LABRUNE MONTE AU FRONT
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Description

LABRUNE MONTE AU FRONT Malgré les bons résultats sportifs, le retour de l'OM parmi les équipes qui comptent en France mais aussi en Europe, à travers une présence récurrente en Ligue des Champions, tout n'allait donc pas si bien que ça en coulisses. Si on savait les relations tendues entre Didier Deschamps et José Anigo, si on voyait Jean-Claude Dassier se démener pour jouer les médiateurs entre les deux fortes personnalités, on ignorait l'ampleur des doutes que suscitait la gestion du président marseillais du côté de Margarita Louis Dreyfus. Les reproches que Dassier estime injustifiés reposent sur une balance largement déficitaire des transferts, sur la mauvaise gestion de plusieurs d'entre eux (Heinze, Brandao, Taïwo, Morientes, Rool, Riou, Cissé...) et sur le manque de rigueur générale dans la volonté de rester dans les clous définis par la patronne en début de saison. Faisant fi des bilans sportifs qu'elle attribue uniquement à Didier Deschamps, Margarita, appuyé par Vincent Labrune, n'a pas accepté l'idée de remettre la main au portefeuille pour éponger le déficit du dernier exercice comptable (proche de 8 millions d'euros) et pour donner une certaine latitude à son club sur le marché des transferts. Les 20 millions qu'elle s'apprête à injecter dans les caisses du club n'étaient pas prévus au programme et ont coûté sa place à Jean-Claude Dassier.

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Publié le 17 juin 2011
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Langue Français

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LABRUNE MONTE AU FRONT

Malgré les bons résultats sportifs, le retour de l'OM parmi les équipes qui comptent en France mais aussi en Europe, à travers une présence récurrente en Ligue des Champions, tout n'allait donc pas si bien que ça en coulisses. Si on savait les relations tendues entre Didier Deschamps et José Anigo, si on voyait Jean-Claude Dassier se démener pour jouer les médiateurs entre les deux fortes personnalités, on ignorait l'ampleur des doutes que suscitait la gestion du président marseillais du côté de Margarita Louis Dreyfus. Les reproches que Dassier estime injustifiés reposent sur une balance largement déficitaire des transferts, sur la mauvaise gestion de plusieurs d'entre eux (Heinze, Brandao, Taïwo, Morientes, Rool, Riou, Cissé...) et sur le manque de rigueur générale dans la volonté de rester dans les clous définis par la patronne en début de saison. Faisant fi des bilans sportifs qu'elle attribue uniquement à Didier Deschamps, Margarita, appuyé par Vincent Labrune, n'a pas accepté l'idée de remettre la main au portefeuille pour éponger le déficit du dernier exercice comptable (proche de 8 millions d'euros) et pour donner une certaine latitude à son club sur le marché des transferts. Les 20 millions qu'elle s'apprête à injecter dans les caisses du club n'étaient pas prévus au programme et ont coûté sa place à Jean-Claude Dassier. "La feuille de route qui avait été établie avec Jean-Claude Dassier n'a pas été respectée et c'est ce qui agace Vincent (Labrune) et Margarita, témoigne Christophe Bouchet.

Je pense que c'est ce qui les a amenés à prendre cette décision. En étant plus près du quotidien de la gestion du club, ils espèrent pouvoir davantage contrôler les choses". Pourtant, c'est peu de dire que le 7ème président de l'ère Robert Louis Dreyfus a été surpris par cette issue, lui qui se voyait terminer son contrat la saison prochaine avec l'espoir enfoui mais bien réel, malgré ses déclarations, de se voir proposer une prolongation. Comme son prédécesseur, Pape Diouf, il aura payé des largesses que RLD acceptait plus facilement que son héritière. Dans sa chute Dassier a aussi entraîné son plus proche collaborateur, Antoine Veyrat, comme Pape Diouf avait emporté avec lui Julien Fournier... On peut aussi voir dans cette double peine la volonté de Margarita de se défaire du frère de l'ancien big boss du Groupe Louis Dreyfus, lui aussi poussé vers la sortie cette année, victime des nouvelles orientations, des nouvelles influences de la "tsarine". Deux ans après le dernier changement de présidence, ce même scénario aura au moins eu le mérite de faire sortir Vincent Labrune du bois. En acceptant de prendre la direction opérationnelle du club (à travers la présidence de la holding Eric Soccer, société mère de la SASP OM), l'homme qui murmurait jusqu'à maintenant à l'oreille de Margarita va devoir hausser le ton et adopter une posture différente. Après avoir beaucoup reproché à Diouf et à Dassier, les avoir écartés, il sera très attendu par les supporters et sa proximité avec Didier Deschamps ne lui sera d'aucun secours s'il venait à ne pas répondre à leurs attentes.

