avec ce qu'il avait (Loïc Rémy, André-Pierre Gignac, André Ayew et les jeunes attaquants issus du centre de formation), l'ancien capitaine des Bleus pouvait au moins avancer cet argument le cas échéant si sa situation venait à devenir compliquée. Sachant qu'en offrant en 2009 un doublé championnat-Coupe de la Ligue à l'OM, soit deux trophées d'un seul coup après dix sept ans de disette, Deschamps semblait nanti d'une aura quasi-invincible sur la Canebière. A condition néanmoins que les résultats et/ou le style de jeu pratiqué soit meilleurs qu'en 2010-2011. Et on l'a vu, les premiers n'étaient pas au rendez-vous avant l'entrée en lice en C1. Et l'ancien entraîneur de la Juve, qui avait quitté la Vieille Dame après l'avoir fait remonter en Serie A malgré des points de pénalité consécutifs à l'affaire Moggi en 2006, ne fuyait pas après la défaite face à Rennes quand on lui demandait s'il se sentait responsable des mauvais résultats de son équipe : "Quand les joueurs gagnent, je leur laisse le mérite, mais quand ça ne va pas, c'est ma responsabilité. Il faut faire en sorte de rester mobilisés, solidaires, pour voir un peu de lumière parce que l'on est dans un tunnel sombre". Le tunnel sombre trouvait finalement une ouverture lumineuse au Pirée, et Deschamps s'était chargé d'allumer le flambeau. Ses choix tactiques surprenaient tous les observateurs, présents en tribune ou à Paris pour suivre la rencontre, avec notamment la titularisation de Djimi Traoré, qui n'avait pas joué un match de haut niveau depuis sa blessure avec Monaco en décembre, et l'utilisation un cran plus haut, en milieu offensif gauche de Jérémy Morel, qui n'avait plus occupé ce poste depuis ses débuts pro à Lorient. Au final, le déboulé décisif de Morel et le centre transformé par Lucho - un joueur voulu par Deschamps et toujours utilisé par lui malgré des prestations en demiteinte depuis son arrivée - auront donc permis à Marseille d'obtenir un premier succès. "C'est un choix que j'ai fait en fonction des joueurs que j'avais à ma disposition, aux absences aussi pour avoir un ensemble équilibré, rationnel", nuançait Deschamps après la rencontre. "Comme le résultat va, ça va. Sinon, peut-être que j'aurais entendu d'autres choses moins agréables sur ce choix". Quoi qu'il en soit, Marseille a recommencé à gagner. De façon ponctuelle (une défaite dans la foulée 2-0 à Lyon) ou régulière ? Les matches suivants se chargeront de donner un élément de réponse.

CHOIX TACTIQUE AUDACIEUX, MAIS EFFICACE AU PIRÉE

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