" Le rugby de village a encore un avenir"
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Description

" Le rugby de village a encore un avenir" Avez-vous hésité avant de prendre les rênes de l'équipe ? Je n'avais pas le choix (rires)! Le président vous a dit : "Tu prends l'équipe !"... Exactement, et je ne me suis pas posé de question. J'avais occupé ce poste pendant trois mois, il y a deux ans, avec Eric Catinot, mais là je vois encore mieux comment ça se passe dans un club de Top 14, comment on dirige. C'est un plus dans ma formation. Ça permet aussi de lancer des jeunes, de jauger leur niveau. Etait-ce votre ambition d'être entraîneur d'une équipe de Top 14 ? Mon ambition est d'être encore plus performant dans le domaine de la formation et d'optimiser la formation des joueurs, pas d'être entraîneur en Top 14. Ce qui me passionne, ce sont les hommes, les accompagner pour qu'ils soient meilleurs. Le président vous a-t-il promis que vous serez encore l'entraîneur de l'équipe la saison prochaine, en Pro D2 ou en Fédérale 1 ? Je pense reprendre la formation... Même si ça me passionne, je ne pense pas conserver l'équipe première. En plus, Laurent Seigne va prendre le terrain. Il va falloir voir quelle place il va occuper. Vu la situation financière du club, la Pro D2 n'est-il pas le championnat qui correspond le mieux à Bourgoin ? Je ne pense pas. Le rugby est un sport collectif et le plus important, c'est la cohésion et la relation entre les joueurs. Le professionnalisme a enlevé tout ça. Cette cohésion et cette relation existent encore dans le hand.

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Publié le 19 mars 2011
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Langue Français

Extrait

" Le rugby de village a encore un avenir"

Avez-vous hésité avant de prendre les rênes de l'équipe ? Je n'avais pas le choix (rires)! Le président vous a dit : "Tu prends l'équipe !"... Exactement, et je ne me suis pas posé de question. J'avais occupé ce poste pendant trois mois, il y a deux ans, avec Eric Catinot, mais là je vois encore mieux comment ça se passe dans un club de Top 14, comment on dirige. C'est un plus dans ma formation. Ça permet aussi de lancer des jeunes, de jauger leur niveau.

Etait-ce votre ambition d'être entraîneur d'une équipe de Top 14 ? Mon ambition est d'être encore plus performant dans le domaine de la formation et d'optimiser la formation des joueurs, pas d'être entraîneur en Top 14. Ce qui me passionne, ce sont les hommes, les accompagner pour qu'ils soient meilleurs.

Le président vous a-t-il promis que vous serez encore l'entraîneur de l'équipe la saison prochaine, en Pro D2 ou en Fédérale 1 ? Je pense reprendre la formation... Même si ça me passionne, je ne pense pas conserver l'équipe première. En plus, Laurent Seigne va prendre le terrain. Il va falloir voir quelle place il va occuper.

Vu la situation financière du club, la Pro D2 n'est-il pas le championnat qui correspond le mieux à Bourgoin ? Je ne pense pas. Le rugby est un sport collectif et le plus important, c'est la cohésion et la relation entre les joueurs. Le professionnalisme a enlevé tout ça. Cette cohésion et cette relation existent encore dans le hand. Mais au rugby, je ne le vois plus beaucoup, à part en Fédérale 1, Fédérale 2, Fédérale 3. On n'a pas cultivé la particularité de notre sport et si on le fait, il y a toujours la place pour exister.

"On peut trouver un Boudjellal à Bourgoin"

Il n'en reste pas moins qu'il n'y a pas de mécène à Bourgoin ! Quand Boudjellal a pris le club à Toulon, il n'y avait rien. Il a tout mis en place. On peut trouver un Boudjellal à Bourgoin, une personne qui dynamise le club et qui le remette dans une bonne direction. La venue de Laurent Seigne peut créer une dynamique dans ce sens.

Lyon va peut-être monter en Top 14. Ce club n'incarne-t-il pas l'avenir du rugby ? C'est sûr qu'on n'organise pas un club avec trois personnes... Les grandes villes ont sans doute davantage de moyens. Mais comme, aujourd'hui, en France, il y a encore la culture du club, on n'en est pas encore à une politique de provinces. Aujourd'hui, le plus gros problème de Bourgoin, ce n'est pas Lyon, mais Grenoble qui a davantage la culture rugby que Lyon.

Bourgoin a souvent tendu la perche pour une fusion avec le voisin lyonnais... Pour moi, Bourgoin est resté endormi, ne s'est pas développé à tous les niveaux depuis une dizaine d'années en croyant toujours que le sportif allait permettre de s'en sortir. De très bons joueurs comme Benjamin Boyet, Olivier Milloud ont souvent été l'arbre qui cachait la forêt ou le désert. Benjamin a porté le club pendant deux ou trois ans à lui tout seul. Les résultats cachaient ce qui n'allait pas. Il arrive un moment où il n'y a plus rien. Mais on a toujours la culture, de bons jeunes...

Qu'attendez-vous sportivement de cette fin de saison ? Je souhaite arriver à créer une cohésion et une dynamique sur les vraies valeurs de Bourgoin et que les gens voient ce que c'est encore le rugby de "village" et qu'il y a encore la place pour ce rugby-là.

Que le CSBJ ne gagne aucun match ne vous chagrine pas ? Moi, je voudrais gagner tous les week-ends ! Mais, à un moment, il faut être réaliste. J'espère tout de même qu'on va réussir à gagner des matches d'ici la fin de saison, mais ça va être compliqué. Mais bon, même si personne n'y croit, nous, on y croit toujours. On est peutêtre un peu fous...

Bourgoin ne fausse-t-il pas le championnat ? On n'est pas les seuls ! Quand Agen vient perdre à Bourgoin, il fausse le championnat... Tout le monde vient y gagner. Comment ça se fait qu'ils perdent ? (Ironique.)Quand l'arbitre est incohérent, qui fausse le championnat ? Di Bernardo fait un plaquage cathédrale contre Bayonne. Derrière, il prend un carton jaune et est cité. Contre Agen, un joueur marche sur Anthony Forest volontairement et il n'est pas cité. Quand on dit qu'on fausse le championnat, on a gagné contre Brive chez nous et contre Agen. Autrement, Bourgoin a pris des points de nulle part, à part peut-être un point de bonus contre le Stade Français.

Entre les blessés, les joueurs qui sont partis et les jeunes à lancer dans le grand bain, n'est-ce pas un peu galère ? J'ai fait un an avec Michel Couturas à Bourgoin. Il partait du principe que quand on n'a pas les joueurs, on les fabrique. C'est ce que j'aime, faire évoluer les joueurs et aujourd'hui je fais avec ce que j'ai.

A la limite, les plus heureux, ce sont les jeunes que vous lancez dans le grand bain et qui n'auraient sans doute pas eu leur chance sans tous ces problèmes ? Exactement, mais par contre c'est à eux de saisir cette chance et je ne suis pas sûr qu'ils le réalisent...

En voulez-vous à tous ces joueurs qui ont quitté le club en cours de saison ? Le président a choisi de se séparer de joueurs parce que ça coûtait trop cher. Un autre va d'ailleurs encore partir, mais ce n'est pas un bon joueur... Si vous prenez Tulou, il a rejoint Montpellier, mais il ne va pas jouer longtemps avec Galthié et Béchu. Mais bon, ceux qui sont partis, je ne leur en veux pas. Il faut les comprendre aussi.

"Boyet a porté le club à lui tout seul pendant deux ou trois ans."

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