Mais de la mise en place de ce nouvel organigramme dépendait aussi, et peut-être surtout, le maintien de Didier Deschamps à son poste. Rêvant toujours de ce statut de manager général que la présence d'Anigo rend encore impossible, le coach marseillais souhaitait moins d'intermédiaires entre lui et les vrais décideurs du club, ne considérait la présence de Dassier, par ailleurs de plus en plus absent de Marseille, que comme un obstacle à des prises de décision rapides. Plus que dans l'enveloppe promise pour le recrutement, c'est dans cette nouvelle hiérarchie qu'il faut aller chercher les raisons qui ont poussé Deschamps à prolonger son contrat et à s'inscrire dans la durée avec l'OM. Car il n'a toujours pas digéré les ratés du dernier Mercato. Sur ce sujet, même José Anigo le rejoint lorsqu'il déclare "(avoir) mis trop de temps dans notre réflexion !" Tout le monde s'accorde ainsi à dire en interne que c'est dans ces hésitations estivales, dans l'incapacité du club à boucler rapidement les dossiers des partants (Niang, Ben Arfa...) et des arrivants (Gignac et Rémy à défaut de Luis Fabiano) que l'OM a perdu un titre qui semblait largement à sa portée. Si finalement Dassier est le seul à payer ces atermoiements, si sa responsabilité est dégagée par le duo Margarita-Labrune, c'est uniquement parce que, en plus, ce bilan sportif s'accompagne d'un déficit financier préjudiciable aux intérêts de l'actionnaire. Considérant Deschamps indispensable, Vincent Labrune a rapidement tout tenté pour le convaincre de rester et s'est vite aperçu qu'il ne s'agissait pas que d'une affaire d'argent et de potentiel financier pour recruter. Si le premier entraîneur depuis Rolland Courbis à attaquer une troisième saison sur le banc de l'OM a reçu certaines assurances minimales à ce niveau, pour pouvoir au moins jouer le titre tous les ans, c'est dans le processus décisionnel que Labrune a vite vu qu'il y avait un levier à actionner.

"JEAN-CLAUDE DASSIER N'A PAS RESPECTÉ LA FEUILLE DE ROUTE QUI LUI AVAIT ÉTÉ ÉTABLIE..." (CHRISTOPHE BOUCHET)

Le communiqué du club illustre bien cette logique qui parle "d'une organisation simplifiée qui permettra à l'actionnaire d'améliorer son contrôle financier et sa vision globale de l'économie du club", et qui sous entend que dans le domaine sportif Didier Deschamps, sans avoir les pleins pouvoirs, grimpera d'un cran sur l'échelle hiérarchique beaucoup plus près du sommet avec le statut d'entraîneur général en charge du secteur sportif professionnel. En passant d'une structure juridique à Directoire et à Conseil de Surveillance à une société à Conseil d'Administration, Margarita a offert plus de souplesse à Deschamps dans ses prérogatives tout en allant vers davantage de transparence dans la gestion globale d'une entité qui avait des allures d'armée mexicaine au moment de valider les grandes décisions stratégiques. Désormais au contact direct de Vincent Labrune, Deschamps pourra avoir des réponses rapides à ses questions. A charge pour le nouveau président de lui fournir des réponses satisfaisantes. A bien des égards, dans cette période délicate qui s'annonce en marge des travaux effectués au Vélodrome et de la baisse probable des droits télés, ce challenge là apparaît le plus difficile. En se mettant ainsi en pleine lumière, celui qui semblait si à l'aise dans l'ombre à tirer les ficelles, va devoir se dévoiler et donc prendre des risques. Il sait qu'il n'arrive pas en terrain conquis et que malgré sa proximité avec Deschamps rien ne lui sera pardonné, surtout pas de ne pas offrir les moyens à l'OM de faire toujours un peu mieux. A moins que sa seule quête ne soit de satisfaire les desseins de sa patronne et de ramener définitivement le club sur le chemin de l'équilibre financier. De sa façon de présider, de communiquer, de manager et d'introniser le nouveau directeur général, Philippe Perez, dépendra forcément la nature de la trace qu'il laissera dans l'histoire du club. Pour le moment, il a l'image du nettoyeur.

LE NOUVEL ORGANIGRAMME Président : Vincent Labrune Directeur général : Philippe Perez Entraîneur général (en charge du secteur sportif professionnel) : Didier Deschamps Directeur sportif (conseiller du président en charge du recrutement, de la politique de formation, de la sécurité et des relations avec les groupes de supporters) : José Anigo LE 8ÈME PRÉSIDENT DE L'ÈRE RLD 1- Jean-Michel Roussier (décembre 1996-juin 1999) : 2 ans et 6 mois 2- Yves Marchand (juin 1999-décembre 2000) : 1 an et 6 mois 3- Robert Louis Dreyfus (décembre 2000-septembre 2001) : 10 mois 4- Etienne Ceccaldi (septembre 2001-juin 2002) : 9 mois 5- Christophe Bouchet (juin 2002-novembre 2004) : 2 ans et 5 mois 6- Pape Diouf (juin 2005-juin 2009) : 4 ans 7- Jean-Claude Dassier (juin 2009-juin 2011) : 2 ans 8- Vincent Labrune (depuis juin 2011)

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