La reine de l agro-business se paye Madrange
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La reine de l'agro-business se paye Madrange

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Description

La reine de l'agro-business se paye Madrange Monique Piffaut, à l'énergie inébranlable, insiste sur l'impérieuse nécessité de se forger un caractère d'acier pour s'imposer dans le monde des affaires. Bien moins connue que Margarita Louis-Dreyfus, elle est pourtant devenue l'une des femmes d'affaires les plus énigmatiques et influentes de l'économie française et de l'agroalimentaire hexagonal. Héritière d'une riche famille autrichienne, la fortune personnelle de cette intrépide septuagénaire est estimée à 220 millions d'euros en 2010. Monique Piffaut, à soixantetreize ans, est à la tête de la Financière Turenne Lafayette, holding qui a réalisé en 2010 un chiffre d'affaires de 679 millions d'euros. Excusez du peu ! Propriétaire, entre autres, de William Saurin, Panzani, Paul Prédault... elle gère d'une main implacable l'ensemble de ses usines de charcuteries et de conserves qui fournit les marques de distributeurs. L'appétit d'un groupe agroalimentaire d'envergure Chiffre d'affaires 2010 : 679 millions d'euros. Secteur d'activité : en dehors du secteur «frais», la division «conserve» comprend notamment les plats cuisinés appertisés (William Saurin, Panzani, Garbit, Julien Mack, Petitjean, Soulié Restaurations, La Belle Chaurienne). Effectif : 1.831 salariés. Actionnariat : Monique Piffaut (82%) et Electropar (18%). À l'image de son groupe, Monique Piffaut est passée reine dans l'art de cultiver le secret.

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Publié le 02 juillet 2011
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Langue Français

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La reine de l'agro-business se paye Madrange
Monique Piffaut, à l'énergie inébranlable, insiste sur l'impérieuse nécessité de se forger un caractère d'acier pour s'imposer dans le monde des affaires. Bien moins connue que Margarita Louis-Dreyfus, elle est pourtant devenue l'une des femmes d'affaires les plus énigmatiques et influentes de l'économie française et de l'agroalimentaire hexagonal. Héritière d'une riche famille autrichienne, la fortune personnelle de cette intrépide septuagénaire est estimée à 220 millions d'euros en 2010. Monique Piffaut, à soixantetreize ans, est à la tête de la Financière Turenne Lafayette, holding qui a réalisé en 2010 un chiffre d'affaires de 679 millions d'euros. Excusez du peu !
Propriétaire, entre autres, de William Saurin, Panzani, Paul Prédault... elle gère d'une main implacable l'ensemble de ses usines de charcuteries et de conserves qui fournit les marques de distributeurs.
L'appétit d'un groupe agroalimentaire d'envergure
Chiffre d'affaires 2010 :679 millions d'euros.Secteur d'activité : en dehors du secteur «frais», la division «conserve» comprend notamment les plats cuisinés appertisés (William Saurin, Panzani, Garbit, Julien Mack, Petitjean, Soulié Restaurations, La Belle Chaurienne). Effectif :1.831salariés. Actionnariat : Monique Piffaut (82%)et Electropar (18%).
À l'image de son groupe, Monique Piffaut est passée reine dans l'art de cultiver le secret. Depuis le début de l'année, la propriétaire du groupe Financière Turenne Lafayette est entrée en négociation exclusive avec Jean Madrangeas, actionnaire principal de Madrange, groupe limousin leader du jambon. Les différentes parties liées par cet accord s'étant engagées à respecter de strictes clauses de confidentialité, impossible pour la presse d'approcher la patronne. Si la vente se conclut, la reine de l'agro-business parachèvera une stratégie initiée à l'aube des années 90, articulée autour d'une vaste politique d'investissements et de rachats pour imposer son groupe comme un acteur incontournable de l'industrie agroalimentaire. Avec Madrange, le groupe emploiera environ 2.900 salariés pour un chiffre d'affaires consolidé de 950 millions d'euros. De quoi alimenter une légitime fierté pour une femme récompensée par le grade de Chevalier de la Légion d'honneur en 2007.
Imposer sa volonté à tout prix
Au début des années 90, Monique Piffaut s'est lancée dans l'agroalimenonique taire en reprenant la biscuiterie Olibet (Villedieu-les-Poêles, Manche), des conserveries dont Laforest (Périgueux, Dordogne) ainsi que des productions de foie gras, Muller (Hagetmau, Landes) et Auguste Cyprien (Saint-Cyprien, Pyrénées-Orientales). Des PME proches de la faillite relancées à coups de forceps. Surnommée «Madame Bernard Tapie» pour son sens des coups, elle a bâti son empire sans état d'âme. Les méthodes expéditives usitées par la dame de fer n'engagent aucun compromis, témoignent ses collaborateurs.
Très exigente avec ses collaborateurs, elle n'hésite pas à se séparer des salariés percevant une rémunération trop élevée à ses yeux. Un management à la hussarde qui suscite crainte et respect. Quitte à entretenir des rapports tendus avec les syndicats, qui ne peuvent s'opposer aux desiderata de Monique Piffaut de sacrifier des salariés sur l'autel de la rentabilité. Soucieuse de développer son activité en marques de distributeurs et petits prix pour accroître son volume de production, elle rachète William Saurin en 2001, profitant de cette acquisition pour modifier la structure regroupant ses entreprises, en créant la holding la Financière Turenne Lafayette. À cette occasion, le fonds d'investissement Electropar, créé par EDF et la Caisse des dépôts et des consignations, entre à hauteur de 24,39% dans le capital de la holding.
Vers le leadership de l'industrie charcutière
Au fil des absorptions successives, la holding est devenue un acteur significatif dans 3 filières : les plats cuisinés, les salaisons et le foie gras. Confrontée à la concentration de la grande distribution, décision est prise d'accroître la force de frappe industrielle et commerciale pour négocier au mieux avec ce principal circuit de commercialisation. Monique Piffaut poursuit ainsi sa politique de croissance en s'attaquant au secteur de la charcuterie. Après avoir acquis les deux tiers du capital du fleuron de l'industrie agroalimentaire Paul Prédault en 2004 (et son célèbre «Foué»), la dame de fer se tourne désormais vers le groupe Madrange. Après l'échec d'une première tentative de rachat en 2009, les négociations entamées sous l'égide du Comité interministériel de restructuration industrielle sont cette fois en phase d'aboutir. Un projet de reprise salué par la ministre de l'Économie Christine Lagarde qui permettrait de «constituer un acteur majeur du secteur des charcuteries salaisons industrielles, fort d'un outil industriel ambitieux». Du côté des syndicats de Madrange, l'inquiétude est de mise. «En dépit des promesses tenues, nous nous attendons à des licenciements, notamment dans le secteur administratif. Au total, près de 3.000 emplois sont menacés(Fédération générale des travailleursconfie Gilles Djabri, délégué syndical FGTA  », agricoles)-FO. «L'ensemble du personnel s'est résolu à cette acquisition. Sans elle, Madrange est condamné au dépôt de bilan d'ici la fin de l'année», poursuit-il. Et de dénoncer les méfaits d'une gestion balbutiante de l'actionnaire majoritaire Jean Madrangeas, responsable, aux yeux du syndicat, de la décrépitude d'une entreprise agroalimentaire historique. Si le montant de la transaction n'a pas été communiqué, la présidente entend redonner un second souffle à Madrange en investissant 20 millions d'euros dans la rénovation des usines de Feytiat, de la Valoine et d'Ablis. Le groupe ainsi formé, avec un chiffre d'affaires avoisinant le milliard d'euros, consoliderait sa osition dominante sur le marché national de l'industrie a roalimentaire.
L'autorité de la concurrence doit rendre son avis avant la mi-juillet. «Étant donné que les marges sont très faibles du fait de la hausse des coûts des matières premières et de la pression des distributeurs, les grands groupes industriels concentrent leur effort uniquement sur le moyen de contrôler un marché autour de marques très fortesanalyse Lucien Bourgeois, économiste », consultant membre de l'Académie de l'agriculture. «Pourtant, en termes d'innovations technologiques, les PME jouent un rôle essentiel dans l'industrie agroalimentaire. Les défis imposés aux groupes tels que celui géré par Monique Piffaut consistent à asseoir les capacités financières et industrielles des marques qu'ils possèdent tout en étant performants en termes de recherche et développement», poursuit-il. Un enjeu de taille pour cette femme d'affaires d'exception qui ne compte pas pour rien dans le redéploiement de l'agro-alimentaire tricolore.
«Dans un contexte de crise, notre groupe suscite beaucoup d'intérêt et nous serons vigilants à ce que les solutions retenues le soient en pleine concertation avec le CIRI.» Jean Madrangeas, président du conseil de surveillance de Madrange
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